V. CONCLUSION
I
l n'existait aucune étude portant sur une
évaluation du « craving » et la glycémie. Cette
étude a permis d'observer que la glycémie pouvait avoir un lien
avec les mécanismes du « craving ».
Même si la stratégie de recrutement constituait
une limite à l'étude puisque les fumeurs volontaires
n'étaient pas identifiés et certains ont réalisé
plusieurs fois les mesures alors que d'autres ne l'ont fait qu'une seule fois,
on a observé que dans chaque sous-groupe étudié, la
glycémie apparaissait plus basse lorsque le « craving » avait
une intensité plus importante.
Il aurait aussi été intéressant d'ajouter
les paramètres susceptibles de faire varier la glycémie (l'indice
de masse corporelle, l'heure et la composition de la dernière prise
alimentaire et l'heure de la dernière cigarette) et de réaliser
ces mesures à des moments différents de la journée ou dans
certaines conditions. Par exemple, le matin à jeun ou lors d'un pic de
« craving ».
Chez les sujets dépendants, le « craving »
peut persister pendant des années ou être réactivé,
et constitue un facteur de risque de rechute. Une meilleure connaissance de ce
dernier constitue un défi majeur pour la prise en charge des fumeurs.
Les pulsions alimentaires caractéristiques chez les
fumeurs néo-abstinents sont en partie responsables de la prise de poids
qui suit l'arrêt du tabac. Cette prise de poids est un réel frein,
surtout chez les femmes, pour cesser leur consommation.
Au moment du sevrage tabagique, il est primordial de
réfléchir à des prises en charges
diététiques adaptées. Une alimentation fractionnée
permettant de maintenir une glycémie plus élevée devrait
être envisagée pour une population de fumeurs fortement
dépendante. Il serait d'ailleurs intéressant de mesurer
l'intensité du « craving » pour cette même population
qui s'adonnerait à ces règles
hygiéno-diététiques.
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Les diététiciens ont un véritable
rôle, ils sont formés à accompagner les patients vers un
équilibre alimentaire en jonglant avec leurs habitudes de vie, leurs
goûts, leurs peurs et leurs contraintes. Il est évident qu'ils
doivent aussi se former à la tabacologie.
Les approches médicamenteuses et non
médicamenteuses se développent timidement pour lutter contre les
mécanismes complexes du « craving » tabagique.
L'intérêt de l'activité physique à récemment
fait ses preuves. La recherche doit se poursuivre, et des études sur le
lien avec la glycémie doivent être envisagées.
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