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Le transfert de connaissance chez les experts.

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par Emmanuel DELARUE
CFA IGS - Master 2 - Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines 2016
  

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2.4.2.4. Les problématiques communes pour la mise en place et le développement des communautés

Chaque communauté est différente. Leurs objectifs, la forme sous laquelle elles se présentent, les ressources qu'elles utilisent, les moyens de communication, leur structure organisationnelle, leur durée d'existence ou les plans de développement sont tout autant de facteurs qui définissent leur identité. Cependant, dans un contexte donné, des similitudes peuvent apparaitre. Areva est une société dont la structure organisationnelle est en silo (BU, Directions et sites géographiques sont relativement indépendants les uns des autres). L'industrie du nucléaire et l'ensemble du cycle du nucléaire rassemblent des métiers différents et poussent ainsi à ce mode de fonctionnement. La collaboration et le partage au sein, ou même en dehors, des communautés sont parfois rendus compliqués par une culture qui a tendance à s'opposer à la notion de transversalité. En effet, la confidentialité dans le domaine du nucléaire est très présente, en particulier de par l'enjeu des informations qui y circulent. Cette culture est ancrée dans l'histoire du nucléaire qui s'est développée sur deux fronts : la technologie militaire et la technologie civile. On retrouve à ce titre certaines similitudes avec le domaine militaire, soit dans le langage, soit dans l'organisation de l'entreprise. Par ailleurs, de par son histoire et son secteur d'activité (l'industrie), l'héritage Taylorien par une segmentation des activités et des tâches est elle aussi ancrée dans l'entreprise. L'information y est contrôlée. La transversalité des communautés est donc rendue plus compliquée. Le premier constat est le suivant : le niveau de la culture de partage

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Deuxième partie - Le transfert des connaissances sous toutes ses formes

d'une entreprise est influencé par son histoire, son secteur d'activité et l'héritage tiré d'un courant de pensée de son pays d'origine.

Ainsi, il est nécessaire pour les communautés d'être soutenues dans leurs développements. Au sein d'Areva, deux acteurs principaux peuvent avoir cette capacité d'influence : Le département des Ressources Humaines et le « Top management » (COMEX, Directeurs de BU, de directions). Dans plusieurs entretiens, les interviewés ont identifié ces acteurs pour plusieurs raisons. Pour le « Top management », ils ont la capacité de mettre sur la table des ressources financières nécessaires au développement d'outils qui peuvent soutenir les communautés. Ils ont une capacité de décider la mise en place de projets et de communautés. Ce sont eux qui peuvent donner leur autorisation pour leur création et leur développement. Nous avons vu précédemment que les communautés de savoir se développent sans que l'organisation hiérarchique y soit intégrée. Cependant, au sein d'Areva, le contexte et la forme que peuvent prendre les communautés diffèrent sur certains points. Les Ressources Humaines sont aussi un appui sur plusieurs points. Dans un premier temps, ils sont présents dans le processus de transfert de connaissances et de mobilité en organisant les systèmes hiérarchiques au sein de l'entreprise. Or les communautés ont aussi pour objectif chez Areva, le transfert des connaissances et peuvent y participer activement selon leur niveau de structure. Dans un deuxième temps ils appuient les communautés en traitant directement avec les managers sur la thématique de la gestion des ressources. Ils n'ont pas vocation à agir directement sur les communautés, mais à en être « sponsors ».

Dans une ère de difficulté financière, les ressources sont à ce titre très contrôlées et les réductions budgétaires ont plus tendance à être à l'ordre du jour. Ainsi, le temps donné et les ressources accordées pour l'animation et la participation des acteurs dans leurs communautés sont aussi une barrière non négligeable. D'où la nécessité d'être soutenu par le « Top management ».

La difficulté vient aussi de la nature des communautés : elles ne sont réellement productives et efficaces que sur le long terme, ce qui est vrai aussi pour un système de transfert des connaissances. En effet, la connaissance est transférée pour qu'elle soit toujours disponible dans 20 ou 30 ans. Ainsi, pour que les communautés soient efficaces et légitimes, une vision et une stratégie doivent être données sur plusieurs dizaines d'années. C'est ce qui fait défaut aujourd'hui dans une économie instable.

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Deuxième partie - Le transfert des connaissances sous toutes ses formes

Les communautés ont aussi besoin d'être dirigées et animées par des leaders, des responsables qui ont le temps et les ressources nécessaires pour cela. La gestion du contenu des sites intranet ou internet, l'organisation des conférences ou le contact avec les membres d'une communauté chez Areva doivent être organisés. En 2014, une technologie a fait son apparition au sein d'Areva : la fabrication additive. Autrement dit : La fabrication d'objet par imprimante 3D. Parce que cette technologie peut avoir d'importants retours sur investissement, une communauté a été créée. La personne qui s'est intéressée de près à cette technologie a pu mettre en place une communauté. Des publications sortent tous les trimestres, des réunions et des journées dédiées spécifiquement à cette nouvelle technologie sont organisées chaque année. Des liens et des réseaux se créent avec les unités. Tout cela prend du temps à la fois pour être animé, mais aussi pour que la technologie se répande au sein d'Areva. Les difficultés sont alors de faire en sorte que les acteurs y trouvent un intérêt particulier et qu'ils participent eux-mêmes à la création de contenu et aux échanges.

De plus, pour partager et transférer ses connaissances dans un objectif de créer une connaissance collective, l'expert a besoin d'être confiant dans la stratégie de long terme de l'entreprise. En effet, si la connaissance devient collective, qu'elle est détenue par d'autres et qu'elle a été externalisée à son maximum, l'entreprise peut être tentée de réduire les effectifs d'experts puisqu'elle détient au moment voulu, les connaissances dont elle a besoin. Cependant, si elle se situe dans une stratégie de long terme et de développement, elle n'aura aucun intérêt à réduire le nombre d'experts, car elle risquerait alors de perdre sa capacité d'innovation et de maitrise des technologies en évolution. Ainsi, nous le voyons, la vision à long terme de l'entreprise est primordiale pour créer de la confiance et donc favoriser le partage.

Enfin, avec l'arrivée des jeunes générations de plus en plus mobiles et de la numérisation des échanges, les communautés doivent aujourd'hui s'équiper d'outils informatiques performants.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore