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Les effets de la politique budgétaire sur la croissance économique en république démocratique du Congo. "Volet dépenses publiques" de 1985 à  2015.

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par Reagan Protais MUFAUME MULANGWA
Université de Kinshasa - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) 2016
  

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3.4. LES THEORIES SUR LA CROISSANCE

2.2.3. Croissance chez les classiques

Depuis plus de deux siècles, les économistes s'interrogent sur les causes de la croissance. Adam Smith, Malthus, David Ricardo et Karl Marx sont les véritables précurseurs de cette réflexion.

Dans ses recherches sur la nature et les causes de la Richesse des nations (1776), Adam Smith met en évidence le rôle de la division du travail (surplus, marché, gains de productivité) comme facteur de croissance. Cette division du travail se trouve renforcée par la participation du pays au commerce international (théorie des avantages absolus). L'optimisme de Smith apparait à travers les traits d'une croissance illimitée (elle dure tant que l'on peut étendre la division du travail et le marché).

Thomas Malthus(1796), considère que la croissance est limitée en raison de la démographie galopante. Il attribue la misère en Angleterre au décalage entre deux lois : la loi de progression arithmétique des substances et la loi de progression géométrique de la population. La sortie de cet état passe par la mortalité, la baisse de la natalité et le célibat.

David Ricardo (1817), souligne que la croissance est limitée par la loi des rendements décroissants. La valeur ajoutée se répartit entre trois agents : les propriétaires fonciers (rente foncière), salariés (salaires de subsistance) et le capitaliste (profit). Précisons que le profit des capitalistes est résiduel, c'est-à-dire qu'il intervient une fois que le salaire et la rente foncière payés. Lorsque la population s'accroit, il convient d'augmenter la production agricole, or les nouvelles terres mises en culture sont de moins en moins productives.

Le cout de production va donc s'élever, entrainant inévitablement la hausse des salaires et de la rente foncière. Les profits vont se réduire jusqu'au moment où les capitalistes ne seront plus incités à investir. L'économie atteint la situation d'état stationnaire. Afin de retarder cette situation, Ricardo préconise d'augmenter les gains de productivité dans l'agriculture grâce au progrès technique et de s'ouvrir au commerce international (théorie des avantages comparatifs)

Karl Marx a été le premier économiste à proposer un modèle formel de croissance, à l'aide de ses schémas de reproduction élargie. Il considère que la croissance est limitée dans le mode de production capitaliste en raison de la baisse tendancielle des taux de profit. En effet, la recherche d'une plus-value toujours plus importante (notamment grâce à des salaires bas, que Marx appelle, Minimum de Subsistance) et la concurrence entre capitaliste devraient provoquer une paupérisation des ouvriers et un blocage dans le développement du système capitaliste.

2.2.4. Approche néo -classique : Théories de croissance exogène

A la fin des années trente et au cours des années quarante, plusieurs autres auteurs, essentiellement Domar (1946) ont prolongé à long terme les analyses de Keynes en se posant plus la question de la stabilité de la croissance que celle de ses sources21(*).

Harrod et Domar sont très pessimistes quant à la possibilité d'une croissance durable et assurant le plein-emploi. Cependant, ils n'attribuent pas cela à des facteurs techniques (rendements d'échelle décroissante) comme les auteurs classiques, mais aux problèmes de rigidités nominales ( qui interdisent aux salaires et aux prix de s'ajuster) et des défauts de coordinations qui conduisent les agents à avoir des anticipations de dépenses dont la somme (la demande effective) ne permettra pas le plein usage des capacités d'offre, notamment de la main-oeuvre.

Ce sont ces facteurs identifiés par Keynes qui sont retenus dans leur analyse. En particulier, il n'existe pas de lieu où les agents peuvent se communiquer leurs anticipations des décisions par la mécanique du marché. Cette analyse conduit à l'instabilité du capitalisme résultant du comportement exagérément pessimiste des entrepreneurs investisseurs et seul le dictateur centralisé peut coordonner correctement les décisions et restaurer la confiance.

Ce résultat d'instabilité débouche donc sur une proposition d'orientation par l'Etat de l'investissement productif, ainsi que l'a expliqué Keynes dans son ouvrage, « Théorie générale de l'emploi »22(*): seul l'Etat, ayant une vision de long terme correspondant aux fondamentaux, est capable de gérer rationnellement l'accumulation du capital. L'Etat doit donc intervenir, s'il veut accélérer la croissance (cas des pays en développement) pour la mobilisation de l'épargne par la mise en place des politiques favorables à l'épargne. Au cas où l'épargne nationale est insuffisante, l'Etat doit favoriser la mobilisation des capitaux extérieurs (Epargne extérieure).

Une autre solution politique, moins centralisée, dans le cas où l'épargne serait excessive (s Id) est que l'Etat mène une politique de déficit budgétaire systématique pour éponger l'épargne excédentaire.

2.2.5. Le modèle de SOLOW

Le modèle de Solow (1956) constitue, avec celui de Ramsey, le modèle néo-classique de croissance en concurrence pure et parfaite. Solow démontre qu'une économie en concurrence pure et parfaite converge toujours vers une croissance équilibrée. La succession d'équilibre, qualifiée de ce sentier de croissance, est de plus stable, c'est-à-dire que si, à un moment donné, pour une raison quelconque, l'économie s'en éloigne, elle y retournera par la suite. Il n'y a donc aucune défaillance du marché et donc, aucune justification à la politique économique. Cette croissance est exogène ; le moteur en est le progrès technique envisagé comme un bien libre.

2.2.6. Les nouvelles approches de croissance : Théories de la croissance endogène

Les modèles de croissance endogène tentent de pallier aux défaillances du modèle de Solow. Les principales différences des modèles de croissance endogène d'avec celui de Solow : Ces modèles abandonnent l'idée de rendements décroissants des facteurs et considèrent que le progrès technique est endogène. Aussi expliquent-ils la croissance en long terme par les investissements publics et privés dans le capital humain qui engendrent des externalités en termes de productivité, compensant la tendance vers les rendements décroissants.

Les théories de croissance endogène s'appuient sur les acquis de l'économie industrielle, notamment les phénomènes mis en évidence par François Perroux dans la théorie des «  industries industrialisantes ». Cela a permis d'interpréter les développements rapides des 4 dragons (Corée du sud, Singapour, Taiwan et Hong Kong) : si à un moment donné, un pays est capable de franchir le seuil au-delà duquel il quitte l'équilibre « bas », alors son développement peut se réaliser de manière très rapide. En quelque sorte, une fois que l'on a rejoint la « cour des grands », il est relativement facile (en travaillant dur) de grandir vite. C'est ce qui s'est passé chez les quatre dragons où il a été observé un rythme annuel de croissance entre 1960 et 1985 de plus ou moins 6% en moyenne, alors qu'en France il a été de 3% et aux Etats-Unis de 2%. Mais la difficulté principale est de quitter la « cour des petits ».

Les modèles de croissance endogène prennent en compte les deux facettes de la croissance, à savoir : l'accumulation traduisant le caractère quantitatif de l'accumulation des facteurs de production et le changement reflétant le caractère qualitatif de croissance, à travers  l'amélioration de l'efficacité de la combinaison productive.

Dans leur formalisation, plusieurs modèles de croissance endogène existent, selon le moteur de la croissance, selon le facteur accumulable privilégié.

· La première, à la suite de Romer P. (1986) et Rebelo S. (1991), affirme le moteur de la croissance (les facteurs résiduels) provient essentiellement de l'accumulation des connaissances ;

· La deuxième direction ouverte par Lucas R. (1988), privilégie l'accumulation de capital humain, comme moteur de la croissance ;

· La troisième direction ouverte par Barro R. (1990), prend en compte les dépenses d'infrastructures publiques (capital public), comme moteur de la croissance ;

· La quatrième direction également développé par Romer P. (1990), étudie surtout l'accumulation de capital technique due à l'innovation et à la recherche-développement (R-D) comme moteur de la croissance

* 21BofoyaKomba, Modèles Macroéconomiques,Ed galimage, 2010, p. 43.

* 22J.M. Keynes, théories générale de l'emploi, de la monnaie et de l'intérêt, 1936, p. 520

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci