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L'intervention militaire française au Mali. Essai d'analyse géopolitique.

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par SATUTNIN NDONG NDONG
Université Omar Bongo - MASTER GEOSCIENCES POLITIQUES 2015
  

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Chapitre II : les effets de l'intervention militaire française et ses limites

Le déploiement de l'armée française au Mali a occasionné plusieurs effets, aussi bien sur le théâtre, que dans la socio-politique malienne. De ce fait, ce chapitre analyse les conséquences de l'intervention militaire et ses insuffisances en s'appuyant sur deux domaines illustratifs: le domaine militaro-humanitaire et, le domaine socio-spatial. Cet examen, nous permettra d'envisager les limites de cette intervention armée de la France au Mali.

Section1 : Les effets militaro-humanitaires et socio-spatiaux

Cette section se focalise essentiellement sur trois champs pour comprendre les effets de l'intervention militaire française. Il s'agit des champs militaire (1), humanitaire (2) et spatial(3).

1- Les effets militaires de l'intervention

L'intervention militaire française au Mali a déstabilisé sur le front, l'ensemble des groupes armés rebelles et terroristes de la partie septentrionale de l'Etat malien. En effet, cette OPEX qui a stoppé les manoeuvres djihadistes et leurs avancées vers le sud, se présente comme un succès militaire de la France. A travers cette opération, la France avait ainsi empêché la « contagion du conflit »150 vers d'autres Etats de la région sahélo-saharienne, et avait également anéanti le dispositif militaire des groupes rebelles et terroristes installés dans le septentrion. Cet anéantissement des insurgés avait permis à la France d'empêcher la constitution d'un « djihad globalisé »151 au sahel et l'instauration de la charia voire le sécessionnisme de l'Azawad. L'action militaire française avait entrainé ce que P. Gros, J-J. Patry et N. Vilboux152 qualifiaient de mécanisme de défaite des groupes armés djihadistes. Ce mécanisme consistait à affecter les efforts des insurgés sur le théâtre d'opération et au niveau tactique à travers le principe d'attrition et de décapitation ; principe qui recommandait une action française de destruction massive du matériel et l'étouffement des différentes katibas.

Sur les plans récupératif et destructif, les effets de l'intervention militaire française se résument à la saisie et à la destruction du matériel des groupes armés. En effet, selon les

150 P. Hugon, Géopolitique de l'Afrique, 2e édition, Paris, éditions SEDES, 2009, p.146.

151 J-C. Notin, op. cit., p.565.

152P. Gros, J-J. Patry, & N. Vilboux, Serval : bilan et perspectives, Fondation pour la recherche stratégique, n°16, 2013, p.10.

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statistiques du ministère de la Défense française153, environ 160 bâtiments et dépôts logistiques et 120 véhicules appartenant aux groupes terroristes ont été détruits. Cette destruction s'est accompagnée d'importantes saisies de 220 tonnes de munitions (dont 30 tonnes reversées aux FAMA), 1 300 grenades , 1 000 roquettes , 7 700 obus, 500 mortiers, 200 mines et engins explosifs improvisés, 20 bombes, 100 fusils, 150 mitrailleuses, 30 roquettes, 20 mortiers, 20 canons et 3 missiles SA7 et des matières actives composées de 12 tonnes de nitrate d'ammonium.

Cette saisie s'est accompagnée de la récupération par les soldats français, de nombreuses villes anciennement occupées par ces différentes factions rebelles et terroristes. A cet effet, la perte de la totalité des localités sous contrôle des groupes djihadistes et le « fractionnement des katibas »154 ont également constitué des victoires majeures de l'opération Serval. En effet, le rapport de force et le rapport d'armes imposés par l'armée française aux différents groupes du Nord, durant les premières phases de l'opération serval avaient abouti à la récupération des principales villes du Nord Mali, parmi lesquelles Gao, Tombouctou et Kidal, et des villes secondaires dont Tessalit et Aguelhok. Ces libérations qui se succèdent à la « neutralisation de leaders clés »155 comme Abou Zeid responsable du groupe AQMI, ont amené les factions armées du Nord à se scinder en « groupuscules moins influents et moins opérants sur le territoire»156.

Au regard de ce qui précède, il ressort que l'intervention militaire française a véritablement diminué la capacité de nuisance des groupes rebelles et terroristes, qui dominaient le nord du Mali. Cet affaiblissement des GAD, qui s'est matérialisé par la récupération des villes occupées, traduit la victoire des soldats français car, à en croire Clausewitz, « la destruction des forces armées de l'ennemi est le principe suprême de la guerre, et la voie principale vers le but pour tout ce qui concerne une action positive »157, donc la victoire.

Au-delà de ces différentes actions militaires, l'intervention française a occasionné des conséquences humaines et humanitaires multiformes.

153 Dossier de presse, ministère de la défense française, p.8.

154 P. Gros, J-J. Patry, & N. Vilboux, op.cit., p.10.

155 Ibidem

156 Ibidem

157 C-V. Clausewitz, op.cit., p.279.

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