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Diversification des aliments, leurs valeurs nutritionnelles et l'état nutritionnel des enfants de 6 a 23 mois dans la zone de santé rurale de Mwenga.

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par Samy Samitamba Kikunu
ISTM/Bukavu - Nutrition et Diététique 2014
  

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RESUME

Notre travail a porté sur la diversification des aliments de complément, leurs valeurs nutritionnelles et l'état nutritionnel des enfants de 6 à 23 mois dans la zone de santé rurale de Mwenga.

Notre étude est transversale et a porté sur un échantillon de 185 femmes allaitantes.

Nos résultats se présentent de la manière suivante :

Ø Le niveau de connaissances de mères de la ZSR de Mwenga en matière de l'alimentation de complément des enfants de 6 à 23 mois est bas car 59,4% des mères utilisent le tubercule ou racine pour la préparation de la bouillie des enfants.

Ø Les mères emploient les aliments de complément de faibles valeurs nutritionnelles dans la ZSR de Mwenga, Il ya une signification statistique entre l'état nutritionnel des enfants et l'enrichissement de la bouillie qui leur est destinée.

Ø La prévalence importante de malnutrition (aigue modérée 3,2% et aigue sévère 11,9% soit 15,1% de la malnutrition global) observée dans la zone de ZRS de MWENGA à été lié à un niveau bas des connaissances des mères en matière d'alimentation de complément des enfants et à un niveau socio-économique critique.

C'est ainsi que nous avons formulé les recommandations suivantes :

o Au gouvernement Congolais de maitriser la situation sécuritaire dans les milieux ruraux enfin de permettre aux paysans de bien exercer leurs activités agropastorales.

o Au gouvernement Congolais et aux ONG d'assister les personnes en danger ainsi que les personnes bien portantes en fin d'éradiquer la malnutrition sous toutes ses formes.

o Au BCZ de mettre en place les services d'animation et d'éducation sur l'allaitement maternel et la diversification alimentaire.

o Au personnel soignant : d'implanter les stratégies approfondies en matière d'éducation nutritionnelle et sanitaire.

0. INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

Les cinq premières années de vie présentent des multiples dangers, non seulement pour la survie des jeunes enfants, mais aussi pour la qualité de vie de leurs parents et de la communauté. Le suivi de l'évolution de l'état nutritionnel de ces enfants au cours de leur croissance est important pour détecter et corriger à temps la survenue de la malnutrition. (1).

Les premiers mois et années de la vie constituent une période fondamentale pour le développement physique et mental du jeune enfant. Cette période est caractérisée par une croissance rapide, et une vulnérabilité métabolique et de ses systèmes de défense. L'alimentation contribue de façon importante à la croissance et au bon développement moteur et cognitif du nourrisson. C'est aussi un élément crucial pour le développement et la santé du jeune enfant, et de l'adolescent à  plus long terme. (2).

Une nutrition adéquate au cours de la petite enfance est fondamentale pour le développement du plein potentiel de chaque enfant. La période allant de la naissance à l'âge de deux ans est reconnue comme un moment critique pour la promotion d'une croissance optimale, de la santé et du développement. Des études longitudinales ont régulièrement montré que c'est à cet âge que l'on observe le plus souvent des ralentissements de croissance, des carences en certains micronutriments et des maladies courantes de l'enfant telles que la diarrhée. Après l'âge de deux ans, il est très difficile pour un enfant d'inverser un retard de croissance survenu plus tôt (3). Les conséquences immédiates d'une nutrition insuffisante au cours de ces années de développement comprennent une morbidité et une mortalité augmentées, ainsi qu'un retard du développement psychomoteur. A long terme, les déficits nutritionnels précoces entraînent une diminution des performances intellectuelles et de la capacité de travail et ont des conséquences sur la reproduction et sur la santé en général tant au cours de l'adolescence que de l'âge adulte. Ainsi, le cycle de la malnutrition se poursuit, une petite fille souffrant de malnutrition ayant de plus fortes chances, d'arriver à l'âge adulte, donne naissance à un nourrisson de faible poids de naissance ou souffrant de malnutrition. Au cours des deux premières années de la vie, les principales causes directes de malnutrition sont de mauvaises pratiques alimentaires de l'enfant et un fort taux de maladies infectieuses.

Il est donc très important que les personnes s'occupant des enfants disposent de recommandations appropriées pour l'alimentation des nourrissons et des jeunes enfants. (4).

L'état nutritionnel d'un enfant de moins de 2 ans et, au bout du compte, sa survie dépend directement des pratiques d'alimentation. L'amélioration de l'état nutritionnel, de la santé et du développement des enfants de 6 à 23 mois passe donc par celle de l'alimentation.

La FAO estimait à plus de 867 millions le nombre total de personnes souffrant de la sous-alimentation chronique dans le monde sur la période de 2002-2004 dont 216 millions en Afrique Subsaharienne, soit 33% de la population de cette région.

Dans le monde, 6 000 000 d'enfants de moins de 5 ans meurent de faim.

Le sous poids et les restrictions alimentaires causent annuellement 2,2 millions de décès chez les enfants de 6 à 23 mois dans le monde. La lactation faible inexistante cause 1,4 millions de morts. D'autres insuffisances comme le manque de vitamine A ou du zinc par exemple, issus d'une mauvaise diversification alimentaire chez les enfants de 6 à 23 mois compte 1 000 000 des morts. (5).

La dénutrition intervient pour plus d'un tiers de la charge de morbidité enregistrée chez les enfants de moins de cinq ans dans le monde. L'alimentation du nourrisson et du jeune enfant est un domaine primordial pour améliorer la survie des enfants et promouvoir une croissance et un développement sains.

Les deux premières années de vie d'un enfant sont particulièrement importantes car une nutrition optimale pendant cette période aura pour effet de réduire le taux de morbidité et de mortalité, ainsi que le risque de maladies chroniques, et de contribuer à un meilleur développement général.

La dénutrition intervient pour 45% dans la charge de morbidité enregistrée chez les enfants de moins de cinq ans. A l'échelle mondiale, on estime que 162 millions d'enfants de moins de 5 ans avaient un retard de croissance en 2012 et que 51 millions avaient un faible poids par rapport à  leur taille. Ceci est essentiellement dû à  une mauvaise alimentation et à des infections à  répétition, tandis que 44 millions d'enfants présentaient une surcharge pondérale ou étaient obèses.


En moyenne, 38% environ des nourrissons de 0 à 6 mois sont exclusivement nourris au sein.
Peu d'enfants bénéficient d'aliments de compléments sains et satisfaisants sous l'angle nutritionnel; dans bien des pays. Seul un tiers des nourrissons de 6 à 23 mois qui sont allaités satisfont aux critères de diversité alimentaire et de fréquence des repas qui conviennent à  leur âge.
Près de 800 000 vies d'enfants de moins de 5 ans pourraient être sauvées chaque année si tous les enfants de 6-23 mois étaient nourris au sein avec les aliments de complément de manière optimale. (6).

Une alimentation complémentaire adaptée est particulièrement importante pour la croissance, le développement et la prévention de la sous-nutrition chez les enfants âgés de 6 mois à deux ans. La malnutrition chez l'enfant demeure un problème majeur de santé dans les pays pauvres ; environ un tiers des enfants de moins de cinq ans des pays en développement souffrent de retard de croissance (poids insuffisant par rapport à leur âge) et dans de larges proportions ont aussi une déficience d'un ou plusieurs micronutriments essentiels. Qu'ils ont besoin de compléter le régime alimentaire fourni par la poursuite de l'allaitement maternel par l'apport de quantités suffisantes d'aliments de haute qualité riches en éléments nutritifs. Il a été constaté que les pratiques d'alimentation complémentaires sont généralement médiocres dans  la plupart des pays en développement, ce qui continue à exposer les enfants au danger de séquelles irréversibles comme les retards de croissance et de développement cognitif ainsi qu'à des risques nettement accrus de maladies infectieuses comme la diarrhée et la pneumonie.(7).

On estime qu'un ensemble d'interventions conçues pour promouvoir, protéger et encourager des habitudes d'alimentation optimales en faveur des nourrissons et des jeunes enfants qui toucheraient plus de 90% de ce groupe permettrait de réduire globalement la mortalité infantile d'un cinquième.

Des pratiques d'alimentation au sein optimisées, spécialement l'allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois, présentent la meilleure chance d'améliorer la survie de l'enfant et potentiellement de prévenir 1,4 millions de décès d'enfants de moins de cinq ans dans les pays en développement. (8). Il a été constaté que les pratiques d'alimentation complémentaires sont généralement médiocres dans la plupart des pays en développement, ce qui continue à exposer les enfant au danger des séquelles irréversibles comme les retards de croissance et de développement cognitif ainsi qu'à des risques nettement accrus des maladies infectieuse comme la diarrhée et le pneumonie.

Six pour cent supplémentaires, soit près de 600 000 décès d'enfants de moins de cinq ans pourraient être évités grâce à une alimentation complémentaire adéquate.

Le monde en développement compte le plus grand nombre d'enfants de moins de 5 ans malnutris, 146 000 000 selon l'UNICEF. (9).

Au Niger Depuis dix ans, les taux de malnutrition aigue globale (12,3%) dépassent le seuil d'alerte de 10%. Au Niger, un enfant de moins de 23 mois sur cinq meurt avant son cinquième anniversaire.

Le  Niger était classé dernier dans l'indice du développement humain en 2009. (10).

Au Bénin dans tous les départements (sauf le Littoral), plus de 30% des enfants de 6 à 23 mois souffrent de malnutrition chronique, ce qui traduit une situation nutritionnelle grave selon les seuils établis par l'OMS. L'Atacora, l'Alibori, le Plateau et le Couffo sont les quatre départements où la prévalence dépasse le seuil critique de 40%.En ce qui concerne la malnutrition aiguë, chez les enfants de 6 à 23 mois la prévalence de la malnutrition aiguë globale (Z-score Poids/Taille < -2 ou oedème) est de 4,7%, et celle de la malnutrition aiguë sévère se situe à 0,7%. L'Atacora est le département le plus touché (malnutrition aiguë globale: 7,8%), suivi du Plateau (6,4%) et de l'Ouémé (6,1%). (11)

Au Madagascar, un peu plus de la moitié (50,1%) des enfants ont un retard de croissance (12)

Le manque en micronutriments est un des facteurs qui influence ce taux de malnutrition chronique élevé. Un enfant de moins de cinq ans sur deux est atteint d'anémie selon la dernière enquête démographique et de santé (2009). De plus, moins d'un enfant de 6 à 23 mois sur cinq seulement (13%) bénéficient d'une alimentation complémentaire adéquate, notamment d'une alimentation diversifiée avec un apport en vitamines et minéraux nécessaires à leur croissance.(13)

Les indicateurs de la situation nutritionnelle sont particulièrement préoccupants à Madagascar. L'enquête démographique et de santé avait montré que près d'un enfant de moins de 5 ans sur deux (47,7%) souffrait de malnutrition chronique, se traduisant par un retard de croissance, et qu'environ un sur huit (12,8%) était atteint de malnutrition aiguë se manifestant par une émaciation. En utilisant le mode de calcul proposé par Pelletier et al.,

ils avaient été estimé à partir des données de l'enquête EDS 2003-2004 que la malnutrition modérée et la malnutrition sévère étaient responsables de 41% et 9% de tous les décès des enfants de moins de cinq ans.

Par ailleurs, en affectant le développement physique et intellectuel des enfants, la malnutrition constitue à terme une entrave au développement humain et socioéconomique du pays. (14)

En République Centrafricaine, la sous-nutrition est une cause importante de décès des jeunes enfants. Grâce à la méthodologie élaborée par Pelletier et al, il est possible de quantifier la contribution de la sous-nutrition sévère et celle de la sous-nutrition légère, modérée à la mortalité infanto-juvénile. Dans ce pays ,59 décès pour 1 000 naissances vivantes sont liés à la sous-nutrition. Cela représente 38 % de tous les décès qui surviennent avant l'âge de 5 ans.

A cause du niveau important de sa prévalence, la sous-nutrition légère et modérée causent plus de décès (41 décès pour 1 000 naissances vivantes) que la sous-nutrition sévère (18 pour 1 000 naissances vivantes).

Par conséquent, la malnutrition légère et modérée est impliquée dans 69 % des décès liés à la sous-nutrition. (15).

Au Congo Brazza, les données épidémiologiques suggèrent que parmi ces facteurs,
dont l'importance et la combinaison varient selon les situations, les pratiques concernant l'alimentation de complément jouent un rôle majeur. Les prévalences de retard statural et d'émaciation augmentent très rapidement, dès l'âge de 3 mois en milieu rural, un peu plus tard en ville, à une période où la diversification alimentaire est primordiale pour la croissance de l'enfant;

Les pics de prévalences sont ensuite atteints entre 6 et 23 mois, période à laquelle surviennent la majorité des sevrages définitifs et/où les taux d'infections sont à leur maximum.(16).

En République démocratique du Congo, la malnutrition est l'une des principales causes de la mortalité infantile. On estime aujourd'hui que près d'un enfant sur cinq n'atteindra pas l'âge de 5 ans, soit un taux de mortalité infanto juvénile de 199 pour 1 000 naissances vivantes. (17).

Au Bas-Congo dans la zone de santé de Kimpangu Les principaux résultats anthropométriques ont mis en évidence une situation nutritionnelle préoccupante dans la zone de santé car la prévalence de la malnutrition aiguë globale (MAG) est de 9,4%, dont 1,8% sous forme sévère (MAS). Ces taux se rapprochent de seuils de gravité fixés à 10% pour le MAG et 2% pour le MAS. Par ailleurs en considérant les données du périmètre brachial, 3,1% d'enfants de 6 à 23 mois ont un risque élevé de mortalité.

Les autres formes de malnutrition, à  savoir le retard de croissance et l'insuffisance pondérale donnent également des taux très élevés. Le retard de croissance touche 47% d'enfants tandis que 44% d'entre eux souffrent d'insuffisance pondérale. (18).

Au Sud-Kivu, dans le territoire de Shabunda une enquête effectuée par l'ACF sur les enfants de 0 à 23 mois présente l'état nutritionnel de ses enfants comme ci:

10,2% sont en état de malnutrition aiguë sévère globale, 4,5% en malnutrition aiguë sévère. (19)

Vu l'ampleur de cette situation dans la zone de santé rurale (ZSR) de Shabunda, voisine de celle de Mwenga de ce problème de diversification des aliments des compléments donnés aux premiers mois de la vie précocement aux enfants de 6 à 23 mois, nous nous posons les questions à savoir:

Quel est l'impact de la diversification des aliments de complément sur l'état nutritionnel des enfants de 6 à 23 mois?

Les récentes publications scientifiques ont montré que les cinq premières années de la vie d'un enfant constitue la fenêtre d'opportunité qu'il faut exploiter pour lui permettre de maintenir un état de santé et de nutrition optimale. Ainsi au cours des dix dernières années, la nutrition a fait l'objet d'une attention particulière comme indice de développement durable et comme élément essentiel dans l'atteinte des objectifs de millénaire pour le développement.

Malgré tous les efforts consentis, les statistiques nationales montrent que les maladies nutritionnelles sont encore prévalentes en RDC et contribuent de façon significative à la morbidité et une mortalité élevées chez le groupe vulnérable. La situation nutritionnelle actuelle demeure préoccupante au point que le gouvernement de la RDC a fait de la nutrition une priorité nationale à travers le programme national de nutrition.

Au vu de ce qui précède, nous avons jugé bon de mener une étude sur la diversité des aliments de complément, leur valeur nutritionnelle et l'état nutritionnel des enfants de 6 à 23 mois dans la zone de santé rurale de Mwenga.

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