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Dynamique actuelle de l'érosion hydrique dans les bassins versants de Kingouari, m'filou et Djoué (quartier 16a de Brazzaville).

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par Delestras KAYA-MABIALA
Université Marien Ngouabi - CAPES 2007
  

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Conclusion

Dans ce travail, qui a caractérisé la dynamique actuelle de l'érosion hydrique dans les bassins versants de Kingouari, Mfilou et Djoué, les pertes en terre ont été estimées en mettant l'accent sur les facteurs qui amplifient le phénomène.

L'érosion hydrique au quartier 16A de Brazzaville est due à la forte pluviosité caractérisée par les intensités et la fréquence des pluies qui s'abattent sur la ville. La dégradation de ce site par le phénomène d'érosion hydrique qui est devenu spectaculaire ces dernières décennies, plonge les populations dans une désolation totale. L'amplification du phénomène sur ce site résulte de l'action conjuguée des facteurs naturels et anthropiques aggravants ci-après :

- les sols sableux très fragiles dont les constituants sont facilement détachés par l'action des gouttes de pluie et du ruissellement des eaux ;

- le relief est un plateau découpé de vallons qui une fois loti, sans que des aménagements ne soient préalablement réalisés, réunit les conditions pour que le phénomène démarre ;

- l'occupation anarchique des terrains par les populations ;

- la destruction du couvert végétal par la pression humaine ;

- l'imperméabilisation des surfaces du sol par la construction d'habitations sans pourtant qu'un réseau d'évacuation des eaux de pluies (caniveaux et égouts) ne soit avant tout construit.

C'est ainsi que s'est réalisée la dégradation rapide du site au cours de ces dernières années. Les ravinements ont démarré dans les parties pentues des voiries lorsqu' en amont les eaux sont collectées sur des longues distances. Ces érosions ravinantes commencent généralement sur les versants où elles évoluent en direction du plateau par érosion régressive. En 6 mois de mesures, sur les 12 voiries, 187,5 t/ha ont été décapées. Le site est aujourd'hui raviné sur une distance linéaire de 2,5 km ayant occasionné 443442 t de terre perdue. Les ablations superficielles qui sont observées quelque soit la pente des voiries provoquent des déchaussements des fondations et des arbres dans le quartier. Les ablations profondes ou ravinements se manifestent en zone où les pentes sont fortes. Sur les voiries, les particules du sol sont détachées par l'impact des gouttes de pluies puis déplacées par le ruissellement des eaux qui devient abrasif quand les eaux sont collectées sur des grandes distances et/ou sur terrain pentu. Quatre ravins ; Massengo, Intali, Balimalou et Ndouna Paul sur les vingt deux que compte le quartier évoluent à un rythme effrayant

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et spectaculaire. Les glissements de leurs parois sont fréquents lors des forts abats. Dans le reste des cas, quand les ravins ne sont pas biens stabilisés (sauf dans le cas où ils sont recouverts de gabions), d'une période à une autre, il y a parfois reprise de l'érosion de la tête du ravin et/ou des parois.

Les dégâts et les préjudices causés par le phénomène dépassent les possibilités des populations au pouvoir d'achat dérisoire. Celles-ci essaient toujours d'y faire face dans la mesure de leurs possibilités. Quelques rares actions sont menées de façon collective, mais elles sont beaucoup plus individuelles : lutter par la plantation des végétaux, le remblaiement des têtes de ravins par les déchets solides (épaves de voitures et ordures ménagères), l'usage des sacs de terre et des pneus-sol, la construction des murets et diguettes (micro barrages), des murs et des digues... Les ONG et les autorités municipales s'y impliquent aussi pour des travaux de grande envergure.

Ces différentes techniques freinent le phénomène sans arrêter son évolution. Seul le gabionnage a permis d'arrêter réellement l'évolution de trois ravins. Les gouvernants ont la lourde responsabilité de s'impliquer activement pour sauver les habitations menacées et protéger les zones encore non affectées.

Il est important de signaler que si les services d'urbanisme aménageaient les terrains avant leur occupation par la population, il n'y aurait pas les différents dégâts enregistrés et de risque de déclenchement du phénomène. Tant que les surfaces imperméables continueront à augmenter et que les décideurs ne prendront pas de bonnes mesures, les moyens de lutte entrepris par les populations se révéleront toujours inefficaces et la situation déjà grave deviendra catastrophique.

Pour sauver les parcelles menacées et protéger le reste du site, il faut que la responsabilité soit partagée entre les populations responsables en partie et victimes du phénomène, les autorités municipales et les ONG.

La population doit :

- prendre conscience de l'état de dégradation du site et se mobiliser pour des solutions durables ;

- Veiller à la protection des aménagements déjà réalisés ;

- Continuer à y faire face dans la mesure du possible.

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Les autorités municipales doivent :

- aménager un réseau d'évacuation des eaux de ruissellement dans les voiries ;

- gabionner ou remblayer les différents ravinements ;

- former un personnel pour la vulgarisation des méthodes de protection

environnementale.

Les organisations non gouvernementales (ONG) doivent s'impliquer davantage dans la recherche

des solutions satisfaisantes pour un développement durable.

Pour lutter contre l'érosion, il faut éviter l'imperméabilisation des sols et aménager dans le quartier un réseau d'évacuation des eaux de ruissellement que l'on doit entretenir. Il s'agit d'abord de viabiliser les terrains avant que les populations y habitent (bâtir des stratégies préventives).

Vu la gravité du phénomène et les attentes des populations de Kingouari, les décideurs doivent financer la stabilisation des ravins encore actifs et bien d'autres pouvant de nouveau évoluer (traitement curatif par le gabionnage par exemple) et construire des collecteurs (systèmes de caniveaux et d'égouts) pour une bonne gestion des eaux de ruissellement afin de prévenir la dégradation du reste de la superficie encore non affecté profondément.

Il serait souhaitable que cette étude soit poursuivie pour évaluer les pertes durant toute une saison. D'autres études devraient encore se réaliser dans ce site afin d'établir d'une part la relation entre le degré d'imperméabilisation des surfaces et le ruissellement généré par les voiries, d'autre par sur les aspects socio-économiques et environnementaux liés au phénomène. Ceci, afin de mieux comprendre cette rupture morphodynamique et adopter des solutions efficaces pour un développement durable.

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