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Valeurs et et relativisme moral dans la généalogie de la morale (1887) de friedrich nietzsche

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par Daniel Blaise BITECK
Université de Yaoundé 1 - DIPES II 2013
  

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III.1. LE BIEN ET LE MAL

Pour Nietzsche, c'est le sujet qui est la source de la morale. Les évaluations morales telles que le bien et le mal, le mauvais sont élaborées par le sujet. Pour André Lalande, « le bien se dit de tout ce qui est objet de satisfaction ou d'approbation dans n'importe quel ordre de finalité »63(*). Par contre, « le mal se dit de tout ce qui est objet de désapprobation ou de blâme, tout ce qui est tel que la volonté a le droit de s'y opposer légitimement et de la modifier si possible »64(*).

Ce que l'on appelle bien, mal ou mauvais est nécessairement fonction d'une tendance, d'un vouloir fondamental, celui de l'humanité ou celui de la société prise dans sa totalité, ou encore celui d'un groupe de sujets. Le bien est une valeur et non un commandement, c'est ce dont nous avons besoin en tant qu'être raisonnable.

Les valeurs sont produites par le sujet et de ce fait, elles sont différentes autant que les sujets qui les produisent. Elles sont la marque des velléités des sujets qui cherchent à hypostasier leurs intentions propres. Dans ce sens que ce qui satisfait les uns ne satisfait pas les autres. Le bon pour l'aristocrate ne coïncide pas avec ce que l'esclave considère comme bon. En d'autres termes, le bien n'aura pas la même connotation ou le même sens pour le sujet selon que celui-ci se recrutera dans la classe des possédants ou au contraire lorsqu'il se trouve parmi les prolétaires pour parler comme Karl Marx. Solidaire de la pensée de celui-ci dans une certaine mesure, Nietzsche montre qu'il n'y a pas de valeurs qui valent universellement. Au contraire, il faut soupçonner à la base de chacune des évaluations morales produites au cours de l'histoire, les intentions inavouées et donc cachées de leurs producteurs. Les valeurs morales ne sont pas le produit d'une conscience désintéressée. Elles reflètent les modes de pensée et les aspirations des individus qui les créées. Elles sont donc relatives car ordonnées à des finalités diverses. Le bien pour le bourgeois n'aura pas le même sens pour le pauvre ; tout comme le Chrétien et l'Athée n'ont pas une conception identique du bien, du mal, du juste etc.... Nietzsche soutient dans ce sens que 

 Le concept bon n'est pas unique ; pour s'en convaincre qu'on se demande plutôt ce qu'est en réalité ``le méchant'' au sens de la morale du ressentiment. La réponse rigoureusement exacte la voici : ce méchant est précisément le ``bon'' de l'autre morale, c'est l'aristocrate, le puissant, le dominateur, mais noirci, vu et pris à rebours par le regard venimeux du ressentiment65(*).

Il apparaît ainsi que c'est par ce qui les satisfait, ce qu'ils ont apprécié, en un mot c'est la poursuite des intérêts égoïstes qui détermine les hommes quels qu'ils soient à créer des valeurs et à vouloir les imposer à tous. Au regard de ce qui précède, nous constatons que pour l'auteur de Ainsi parlait Zarathoustra les valeurs sont essentiellement choses d'esprit. Elles sont immanentes et hiérarchisées.

* 63 A. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Paris, P.U.F, 1ere édition, 1926, p.112.

* 64 Ibid., p.590.

* 65 F. Nietzsche, Généalogie de la morale, Paris, Gallimard, 1971, p.99.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore