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Le développement local participatif dans le contexte de la décentralisation en Côte d'Ivoire: le cas du chef-lieu de la région du Nà¢ézi (Dimbokro).

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par BAH ISAAC KOUAKOU
Université Felix Houphouet Boigny de Cocody - DOCTORAT UNIQUE 2014
  

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VII.1.3- Usage de la communication

Tableau n°23 : Canaux de communication utilisés

Sexes

Canaux de

communications utilisés

Femmes

Hommes

Total

Total

VA

VR

VA

VR

VA

VR

Communication de
proximité

35

18,42

65

34,21

100

52,63

Radio communautaire

25

13,16

27

14,21

52

27, 37

Par le biais des
représentants de la
population

18

9,47

20

10,53

38

20, 00

Total

78

41,05

112

58,95

190

100%

Source : Enquête de terrain 2010-2012.

Les données du tableau n°23, ci-dessus ont révélé que trois canaux de communication sont utilisés pour informer et sensibiliser la population de Dimbokro sur le développement local.

Le canal de communication et d'information le plus utilisé selon les enquêtés est celle dite de proximité qui représente 52,63% des répondants.

Il s'agit des différentes rencontres d'informations et de sensibilisation des agents de la structure décentralisée avec la population locale dans le cadre du développement local.

215

Ensuite, vient la communication à travers la radio communautaire (la voix du N'Zi) avec un pourcentage de 27, 37%.

Enfin, des informations reçues par l'intermédiaire des représentants de la population locale, à savoir les chefs de villages, les responsables d'associations représentent un pourcentage de 20% des enquêtés.

A Dimbokro, la communication traditionnelle et celle dite moderne sont utilisées de manière concomitante.

« Nous continuons de faire passer les informations à travers des

acteurs (griot ou crieur public, ...), dans les espaces sociaux (arbre à palabre, relais des chefs de villages, des responsables d'associations). L'information de bouches à oreilles dans les marchés ou autres lieux publics est aussi utilisée. Cela existe depuis longtemps et nous sert toujours. Aussi, passons-nous de temps en temps par les radios de proximité et le téléphone mobile pour d'autres informations », propos d'un des chefs de villages » (Entretien collectif, chef de villages).

Un autre enquêté souligne que « les deux types de communication sont complémentaires mais il faut savoir les utiliser, surtout qu'ils structurent nos rapports sociaux ».

D'ailleurs, poursuit-il, « quand les chefs des villages, ou responsables des jeunes ou associations reçoivent les informations à la radio ou lors des séances de formation, ils réunissent les concernés ou la population pour partager l'information » (Entretien collectif, chef de villages).

Partir vers les populations pour connaître leurs besoins et chercher à les aider dans le cadre de l'amélioration de leurs conditions de vie est une des stratégies pouvant capter l'attention de celles-ci sur le développement.

Mais, cette stratégie doit tendre à la définition des attentes des populations en les associant à tout processus de développement.

216

Dans les zones rurales, la radio communautaire est utilisée comme

moyen de communication pour diffuser vers des auditoires vastes et éloignés, des informations essentielles sur la météo, la santé, la production agricole et animale, la commercialisation des produits, ainsi que sur la protection et la conservation des ressources naturelles.

Comme le souligne un des enquêtés, responsable d'une association de développement « nos autorités continuent, comme à leur habitude, de nous donner des informations sur le développement en fonction de leur moyen. Dans nos villages, les griots continuent de véhiculer les informations premières pour réunir la population afin de diffuser les informations reçues» (Entretien collectif, responsables d'associations et mutuelles de développement).

« Oui, à ce niveau, il n'y a pas de problème », argumente un autre enquêté, « je peux dire que l'information reçue par l'intermédiaire de nos responsables (chefs de villages, présidents d'associations) joue son rôle dans le développement de Dimbokro puisque nous ne manquons pas de mieux informer nos membres ».

Mais, poursuit-il, « il faut que les experts ou développeurs nous fassent confiance et nous associent aux différentes étapes de réalisation des projets de développement en nous formant par exemple ».

« Depuis l'installation de la radio « la voix de N'Zi », nous écoutons des émissions sur l'agriculture. Nous recevons surtout en baoulé ou en dioula des conseils sur les techniques culturales et sur les nouvelles opportunités du développement de notre localité » (Entretien collectif, responsables d'associations et mutuelles de développement).

L'apport de la radio communautaire dans le champ du développement à Dimbokro est perceptible à travers des émissions animées par le responsable du développement agricole qui se tiennent tous les Mercredis de11 heures à 12 heures.

217

Cette émission dénommée « le monde agricole », qui se tient en français est bien répertoriée dans le tableau ci-après montrant quelques émissions que cette radio propose à ces auditeurs.

Tableau n°24 : Emissions de la radio « la voix du N'Zi »

Jours

Heures

Intitulés des émissions

Mercredi

11h -12h

Le monde agricole

Jeudi

10h 30 - 11h

Insertion professionnelle

11h -12h

La santé au quotidien

Vendredi

10h - 11h

La vie des communautés

11h -12h

Espace Education

Par ailleurs, les informations reçues par l'intermédiaire des représentants de la population locale, à savoir les chefs de villages, les responsables d'associations représentent la communication de base dont se sert les populations dans leur habitude d'échanges sur la vie sociétale.

Ainsi, la capacité organisationnelle et communicationnelle des communautés, nous permet de parler des types de communication traditionnelle tels que la communication sonore, par les acteurs (griot ou crieur public, ...), dans les espaces sociaux (arbre à palabre, relais des chefs de village, des responsables d'associations, de bouche à oreilles dans les marchés ou autres lieux publics), par les chants et musique, la communication sacrée de l'initiation, la parenté à plaisanterie. Cette communication de base, dans sa diversité abondante possède une dimension humaine qui constitue et devra constituer encore pour l'avenir un moyen efficace de cohésion sociale (Rachel ZONGO, 2013 : 465).

218

Avec les avancées technologiques dans le champ de la communication et l'information, ces trois canaux d'informations nous semblent acceptables pour donner des informations sur le développement local.

En somme, quel que soit le canal de communication utilisée, il est important que la population puisse avoir les informations nécessaires à son développement afin de savoir comment elle pourrait y participer.

Ainsi, dans le but d'accroître leur participation, la population a exposé les canaux de communication à travers lesquels elle souhaite avoir des informations sur son développement.

Tableau n°25 : Canaux de communication souhaités par les enquêtés

Sexes

Canaux de

communications souhaités

Femmes

Hommes

Total VA

Total
VR

VA

VR

VA

VR

Radio

18

09,48

30

15,78

48

25, 26

Ateliers de formation

50

26,32

65

34,21

115

60, 53

Echanges lors des sessions
publiques

05

02,63

07

03,69

12

6, 32

Distribution de brochures

05

02,63

10

05,26

15

7, 89

 

Total

78

41,06

112

58,94

190

100%

Source : Enquête de terrain, 2010-2012.

Il ressort des données du tableau n°25 ci-dessus que 60,53% des enquêtés souhaitent avoir des informations sur le développement local à travers des ateliers de formation.

Les émissions à la radio de proximité sont la préférence de 25,26% des enquêtés. 07, 89% optent pour la distribution des brochures.

Enfin, seulement 06,32% des enquêtés préfèrent les échanges lors des sessions publiques.

219

« Recevoir les informations sur le développement à travers des ateliers de formations est plus bénéfique que les autres canaux de communication dans la mesure où non seulement nous recevons concomitamment les informations et la formation » (Entretien collectif, responsables des associations et mutuelles de développement).

« Nous souhaitons jouer notre rôle de relais des informations reçues de nos autorités à notre population. Mais, les canaux tels que la radio et les ateliers de formation sont très importants et nécessaires pour notre développement » (Entretien collectif, chefs de villages).

La réception des informations sur le développement local lors des ateliers de formation est le souhait de la majorité des enquêtés, à savoir 60,53% des personnes interrogées. Cela joue ici deux rôles: ces ateliers de formation seront non seulement des cadres de diffusion des informations sur le développement local, les actions entreprises par les structures décentralisées et les perspectives à venir mais aussi et surtout des moments de formation aux différentes phases de réalisation des projets de développement et voire aux techniques culturales.

Pour Abdoulaye NIANG «l'information ne permet pas seulement une acquisition de connaissance sur les faits de la réalité, mais elle est une source de pouvoir pour les membres de l'association qui maîtrisent sa circulation, car permettant (...) de réduire le pouvoir d'influence sur l'organisation de certains membres rivaux »89.

Parmi les moyens de communication qui doivent être privilégiés dans le cadre de ces stratégies, on peut citer la radio rurale, qui est amenée à se développer rapidement, et les supports de communication traditionnelle et communautaire, proches des populations et maîtrisés par elles.

89 Abdoulaye NIANG (Janvier 2001), «L'implication associative au développement local et ses enjeux sociaux», in revue sénégalaise de Sociologie, N° 04/5, page 96.

220

Très populaire, la radio rurale présente l'intérêt d'être à la fois un instrument d'enquête et d'investigation, un outil d'information souple, rapide et efficace (car utilisant les langues parlées par ses auditeurs), un vecteur d'expression et de témoignage pour les populations et un support capable de relayer certaines formes traditionnelles de communication.

Le développement local va de paire avec la communication participative qui consiste à l'utilisation des techniques et des médias de communication pour aider les gens à prendre conscience de leur situation et des options à leur disposition pour toute action de changement.

Ce type de communication permet de résoudre le conflit social et de travailler vers un consensus, de planifier l'action de changement et du développement durable, d'aider les populations à saisir les connaissances et les qualifications en vue d'améliorer leurs conditions de vie et celles de leur communauté et améliorer l'efficacité des établissements publics (FAO, 2002). Elle consiste en l'utilisation de façon planifiée et organisée des techniques et des moyens de communication (médiatiques ou non médiatiques) pour promouvoir le développement, à travers un changement d'attitudes et/ou de comportements, en diffusant l'information nécessaire et en suscitant la participation active et consciente de tous les acteurs y compris des bénéficiaires au processus.

La communication locale qui est donc la caractéristique de la spécificité des groupes cibles. Ainsi, de façon générale, deux niveaux de communication sont à considérer, à savoir la communication interne et la communication externe.

La communication interne est celle qui concerne l'institution elle-même, ses agents et ses services (personnels) ainsi que les élus.

La logique de cette communication est de motiver les agents, par l'information, l'écoute, le travail en commun, l'esprit d'équipe.

221

Elle est devenue une discipline managériale qui implique la nécessaire mise en place d'une stratégie avec des objectifs, des cibles, des moyens et un contrôle. Elle a besoin d'être pensée et organisée.

En dehors de sa sphère de compétence interne, la structure décentralisée doit développer une politique de communication avec l'ensemble de ses partenaires tant au niveau national qu'international.

La communication externe est la plus complexe car l'habitant est tout à la fois usager, électeur, contribuable, "être social", acteur local, citoyen.

La communication externe s'occupe également de la « promotion » ou du

« marketing territorial » qui intéresse investisseurs et touristes.

Elle concerne l'attractivité et l'image du territoire et vend la collectivité à l'extérieur.

Renforcée, professionnalisée, prête à s'adapter aux bouleversements économiques et techniques et aux réformes institutionnelles lancées, la communication des collectivités locales joue un rôle croissant non seulement en informant sur les services locaux et en valorisant les territoires mais aussi en construisant un espace de citoyenneté porteur des débats et acteurs de l'évolution que connaît la société.

Il est important de rappeler ici que, même si elle rend compte de l'activité d'une administration, et que les structures décentralisées sont des relais d'informations de l'Etat, la communication locale n'est ni une communication gouvernementale, ni un système de propagande électorale dans la mesure où le contrôle du réel est en permanence exercé par les citoyens.

Cela permettra à la population d'accroître ses potentialités et d'être acteur de son développement.

Au total, les trois canaux d'informations (les ateliers de formation, l'utilisation de la radio de proximité, la distribution des brochures), souhaités par les enquêtés sont tous importants dans la mesure où l'on pourra les utiliser concomitamment.

222

Mais, il serait nécessaire de traduire si possible les brochures en langues locales ou de les imager pour une compréhension de la population locale.

Ces canaux d'information doivent permettre à la population d'être mieux informée sur son développement et de savoir quelle attitude adoptée face au défi du développement.

En effet, dans les projets de territoire, le principe de gouvernance locale rend compte d'une certaine efficience collective.

Les agents, associés à la prise de décision, s'organisent sur le mode de la coopération.

Amenés à partager des informations de diverses natures, ils détiennent une meilleure connaissance des individus et de leurs intentions ainsi que de leur environnement socio-économique. Par ce biais, ils améliorent la qualité de leurs choix, ce qui leur permet de prendre véritablement part au dispositif d'actions et d'augmenter leur degré de maîtrise du territoire.

Au-delà de la seule transmission de l'information, les processus de construction territoriale relèvent du partage d'informations.

Ils s'inscrivent dans une dynamique collective d'apprentissage visant à l'élaboration d'un socle commun de connaissances, d'une culture commune. Cette accumulation de connaissances, résultat d'un construit social, facilite et renforce les stratégies d'actions collectives, au coeur des logiques de développement territorial (Valérie ANGEON, Patrick CARON et Sylvie LARDON, 2006).

Au surplus, les structures décentralisées doivent être dotées de système de communication. Ce système doit être structuré de telle sorte que la population puisse être représentée et jouer un rôle de relais des informations. Car, la population locale a toujours eu ses propres moyens de communication qui doivent être utilisés dans la mesure où elle se reconnaît dans ceux-ci et permettent une diffusion commune des informations.

223

Il s'agit entre autre des crieurs publics, des échanges avec les représentants de la population sur convocation des chefs de village, des chefs de quartiers ou des responsables d'associations.

A ce stade, la première hypothèse opérationnelle qui stipulait que le regroupement de la population et la communication sont des mécanismes qui impactent l'atteinte des objectifs de la gestion du territoire local a été vérifiée.

Cela nous permet d'analyser les rapports entre Conseil Général de Dimbokro et sa population.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984