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Dynamique actuelle de l'érosion hydrique dans les bassins versants de Kingouari, m'filou et Djoué (quartier 16a de Brazzaville).

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par Delestras KAYA-MABIALA
Université Marien Ngouabi - CAPES 2007
  

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Chapitre V : Discussion des résultats

V.1.Les effets des pentes

Sur le plateau, le profil du sol est plus ou moins régulier avec des valeurs de pente comprises entre 0 et 8%. Sur les versants les pentes sont plus importantes et supérieures à 10%. Le versant du Djoué est le plus pentu avec des pentes dépassant en plusieurs endroits 40%. Les versants du vallon de Kingouari ont des pentes qui varient de 26 à 66%. Les versants de M'filou et de Kangoula sont les moins pentus, avec des pentes inférieures à 28% de pente. Un peu en amont du versant de la M'filou, les valeurs des pentes ne dépassent pas généralement 20% (NGABAKA-KOUBANGO, 2003). Les ablations superficielles sont conditionnées par la déclivité de la pente et/ou la concentration des eaux lors du ruissellement. Par contre les ablations profondes démarrent sur les zones plus pentues (pente supérieure à 10%) et évoluent parfois en atteignant les pentes faibles.

V.2. La dynamique de l'érosion hydrique et les pertes en terre

V.2.1. Les ablations superficielles

En dehors des quelques cas d'ensablement de 16, 73 et 99 t/ha respectivement sur les rues Mahoungou, Ngafoula et Mouhounou, les cas de décapage ont occasionné des pertes de 44 à 350 t/ha et se présentent comme ci-dessous :

? Le maximum de 350 t/ha sur A. Bitsindou est enregistré essentiellement sur les 312 m du secteur convexe du profil de cette avenue où les valeurs des pentes dépassent souvent 4%. Le secteur concave de l'avenue A.Bitsindou où les profilomètres ont révélé un faible décapage du sol, a atténué les pertes sur l'ensemble de cette avenue.

? Les 294 t/ha de Mbanzanguéri sont lié la grande distance sur laquelle les eaux sont collectées permettant ainsi leur concentration.

? L'avenue R. Zacharie avec 270 t/ha est la 3ème en perte de terre malgré ses faibles pentes ne dépassant pas 2%. Cela s'explique par l'éloignement des lignes de crêtes vers le Nord sur les rues qui lui sont tributaires donc collectent beaucoup d'eau.

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? L'avenue Mvouloungia est la 4ème en pertes de terre (253 t/ha), parce qu'elle présente une dépression plus importante que les deux autres avenues qui l'encadrent (entre Salabiakou et R. Zacharie, les rues collectent beaucoup d'eaux et déversent dans Mvouloungia).

? Les pertes de 252 t/ha sur la rue Mbankoua où dans la majorité des cas les pentes ne dépassent pas 3%, s'expliquent par le fait qu'elle reçoit les eaux de ruissellement collectées par l'avenue Malonga.

? Les pertes de 240 t/ha sur Salabiakou, plus faibles que dans les voiries précédentes, s'expliquent par le fait que celle-ci présente une faible dépression, donc ne reçoit pas beaucoup d'eaux des différentes rues qui la traversent.

? Les décapages de 91, 78 et 44 t/ha respectivement pour les rues Maténsama, Ngouata et Kimpandzou pourraient s'expliquer non pas seulement par les faibles pentes mais aussi par le fait que les eaux ne sont pas collectées sur des distances importantes.

L'ensablement sur les rues Mahoungou, Ngafoula et Mouhounou seraient des dépots provisoires de sable certainement en relation avec l'interruption brusque et/ou progressive des pluies. Ces sables proviennent de la zone de partage des eaux.

La longueur ou la distance sur laquelle les eaux sont collectées dans les voiries est très significative : plus un profilomètre est éloigné de la zone de partage des eaux, plus les pertes en terre augmentent (remarque faite sur la majorité des voiries). C'est à partir de 80m environ de longueur de collecte des eaux que les pertes en terre sont considérables.

A Kingouari les zones à risques d'érosion non viabilisées sont occupées par les populations qui y construisent leurs habitations. Ces constructions humaines produisent d'importantes surfaces imperméabilisées. Dans ces conditions, les sols deviennent peu perméables et leurs surfaces génèrent des ruissellements importants des eaux. L'énergie cinétique des gouttes de pluie au contact du sol modifie la structure superficielle (liquéfaction de la pellicule superficielle et disparition des macropores) et installe la pellicule de battance peu perméable (ROOSE, 1981). Des puisards de stockage et d'infiltration des eaux collectées des toitures ne sont pas aménagés dans les parcelles lors des travaux de construction. Toutes les eaux collectées sur les différentes surfaces imperméables des parcelles sont déversées directement dans les voiries dépourvues de caniveaux. C'est ce qui explique les pertes totales en terre de 187,5 t/ha enregistrées en 6 mois de mesures dans les 12 voiries de la zone où le suivi des profilomètres a été réalisé.

A Kinshasa sur parcelles bâties et en sol nu et sableux, VAN CAILLIE (1990) a quantifié 118,4 à 656 t/ha/an sur des pentes de 2 à 11%. A Adiopodoumé, sur parcelles nues de 6% de pente,

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l'érosion augmente selon une fonction exponentielle d'exposant 0,3 pour des longueurs de pente de 1 à 10m (VALENTIN, 1978 cité par ROOSE, 1981).

Au regard de ces résultats, concernant les ablations superficielles de terre en milieu urbain, dont les voiries ne sont pas aménagées, la distance sur laquelle les eaux sont collectées est un élément déterminant qui compense les effets peu apparents des pentes faibles (au plus 5%). En climat tropical humide (Mayotte), SARRAILH et FERET (2005) ont mis en évidence du 2/12/03 au 11/03/04 des départs de 150 t/ha en pentes comprises entre 10 et 20% et 250 t/ha pour les pentes supérieures à 20% en milieu naturel où les sols sont soit nus, soit sous culture de manioc. Ces valeurs ne sont pas loin des pertes totales de 187,5 t/ha obtenues en 6 mois seulement sur des pentes ne dépassant pas 5% en général mais ici en milieu urbain.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore