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Politique budgétaire en RDC: instruments, moyens et efficacité.

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par Alain NZANZU TAVULYANDANDA
Université Catholique du Graben - Licence 2015
  

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I.3.5. Le principe d'équivalence de Ricardo-Barro

La théorie de l'équivalence Ricardienne postule que l'effet des dépenses publiques sur l'économie est totalement indépendant de la façon dont sont financées les dépenses et, tout particulièrement, du choix entre l'impôt (paiement immédiat), l'emprunt (paiement futur), voire la création monétaire. L'élargissement de cette théorie se fera aux transferts intergénérationnels par Robert Barro pour en montrer l'inefficacité politique économique keynésienne.

Dans un article de référence, " Are Government Bonds Net Wealth?", publiée dans une des revues d'économie les plus prestigieuses « Journal of Political Economy » (1974), Robert Barro38(*)approfondit notamment la théorie de "l'équivalence Ricardienne" qui est un concept développé par l'économiste britannique David Ricardo au cours du XIXème siècle. En substance, l'équivalence Ricardienne présente l'inefficacité d'une politique économique associant réduction des impôts et augmentation de la dette publique, et constitue donc une référence théorique pour appréhender les effets de la politique budgétaire. En pratique l'idée est la suivante : « il y a équivalence car une augmentation de la dette publique aujourd'hui correspond à une augmentation des impôts demain, pour rembourser la dette ainsi que les intérêts attachés à cette dette.» Les agents économiques sont rationnels et ils anticipent la hausse des impôts. R Barro montre ainsi qu'en cas de relance budgétaire financée par un déficit, les agents économiques anticiperont la probabilité d'une hausse d'impôts futurs et augmenteront leur épargne pour s'y préparer, ce qui diminue les effets du multiplicateur keynésien traditionnel.

Dès lors toute politique de déficit budgétaire reste sans effets sur l'activité économique, dans la mesure où les agents ne sont pas victimes d'une "illusion fiscale" : ils anticipent parfaitement la hausse future des impôts, destinée à rembourser l'emprunt initial ; en prévision de ces prélèvements futurs, les ménages constituent alors immédiatement une épargne d'un montant équivalent à l'endettement public et mettent en échec la politique de relance.

Partant la théorie de l'équivalence Ricardienne repose sur les hypothèses ci-après :

1) En cas de financement par emprunt, les agents anticipent le surcroît d'impôt qui sera prélevé ultérieurement pour rembourser. En conséquence, ils épargnent le montant actualisé correspondant. Leur richesse globale comme leur consommation restent donc inchangées ;

2) En cas de financement monétaire, les agents prévoient l'émission régulière de nouvelle monnaie et partant anticipent rationnellement l'érosion de leurs encaisses par l'inflation. Dès lors, ils épargnent pour reconstituer la valeur réelle de leurs encaisses. Il n'y a donc aucun effet multiplicateur sur la demande globale

Ainsi la conséquence de l'équivalence est claire : le multiplicateur fiscal (réaction du produit national à une réduction d'impôt) est nul. La réduction des prélèvements obligatoires ne permet pas de relancer la consommation, la politique fiscale est totalement inefficace, ce qui va à l'encontre des modèles keynésiens. Pour Barro, il n'existe pas de réductions permanentes de l'impôt car il faudra les financer tôt ou tard : si l'horizon des ménages est infini, l'allégement fiscal est toujours temporaire.

Il est donc supposé que les ménages font des anticipations parfaites et intègrent dans leur contrainte budgétaire inter temporelle les impôts futurs. Le raisonnement de Barro peut être prolongé à un cadre intergénérationnel39(*) : les agents savent que l'emprunt public ne constitue pas une richesse nette et qu'il se traduira demain par des impôts supplémentaires pour leurs descendants ; en conséquence, ils épargnent davantage aujourd'hui pour léguer un héritage augmenté du montant des impôts futurs.

Dès le début de cette troisième section les idées exposées sont celles des courants de penser qui s'avèrent être contre l'intervention étatique. Après ces multiples controverses entre keynésiens et néolibéraux, qu'en est-il de l'efficacité de la politique budgétaire ?

* 38FONTAN, S., (2013), L'économiste de la semaine : Robert J. BARRO, Théorème d'équivalence Ricardienne, [en ligne], [Référence du 7 décembre 2015, 11h20], disponible sur http://www.leconomiste.eu/decryptage-economie/65-l-economiste-de-la-semaine-robert-j-barro.html

* 39COMBE, E., Les contradicteurs du keynésianisme : de Friedman aux nouveaux classiques, in La Documentation Française, Découverte de l'économie, 2. Histoire de la pensée économique, n°280, mars-avril 1997, pp. 71-78 (extraits).

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