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Le transfert de connaissance chez les experts.

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par Emmanuel DELARUE
CFA IGS - Master 2 - Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines 2016
  

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1.1.3.1. Les enjeux du transfert de la connaissance

Comme nous l'avons vu précédemment, la réussite du secteur nucléaire tient en grande partie aux recherches sur la sûreté, la sécurité et les nouvelles technologies. Les entreprises doivent ainsi continuer leurs recherches. Pour cela, elles doivent maintenir et développer leurs connaissances. Le départ à la retraite, suivi de près par la réorganisation de tous types (fusion, acquisition, externalisation, recentrage sur le coeur de métier, changement de projet, etc...) sont les deux principales causes de perte de savoir pour les entreprises. Et ces deux facteurs touchent particulièrement le domaine du nucléaire. Avec une croissance rapide du marché dans les années 1970-1980, les embauches ont été importantes, ce qui a créé une pyramide des âges hétérogène. Au sein d'Areva, les experts de niveau 3 (les fellows), qui détiennent les connaissances les plus pointues au sein du groupe, sont plus de 69% à avoir plus de 58 ans en 2015. Il peut paraitre logique que ce soient les plus âgés qui détiennent un plus grand nombre de connaissances. D'ailleurs, cette tendance est aussi observable au sein du CEA puisque la majeure partie des experts de niveau 4 (correspondant au niveau 3 chez Areva) ont entre 56 et 62 ans32. Or, ce sont aussi eux qui sont les plus proches de la retraite. L'effet « papy-boom », que rencontre actuellement le secteur nucléaire, accroit considérablement le risque de perte de connaissances pour l'entreprise. Les réorganisations sont aussi un facteur de cette perte. Lors des réorganisations, le risque de perdre les plus qualifiés est d'ailleurs bien connu. Chez Areva, c'est plus de 2600 départs qui ont été enregistrés depuis l'annonce du Plan de Départ Volontaire (PDV) dont des experts hautement qualifiés. Si aucun processus de transfert de connaissances n'est mis en place, ce sont des domaines entiers de connaissances que l'entreprise peut voir disparaitre. De plus, comme nous l'avons vu, si la connaissance reste figée, elle se stérilise. Il ne suffit donc pas de gérer uniquement le transfert de connaissances lors des départs, mais durant toute la carrière des détenteurs de connaissances. Il s'agit donc de continuer les recherches et de les partager sans cesse pour que la création de valeur se réalise. La concurrence sur le secteur nucléaire est bien présente et les entreprises doivent se démarquer. Pour cela, elles doivent répondre du mieux possible au client en l'accompagnant. Transférer de la connaissance n'est pas un transfert de marchandise. Sans transfert de connaissances, l'entreprise sera dans une situation de perte constante de connaissances. Si ces dernières sont critiques, et que leur perte est avérée, le chiffre d'affaires peut être impacté et le coût financier pour retrouver les connaissances acquises durant plusieurs années sera

32 Olivier MUSSEAU (CEA/DEN/DRH), L'organisation de l'expertise scientifique et technique à la Direction de l'Énergie nucléaire du CEA, Revue Générale Nucléaire, numéro 4 Etre un expert, Juillet-Août 2014, p.22-28

important. D'autres situations nécessitent un transfert de connaissances. Par exemple, lorsqu'un expert évolue et change de domaine de travail, il doit transférer ses connaissances à un autre. Sinon, l'entreprise sera à nouveau en perte de connaissances. Cette situation moins fréquente est généralement peu abordée, car les risques encourus par l'entreprise sont moins importants. Le salarié reste dans l'entreprise et de ce fait, le transfert de connaissances semble toujours possible. Cette situation est en fait perverse. La connaissance étant en partie dynamique, cette dernière sera nécessairement perdue si elle n'est pas partagée ou mise en mouvement par l'expert.

Nous avons pris conscience maintenant que la connaissance est un facteur important sur l'échiquier de la performance des entreprises et en particulier celle du nucléaire. Son transfert entre les différents acteurs d'une organisation est synonyme de création de valeur. Il nous faut alors dès à présent identifier les acteurs et les différents moyens de transfert des connaissances possibles.

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