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Problématiques de l'occupation et de la gestion de l'espace public dans les communes de Ouakam et de Mermoz sacré-cÅ“ur.

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par MOUSSA MAHAMAT MOUSSA DICKER
Ecole Supérieure dà¢â‚¬â„¢Economie Appliquée (ESEA_ex-ENEA / UCAD) - Ingénieur de Travaux en Aménagement et Gestion Urbaine 2016
  

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PREMIERE PARTIE

ADRE DE REFERENCE

« Sicinius: What is the city but the people? Citizens: The people are the city »

William Shakespeare, The Tragedy of Coriolanus, Act 3, Scene 1.

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Première partie : cadre de référence

Chapitre I : Problématique

La création et l'évolution de la Ville de Dakar sont marquées par nombreux défis notamment l'urbanisation galopante et ses conséquences. Les enjeux de ces phénomènes se présentent différemment selon les échelles. Mais le défi majeur est celui de la gestion urbaine particulièrement celle de l'espace public. En effet, les effets des différents phénomènes urbains se manifestent au niveau de cet espace, mais aussi c'est l'échelle où les interactions sociales sont les plus intenses et perceptibles.

La ville n'arrive pas à satisfaire tous les besoins de la population, ou d'une catégorie de cette population qui est économiquement défavorisée. Cette dernière « s'approprie » d'une manière informelle, voire anarchique, les espaces publics tels que les marchés et les rues, pour pratiquer des activités commerciales capables d'assurer sa survie. Mais l'appropriation de ces espaces « est sujette à des conflits divers et à des changements dynamiques »3. Ces dynamiques mettent en permanence en conflits la population et les communes. Par contre, les textes ont déjà pris des dispositions pour l'occupation de la voie publique.

En effet, l'occupation du domaine public est caractérisée par un droit d'usage d'une partie du domaine public. Selon le Code du domaine de l'État, il existe trois types d'occupation de ce domaine : la permission de voirie, l'autorisation d'occuper et les concessions et autorisations d'exploitation. La permission de voirie concerne les occupations sur la voie publique. Elle a un caractère précaire et révocable, ce qui permet de conserver la nature domaniale de la voie publique (Art. 12 du Code du domaine de l'État). Le régime juridique de ce domaine prouve la mise en place d'un outil organisé pour la gestion de l'espace public. Cependant, la maîtrise de cet espace est toujours problématique dans la ville de Dakar.

Les tentatives de réponses pour résoudre ces différents problèmes sont nombreuses. S'agissant des occupations anarchiques et irrégulières, les agents communaux font de descentes pour les limiter, mais les populations reviennent toujours s'installer pour la simple raison qu'elles n'ont pas d'autres endroits pour

3Cheikh Samba Wade, Rémy Tremblay et El Hadji Mamadou Ndiaye, in Études caribéennes « Etude de la complexité de la gestion des espaces publics à vocation de transport à Dakar (Sénégal) », mis en ligne le 22 mars 2016 URL : http://etudescaribeennes.revues.org/7858

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Première partie : cadre de référence

exercer leur métier (Mbembo 2012, Abdelbassit 2015). L'occupation de la rue est devenue finalement « l'éternel problème entre les marchands et les mairies »4. Les déguerpissements ne sont que des solutions éphémères.

En effet, les mesures prises se trouvent être inefficaces puisque les problèmes d'occupation irrégulières et anarchiques persistent toujours sur les artères de la ville de Dakar. En effet, « le manque d'entretien, le déficit de surveillance par les services compétents et la quasi inexistence de la police de conservation ont créé les conditions d'une sous protection des biens relevant du domaine public ». En outre, le contexte actuel lié aux nouvelles réformes sur la décentralisation accentue aussi le phénomène ; En effet, les communes ont plus de responsabilités sans avoir de ressources nécessaires pour les supporter. La voie publique leur offre donc une possibilité de combler ce manque et elles n'hésitent pas d'en tirer profit.

Les occupations en plus de leur caractère anarchique et/ou informel ont d'impacts sur la ville. Ces impacts sont notamment la pollution sonore, l'insalubrité, l'encombrement et la nuisance à la mobilité (Mbembo 2012, Abdelbassit 2015) mais aussi la défiguration du paysage et de l'esthétique urbain. Les occupants ne respectent pas les normes de propretés quand ils s'installent. En outre ils disposent rarement de poubelles et ne ramassent pas régulièrement les déchets qu'ils produisent (Mbembo, 2012). Quant à la pollution sonore, elle touche particulièrement les populations riveraines. L'encombrement est l'une des difficultés les plus ressenties par les piétons (Abdelbassit, 2015). Les occupations se font sur la partie destinée à la marche à pied, laissant la chaussée partagée entre véhicule et piéton. C'est pourquoi les piétons se trouvent être les plus impactés.

Les occupations anarchiques et informelles ont aussi un impact majeur sur l'esthétique et le paysage urbain, car la rue représente l'image de la ville. Les occupations anarchiques donnent à la ville une image moins attrayante. L'attractivité même si elle est souvent assimilée à son registre économique « est devenue pour les villes une notion cruciale, aussi cruciale que la compétitivité avec laquelle elle est parfois confondue »5.

4www.senenews.com publié le 09/02/2015 à 19 h 45. 5VINCI, L'attractivité des villes, 2010 p.7.

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Première partie : cadre de référence

Cependant, des nouvelles dynamiques apparaissent par rapport à l'occupation de la voie publique suivant les mutations de Dakar durant ces dernières années avec la construction de nouveaux équipements structurants mais aussi l'évolution du climat politique. Ces occupations n'ont pas les mêmes caractéristiques que celles anarchiques et se font dans la régularité pour la plupart, c'est-à-dire qu'elles ont eu au préalable une autorisation. En plus, elles sont plus visibles sur certaines artères principales de la ville telle que la VDN. Ce sont des types d'occupation non ambulante tels que les kiosques, les stations de lavage et de nettoyage, etc. Ces sont parfois des occupations de type nouveau telles que les parcs automobiles construites sur les dépendances de la voie publique. C'est effectivement le cas dans les communes de Ouakam et Mermoz Sacré-Coeur.

Ces deux communes sont toutes deux caractérisées par les différents phénomènes décrits ci-haut. De ce fait, cette problématique liée à l'occupation de la voie publique mais aussi à sa gestion est posée dans cette recherche afin d'avoir une lecture de ces pratiques au sein de la ville. Nous allons, de ce fait, chercher à déterminer les différents contours de ce phénomène à travers cette question générale : « quelles sont les modalités liées à la gestion et à l'occupation de la voie publique dans les commune de Ouakam et de Mermoz Sacré-Coeur ? »

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Première partie : cadre de référence

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