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Organisation de la contrebande des médicaments dopants dans la ville de Maroua (extrême-nord Cameroun)

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par El Oumar Mohamed
Université de Maroua - DIPES II 2016
  

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V.2. Vente illicite des médicaments de la rue

L'émergence de cette activité est l'une des conséquences de la crise économique des années 1980. Ainsi, Hamel (2006) pense que cette vente constitue un véritable phénomène de société dans certains pays à revenu intermédiaire et faible. Pour lui le recours à ce marché est intégré aux moeurs dans la mesure où les vendeurs sont connus de la population et les zones concernées sont autant rurales qu'urbaines. Pour les plus démunis, l'achat facilité (crédits, vente à l'unité) de médicaments livrés à domicile est une aubaine. Le marché informel distribue les médicaments jusque dans les zones rurales isolées, autant par le biais des marchés hebdomadaires que par les petits vendeurs ambulants qui parcourent parfois plusieurs villages par journée. L'avantage économique de ce recours est considérable puisqu'il épargne des coûts d'opportunité et de déplacement parfois très élevés ; surtout lorsque plusieurs dizaines de kilomètres séparent les malades du centre de santé le plus proche. Le travail de Hamel nous permet donc de constater, de voir comment les médicaments contrefaits dans lesquels se trouvent également les médicaments dopants sont vendus. En même temps, cette thèse va nous aider dans l'élaboration des circuits de ventes et les atouts du commerce illicite des médicaments à des fins dopants. C'est dans la même perspective en parlant du circuit de vente des médicaments dopants, Pouillot et al., ont mené une étude à Yaoundé et à Niamey.

Pouillot et al., (2007) ont menés une étude pour la santé publique sur le circuit informel dans les médicaments à Yaoundé (Cameroun) et à Niamey (Niger). Elle a pour objectif de décrire la population des vendeurs des médicaments dudit circuit à Yaoundé et à Niamey et d'évaluer la qualité des médicaments vendus. Ici, l'analyse des données issues de l'échantillon des vendeurs illicites dans ces villes montre qu'il pourrait avoir un impact en termes de santé publique sur les consommateurs, du fait que le taux de non-conformité s'élève globalement à environ 50% des médicaments analysés dans les deux villes. Ainsi, des études complémentaires sont nécessaires pour connaitre l'origine de ces non-conformités, entre contrefaçon, faible qualité ou instabilité des formulations. Cette étude a le méritez de nous édifier sur le phénomène des vents illicites des médicaments dans les rues de Yaoundé et de Niamey. Cependant, cette étude ne prend pas en compte la nature des médicaments contrefaits qui est l'objet de notre thème de mémoire. A sa suite Wogaing évoque également la question du circuit de vente illicite des médicaments.

Ainsi, Wogaing (2010) mentionne que le circuit illicite des médicaments est en plein expansion en Afrique et on observe que de plus en plus de personnes en quête de médicaments ont recours aux deux secteurs, formel et informel. Dans cet article, elle fait un essai d'analyse du circuit thérapeutique suivi par une population en quête de médicaments modernes au Cameroun. A travers une enquête menée auprès de la population de Douala, cet article vise à montrer à la fois les risques sanitaires pris par les populations à la recherche du médicament par les vendeurs. Ici, le constat est que pour les clients et vendeurs les médicaments sont de bonnes1 qualités, disponibles et financièrement accessibles au grand nombre. Mais le travail de Jeannette Wogaing se limite seulement dans la ville de Douala. Nous cherchons à comprendre le circuit et la vente des médicaments à des fins dopants dans la ville de Maroua.

Ouedraogo (2008) constate que le développement du marché parallèle des médicaments constitue un véritable problème de santé publique dans les pays en développement et plus particulièrement au Burkina Faso. A cet effet, elle montre que les résultats des luttes déjà menées sont en deçà des attentes sur le sujet. Il est donc impératif de renforcer les stratégies de lutte déjà en place afin d'aboutir à la maîtrise du circuit d'approvisionnement et de distribution du médicament (fabrication approvisionnement et distribution) ; à un accès favorable et facile (financier et géographique) aux soins et aux médicaments dans les structures légales ; à un accès à une médecine et une pharmacopée traditionnelle de qualité. En mettant l'accent sur l'élaboration des stratégies pouvant maîtriser le circuit de vente illicite des médicaments de la rue au Burkina Faso, Fassin traite ce thème sur la banlieue de Dakar tout en dénonçant la passivité du l'Etat sur la question.

Fassin (1985) aborde ce thème sous l'angle économique et consacre une étude sur la banlieue de Dakar dénommé Pikine. Dans ce travail, l'auteur explique les raisons d'intervention des Marabouts dans le réseau de la vente illicite des médicaments au Sénégal. Il dénonce par la même occasion le non intervention ou la passivité de l'Etat sur ce type de problème.

«L'Afrique malade de médicaments» est un titre évocateur du problème des médicaments de la rue. Dans cet article, est évoquée la situation dans certains pays en Afrique (Benin, Burkina-Faso, Cameroun). Le marché des médicaments de la rue, au Benin est aussi florissant qu'il est illicite, comme partout ailleurs. Selon l'organisation mondiale de la santé, 25% des médicaments consommés dans les pays pauvres sont des contrefaçons ou des produits de qualité inférieure. En Afrique de l'Ouest, le phénomène a particulièrement pris de l'ampleur depuis la dévaluation du franc CFA. Ici l'explosion du marché informel des médicaments est le corollaire des coupes claires dans les budgets de la santé imposés par les politiques d'ajustement structurel initiées dans les années 1980. La vente de médicaments dans le circuit informel est extrêmement populaire au Niger où les vendeurs des rues sont légion et où le phénomène semble prendre une ampleur grandissante ; Idrissa (2005) relève un nombre d'aberrations dans la capitale nigérienne : Un anxiolytique tel que le vanadium peut ainsi être vendu comme vitamine. Les conséquences de ce commerce ne sont pas anodines puisque, selon une analyse documentaire, 146 malades intoxiqués par les médicaments vendus sur le marché illicite ont été recensés aux urgences de l'hôpital national de Niamey et de l'hôpital universitaire de Lamordé. Dans ses travaux pour une bonne approche de la vente des médicaments dans les rues, il cible son investigation sur la distribution des anti-infectieux. Dans son travail il note les différentes caractéristiques des vendeurs comme par exemple : modes de ventes des médicaments de la rue, le sexe et l'âge des vendeurs, leur ancienneté dans la vente de médicaments. Mais il ne fait pas allusion aux lieux de vente desdits médicaments, ni à leur localisation dans la ville de Niamey. Toujours sur la question du circuit des médicaments, une étude a été menée sur la distribution des médicaments au Tchad.

Donato et Odjimbey (1998) dans leurs travaux portant sur la distribution des médicaments au Tchad, adoptent une attitude alarmiste. Selon eux, la vente illicite des médicaments est une activité dangereuse pour la vie publique. De même, elle tue le secteur privé de la pharmacie. A leur suite, Ngarssen (1998), après avoir mené une étude sur la prolifération des médicaments illicites note que le circuit est étranglé par les vendeurs ambulants des produits pharmaceutiques.

Dans le même sens le rapport de l'AIA (2008) met en exergue l'ambigüité de la sous-région de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) qui est dotée d'une richesse incontestable, mais qui figure paradoxalement parmi les Etats les moins avancés. La pauvreté associée à d'autres facteurs tels que la perméabilité des frontières pousse les individus à emprunter le chemin des activités illicites dont la contrefaçon. Ainsi, la synergie des efforts entre les Etats doit être de mise pour mieux limiter le phénomène.

Suivant la même logique du rapport de l'AIA, les stratégies développées par les vendeurs de médicaments de la rue sont particulières. Médeibou (2004) dans ses travaux à Ngaoundéré aborde ce thème sous un aspect spatio-temporel. Aussi les réseaux des médicaments illicites intéressent Yadang (2005) qui se focalise sur les réseaux sur l'espace frontalière Banki-Amchidé. Elle a regroupé de nombreux acteurs intervenant dans la vente illicite de médicaments (grossistes, détaillants et vendeurs ambulants). Ceux-ci s'insinuent dans cette activité dans le but de répondre à leurs besoins financiers et sanitaires tout en ignorant l'impact y afférant sur la santé humaine.

L'impact des médicaments de la rue sur la santé, est soulevé par Wabo (2003) vue leurs moyens de conservation qui sont très précaires et leurs provenances douteuses. Les médicaments vendus au Cameroun en général et en particulier à Dschang dans le secteur informel, proviennent en grande majorité du Nigeria. Compte tenu de l'ignorance de l'impact de l'environnement physique (température, degré de chaleur ou d'humidité) sur les médicaments par des acteurs sans formation, ces produits sont très dangereux éventuellement pour les consommateurs, malgré, que certains d'entre eux s'avèrent soulageant. L'informel dans le secteur de la pharmacie constitue une véritable plaie sociale, une gangrène qu'il est urgent de supprimer.

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