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Les problèmes juridiques posés par la poursuite des parlementaires en RDC.

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par Ithiel BATUMIKE MIHIGO
Université Catholique de Bukavu - Licence en Droit 2013
  

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CONCLUSION

Des menaces liées à la nature et à l'importance de leur pouvoir et aux conséquences de leurs décisions pèsent sur l'indépendance des parlementaires. De ce fait, le constituant les aprotégés contre eux-mêmes mais surtout contre les entraves extérieures à l'exercice de leurs fonctions. Les immunités parlementaires assurent partant une liberté d'action.

Face aux poursuites devenues très massives contre les parlementaires, ce travail examinant les problèmes juridiques que pose cet état de chose s'est penché sur la portée des immunités parlementaires en droit congolais d'une part et d'autre part, des éventuelles violations de droit enregistrées dans les différentes procédures déclenchées.

L'analyse de textes pertinents et des décisions rendues dans différentes causes moyennant l'implication de la doctrine et des opinions politiques, nous a permis de penser à ce que les immunités étaient à la fois absolues et relatives. Et qu'elles étaient aujourd'hui foulées au pied sur des bases discriminatoires, des interprétations erronées de certaines notions par les autorités judiciaires assouvissant les besoins de certains politiques.

Ces prémisses ont été analysées dans les deux chapitres qui ont constitué l'ossature de notre travail. Le premier était relatif à la portée et à l'étendue des immunités parlementaires en droit congolais. Il estapparu opportun au constituant, au regard des fonctions législative et de contrôle qu'il a expressément attribué aux parlementaires, de les soustraire aux intimidations en leur conférant d'abord un statutélevé tributaire de leur mandat de représentation du peuple qui est par ailleurs non impératif.

Cette partie nous a permis de réfléchir sur les termes et les modalités de la perte du mandat parlementaire en droit congolais en soulevant les problèmes engendrés et les applications qui sont faites des textes pertinents en la matière.

Ensuite, il a été aménagépour eux, d'une part, une irresponsabilité pour les actes de fonctions accomplis aussi bien en session qu'en vacances parlementaires. In spécie, les faits couverts par cette immunité de fond sont les propos et votes émis dans les différents actes parlementaires avec possibilité de sanctionner disciplinairement les excès qualifiés de manquements par le R.I.A.N.

D'autre part, dans le but de lutter contre l'impunité, il est prévu une simple procédure dérogatoire au droit commun pour tous les actes qu'ils accompliraient comme les autres communs des mortels. Il s'agit de l'obligation pour la partie poursuivante de solliciter et d'obtenir la levée des immunités parlementaires et de la possibilité de suspendre les poursuites ainsi engagées. Ces dérogations ne sont concevables qu'en dehors de cas de flagrant délit, de condamnation définitive et d'autorisation de poursuites.

Le second chapitre quant à lui était axé aux éventuelles atteintes aux immunités parlementaires en RDC. Il a eu le mérite, nous estimons, de mettre en exergue,sur base des éléments à notre possession, les problèmes relevésd'ores et déjà dans nos hypothèses en se fondant sur des cas concrets ainsi qu'ils relèvent de la pratique de l'A.N. surtout et de la jurisprudence de la CSJ et de la Cour d'Appel de Bukavu.

En effet, il ressort d'abord des affaires LUMBALA et DIOMI que des solutions politiques sont réservées aux questions judiciaires et ces réponseselles-mêmes, basées sur des distinctions extra textes, se sont avérées discriminatoires à l'égard de certains parlementaires pour cause de leur appartenance politique.

Ensuite, les affaires MUKONKOLE, MUHINDO, EWANGA et BUHAMBA HAMBA font état d'une part des interprétations erronées qui vont soit dans le sens d'étendre la notion de flagrance, soit de restreindre le champ d'activités parlementaires. Ainsi, les uns ont été poursuivis en flagrance après écoulement de plusieurs heures à la commission des infractions leur reprochés. Les autres ont été arrêtés pour des propos tenus au cours de communion avec leur base durant les vacances parlementaires ou carrément détenu en prison au lieu d'être assigné en résidence surveillée selon l'esprit de la loi.

Enfin, ces cas se font souvent dans le but de régler de compte ainsi que les affaires ONUSUMBA, BUHAMBA HAMBA et MUHINDO nous ont instruit.

Bref, les cas examinés mettent en cause l'indépendance de la justice à travers ses décisions qui frisent une certaine discrimination selon que les parlementaires poursuivis professent une telle ou telle autre opinion ou selon que les politiques veulent traquer leurs adversaires. Les méthodes employées pour ce faire peuvent se résumer dans l'interprétation extensive ou restrictive des règles de droit appelées à être appliquées aux affaires.

Ce qui nous a poussé de suggérer en dernier lieu des pistes de solutions en termes de reformes tant sur le plan institutionnel que sur celui de l'arsenal juridique existant.

Nous ne pensons pas avoir vidé la question de la protection du mandat parlementaire en RDC de toute sa substance. Car, non seulement ce domaine est vaste et peut s'analyser sous plusieurs aspects, mais aussi, « A qui le prochain tour ? » est la question que les parlementaires doivent se poser et ainsi imaginer d'autres mécanismes pouvant leur assurer une pleine protection dans l'exercice de leur mandat. C'est donc cette interrogation qui nous permet de soumettre notre modeste contribution scientifique en droit parlementaire congolais à la critique en vue de son amélioration

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery