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Le transfert de connaissance chez les experts.

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par Emmanuel DELARUE
CFA IGS - Master 2 - Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines 2016
  

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2.3. Des initiatives individuelles de transfert de connaissances

2.3.1. Les transferts ponctuels

Chez Areva, la filière « expert » est chargée d'établir une stratégie globale et centralisée autour de la gestion de la connaissance. Cependant, elle demande aujourd'hui à être développée. Nous avons vu qu'il existe des programmes, des dispositifs qui sont impulsés soit par les unités elles-mêmes (CIFRE, mécénat) soit par la DRD au Corporate (GapExpert). Avec Experconnect, les experts ont la possibilité de transférer de la connaissance. Ce dernier dispositif permet de pallier de potentiels manques de transferts de connaissances, d'activités, d'arrêts de projets, etc... D'autres pratiques au sein d'Areva permettent cependant de transférer des connaissances ponctuellement, pour des raisons précises. Chaque unité met ainsi en place ses propres processus, sa propre capitalisation des connaissances, son propre système de transfert. Chaque individu peut aussi mettre en place des pratiques plus ou moins complexes et que chacun adapte à sa situation.

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Deuxième partie - Le transfert des connaissances sous toutes ses formes

2.3.1.1. Les différentes façons de transférer de la connaissance

Dans cette enquête, trois types de pratiques ont été identifiées. Le premier est appelé « succession planning », qui se traduit simplement par « planning de succession ». Elle consiste en la planification d'actions en coopération avec le manager, visant à « externaliser » ou mettre à disposition ses connaissances. Cela peut se faire grâce à la transmission ou au stockage de documents, à la mise à jour d'une base documentaire ou encore à la réalisation et la mise en ligne de cours sur des sujets de connaissances. Une fois de plus, ces actions sont réalisées sans coordination avec le reste du groupe Areva. Il est alors parfois difficile d'identifier les actions à réaliser puisque les experts comme les managers n'ont pas de vision globale. Ils ne savent donc pas toujours s'il est nécessaire de transmettre la connaissance, si une autre personne détient cette connaissance dans le groupe et à qui la transmettre. Ainsi, il est régulièrement décidé que seules les connaissances immédiatement utiles soient transférées. On remarque assez aisément que le temps investi et les actions réalisées dépendent principalement de l'intérêt qu'ont les acteurs (expert et manager) à transférer une connaissance. S'il s'agit de faciliter une prise de poste, des actions seront entreprises en ce sens, si aucun enjeu direct n'est identifié alors les connaissances auront moins d'intérêt à être transférées. Cette méthode n'aboutit donc pas toujours.

Avec les experts Areva, le système de tutorat pour un recrutement fonctionne particulièrement bien. Cependant, il est nécessaire de distinguer le tutorat dans le cadre d'une passation et dans le cadre d'une formation, de l'accompagnement et dans le développement de l'expertise d'un collaborateur. Dans le cadre de la passation, il s'agit d'intégrer le successeur de l'expert avant le départ de ce dernier. Malgré cela, l'objectif peut être commun. Car il s'agit de transférer ses connaissances au successeur en l'accompagnant tout au long de son intégration. Cela passe par le transfert de dossiers, de documents, de savoir-faire, par des conseils afin de mieux appréhender un sujet. Lors du programme GapExpert, les jeunes étaient accompagnés par un tuteur qui jouait aussi le rôle de formateur, de mentor. L'avantage principal de cette pratique et que le transfert est complet (cf. Nonaka & Takeuchi). L'expert se socialise avec son successeur. Les connaissances tacites sont ainsi transmises. Il produit des documents, externalisant ainsi sa connaissance qui est ainsi transmise et internalisée par son successeur. Étant complet, ce programme est globalement apprécié par la sphère des experts, c'est pour eux, un des meilleurs moyens de transférer de la connaissance. Dans le cadre d'un recrutement, l'investissement se calcule sur le nombre de semaines ou mois indexés sur le salaire du tutoré. C'est un avantage qui peut devenir un inconvénient. En effet, la qualité du

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transfert de connaissances dépend de sa durée. Or d'un point de vue financier, les managers auront plutôt tendance à vouloir réaliser des économies. Suivant l'enjeu du transfert pour le manager, la durée sera ainsi plus ou moins longue. Cependant, afin de réaliser le tutorat, tout comme le « succession planning », il est important de déterminer les actions de chacun.

2.3.1.2. Chaque acteur joue un rôle particulier

Les rôles sont tenus par un ou deux experts qui transfèrent leurs connaissances de façon directe (par socialisation) ou indirecte (par le transfert d'une base documentaire essentiellement). Cependant, quelle que soit la situation, d'autres acteurs peuvent entrer en jeu. Par exemple la planification d'actions pour le transfert de connaissances lors d'un recrutement est réalisée avec le manager. L'expert et le manager s'entendent sur une série de tâches nécessaires avant le départ à venir. Pour le manager, cela demande d'accompagner l'expert et pour ce dernier de réaliser ces tâches, ce qui prend du temps. Cependant, sur le terrain, par manque de temps et de moyens, ces actions ne sont pas toujours réalisées, voire planifiées. En ce qui concerne le système de tutorat, deux acteurs doivent s'entendre auparavant : il s'agit du département des Ressources Humaines qui intervient sur le processus de mobilité d'un point de vue administratif et des managers qui prennent la décision d'intégrer ou non le nouveau collaborateur avant la date de départ de l'expert. Ainsi, soit le manager et l'expert font part aux RH d'un projet de départ, soit les RH effectuent une veille sur leur population et alerte le manager et l'expert d'un potentiel départ. Sur le terrain, les situations sont là aussi très différentes. Il n'y a pas de règle et chaque unité étant indépendante sur ce sujet, il n'est pas possible de faire ressortir un état des lieux à la fois précis et global. De plus, il n'existe à ce jour aucune personne qui soit chargée de vérifier le bon transfert des documents, fichiers informatiques ou connaissances lors des mouvements de personnels. Ainsi les RH effectuent le processus de mobilité sans pour autant être engagées sur cette question de transfert de connaissances. Les managers mettent en place ce système selon les ressources et le temps dont ils disposent. Aujourd'hui, comme partout ailleurs, le manager est en demande de ressources de tous types, dont le temps. Une posture proactive, de coopération entre RH et manager permettrait de mieux gérer les ressources afin de réaliser ce transfert de façon optimale. Prévenir les parties prenantes d'une mobilité (interne ou externe) devient alors un enjeu qui peut se révéler important. Pour cela, il est nécessaire que les acteurs puissent se coordonner et prévoir plusieurs mois, voire années, pour la mobilité des experts.

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Cette coopération entre RH et manager devient alors le point central pour la réalisation d'un transfert efficace de connaissances. En effet, plus le transfert est réalisé en amont, plus il pourra passer d'un « succession planning » à ce que l'on peut nommer un « proactive planning » et plus le système de tutorat pourra être efficace. En outre, il est nécessaire de mettre en place un système d'incitation pour les managers et experts, car chaque acteur doit y trouver un intérêt personnel afin que le système fonctionne au mieux et sur du long terme.

Tous ces systèmes de transfert de connaissances que nous avons vus jusqu'à présent sont la résultante d'actions coordonnées entre plusieurs acteurs et non uniquement de l'expert. Nous avons pu identifier les difficultés rencontrées, ce qui nous permettra d'apporter des éléments de réponses. En prenant un regard différent, nous voyons que l'expert a d'autres moyens de transférer ses connaissances tout au long de sa carrière. Ce transfert est alors réalisé de façon plus ou moins intense selon son niveau d'expertise, son réseau, son domaine d'activité et sa personnalité. Ainsi, plus le niveau d'expertise est élevé, plus il sera amené à exporter ses connaissances en interne comme en externe.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote