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à‰volution de la rémunération des agents publics entre 1960 et 2015 au Togo.

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par Adam BEN MAÎNTA
ÉCOLE NATIONALE Dà¢â‚¬â„¢ADMINISTRATION DU TOGO - Diplôme du cycle III 2014
  

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A- Visions du salaire

Le salaire est perçu de diverses manières.

1. Vision économique du salaire

Pour tout salarié rationnel, l'objectif après les dépenses est l'épargne. Ce qui fait que le salaire est sensé d'indexer les réalités économiques du moment.

Sous l'angle économique, la rémunération doit prendre en compte les éléments suivants :

- fidélisation des salariés occupant des postes clés : suivi d'enquêtes de salaire pour s'assurer de l'équité externe ;

- coût pour l'entreprise : pilotage et suivi de la masse salariale.

5 Thomas d'Aquin, Somme théologique (1273), le Cerf, 1986.

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2. Vision sociale du salaire

Sous l'angle social, la rémunération doit prendre en compte les éléments suivants : - équité interne : existence d'une classification et d'une échelle des salaires ;

- récompense de la performance, du mérite : mise en oeuvre de l'individualisation des salaires ;

- partage des bénéfices de l'entreprise : existence d'une formule de participation ;

- implication des hommes : existence de systèmes de récompense de la performance d'équipe et de la performance individuelle ;

- climat social : implication dans des négociations annuelles ;

- gestion des carrières : mesure des capacités, analyse des potentiels. B- Les théories autour de la rémunération

Dans cette rubrique, il est question de passer en revue les différentes conceptions théoriques de la rémunération dans la littérature économique.

1. La théorie classique

Pour Adam SMITH6(1776), le salaire est le résultat d'un rapport de force inégale entre l'ouvrier et le propriétaire du capital dont il dépend pour lui verser son salaire. Le niveau de salaire dépend du « fonds des salaires », c'est-à-dire de capitaux dont dispose les employeurs pour payer leurs salariés. Toute période de croissance est favorable aux salaires. Le salaire du marché tend à se fixer autour de salaire de subsistance, mais il se peut qu'à un moment donné le salaire de marché augmente et s'écarte du salaire de subsistance. Ainsi, lorsque la richesse du pays augmente, les profits augmentent, le fonds des salaires augmentera permettant aux salaires d'augmenter et à l'emploi de progresser.

David RICARDO reprend la notion du « salaire naturel » d'Adam SMITH, il indique que le facteur travail a un prix naturel. Cependant D. RICARDO introduit la notion du prix courant ou de prix du marché. Ainsi, le salaire est déterminé par le jeu de l'offre et de la demande et il varie entre le prix naturel et le prix courant du marché.7

6 SMITH, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776

7 Sandretto R., « Rémunération et répartition des revenus ». Edition Armand Colin, Paris, 1993, P85-86.

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Selon Léon WALRAS (1898)8, le salaire est la rémunération du service rendu par les personnes. Quant à JOHN STUART MILL (1848)9, le salaire est fonction du fonds de salaire et du nombre de travailleurs (salaire moyen) et ne peut être amélioré par l'action syndicale.

2. La théorie néo-classique

Pour les néo-classiques, le travail est une marchandise comme une autre dont le prix se fixe par confrontation de l'offre et de la demande sur un marché. Le travailleur doit arbitrer librement entre travail et loisir. Un salaire qui augmente incite à offrir plus de travail.

La flexibilité des salaires constitue un moyen de lutter contre le chômage en favorisant l'ajustement sur le marché du travail. Les néo-classiques affirment que, le marché de travail possède des vertus d'autorégulation qui exécutent toutes possibilités de chômage involontaire. La restitution de l'équilibre qui conditionne la disparition du chômage involontaire passe, pour les néoclassiques, par la restitution du marché du travail concurrentiel et la « flexibilité » salariale.

3. La théorie keynésienne

Pour Keynes, le marché du travail des néoclassiques est une pure fiction. Le choix entre travail et loisir est purement théorique puisque le salarié est contraint de vendre sa force de travail pour vivre et ce, quel que soit le niveau de salaire qui lui est proposé. Le niveau de l'emploi ne dépend pas de la loi du marché mais de la demande effective. Quand il y a une crise de surproduction et chômage, baisser les salaires ne favorise pas l'embauche et ne fait qu'aggraver la situation. Il faut au contraire relancer la demande effective en créant du pouvoir d'achat. Le salaire n'est pas un prix comme les autres. Il est fixé hors du marché par voie de négociation, de convention collective, de réglementation.

Chez les néo-classiques, l'apparition du déséquilibre entre l'offre et la demande de travail, c'est-à-dire le chômage peut être résorbé par l'ajustement à la baisse du taux de salaire réel réputé flexible. Pour Keynes, ce raisonnement est erroné, car les contrats de travail sont exprimés en salaire nominal et non en salaire réel. Or, précise-t-il contrairement au salaire réel, le salaire nominal présente une rigidité à la baisse.

8 Léon WALRAS ; Elément d'économie politique appliquée ; 1898.

9 STUART MILL ; Principes d'économie politique ; 1848

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4. La théorie marxiste

A l'instar de l'analyse classique, l'analyse marxiste n'élabore pas une théorie à part du salaire. La question de la formation des salaires est abordée dans le cadre de la théorie de l'exploitation. Si, pour les classiques le salaire constitue la contrepartie du travail, il constitue pour Karl MARX l'expression monétaire de la valeur de la force du travail.10

Le salaire correspond à l'expression monétaire de la force du travail, il constitue donc un prix. Le salaire fluctue à l'instar des prix des autres marchandises autour de cette valeur selon le jeu de l'offre et de la demande. L'explication fournie par Karl MARX sur la formation du salaire joue un rôle important dans la théorie de l'exploitation.

Cette théorie s'explique de la manière suivante : lors de l'établissement d'un contrat de travail, le salarié met à la disposition du capitaliste toute sa force de travail, c'est-à-dire sa valeur d'usage. Il obtient en contrepartie la valeur d'échange. Or, comme le précise K. MARX, la valeur d'usage crée une valeur supérieure à la valeur d'échange, ce qui explique l'apparition d'une plus-value qui revient au capitaliste. Pour les différences des niveaux de salaires, Karl MARX explique cette différenciation en opérant une distinction entre « travail simple » et « travail complexe ».

Le premier se définit comme étant une dépense du travail qualifié, qui correspond à un coût supérieure de la force de travail. Pour les deux formes de salaires, c'est-à-dire : le salaire au temps et le salaire aux pièces, Karl MARX précise que la première forme ne permet pas d'établir une relation étroite entre le niveau du salaire et la dépense effective de la force de travail. Le deuxième présente un avantage dans le sens où elle permet d'établir une relation étroite entre le niveau du salaire et le niveau de la production. Ainsi la qualité et l'intensité du travail sont garanties par la forme même du salaire, c'est-à-dire le salaire aux pièces.

5. Théorie des contrats implicites

Publiée par Costas Azariadis en 1975, la théorie des contrats implicites appartient au courant de la Nouvelle économie keynésienne et cherche à montrer les imperfections qui existent sur le marché du travail, expliquant une rigidité des prix sur ce marché.

Cette théorie part du constat que les fluctuations des salaires sont beaucoup plus faibles que les variations de l'emploi et de la production. L'explication tient au fait que les salariés ont

10 Reynaud B., Op.cit., P9.

Le PIB est une mesure des richesses créées dans un pays donné et pour une année donnée. Schématiquement, on le calcule en faisant la somme des valeurs ajoutées dans le pays.

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une aversion pour le risque, ils craignent une baisse de leur revenu (salaire). Dans le même temps, les entrepreneurs acceptent la prise de risque, ils vont donc proposer aux salariés un contrat d'assurance implicite en offrant un salaire peu lié aux fluctuations conjoncturelles. En période de forte croissance, les salaires n'augmentent pas ou pas assez. En période de récession, les salaires ne baissent pas, comme si les entreprises payaient une indemnité. Pour les entreprises, le coût est nul : le salaire est le même. L'avantage pour le salarié est qu'il peut réguler sa consommation, l'entreprise peut quant à elle fidéliser ses salariés.

D'une façon plus concrète, les agents économiques sont confrontés à une situation d'incertitude devant l'activité économique et ses fluctuations, un contrat avec un salaire fixe permet à un salarié de ne pas voir son salaire ajusté selon l'activité économique: lors d'une récession par exemple, le salaire d'un agent ne va pas diminuer en vertu d'un contrat signé avec l'employeur, cela permet de garantir un revenu fixe aux salariés.

Inversement, une période de forte croissance de l'activité économique ne se traduira pas forcément par une hausse des salaires, l'employeur gagnera donc une plus-value.

6. Théorie hédonique des salaires

La théorie hédonique des salaires est un des modèles développés en économie du travail pour rendre compte des différences de salaire entre individus. Cette théorie a pour objectif d'expliquer théoriquement les différences de salaire entre individus reposant sur les différences de pénibilité des tâches qu'ils accomplissent au travail.

Le modèle simple établi par Rosen rend compte de l'hétérogénéité des salaires entre individus en tant que mécanisme de compensation de la différence de pénibilité de chaque type de travail. La théorie de Rosen montre qu'un marché concurrentiel aboutira à compenser les travailleurs qui effectuent un travail plus pénible par un salaire plus élevé. La théorie de Rosen montre également qu'un marché de concurrence pure et parfaite permet à chaque individu de choisir le niveau de pénibilité de son travail en fonction de ses préférences.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo