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Politique budgétaire en RDC: instruments, moyens et efficacité.

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par Alain NZANZU TAVULYANDANDA
Université Catholique du Graben - Licence 2015
  

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II.2.2. Chômage et politique budgétaire en RDC

Au-delà de son objectif de soutenir la croissance, la politique budgétaire aide aussi à résorber le chômage. Ceci sous-entend l'augmentation des dépenses publiques. Cependant, la réduction du chômage dépendra plus de la nature des dépenses augmentées.

L'on sait que lorsque les investissements augmentent les emplois les sont aussi et en conséquence le taux de chômage diminue. Ainsi, pour réduire le taux de chômage, le gouvernement doit agir sur ses dépenses d'investissement (en capital). Il peut aussi augmenter les transferts et permettre l'augmentation du revenu disponible des agents. Cette augmentation du revenu, une fois affecté dans le circuit de paiement, encourage les investisseurs privés à investir davantage car ils ont un débouché plus vaste, en conséquence ils vont employer plus de main d'ouvre et contribuer à résorber le chômage. Ceci suppose une économie dans laquelle une amélioration des affaires encourage les investissements internes avec existence de ce que nous pouvons appeler « propension marginale à investir » élevé et non une économie avec une propension à importer très élevée.

En fait, il est vrai que les statistiques nationales font preuve d'une diminution du taux de chômage (tableau n° 9). Cependant, un double questionnement vaut la peine d'être formulé : sur base des quelles informations ces statistiques sont-elles fondées ? S'il est vrai que ce taux est en diminution quels en sont ses origines?

Tableau n° 9 : Répartition par secteur des effectifs des travailleurs

Années

Travailleurs en milliers

Emplois crées en milliers

Population Active (D)

Chômeurs

(D-C )

Taux de Chômage en %

Public (A)

Privé* (B)

Total (C)

Public At-At-1

Privé*

Bt-Bt-1

Total

2003

640,9

16816,3

17457,2

 150,6

474,7

 625,3

33897,5

16440,3

48,5

2004

703,8

18262,5

18966,3

62,9

1446,2

1509,1

34736,8

15770,5

45,4

2005

708,5

17239,8

17948,3

4,7

-1022,7

-1018

35611,3

17663

49,6

2006

818,3

18090,6

18908,9

109,8

850,8

960,6

36503,8

17594,9

48,2

2007

858

19211,1

20069,1

39,7

1120,5

1160,2

38009,7

17940,6

47,2

2008

915,3

17335,7

18251

57,3

-1875,4

-1818,1

38998

20747

53,2

2009

972,6

14727,4

15700

57,3

-2608,3

-2551

40050,9

24350,9

60,8

2010

1136,5

19388

20524,5

163,9

4660,6

4824,5

41131,3

20606,8

50,1

2011

717,6

20791,8

21509,4

-418,9

1403,8

984,9

44258

22748,6

51,4

2012

920,8

22489,2

23410

203,2

1697,4

1900,6

46028,3

22618,3

49,1

2013

999,8

24821

25820,8

79

2331,8

2410,8

47869

22048,2

46,1

Sources : Rapport BCC 2012, p 73 et 2013, p 73 *Le secteur privé prend en compte, en plus de la population occupée salariée, les indépendants établis à leur propre compte.

De ce tableau, il ressort que le taux de chômage est presque stable se situant entre 48 % en 2003 et 43% en 2014. D'année en année ce taux a connu des moindres fluctuations hormis 2009. Cette chute en 2009 coïncide avec le ralentissement de la croissance, conséquence de la crise financière internationale de 2008 et les crises énergétique et alimentaire de 2009. Il se dégage donc une relation entre la croissance réalisée et le niveau de l'emploi (Voir graphique n° 9). Cependant, la réalité de la vie quotidienne en RDC ne s'accorde pas avec ces statistiques nationales ; il y a lieu d'émettre des doutes sur ces faibles taux de chômage alors qu'une partie importante de la population active est visiblement sans emploi.

L'emploi créé par secteur révèle que le secteur privé a contribué davantage à résorber le chômage face à une moindre contribution du secteur public. Il est normal que le secteur privé crée plus d'emplois que le public. Cependant, ce dernier aurait eu une part plus importante si le gouvernement faisait des dépenses en capital sa priorité. Ceci permettrait au gouvernement d'investir et de créer plus d'emplois.

Graphique n° 9 : Évolution taux de croissance du PIB et taux de Chômage

Source : Construit à partir des rapports de la BCC

Ce graphique illustre l'existence d'une relation de dépendance entre taux de croissance du PIB et taux de chômage. Les deux variables évoluent en sens contraire, si l'un augmente l'autre diminue et vice versa. Cette situation est conforme à l'idéal qu'enseigne la macroéconomie. La variation du revenu national induit celle du taux de chômage mais de sens opposé. En 2009 tel que le fait voir le graphique, alors que la croissance du PIB ralentie, le taux de chômage est élevé.

En établissant une équation de régression multiple entre le taux de chômage, le taux de croissance du PIB et celui des dépenses publiques, on s'aperçoit que ces derniers n'ont pas eu d'influence significative sur le taux de chômage. Ici-bas l'équation telle qu'établie à partir du logiciel Sphinx.

Équation de la régression :

Y = â1 * X12 * X20+E

Avec :

- Y le taux de chômage ;

- X1 le taux de croissance des dépenses publiques ;

- X2 le taux de croissance du PIB ;

- â1 le coefficient du taux de croissance des dépenses publiques ;

- â2 le coefficient du taux de croissance du PIB et

- â0 le terme constant et

- E le terme d'erreur.

Après estimation nous avons Y = -0.064 * X1 -2.104 * X2 +64.446

Les résultats d'analyse renseignent que les 2 variables expliquent 66.6% de la variance de taux de chômage (coefficient de détermination), avec un coefficient de corrélation multiple : R = 0,82.

Le coefficient du taux de croissance dépenses publiques est égalé à -0,06, son écart-type est 0,05 et le coefficient du taux de croissance du PIB est -2,10, son écart-type égale 0,52. Le signe négatif de chacun des coefficients signifie que ces deux variables évoluent en sens inverse du taux de chômage. Ainsi -0,06 signifie que lorsque la dépense publique augmente d'un point, le chômage diminue de 0,06 points et -2,10 signifie aussi que lorsque la croissance du PIB augmente d'un point, le chômage diminue de 2,10 points. Les écart-types relatent de la dispersion des observations. Cependant faut-il aussi préciser la significative des ces coefficients.

Test de la Significativité des coefficients

Hypothèses du test

H: â1=0 et H': â2=0

H: â1?0 et H': â2?0

Règle de décision48(*)

Un coefficient pour être significatif, le test statistique veut que la statistique du test en valeur absolue soit supérieure à la valeur théorique du t de student.

La statistique du test est donnée par le rapport et est la valeur théorique du t de student avec á le seuil de signification et n le nombre d'observations.

Ainsi H0 sera rejetée si | |? et H'0 le sera si | ||?

En fixant un seuil de signification de 5%, la table statistique de la loi de student donne =

Calcul

| | et .

Interprétation et conclusion.

Comme | |= 1,2 ? nous acceptons l'hypothèse nulle H0 et nous concluons que le coefficient du taux de croissance des dépenses publiques n'est pas significativement différent de zéro et donc la croissance des dépenses publiques n'influence pas le taux de chômage.

Aussi comme | |= 4,04? nous rejetons l'hypothèse nulle H'0 et concluons que le coefficient du taux de croissance du PIB est significativement différent de zéro. Se fiant à aux statiques nationales, la croissance économique influence donc le taux de chômage. Cependant, la réalité congolaise ne s'accorde pas avec ces statistiques nationales, notamment les nivaux bas du taux de chômage.

Par sa politique budgétaire, le gouvernement congolais n'a pas pu influencer la fluctuation du taux de chômage durant toute la période sous étude. Ceci se rattache à l'absence d'incidence de ses dépenses sur la croissance économique. N'ayant pas eu d'incidence sur le revenu national, il est normal que cette politique n'ait pas pu influencer le taux de chômage. Aussi les parts de ses dépenses en capital, dépenses de transferts et subventions sont-elles insignifiantes pour agir sur le niveau de l'emploi. Le tableau ci-dessus visualise la part consacrée aux transferts et subventions par le gouvernement congolais.

Tableau n°10 : Composition des dépenses en transferts et subventions

Années

subventions et transferts

Organismes publiques

Entreprises

Ménages

Cotisation aux organismes internationaux

Milliards de CDF

part au budget

Milliards de CDF

part dans les transferts

Milliards de CDF

part dans les transferts

Milliards de CDF

part dans les transferts

Milliards de CDF

part dans les transferts

2003

2,67

1,15

0

0,00

0

0,00

0,29

10,86

0,59

22,10

2004

5,28

1,58

0

0,00

0

0,00

3,79

71,78

1,49

28,22

2005

92,93

17,70

78,37

84,33

0

0,00

13,64

14,68

0,91

0,98

2006

154,47

21,94

146,47

94,82

0

0,00

7,36

4,76

0,64

0,41

2007

248,24

29,24

231,15

93,12

0

0,00

15,66

6,31

1,43

0,58

2008

226,12

17,56

196,96

87,10

8,26

3,65

15,3

6,77

5,6

2,48

2009

625,16

30,35

601,28

96,18

0

0,00

15,95

2,55

7,92

1,27

2010

597,19

27,89

539,65

90,36

0

0,00

42,68

7,15

14,85

2,49

2011

405,65

13,54

363,77

89,68

0

0,00

29,63

7,30

12,24

3,02

2012

461,69

13,69

408,18

88,41

0

0,00

35,12

7,61

18,39

3,98

2013

524,72

12,58

450,02

85,76

21,03

4,01

34,02

6,48

19,65

3,74

2014

470,32

10,57

405,65

86,25

16,95

3,60

30,45

6,47

17,27

3,67

Source : Construit à partir des rapports de la BCC

De ce tableau, il ressort que globalement les transferts et subventions bien qu'ayant reçu en moyenne plus de 10% du budget, cette part a été affectée aux organismes publiques qui, depuis 2005, en consomment plus de 80%. Les entreprises et les ménages dont les effets seraient plus immédiats en ont reçu difficilement plus de 10%. Bien qu'en 2005 les ménages avaient 71% de ces dépenses et celles-ci ne représentaient malheureusement qu'à l'époque 1,58% du budget total. Il n'y a donc pas d'accroissement de revenu (des manages) par les transferts et donc pas d'effet d'accroissement de la demande globale, et par conséquent pas d'effet sur l'augmentation de la production et effet sur le chômage non plus.

* 48MAFIKIRITSONGO A., Économétrie, cours inédit L1 sciences Économiques et de Gestion, UCG, 2014-2015

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