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Prise de décision intuitive dans un environnement virtuel.

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par Mickael ESKINAZI
Université Catholique de Paris - Psychologie 2016
  

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Discussion

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La discussion de nos hypothèses à la lumière de nos résultats est nécessaire pour comprendre ce qui s'est possiblement passédans cette expérience et ce qui pourrait être compris des résultats recueillis. Nous rappelons dans un premier temps l'ensemble de nos hypothèses et les résultats associés :

L'hypothèse générale suppose que les indices visuels et olfactifs de l'environnement naturel préactiveraient de manière non-consciente des représentations internes qui feraient émerger l'intuition, qui s'exprimerait dans la prise de décision verbale. Pour investiguer cette hypothèse générale, nous avons mesuréd'une part les variables physiologiques (marqueurs somatiques) pouvant suggérer une influence non-conscientes des amorces au niveau du système nerveux autonome, et d'autre part, les données verbales suggérant une influence des marqueurs somatiques sur une décision verbale consciente.

Les hypothèses nous aidant à résoudre cette hypothèse générale sont :

1 Les individus amorcés auraient des variations de leurs activités physiologiques (température et activitéélectrodermale) plus importantes que les individus du groupe non-amorcé.

Les résultats montrèrent que les participants amorcés eurent une activitéélectrodermale (médiane et fréquence des variations atypiques) statistiquement plus élevée dans les conditions contrôle et familiarisation, au contraire des participants non-amorcés. La médiane des températures fut aussi plus élevées chez les participants amorcés que les non-amorcés selon les trois conditions.

2 Les individus du groupe amorcéayant eu un insight de la solution, auraient des variations de leurs activités physiologiques différentes des individus sans insight.

Les participants amorcés avec insight eurent leur médiane de l'activitéélectrodermale statistiquement plus élevée que les participants amorcés sans insight.

3 Les individus amorcés présentant des scores élevés au test d'intuition énuméreraient plus de lieux cibles que les individus présentant des scores faibles.

Les résultats montrèrent qu'il n'existait pas de différence statistique entre les participants amorcés avec un score élevéau test d'intuition et les participants amorcés avec un score faible, pour le nombre de prises de décision intuitives correctes.

4 Les participants amorcés auraient un nombre de décisions intuitives correctes (»le café») plus élevées que les participants non-amorcés. Les participants amorcés identifièrent plus de »cafés» que les participants non-

amorcés. Ils semble qu'ils eurent plus de décisions verbales correctes que les participants non-amorcés.

5 Il existerait une corrélation positive entre la prise de décision et les activités physiologiques effectuées : l'activitéphysiologique est d'autant plus élevée que la prise de décision est correcte.

Les résultats montrèrent qu'il existerait une corrélation positive entre le nombre de prises de décision correctes et les variations atypiques de la température en condition familiarisation et de l'activitéélectrodermale en condition repos.

Nous rappelons aussi, que les indices visuels et olfactifs présentés, étaient discrets sans être subliminales et avaient comme thématique principale, le »café». Nous supposions que les participants du groupe amorcé, comprennent de façon intuitive que les lieux à nommer correspondaient aux quatre cafés présents dans l'environnement virtuel, au contraire des participants non-amorcés. Nous rappelons que l'insight est l'émergence à la conscience du processus non-conscient intuitif (Lieberman, 2000). C'est le moment, soudain et spontané, oùla personne, face à un problème,

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comprend la solution. Par conséquent, nous parlons d'insight, lorsqu'il y a un accès conscient et verbal de la représentation, alors que nous parlons plutôt d'intuition, lorsque la représentation demeure non-consciente, ou préconsciente, et influence l'individu malgr~e-lui. La personne fait donc un choix conscient juste sans savoir toutefois

pourquoi ce choix est juste (Damasio, 2000). A la lumière de ces éléments, nous allons discuter nos hypothèses àl'aide des résultats recueillis.

7

Amorçage, traces mnésiques et intuition

7.1 Hypothèse générale

Les résultats montrèrent que les participants amorcés ont nommé, en moyenne, plus de cafés que les participants du groupe non-amorcé. Les participants amorcés ont aussi nomméplus de lieux en général. Les matrices de corrélations montrent que dans le cas du groupe amorcé, le nombre de cafés nommés et le nombre de lieux total nommés ne seraient pas dépendants, au contraire du groupe non-amorcé.

D'après les résultats de corrélations, les participants non-amorcés qui nommèrent le plus de lieux, nommèrent aussi le plus de cafés. Cette corrélation positive n'est pas retrouvée dans le groupe amorcé. Cette différence suggérait une sélection de la part des participants amorcés, au contraire des participants non-amorcés qui auraient nommés les cafés sans l'influence de l'effet d'amorçage. Étant donnéque l'ensemble E1 cafés, est inclus dans l'ensemble E lieux, une relation de probabilitéexiste entre ces deux ensembles. C'est à dire qu'en tirant au sort dans l'ensemble E, j'aurais une chance statistiquement calculable de tomber sur un élément de l'ensemble E1. Par conséquent, dans le cas d'un choix non dirigé, plus un individu nommerait de lieux présent dans l'ensemble E, plus il nommerait aussi de cafés. Ceci pourrait expliquer la corrélation positive retrouvée chez les participants non-amorcés et l'absence de corrélations chez les participants amorcés.

Il existait une cinquantaine de lieux différents présents dans l'environnement virtuel dont les quatre cafés sélectionnés, la probabilitéde choisir les cafés en l'absence d'amorces était donc de 4/50. Toutefois, il faut nuancer ce propos car certains lieux, parmi la cinquantaine présent dans l'environnement virtuel, étaient plus à même d'attirer l'attention que les autres, étant la population d'étudiants citadins que nous avions choisie. Ainsi les musées, les boutiques, les restaurants et les cafés font partis des lieux les plus mentionnés par nos participants, tout groupe confondu, c'est à dire les lieux oùil serait commun de se rendre en tant que citadin. Il y avait dans l'environnement une vingtaine de boutiques, un musée, deux places connues et enfin les quatre cafés sélectionnés. A' la suite de la consigne, les participants ont dûfaire un choix parmi ces lieux possibles, or dans les deux groupes, les participants ont tous consciemment essayéd'inférer »raisonnablement» le choix à faire. En effet, lors de notre questionnaire, l'ensemble des participants, nous ont dit s'être basés sur des éléments visuels tels que les couleurs, la position du lieu ou un élément visuel marquant, qui aurait pu en faire un lieu sélectionnépar l'expérimentateur. Que les participants furent amorcés ou non, ils n'ont pas consciemment mentionnéles indices présents dans l'environnement naturel. Pourtant, les résultats montreraient une différence de corrélations entre les deux groupes pour les ensembles »lieux»

84 7 Amorçage, traces mnésiques et intuition

et »cafés», et seraient en faveur d'un phénomène d'amorçage dans la prise de décision. Ces résultats sont compatibles avec une étude parue en 2013 de Qu et al, montrant que l'amorçage dans un contexte de réalitévirtuelle pouvait influencer le choix des réponses des participants.

Une influence non-consciente des indices de l'environnement naturel sur les prises de décision verbales des participants amorcés pourraient expliquer cette différence de corrélations entre les deux groupes et cette augmentation significative du nombre de prises de décisions verbales.

Nous tenterons d'expliquer ces résultats à la lumière du connexionnisme (Andler, 1990; Victori, 1995; McCulloch, 1949) et de l'associationnisme (Hebb, 1949; Hopfield, 1982); mais tout d'abord nous nous intéresserons aux participants qui ont eu un »insight» afin de comprendre les processus cognitifs à l'oeuvre derrière cette prise de conscience et ce que les participants ont pu nous en dire.

Certains des participants ont compris à un certain moment de l'expérience que la solution au problème se trouvait dans les cafés. Aucun des participants n'a pu faire le lien entre les indices présents dans l'environnement (les affiches, la table de bar, le thermos et les gobelets de café) et le problème posé, mais 58%(7 participants sur 12) d'entre eux ont déclaréavoir étéattirés par les cafés et ont du eu un »insight», et parmi eux, deux participants ont clairement su que la réponse se trouvait dans les cafés. Un des participants a d'ailleurs seulement nomméles cafés, ce qui montrerait la décision sélective effectuée sur la base des indices. Il dit à la fin de l'expérience qu'il savait que la solution était »café», mais ne pouvait pas l'expliquer.

Nous allons dans les prochaines sections comprendre les liens existants entre l'amorçage et la prise de décision intuitive explorée dans cette étude.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams