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Valeurs et et relativisme moral dans la généalogie de la morale (1887) de friedrich nietzsche

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par Daniel Blaise BITECK
Université de Yaoundé 1 - DIPES II 2013
  

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PREMIERE PARTIE

POSITION DU PROBLEME : NIETZSCHE ET SES DEVANCIERS SUR LA QUESTION DES VALEURS MORALES

INTRODUCTION PARTIELLE

Peut-on parler de l'origine des valeurs morales chez Nietzsche sans toutefois remonter à l'histoire des idées ? Il nous semble impossible de répondre à cette question par l'affirmative, car ce serait poser que la réflexion sur l'origine et la valeur des valeurs morales commence avec l'auteur de Aurore. Ainsi, on nierait par là toute la grande histoire des valeurs morales qui a commencé dans l'Antiquité avec les pensées de Platon, Aristote etc., et qui s'est poursuivie jusqu'à l'époque moderne avec La philosophie des Lumières en passant par le Moyen-âge avec la pensée chrétienne. Durant toutes ces périodes, il s'est posé la question de savoir sur quel support l'on devait fonder les valeurs morales et relativement à cette origine, quelle importance devait être attribuée à celles-ci. Il sera donc question, dans la réflexion qui va suivre, de faire une sorte d'archéologie, une fouille qui nous permettra de remonter à l'histoire des idées pour savoir ce que les prédécesseurs de Nietzsche ont pensé à propos de l'origine des valeurs morales. Mais, avant de passer à une analyse non exhaustive des penseurs qui ont précédé le rédacteur de Généalogie de la morale sur cette question du fondement des valeurs morales, il importe de se faire une idée précise sur le sens qui doit être accordé à cette expression. Dans ce sens, André Lalande soutient que les valeurs morales sont « un ensemble des règles de conduites tenues pour inconditionnellement valables ».7(*) On le voit, quand on parle de valeurs morales, on évoque non pas un, mais plusieurs principes qui sont mis ensemble dans le but de guider nos actions. Bien plus, c'est l'obligation de respect scrupuleux de ces principes qui s'imposent à nous et qui fondent la morale, car toute morale doit avoir un fondement c'est-à-dire « ce sans quoi il ne serait pas possible de donner sens à cette notion (...), (c'est) « ce qui légitime pour la raison notre reconnaissance d'une vérité morale ». »8(*) On voit ainsi que toute valeur dont la fonction est normative doit s'appuyer, nécessairement, sur un principe à partir duquel elle est déduite de sorte que la mise entre parenthèse de ce dernier induise absolument la perte du caractère nécessaire de celle-là.

De manière évidente, il ressort qu'il y a donc une relation de dépendance entre les valeurs morales et leur fondement de sorte que toute morale qui voudrait se donner sous la forme d'un impératif catégorique doit être adossée sur un fondement solide. C'est pourquoi l'on constate que la plupart des auteurs qui ont traité de cette question avant Nietzsche se sont soumis à cette exigence. Nous nous contenterons d'analyser la conception de quelques uns d'entre eux, notamment Platon et le judéo-christianisme, Kant et Arthur Schopenhauer. Pour cela, nous montrerons, relativement et respectivement aux trois chapitres qui constitueront la première partie de notre recherche comment les premiers fondent les valeurs morales sur la transcendance, ensuite comment le second les fonde sur la raison individuelle et enfin comment le dernier les adosse sur le sentiment de pitié.

Chapitre 1 : LA QUESTION DE L'ABSOLU

L'histoire de la philosophie et celle du christianisme nous montre que Platon et le judéo-christianisme militent en faveur d'une morale du transcendant lorsqu'ils posent au fondement de celle-ci, l'absolu, démontrant par là que la morale ne « résulte pas du jeu d'une classe d'êtres ou d'actions »9(*) « mais suppose l'intervention d'un principe extérieur et supérieur à celle-ci»10(*). Avec Nietzsche, il apparaît que la pensée morale de Platon tout comme celle du christianisme posent que l'autorité des valeurs morales se fonde non pas sur la volonté d'une classe comme le penseraient Karl Marx et Engels, mais qu'elle repose plutôt sur l'idée qu'il existe un être transcendant de qui tout découlerait.

Pour Platon il existe dans le monde intelligible la source de toutes les valeurs morales : le Bien ou Dieu. Celui-ci est, selon le penseur grec, le géniteur des valeurs telles que le Juste, le Beau etc. Aussi, pour Platon, la morale existe dans le monde des idées, elle n'est pas une création sociale, il s'agit dès lors pour l'homme de la découvrir à travers l'effort d'une élévation (la dialectique). Fort à propos, au sujet de la morale platonicienne, Gaston François affirmera qu'elle «existe préalablement à la réflexion du penseur, qui ne peut que la découvrir »11(*). De ce fait, c'est l'inclination au bien c'est-à-dire « l'effort vers le Bien »12(*) ou l'obéissance à Dieu qui fonde la morale. Il est donc question, dans ce moment de notre travail, de réfléchir sur ces valeurs morales fondées sur un principe suprasensible en nous appuyant sur la philosophie morale de Platon et la pensée théologique judéo-chrétienne.

* 7 A. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, T1, Paris, Quadrige, /P.U.F, 1991, p. 655.

* 8 M. Conche, Le Fondement de la morale, Paris, P.U.F /Perspectives critiques, 1999, 2e éd., p. 148.

* 9 G. François, Les grandes philosophies morales, Paris, P.U.F, 1995, p.16.

* 10 Ibidem.

* 11 Ibid., p.17.

* 12 Platon, La République, Op.Cit., p. 44.

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