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Exposée: contraintes et facteurs de vulnérabilités et de crises liés à  l'eau .

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par Adrien Diatta
UCAD ( institut des sciences de là¢â‚¬â„¢environnement) - master1 gestion des ressources naturelles et du développement durable  2015
  

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2-CONFLITS

LES CONFLITS

Quelle que soit la source consultée pour affiner la définition du mot « conflit », on trouve les racines latines confligere et conflictus, c'est-à-dire le désaccord et l'affrontement. Si l'on s'en tient au domaine de l'eau, les désaccords sont innombrables mais les affrontements peu nombreux.

le géographe canadien Frédéric Lasserre a recensé, notamment en Afrique, des dizaines de conflits liés à l'eau, pour la plupart cependant de faible intensité : autour du Nil, entre l'Égypte et l'Éthiopie (1979, puis 1991, puis plus récemment) ; autour de l'Okavango, entre la Namibie et le Botswana (1989-93) jusqu'à la mise en place d'une Commission mixte du bassin de l'Okavango ; autour du Sénégal, avec des révoltes violentes en Mauritanie (1989) déclenchant l'exode des populations noires vers le Sénégal ; à la frontière Mauritanie-Mali (1999), où les conflits d'usage entre villageois sont récurrents ; autour du fleuve Tana (Kenya, 2001), pour l'accès à l'eau et aux pâturages ; autour des puits dans la région d'El Bur,au nord de Mogadiscio (Somalie) entre 2004 et 2006 (plus de 250 morts), etc.

Nous sommes donc à la marge d'une géographie des conflits. Néanmoins, le croisement de la géographie physique (orographie, hydrologies marine et continentale, climatologie) et de la géographie politique (les conflits de pouvoir, les frontières) donne à l'hydro-politique un assez bon terrain d'application. Il sera donc proposé ici d'identifier, sur le continent africain, les principaux risques de conflit en jouant avec les échelles (des conflits d'usage locaux aux grands barrages). Les conflits sociaux inévitablement provoqués par les nouvelles règles d'accès à l'eau potable seront également abordés. Et nous commencerons par la principale cause - potentielle ou réelle - de crise interétatique : les bassins versants transfrontaliers.

Les bassins transfrontaliers

À l'évidence, la géographie physique facilite les études de cas. Sachant qu'on appelle bassin versant l'espace (la surface) où les précipitations s'écoulent vers un exutoire commun, et que le territoire ainsi défini est limité par une « ligne de partage des eaux » parfaitement visible et cartographiable sans contestation possible, nous disposons d'un cadre idéal. En outre, le principal moteur de la dynamique à l'oeuvre étant la « pente » - facteur plus ou moins oublié depuis que l'homme prétend maîtriser la nature - la plupart des enjeux hydro-politiques sont faciles à appréhender, et les stratèges à l'ancienne savaient, comme le répétait souvent le général de Gaulle, que « qui tient le haut tient le bas ».

Le continent africain compte sept grands bassins fluviaux transfrontaliers (Nil, Niger, Tchad, Congo, Orange, Okavango et Limpopo). Sans atteindre le nombre d'États traversés par le Danube (19), plusieurs d'entre eux ont été sérieusement fragmentés par le tracé des frontières nationales au lendemain des Indépendances. C'est surtout le cas du Niger, autrefois « seulement » partagé entre la France et le Royaume Uni et aujourd'hui entre 11 pays, mais aussi du Congo (13 pays), du Nil (11) et du Tchad, seul grand bassin endoréique d'Afrique, qui concerne de près ou de loin 8 pays.

Si l'homme s'est permis de tracer des frontières politiques (et linéaires) sur un continent qui, pendant la période précoloniale, ignorait ce concept, il n'en a pas pour autant effacé la zonation climatique. Or celle-ci détermine le régime et le débit des grands fleuves concernés. L'espace est alors rattrapé par le temps, dans la mesure où le décalage entre le pic de la saison des pluies sur le haut cours et la crue sur le cours inférieur détermine des activités de contre-saison souvent vitales pour des dizaines de milliers de riverains. Le Niger, le Chari (principal tributaire du lac Tchad) et surtout le Nil en sont les meilleures illustrations.

Le Nil

C'est un cas d'école en hydro-politique. En effet, sur les 11 pays concernés par le bassin du Nil, l'Égypte est le plus vulnérable, car 95 % de l'eau du Nil viennent des pays voisins, et son utilisation concerne 150 millions de personnes. Le plus long fleuve 6 du monde (6 671 km) prend sa source (Nil Blanc) dans le lac Victoria (partagé entre l'Ouganda, la Tanzanie et le Kenya), mais il reçoit l'essentiel de son alimentation - entre 84 et 90 % - du Nil Bleu, qui dévale des hautes terres éthiopiennes où tombent des précipitations abondantes. Et où la population a connu une croissance démographique spectaculaire dans les deux dernières décennies.

La configuration géographique du cours du Nil (fig. 1) a largement contribué à l'existence de l'Égypte et à la prospérité agricole de son cours inférieur. Les énormes masses d'eau qui traversent le désert avant de rejoindre la Méditerranée sont au coeur de la vie égyptienne, et si l'on réduisait cette alimentation, les conséquences humaines seraient désastreuses. Du temps où il colonisait l'Égypte, le Royaume Uni l'avait bien compris, il avait signé avec l'Italie dès 1891 le Protocole de Rome fixant les frontières entre l'Éthiopie et le Soudan mais interdisant également toute tentative de modifier le débit du fleuve Atbara (dernier affluent du Nil). En 1902, le Royaume Uni prenait d'autres précautions en signant avec l'empereur Ménélik II un traité par lequel ce dernier s'engageait à ne jamais entreprendre d'aménagements sur le Nil Bleu sans son autorisation...

Par la suite, des accords importants ont été signés entre l'Égypte et le Soudan (sous administration bipartite) : en 1929, on s'est mis d'accord pour octroyer 48 milliards de m3 d'eau du Nil par an à l'Egypte, et 4 milliards au Soudan. Puis, en 1959, on a porté les volumes respectifs à 55,5 et 18,5 milliards. Par ailleurs, les pays en amont se sont engagés à ne pas priver l'Égypte de cette eau.

Figure 1 - Configuration géographique du Nil

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C'est dans ce contexte et dans cet esprit que de grands barrages (Assouan, Assiout) ont régulé le débit du Nil en Égypte. Mais le Soudan a également construit des barrages, en particulier sur le Nil Bleu, et l'Éthiopie pourrait être tentée d'en faire autant. En outre, la Tanzanie et le Kenya ont commencé à pomper l'eau du lac Victoria pour irriguer 4 à 5 millions d'hectares de terres agricoles dont ils ont un besoin impératif. Et cinq autres pays sont concernés par le bassin versant du Nil (Rwanda, Burundi, Congo et plus lointainement l'Érythrée, la Centrafrique). Ce sont donc bien onze pays qui « tiennent entre leurs mains » la sécurité de l'Égypte, alors que celle-ci n'est formellement protégée que par l'accord signé avec le Soudan en 1959. On comprend que la tension ait pu être vive en 1995 entre les deux pays, quand le Soudan a envisagé de construire un nouveau barrage : des troupes ont été massées à la frontière, quelques incidents frontaliers ont eu lieu, et la crise a atteint le niveau 3 sur l'échelle d'intensité du HIIK.

Il était donc urgent que soit créée, en 1999, l'Initiative du Bassin du Nil (IBN), à laquelle participent actuellement neuf des États concernés autour d'une « vision commune ». Mais l'Égypte et le Soudan semblent s'arc-bouter sur les volumes décidés en 1959. Les autorités du Caire l'ont clairement réaffirmé lors d'une réunion de l'IBN tenue à Charm el Cheikh en 2010, et confirmé en février 2011 à Goma en rappelant fermement qu'il s'agissait pour l'Égypte d'une question de « sécurité nationale » et qu'elle

se réservait la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires à la défense de ses droits historiques.

Entre temps, l'Éthiopie, le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie avaient signé, le 14 avril 2010, un accord de coopération sur le partage du fleuve. La République Démocratique du Congo (RDC) et le Burundi ne s'y étaient pas associés à cause de la pression de l'Égypte.

On le voit, le risque de conflit est relativement élevé, d'autant plus qu'un élément nouveau vient d'intervenir dans le jeu hydro-politique : la création du nouvel État du Sud-Soudan, décidée par le référendum de janvier 2011, et qui prendra effet le 9 juillet 2011. Ce nouvel État contrôlera un bief important du Nil Blanc, notamment la zone des marais du Sudd qu'on avait commencé à canaliser pour éviter ce qu'on considérait comme une trop grande déperdition de l'eau du fleuve. Il s'agit du canal Jonglei, entrepris en 1978, mais dont les travaux ont été stoppés en 1984 par la rébellion alors que la moitié était réalisée. L'Égypte aurait alors gagné entre 4 et 8 milliards de m3. En juillet 2011, le Sud-Soudan constituera le douzième État concerné par le bassin versant du Nil, et il ne sera pas le moins actif.

Quels enseignements pouvons-nous tirer de cette étude de cas ? À l'évidence, un État a terriblement besoin de l'eau du Nil : l'Égypte (1 million de km2, 83 millions d'habitants dont 1/3 est âgé de moins de 14 ans, et dont 95 % vivent sur les rives d'El Bahr). Pour cette raison, elle a toujours été en pointe dans les négociations, mais aussi toujours prête à montrer sa puissance militaire.

L'Égypte ne rentrera jamais en guerre dans la région si ce n'est pour une question d'eau, déclarait Nasser.

Un autre État va être contraint de se mêler davantage au jeu hydro politique (et « qui tient le haut tient le bas ») : l'Éthiopie (1,1 million de km2, 85 millions d'habitants), maîtresse du Nil Bleu, pays où 80 % de la population vit de l'agriculture (qui représente 90 % des recettes d'exportation). L'Éthiopie a été très affaiblie par une longue guerre contre l'Érythrée, et par une guerre civile. Classée parmi les 10 pays les plus pauvres du monde, elle n'a plus de débouché maritime autre que le port de Djibouti, et doit faire face à une très forte croissance démographique, avec un taux naturel de 2,56 % et un indice de fécondité de 5,22.

Et le troisième est en cours de mutation (partition) et en crise (Darfour) : le Soudan (2,5 millions de km2, 40 millions d'habitants), pays dont la population est encore majoritairement agro-pastorale avec des conflits d'usage qui marquent surtout la micro-économie de l'eau et placent l'hydro-politique à une autre échelle, sans en amoindrir les risques.

Cette région d'Afrique doit donc être surveillée de très près, et il n'est pas anodin qu'existe une cellule à l'US State Department (Washington) qui établit des scénarios sur l'avenir à court terme.

Le Niger

Le cas du Niger est très particulier : c'est un fleuve qui mesure 4 200 km de long, pour un dénivelé de seulement 800 m, qui donne l'impression de se tromper de chemin et de prendre le Sahara pour la mer. Il y dessine d'ailleurs un delta intérieur autour de Tombouctou avant de reprendre la pente vers le Sud. À Mopti, il est à moins de 300 m (298 m) et il lui reste pourtant encore 2 500 km à parcourir avant d'atteindre l'océan Atlantique (fig. 2). Sa pente moyenne n'est que de 1,2 cm/100 m, soit 0,01 %.

Figure 2 - Configuration géographique du fleuve Niger

Agrandir  Original (jpeg, 524k)

C'est peu dire qu'il paresse, car il est soumis à des saisons des pluies très irrégulières Là encore, la « nature » a son mot à dire : du fait de l'itinéraire suivi par son cours, le Niger connaît plusieurs régimes pluviométriques, du tropical très humide en Guinée au subdésertique au Mali et au Niger, avec une évaporation très forte et des infiltrations dans le sable importantes. Il est également soumis à des prélèvements de plus en plus lourds eu égard à une pression démographique guère moindre que dans le cas précédent. Il a d'ailleurs cessé de couler sous le pont Kennedy à Niamey en juin 1985 puis en août 2003. Ces deux alertes ont peut-être accéléré la prise de conscience collective, mais les initiatives communes d'envergure sont encore attendues...

Les caractéristiques hydrographiques du Niger en font donc un cas d'école hydro-politique très intéressant. Comme le Nil, c'est une lame d'eau vitale qui irrigue des espaces désertiques selon un calendrier décalé mais, à la différence du Bahr, elle achève son périple dans un pays (le Nigeria) qui dispose d'autres approvisionnements. Pour autant, les problèmes du partage politique sont également nés de la colonisation et de l'occupation de l'Ouest africain par deux grandes puissances : la France, qui a pris possession des « terres légères » du Sahara, et le Royaume Uni qui a préféré se concentrer sur la région sub-deltaïque où elle envisageait de développer la culture du palmier à huile. Dès lors, les frontières - balkanisées ensuite après les Indépendances - se sont mises en travers du bassin versant (Bouquet, 2004).

Conflits d'usage et transferts massifs

Il convient de passer du terroir où les conflits d'usage concernent les cultivateurs, les éleveurs et, parfois, les pêcheurs, déclenchant quelquefois de véritables guerres (Darfour), au territoire où des États pensent à mettre au point un plan de transfert massif d'eau entre le fleuve Congo et le lac Tchad, mettant en péril des équilibres agro-pastoraux anciens, en feignant d'oublier que les accords internationaux ont toujours un double : les désaccords internationaux.

À l'échelle du terroir, les conflits d'usage

Avec la croissance démographique, particulièrement forte en Afrique subsaharienne puisque la croissance naturelle dépasse encore 2,5 %, la terre est devenue un bien recherché et, plus encore, la terre bénéficiant de précipitations suffisantes ou de possibilités d'irrigation. Il fut un temps où le continent était incontestablement sous-peuplé et où chacun trouvait largement sa place. Puis les oppositions entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades se sont multipliées et aggravées, conduisant à des crises estimées de moyenne intensité par le HIIK, avant de monter d'un ou deux crans dans le cas de la guerre du Darfour.

Pour bien comprendre, il faut rappeler quel est le statut de la terre dans cette partie du monde : elle « appartient » à celui qui la cultive (et les arbres « appartiennent » à ceux qui les ont plantés). En réalité, la notion d'« appartenance » ne convient pas dans la culture rurale de l'Afrique sahélienne, car les parcelles sont occupées par les paysans qui les mettent en valeur, souvent selon une référence à un lointain droit du sang, mais qui s'effacera si l'occupant ne cultive plus.

Et, dans le cas du Darfour, comme au Ouaddaï voisin, comme au Kanem et dans toutes les savanes ouest-africaines, cette terre est libre dans le créneau de temps où elle n'est pas cultivée, c'est-à-dire juste après la récolte et juste avant les labours. Les éleveurs peuvent donc parcourir ces terres « à contre-saison ». Au Tchad et au Soudan, ils en profitent souvent pour récolter la gomme arabique des acacias dont ils sont détenteurs.

Au Darfour, la cohabitation entre éleveurs et cultivateurs a été rendue compliquée par les sécheresses à répétition des deux dernières décennies, et les premiers ont muté en Jinjawid (« cavaliers diables », cavaliers armés de fusils d'assaut belges de type G3). Ils ont commencé à terroriser les seconds pour qu'ils fuient leurs terres de culture et les abandonnent aux éleveurs, à la recherche de pâturages. Le début de la guerre du Darfour était donc indirectement une guerre de l'eau née du croisement entre une péjoration de la pluviométrie et une pression démographique forte. Avec le temps, elle est devenue très meurtrière et a déplacé des centaines de milliers de personnes ; plus d'un million sont encore dans des camps contrôlés par le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), et au moins autant dans des agglomérations de fortune.

L'exemple soudanais d'alternance de l'occupation des terres dans le temps attire l'attention sur l'une des caractéristiques fondamentales des systèmes agraires dans les milieux secs africains : l'exploitation des terres à contre-saison, et notamment à la décrue. En effet, les cours d'eau, les lacs, les mares, connaissent une crue annuelle décalée dans le temps, c'est-à-dire intervenant quelques semaines après le pic de précipitations de la saison des pluies, puis une décrue au cours de laquelle les terres, qui ont été inondées, s'exondent tout en conservant une forte humidité, surtout si ce sont des vertisols (argiles à montmorillonite).

Cette opportunité a naturellement été repérée de longue date par les populations riveraines des fleuves, rivières et mares résiduelles. Au fur et à mesure que se retire la lame d'eau, elles sèment des céréales, généralement du maïs, ou bien du sorgho de décrue (c'est le berbéré des Arabes tchadiens, ou le muskwari des Kirdi du Nord-Cameroun). Il s'agit d'une pratique qui suppose une parfaite connaissance de la micro topographie des lieux, mais elle concerne des dizaines de milliers de paysans dans les Savanes et le Sahel ouest-africains. Tout le sud du bassin tchadien - toute la partie argileuse - est concerné. Dans les bonnes années, cette culture de décrue assure une seconde récolte, à contre-saison, dont le produit est nécessaire aux besoins alimentaires du groupe.

Il est aisé de comprendre que les parcelles ainsi exploitées sont très recherchées, non seulement par les cultivateurs auxquels s'applique un régime foncier très strict (gare à celui qui n'exploitera pas sa micro-parcelle), mais aussi par les éleveurs qui savent que là où pousse le maïs ou le sorgho pousserait tout aussi bien l'herbe prisée par leurs animaux, et qui ont également besoin de couloirs de passage pour que leurs bêtes aillent boire. Quant aux pêcheurs, ils se croient volontiers « propriétaires » des mares résiduelles dans lesquelles ils se livrent saisonnièrement à de véritables pêches miraculeuses quand il reste peu d'eau.

Comment équilibrer les droits, toujours dans ce contexte de pression sur la terre ? La Banque mondiale a, certes, eu la (mauvaise) idée de « sécuriser » les parcelles en invitant chaque exploitant à demander un titre de propriété. Mais sur quels critères, droit du sol ou droit du sang ? En attendant que les guichets fonciers nouvellement installés dans les campagnes achèvent de bouleverser le droit coutumier, les différentes communautés continuent d'exploiter à l'ancienne les terres de décrue, et le littoral du lac Tchad en offre une illustration pertinente.

Conflits sociaux pour l'eau potable

Au cas où il ne serait pas trouvé suffisamment de causes de conflits, le nouvel ordre économique mondial a pris quelques décisions lourdes, fortement menaçantes pour la paix sociale, et donc potentiellement « conflictogéne ». C'est ainsi que l'année même (1992) où le premier Sommet de la Terre affirmait, à Stockholm, que le concept de « développement durable » incluait un volet social pesant aussi lourd que les volets économique et environnemental, d'autres experts en mondialisation s'accordaient à Dublin, dans la plus grande discrétion, sur les termes d'une Déclaration qui allait avoir de graves conséquences sur le mode de vie des plus pauvres habitants de la planète, soit plus d'un milliard de personnes.

Enrobé au coeur de considérations lénifiantes :

L'eau douce - ressource fragile et non renouvelable - est indispensable à la vie, au développement et à l'environnement ; la gestion et la mise en valeur des ressources en eau doivent associer usagers, planificateurs et décideurs à tous les échelons ; les femmes jouent un rôle essentiel dans l'approvisionnement, la gestion et la préservation de l'eau.

Un point fondamental en matière de choix de société a été officiellement acté dans ce qui allait devenir la « Déclaration de Dublin » :

L'eau, utilisée à de multiples fins, a une valeur économique et devrait donc être reconnue comme bien économique,

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry