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Le transfert de connaissance chez les experts.

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par Emmanuel DELARUE
CFA IGS - Master 2 - Responsable en Management et Direction des Ressources Humaines 2016
  

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1.1.2.2. Replacer le sujet dans son contexte

Pour situer un peu mieux ce qu'est la connaissance, il nous faut la replacer sur une échelle de valeurs permettant de mieux la différencier des autres termes s'y rapprochant. Appelé « spectre » ou « pyramide » du savoir, le schéma ci-contre donne une première vue claire et synthétique de ce dont nous allons parler tout au long de ce mémoire. Ainsi, la donnée constitue la base de l'échelle. C'est une notion « factuelle, neutre, objective, souvent unitaire et autonome »21. Par exemple : « 1650 MégaWatt ». C'est factuel et cela ne porte pas de sens. L'information est quant à elle marquée

Figure 1 - La pyramide du savoir

 

par la subjectivité de son émetteur, car elle regroupe plusieurs données pour leur donner un sens avec un objectif précis. Ainsi : « Les réacteurs de troisième génération ont une puissance de 1650 MW ». En intégrant une donnée dans un contexte et en lui donnant un sens, nous créons de l'information. Enfin, la connaissance est l'interprétation cognitive d'une masse d'informations. La personne qui la détient la modifie et la fait évoluer en fonction de ses nouveaux besoins. En accumulant des données, nous créons de l'information. En accumulant des informations, nous les intégrons dans un contexte et nous leur donnons un sens grâce à

21 Brice Mallié, Transformer le savoir en profit - Enjeux et bénéfices du knowledge management, Village Mondial, Pearson Education France, Paris, 2003, p.27

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Première partie - Apprivoiser la connaissance

nos capacités cognitives. Nous transformons ainsi les informations en une connaissance La connaissance contient ainsi de l'information ayant un sens et un contexte particulier.

Il y a alors plusieurs types de connaissance. En 1966, Polanyi ou encore Nonaka et Takeuchi en 1995 (experts en Knowledge Management) distinguent deux types de connaissances : celles qui sont tacites et celles explicites.

Les connaissances explicites sont celles qui ont été formalisées sous forme de textes, vidéos, sons ou images. Elles peuvent être facilement transmises d'un individu à un autre. Les données qui la composent sont clairement identifiables. Ce sont en quelque sorte des connaissances « conscientes » comme, par exemple, lorsqu'un expert crée un document pour démontrer la résistante d'un matériau. Ces connaissances, si elles sont bien organisées, peuvent être stockées et réutilisées pendant plusieurs dizaines d'années. Elles sont rendues statiques. Certaines seront utiles dans un avenir proche par l'expert lui-même ou par ses pairs. D'autres ne seront utiles que dans 10, 20 ou 30 ans du fait qu'elles ne peuvent être exploitées, par exemple, en raison de la non-compatibilité d'un nouveau matériau avec d'autres. Si un expert trouve une compatibilité possible dans 20 ans, alors le stockage de la connaissance aura été très profitable. Son utilisation la rendra pendant un temps, non plus statique, mais dynamique.

Les connaissances tacites sont celles qui sont les plus difficiles à définir. Jean-François Ballay le reconnait, la définition de la connaissance tacite « pose même, à dire vrai, un sérieux problème épistémologique, trop peu souligné »22. Cependant, dans sa tentative de définition, l'auteur parle de « connaissance incorporée »23. La connaissance tacite est donc inhérente à un individu. Elle lui est indissociable et regroupe ses aptitudes, habilités et intuitions. Elle est difficile à traduire et fait souvent référence à une situation particulière. Elle doit être remise dans son contexte. Son transfert d'un individu à un autre n'est donc pas réalisé de façon formelle. Elle se transmet généralement dans l'action via des groupes de travail, des communautés de savoir, car cela nécessite que les interlocuteurs aient un niveau de connaissance relativement proche. Ce type de connaissance est d'ailleurs souvent inconscient. L'expert lui-même qui transmet cette connaissance de façon naturelle ne la reconnait pas nécessairement comme telle. La connaissance est vivante. À ce titre : « Sans cette conception

22 Jean-François Ballay, « Tous managers du savoir ! La seule ressource qui prend de la valeur en la partageant », Editions d'Organisation, 2002, p.18

23 Idem

vivante de la connaissance, il est impossible d'expliquer ce qui se passe dans les situations professionnelles d'action, de communication, de coopération, de décision, de production », nous dit Jean-François Ballay.24

Pour appuyer cette vision, l'auteur précise que les modalités de la connaissance doivent être vues sous deux angles : une version statique et une autre dynamique. C'est d'ailleurs ce que nous pouvons voir lorsque nous mettons en parallèle les connaissances explicites (qui ont tendance à être stockées, tout du moins inscrites sur un support et figées dans le temps et l'espace) et tacites (sans cesse en mouvement, vues comme dynamique). La connaissance est donc soit stockée soit dans un flux dynamique. Ces deux formes ne doivent pas être sous-estimées.

La connaissance revêt ainsi plusieurs formes et se définit comme le traitement cognitif dynamique d'une accumulation de données ayant un sens dans un contexte précis.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery