WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Organisation de la contrebande des médicaments dopants dans la ville de Maroua (extrême-nord Cameroun)

( Télécharger le fichier original )
par El Oumar Mohamed
Université de Maroua - DIPES II 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Liste des Photos

Photo 1. Installation des médicaments de contrebande au marché central de Maroua. 53

Photo 2. Vendeurs ambulants des médicaments dopants de contrebande à Dougoi 65

Photo 3. Qualité du diazépam vendu au marché central de Maroua 72

Photo 4. Qualité de tramadol vendu à Maroua 74

Photo 5. Différentes qualités de viagra vendues à Maroua 76

Liste des planches

Planche 1. Quelques activités nécessitant les efforts physiques à Maroua............ 37

Planche 2. Médicaments dopants dissipés dans la marchandise d'un vendeur détaillant au quartier Mbarmaré........................................................................... 60

Planche 3. Comparaison entre le tramadol vendu au marché et celui vendu en pharmacie 93

Planche 4. Viagra et diazépam vendus dans les pharmacies 94

Liste des acronymes et sigles

ACAMAS : Association Camerounaise pour l'Aide et la Solidarité

AMA : Agence Mondiale Anti-dopage

AVC : Accident Vasculaire Cérébral

BUCREP : Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population

CAPP : Centre d'Approvisionnement en Produits Pharmaceutiques

CCP : Compagnie Camerounaise de Pharmacie

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

CENAME : Centrale Nationale d'Approvisionnement en Médicaments et Consommables Médicaux Essentiels

CIO : Comité International Olympique

CMA : Centre Médicalisé d'Approvisionnement

CNAC : Commission Nationale d'Aménagement Commercial

CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale

CNOP : Conseil National de l'Ordre des Pharmaciens

Cp : Comprimé

DAP : Programme d'Action pour les Médicaments essentiels

DMP : Division de la Gestion et des Politiques pharmaceutiques

FCFA : Francs des Colonies Française d'Afrique

GPS : Global Positioning System

HRM : Hôpital Régional de Maroua

HP : Hôpital de la Police

IDE : Infirmier Dipômé d'Etat

INS : Institut National de la Statistique

INSERM : Institut national de la santé et de la recherche médicale

OCISCA : Observatoire du Changement et de l'Innovation Sociale au Cameroun

OICS : Organe Internationale du Contrôle des Stupéfiants

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

OMD : Organisation Mondiale des Douanes

LANACOM : Laboratoire National de Contrôle de Qualité des Médicaments

Mg : Milligramme

MSP : Ministère de la Santé Publique

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'enfance

UNODC: United Nations Office on Drugs and Crime

REMED : Réseau Médicament et Développement

SNC : Système Nerveux Central

Introduction générale

La mondialisation a engendré le développement d'un marché juteux qui est encore de nos jours en pleine expansion, s'adaptant au contexte socio-économique de chaque pays : il s'agit du marché des médicaments de contrebande. Dans les pays développés, internet constitue le lieu où les acteurs de ce marché proposent leurs différents produits dopants à l'instar du viagra et d'autres médicaments appartenant à la famille des benzodiazépines. Ces médicaments sont ainsi soumis à une législation renforcée (stupéfiants), mais ils sont surtout conçus pour le traitement des maladies de longue durée. Il s'agit à cet effet des médicaments psychoactifs qui permettent d'atténuer ou de faire disparaître une souffrance psychologique : anxiété, angoisse, insomnie, dépression, psychoses, maladie affective bipolaire (Roussin, 2011). Dans les pays du tiers monde dont l'économie est soutenue par le secteur informel, la contrebande est employée dans l'exercice des activités de certains opérateurs économiques et même de la plupart des activités formelles et informelles telles que la vente des médicaments dans la rue où l'on trouve également les médicaments dopants.

En Afrique par contre, le marché des médicaments de la rue en général et ceux dopants en particulier à profiter de la crise économique des années 1980 et de la dévaluation du franc CFA dans les années 1994 qui a considérablement réduit le pouvoir d'achat des populations (Ouedraogo, 2008). C'est de là qu'est parti le développement du marché des médicaments de la rue où l'on voit exposés des médicaments par les vendeurs qui sont tantôt immobiles ou stables, et tantôt mobiles ou ambulants dans les rues, dans les marchés et dans les bus. Ce marché illicite qui s'expose à la vue de tous comme s'il s'agit d'une pratique légale, s'est étendu peu à peu pour prendre de nos jours des tournures inquiétantes devenant, ainsi un véritable problème de santé publique. La vraie complication dans la lutte contre la vente des médicaments dopants est qu'elle ne concerne pas seulement les délinquants généralement traqués par la police, mais également des hommes d'affaires, professionnels de la santé et les politiques.

Le Cameroun est également concerné par ce phénomène car les populations ont très souvent recours à l'automédication qui est justifiée par des raisons économiques et sociales. Ainsi, depuis les années 1980 le phénomène de l'offre informelle pharmaceutique et même médicale s'est développé. Cependant, cette offre est alimentée par le fléau des médicaments de contrebande que l'on trouve dans les rues de la plus part des villes du Cameroun. Mais, il est important de signaler tout de même que la contrebande prend plusieurs sens. Il faut distinguer la contrebande de la propriété intellectuelle qui désigne la falsification des produits mis sur le marché par une entreprise ou une personne de la contrebande des marchandises qui désigne tout simplement le commerce ou le trafic illicite des marchandises. A cet effet, le concept qui va le plus nous intéressé sera la contrebande des marchandises qui est le champ dans lequel s'inscrit notre recherche qui porte sur la contrebande des médicaments dopants et ses effets sur la santé des consommateurs : cas de Maroua. Cette pratique étant dangereuse et nuisible à la santé de la population, il a été choisi de mener une étude afin de connaître les principales causes qui entretiennent l'utilisation des «  médicaments dopants » de contrebande et évaluer les conséquences de ces médicaments sur la santé des consommateurs.

I. Contexte général

Ce travail rentre dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue de façon générale à travers le monde et la lutte contre la contrebande des médicaments illicites consommés par certaines personnes pour se droguer (toxicomanie médicamenteuse) en particulier. A cet effet, nous avons constaté que la consommation et le trafic de drogue sont devenus de nos jours un problème d'ordre mondial car lorsqu'on observe les sociétés occidentales en générale et celles du tiers monde en particulier, on se rend compte que la consommation de la drogue constitue un phénomène social contre lequel les gouvernements et les organismes internationaux tels que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'Organe Internationale du Contrôle des Stupéfiants (OICS) luttent sans cesse. Les jeunes sont de plus en plus impliqués dans la consommation de ces produits. A cet effet, nous avons également remarqué que l'Afrique et particulièrement la sous-région Afrique centrale est touchée par le fléau de la contrebande de médicaments dopants. Ainsi, nous avons remarqué que les villes africaines telles que Ndjamena au Tchad, Libreville au Gabon, Yaoundé et Maroua au Cameroun sont envahies par les médicaments de la rue (Pouillot et al., 2007 ; Ngarbitana, 1998).

Au Cameroun, le phénomène de trafic de drogue et de toxicomanie médicamenteuse touche les plus grandes villes du pays. Car après cinq (05) ans d'observation on s'est rendu compte que la circulation des médicaments dopants est devenue un phénomène de plus en plus répandu partout dans le pays à cause de plusieurs raisons parmi lesquelles le laxisme des autorités camerounaises. Nous parlons de laxisme des autorités parce que ce commerce se passe en plein jour dans les rues de nos villes et ceci en toute impunité. Par ailleurs, on a également constaté que la vente des médicaments de la rue contre laquelle l'Etat camerounais lutte depuis longtemps connait une évolution au fil du temps et aujourd'hui, elle prend une nouvelle trajectoire qui est celle de la contrebande. Ainsi, la contrebande des médicaments dopants trouve donc ses origines réelles dans la vente des médicaments de la rue.

Toutefois, il est nécessaire de signaler que ces produits se vendent également dans les pharmacies car ce sont des produits qui, à la base ont été conçus pour des traitements précis. Etant donné que la plus part de ces médicaments sont psychoactifs c'est-à-dire qu'ils permettent d'atténuer ou de faire disparaître une souffrance psychologique : anxiété, angoisse, insomnie, dépression, et psychoses, ces médicaments se trouvent finalement être vendus dans les rues et sans ordonnance. Préalablement signaler, toutes les régions de notre pays sont concernées par la contrebande des médicaments dopants, mais la région de l'Extrême-Nord est l'une des régions les plus touchées par ce trafic. Cette situation se justifie par sa proximité avec le Nigeria qui est l'un des pourvoyeurs majeurs des médicaments vendus dans nos rues.

Une autre justification est celle du pouvoir d'achat des populations qui n'ont pas assez de moyens pour se rendre dans des pharmacies parce que le même médicament coûte deux à trois fois plus moins cher dans la rue. Notre étude est basée sur cette Région et principalement dans la ville de Maroua qui est non seulement le chef-lieu de l'Extrême-Nord, mais aussi la ville la plus peuplée de cette région et par conséquent, constitue l'exemple parfait pour ces recherches. En outre, on se rend compte que la population de cette ville utilise beaucoup ces médicaments pour des fins dopants, c'est-à-dire qu'elle pratique la toxicomanie médicamenteuse. C'est donc dans ce contexte que ce thème s'inscrit, un contexte de la consommation des médicaments dopants de contrebande.

C'est également dans un contexte d'insécurité créée par les consommateurs de ces produits dans leur milieu de vie, qu'entre notre thème. Car nous avons constaté que les consommateurs de ces médicaments deviennent parfois violents et un danger permanent pour la société. De ce point de vue, le contrôle du trafic des médicaments dopants devient ainsi un phénomène contre lequel les autorités administratives de la région de l'Extrême-Nord en particulier et du Cameroun en générale devraient absolument lutter. Il est donc impératif de contrôler non seulement la nature de tous les médicaments qui traversent nos frontières, mais aussi exiger l'ordonnance médicale pour l'achat de ces types de médicaments.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote