WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les effets de la politique budgétaire sur la croissance économique en république démocratique du Congo. "Volet dépenses publiques" de 1985 à  2015.

( Télécharger le fichier original )
par Reagan Protais MUFAUME MULANGWA
Université de Kinshasa - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

SECTION III : REVUE DE LA LITTERATURE

Après avoir énoncé la problématique de l'étude, il nous semble important de présenter la revue de la littérature théorique et empirique sur la relation entre dépenses publiques et la croissance économique, afin d'avoir une idée sur la réponse de la théorie économique, à travers les travaux déjà réalisés sur cette question.

Section II.1. Revue des analyses théoriques des effets des dépenses publiques sur la croissance.

Au sujet des effets de la politique budgétaire sur la croissance, plusieurs thèses s'affrontent. Des économistes considèrent que l'intervention de l'Etat via les dépenses publiques pouvait influencer positivement le niveau d'activités économiques d'un pays, surtout en période de ralentissement de la production ou de baisse de la production.23(*) Les néo-classiques par contre pensent que les dépenses publiques seraient neutres sur l'activité.

Selon les économistes d'inspiration keynésienne, les entreprises ne produisent que si elles peuvent vendre, autrement dit, si elles anticipent une demande effective. La demande effective est le principal déterminant de la croissance. Pour eux, chaque composante de la demande à un effet multiplicateur sur la production. Si cela est maintenu à un rythme normal la croissance peut donc être auto-entretenue.

Quant aux libéraux, il y en a qui pensent que les dépenses publiques sont neutres sur la croissance économique. La croissance a pour des déterminants qui sont exogènes, donc indépendantes de la sphère économique.

Paradoxalement, certains d'entre eux ont contribué à la réhabilitation de du rôle de l'Etat en matière de dépenses publiques. Les théoriciens de la croissance endogène veulent démontrer que toute dépense publique est potentiellement efficace à des déterminants dépendant de la sphère économique, cela légitimerait certaines interventions de l'Etat.

II.1. Revue des travaux empiriques des effets des dépenses publiques sur la croissance

Les pouvoirs publics sont considérés généralement comme un agent économique important, intervenant dans les mécanismes complexes responsables des fluctuations de la conjoncture.

Ils contribuent à la fois à la formation de l'offre et de la demande globale : ils se présentent dans le circuit économique général comme offreurs et demandeurs de biens, de services et de facteurs de production, au même titre que les ménages ou les entreprises. Leur particularité réside cependant dans le fait qu'ils disposent de moyens d'actions privilégiés. D'une part, leurs moyens financiers sont considérables et justifient à eux seuls la place majeure que les décisions publiques prennent en regard de l'activité économique générale. D'autres parts, les mesures de politique économique et la possibilité légale de les imposer, les amender ou les supprimer leur confèrent un impact très différent de celui que pourrait avoir la décision particulière d'une entreprise ou d'un ménage.

C'est ainsi que, La controverse au plan empirique sur la relation dépense publique et croissance économique connaissent un développement en grand nombre. Les résultats de ces travaux sont divergents : certains mettent en exergue la corrélation entre les deux variables et d'autres ne révèlent aucune corrélation entre elles. A court terme, certains peuvent impacter sur la croissance, d'autres par contre impacter à long terme, d'autres également ne produisent même pas d'effets.

A ce sujet, il importe de mentionner que la littérature empirique sur les dépenses publiques globale en tant qu'instrument de la politique budgétaire et croissance en tant qu'objectif poursuivis produit des résultats contradictoires. Nelson et Singh (1994) n'ont trouvé aucun effet significatif des déficits budgétaire (autre mode de financement des dépenses publiques) sur la croissance dans les pays en développement au cours des années 1970 et 1980.

Dans le même ordre d'idée, Ben et Hassad (2006) dans leur analyse en coupe transversale sur l'efficience du financement des services publics et croissance dans 45 pays en développement, sur la période 1990 - 2002, n'ont montré que les dépenses publiques ne sont pas encore porteuses de croissance dans les pays en voie de développement. Au contraire Rodrik (1998) a fourni des évidences selon lesquelles la croissance à long terme en Afrique subsaharienne au cours des années 1965-1990 était affectée significativement par la politique budgétaire.

De même,  Morley et Perdikis (2000), à l'aide d'un modèle à correction d'erreur concluent dans le cas d'Egypte, qu'il y a existence à long terme d'un effet positif des dépenses publiques totales sur la croissance, notamment après les réformes fiscales de 1974 et 1991. A court terme cependant, aucun effet significatif n'a pu être mis en évidence. De faibles surplus de l'administration centrale tendaient à ralentir le taux de croissance du revenu par tête de la région.

Dans le même sens des effets anti keynésiens, Ojos et Oshikoya (1995) ont montré pour leur part que dans le cas des pays subsahariens, une hausse des dépenses publiques réduit la croissance du PIB par tête24(*). Dans le cas de l'UEMOA, tenou (1999) aboutit également au même résultat.

En considérant le ratio du déficit budgétaire plutôt que celui des dépenses publiques de consommation, Ghura et Hadjimichael (1996) ont trouvé, pour leur part, une relation négative et significative avec le taux de croissance du PIB par tête.25(*)

Pour la catégorie d'étude qui évalue empiriquement la politique budgétaire par rapport à ces composantes, les études suivantes peuvent être retenues :

Barro (1997) a trouvé que les dépenses publiques de consommation en pourcentage du PIB (calculées en déduisant les dépenses publiques de défense et d'éducation) étaient corrélées négativement à la croissance.26(*)Au contraire, Devarajan, Swaroop et Zou (1996), ont mis en évidence une relation positive entre les dépenses de consommation publique (mesurée par les dépenses courantes en pourcentage des dépenses totales) et la croissance économique. Caselli, Esquivel et Lefort (1996) ont aussi relevé l'existence d'un effet positif des dépenses publiques en pourcentage du PIB (Nettes des dépenses militaires et d'éducation) sur la croissance. Montiel (1997) n'a trouvé aucun effet significatif de la part des dépenses publiques de consommation dans le PIB sur la croissance en Amérique Latine.

Nonobstant ces contradictions, la vision qui est sensée satisfaire tout le monde semble, néanmoins, laisser croire que les dépenses publiques du secteur de santé, d'éducation et d'infrastructure de base, tendent à avoir une place importante dans l'analyse économique. Une catégorie de résultats empiriques porte sur les dépenses publiques sectorielles. Ben et Hassad (2006) ont montré que les dépenses publiques d'éducation et de santé sont porteuses de croissance économique si ces dépenses sont utilisées d'une manière efficace. Au contraire, l'investissement public dans les entreprises publiques avait un effet négatif sur la croissance économique. Knight, loayza et Villanueva (1993) et Nelson et Singh (1994) ont mis en évidence le fait que le niveau de l'investissement public en infrastructure avait un effet significatif sur la croissance, notamment au cours des années 80. En utilisant une étude en coupes portant sur un échantillon de 119 pays, Easterly et Rebelo (1993) ont estimé que l'investissement public en transports et en communications était lié positivement à la croissance.

Néanmoins une étude empirique qui a porté à la fois sur les dépenses publiques globales et ses composantes et celle de Nubukpo (2003), qui a établi sur la base d'un modèle à correction d'erreur appliquée à chaque pays de l'UEMOA, qu'à court terme, les dépenses publiques totales n'ont pas d'impact significatif sur la croissance dans la majorité des économies de l'UEMOA. A long terme, la hausse des dépenses publiques a un impact sur la croissance nettement différentié par pays.27(*) Par ailleurs, il a montré que la prise en compte de la composition des dépenses publiques conduit à mettre en évidence l'effet négatif des dépenses de consommation publique sur la croissance à court et à long terme dans l'Union. S'agissant des dépenses publiques d'investissement, leur impact était positif, essentiellement à long terme.

Apres avoir passé en revue les analyses empiriques sous l'angle de la politique économique, il nous semble opportun de présenter la revue empirique en terme de causalité soit bidirectionnelle et unidirectionnelle. Pour ce qui est de la relation de causalité il y a les économistes qui ont vérifié l'existence d'une causalité bidirectionnelle. Comme, cité ci - haut dans la problématique, Ouattara (2007) a appliqué aux pays de l'UEMOA des tests de causalité et a mis en évidence que la croissance et les dépenses s'influencent réciproquement. Cette causalité à double sens a été aussi obtenue par Cheng et Wei (1997) dans le cas de la Corée du Sud sur la période (1954 -1994).

En dehors des économistes ayant trouvé la causalité à double sens entre croissance et dépenses publiques, on a aussi énumérer ceux qui ont mis en évidence l'existence d'une causalité unidirectionnelle. Ghali (1997) en utilisant le test de causalité au sens de Granger pour le cas de la Tunisie, a montré que l'hypothèse selon laquelle les dépenses publiques causent la croissance économique était rejetée, partant de ce fait, la politique fiscale visant le contrôle du déficit budgétaire s'avérait inefficace. Hounkpodote, H et Bationo, R. (2010) ont trouvé qu'il n'y a pas de causalité à double sens dans les pays de l'UEMOA, il est apparu une relation causale de court terme du PIB vers les dépenses publiques ce qui confirme la loi de wagner.28(*)Les résultats trouvés par Dritsaki, C et Dritsaki, M (2010) qui ont essayé d'analyser le sens de causalité entre le revenu par habitant et les dépenses publiques au sein des douze pays de l'Europe de l'Est, en utilisant le test de causalité de Granger, ont montré que la loi de Wagner est vérifiée pour le Chypre, la Pologne et la Roumanie ; le test de causalité Granger indique également que l'hypothèse inverse est soutenue seulement par la Bulgarie et le Chypre, suggérant que la direction de la causalité va de pair aux dépenses publiques et au revenu national.

Pour le Mali le sens de causalité allait des dépenses publiques vers la PIB. Dans la même lignée que Kacou (2004) a par exemple utilisé le test de Granger pour tester la causalité entre les dépenses publiques et la croissance économique. Il est révélé que dans les résultats de leur étude que c'est la vision keynésienne qui prévaut en côte d'Ivoire et non la loi de Wagner.29(*)

* 23BofoyaKomba, Op.cit., p.41

* 24 Ojo O., Oshikoya T, Déterminants of Long TermGrowth : SomeAfricanResults , journal of AfricanEconomic, 1995, p.163 -191

* 25Ghura D., Hadji Michael M, Growth in Sub-SaharanAfrica , IMF Staff Papers, 43, 1996, PP. 605 -631.

* 26 BARRO. R, Déterminants of EconomicGrowth , MIT Press, Cambrige, Mass., 1997

* 27 NUBUKPO Kako Kossivi (2003)

* 28Hounkpodote H et Bationo, R.,  Hétérogénéité de la causalité entre dépenses publiques et croissance économique dans les pays de l'UEMOA : quelles implications pour la coordination des politiques Budgétaire, Cires, 2010, p. 45

* 29Kacou., Dépenses publiques et croissance économique en côte d'Ivoire : une analyse de causalité, cellule d'analyse de Politiques Economiques, CIRES, 2004, p.1-4

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King