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Démence sénile dans les hospices de vieillards de Lubumbashi : "étude épidémio-clinique".

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par Fabbrice LELE MUTOMBO
Université de Lubumbashi - Doctorat en médecine 2016
  

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3. Traitement

Le traitement des démences peut être de deux types : médicamenteux et non médicamenteux. Les traitements non médicamenteux regroupent un soutien actif et des thérapies spécifiques. Le soutien actif du patient et de son entourage peut avoir un effet positif sur le fonctionnement et pourrait également retarder le placement du sujet dément en institution.

Les thérapies spécifiques visent à traiter les différents domaines touchés par la maladie, les différents symptômes. Il existe donc des thérapies afin d'orienter les patients dans la réalité, de stimuler la cognition, de stimuler la mémoire (thérapie de réminiscence), de communiquer avec le patient (thérapie de validation), ainsi que l'encadrement affectif, la musicothérapie, la réhabilitation cognitive (fait appel aux réserves cognitives du patient afin d'améliorer son quotidien), le traitement par exercices et le traitement occupationnel.

Les traitements médicamenteux actuellement disponibles appartiennent à deux classes : les inhibiteurs des cholinestérases (ou anti-cholinestérasiques) ou les antiglutamates (26).

Les anti-cholinestérasiques visent à empêcher la dégradation de l'acétylcholine, neurotransmetteur permettant la communication neuronale. Ils sont généralement indiqués dans les formes légères à modérément sévères de la MA. Trois molécules différentes sont commercialisées : le donépézil (Aricept®), la galantamine (Reminyl®) et la rivastigmine (Exelon®). Ils présentent toutefois des effets indésirables fréquents au niveau digestif.

Les antiglutamates visent à bloquer les récepteurs NMDA (N-méthyl-D-aspartate) du glutamate, molécule responsable d'une excitation toxique du système nerveux. Ils ont pour effet de retarder la perte des fonctions cognitives allant parfois jusqu'à les améliorer chez certains patients. Un seul médicament de cette classe est disponible, la mémantine (Ebixa®), indiquée chez les patients plus avancés, des stades modérément sévères à sévères. Elle est bien tolérée par les malades.

Actuellement, des traitements visant à diminuer la forme toxique de la protéine Aâ42 ou visant tau ou d'autres médiateurs neuronaux pour ralentir la progression de la MA sont en cours d'essai clinique (phase 3). Un grand intérêt est également porté aux possibilités d'immunothérapies (vaccins actifs ou passifs contre Aâ42).

4. Epidémiologie des démences en zone tropicale

L'épidémiologie des démences chez les personnes âgées vivant dans les pays en développement et plus particulièrement en zone tropicale est moins bien connue que pour les pays développés. La prévalence de ces affections est bien déterminée en Europe, en Amérique du Nord, et dans les pays développés du Pacifique et de l'Asie (Corée du sud, Japon, Taiwan, et

Australie). Quelques études ont été publiées concernant la Chine et l'Inde mais elles sont assez peu nombreuses pour donner un aperçu fiable de la situation dans ces pays gigantesques. Un manque considérable d'études épidémiologiques publiées est observé pour l'Amérique Latine, l'Afrique, le Moyen Orient et l'Indonésie. Pour certains de ces pays, seules des données hospitalières, des études de cas cliniques ou de facteurs de risque des démences ont été publiées. De plus, les méthodologies utilisées varient souvent d'une étude à l'autre.

4.1. Amérique latine

Durant les 15 dernières années, des études en population générale permettant d'estimer la prévalence des troubles cognitifs et des démences ont été conduites dans quelques pays d'Amérique Latine : Chili, Uruguay, Pérou, Brésil, Venezuela, Cuba, République Dominicaine, et Mexique (tableau 1).

En 1996, Anzola-Perez et al. trouvaient 4,5% de sujets âgés de 60 ans et plus avec des troubles cognitifs en Argentine (Buenos Aires), ainsi que 9,4% au Chili (Santiago) et 7,2% à Cuba (La Havane), après passage du MMSE lors de la 1ère phase de leur étude en communauté.

Diverses études en deux ou trois phases en milieu urbain ont été menées ensuite dans d'autres pays. La prévalence de démences de tous types était de 10,3% chez les plus de 65 ans vivant sur la côte caribéenne du Venezuela (27), la MA représentant le type de démence le plus fréquent (50%). Des prévalences plus faibles, de 3,1% à 7,1%, ont été estimées lors d'études au Chili, en Uruguay, au Brésil et au Pérou (28 ; 9 ; 29 ; 30 ; 31).

Les récentes études menées par le groupe 10/66 dans plusieurs pays d'Amérique Latine ont permis d'estimer la prévalence des démences en population générale selon une procédure en une phase dans des zones urbaines ou rurales (32). La prévalence des démences a été estimée suivant les critères diagnostiques du DSM-IV ainsi qu'en utilisant l'algorithme diagnostique du 10/66. Les prévalences obtenues en suivant le DSM-IV allaient de 0,4% en milieu rural péruvien à 6,4% en milieu urbain à Cuba.

Pour la plupart de ces sites d'études, urbains ou ruraux, la prévalence des démences augmentait avec l'âge, et avait tendance à être plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Les prévalences observées dans les populations vivant en milieu rural étaient plus faibles que dans les populations vivant en milieu urbain.

Tableau I : Etudes sur la prévalence des démences en population générale en Amérique Latine

Concernant les facteurs de risque des démences dans cette partie du monde, certainsfacteurs établis dans les pays à revenus élevés sont également positivement associés à laprésence de démence : l'âge, les antécédents familiaux de démence, l'illettrisme ou un faibleniveau d'éducation (33 ;32; 34). Les faibles revenus ou la pauvreté ont été évoqués dans plusieurs études (33 ; 34). Des critères physiques comme une longueur de jambe pluscourte ou un périmètre crânien plus petit étaient corrélés aux démences à Cuba (35) ou à São Paulo (Brésil) (33). Ces deux critères sontutilisés comme indicateurs du développement du cerveau (intra-utérin et pendant l'enfance) etde la croissance et ils pourraient refléter les conditions de vie socio-économiques difficilesauxquelles les personnes ont été exposées au début de leur vie.

Enfin, lors d'une revue de la littérature pour les pays latino-américains, les antécédents de traumatisme crânien, la présence d'un Mild Cognitive Impairment (MCI) ou de troublescognitifs sans démence, la vie en milieu urbain, exercer une activité de femme au foyer, etl'existence de troubles dépressifs étaient positivement associés aux démences alors que le rôlede l'allèle å4 du gène de l'APOE, des maladies cardiovasculaires et du tabagisme dans lasurvenue de démences n'était pas clarifié (34).

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci