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Dynamique actuelle de l'érosion hydrique dans les bassins versants de Kingouari, m'filou et Djoué (quartier 16a de Brazzaville).

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par Delestras KAYA-MABIALA
Université Marien Ngouabi - CAPES 2007
  

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Chapitre I : Etat des connaissances

L'érosion est un phénomène de société. Dans la nature tant que les sols sont couverts, l'érosion est lente (1 mètre en 100 000 ans). Mais dès que le sol est dénudé, le ruissellement et l'érosion s'emballent .On observe alors une ablation intense sur pentes fortes et une squelettisation des sols sur pentes faibles (ROOSE, 1981 ; ROOSE, 1991). BUFALO et OLIVEROS (1990) distinguent une phase de production d'éléments dissous ou de particules solides et une phase de transport.

L'érosion hydrique est causée principalement par la pluie et le ruissellement. Ces deux agents interagissent avec plusieurs facteurs pour conférer une certaine dynamique au phénomène et moduler le type de morphogenèse.

I.1. Sur les agents et facteurs de l'érosion hydrique

En Afrique tropicale, les précipitations pluviales, caractérisées par leur grande pluviosité (volume d'eau qui tombe), leur durée et intensité (caractéristique la plus déterminante) sont avec le ruissellement les principaux agents responsables de l'érosion hydrique. Lors d'une averse, "l'effet splash" ou l'impact des gouttes d'eau à la surface du sol pulvérise les agrégats et détache les éléments du sol. Il se forme une pellicule de battance peu perméable génératrice du ruissellement (ROOSE, 1981 ; LOUEMBE et TCHICAYA, 1993).

Quand le ruissellement commence, il est dans un premier temps diffus. Il transporte les éléments détachés par le splash. Lorsque la quantité d'eau ruisselante devient épaisse, le coefficient de frottement de la lame d'eau et de la surface du sol augmente puis le ruissellement devient abrasif (ROOSE, 1981 ; GUILLOBEZ, 1990).

A Brazzaville les études de LOUEMBE et TCHICAYA (1993), NGABAKA-KOUBANGO (2004), MBOUNGOU-SOMPI (2006) et MAYIMA (2007) confirment que l'agressivité des pluies et leur fréquence demeurent les principales causes de l'érosion hydrique.

Le degré d'exploitation du sol par l'homme, la topographie et la nature du sol constituent les principaux facteurs qui interagissent et régissent l'ampleur de l'érosion pluviale.

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Sous forêt secondaire à Adiopodoumé, ROOSE (1981) a montré que l'érosion augmente avec la pente : de 17 à 455 kg/ha/an pour 7 à 65% de pente. Sur les Padza (sols dénudés et pentus de Mayotte), du 2/12/03 au 11/03/04, SARRAILH et FERET (2005) ont mis en évidence des départs de 150 t/ha sur pentes comprises entre 10 et 20% et 250 t/ha pour les pentes supérieures à 20%. Les pertes en terre croissent de façon exponentielle avec l'inclinaison des terrains (ROOSE ,1981). A Brazzaville, NGABAKA- KOUBANGO (2004) a montré que les pentes faibles et longues et les pentes courtes et fortes augmentent respectivement le débit et la vitesse d'écoulement de la nappe d'eau. MBOUNGOU-SOMPI (2006), affirme également que plus la pente augmente, plus les pertes en terres croissent.

La texture, la structure, le couvert végétal, la composition chimique et le degré d'humidité du sol interagissent et modulent le phénomène d'érosion hydrique :

- pendant la phase d'imbibition, le retard d'apparition du ruissellement est d'autant plus considérable que la rugosité et la porosité sont plus importantes. Ces deux éléments du sol conditionnent l'arrivée à un régime permanent et la durée de la phase de vidange après l'arrêt de la pluie (VIGIUER, 1991) ;

- la végétation du sol intercepte les gouttes d'eau et diminue le splash. De 1 à 4% de pente sous savane dégradée par le feu, ROOSE (1981) a quantifié des pertes de 50 à 700 kg/ha/an ;

- les sols argileux par exemple sont peu perméables. Une teneur considérable en colloïdes (argileux et organiques) dans le sol augmente la cohésion des particules et diminue leur détachement sous l'effet du splash. L'eau, par sa teneur associée aux colloïdes contrôle la stabilité physique du sol (TESSIER, 1994). Lors de deux pluies successives, quand le ressuyage n'est pas terminé après la première pluie, la phase d'imbibition est relativement brève dans le deuxième cas.

A Brazzaville, les terrains sableux dénudés par l'activité des citoyens, pauvres en argile et également en matière organique ont une texture favorable à leur mise en mouvement par l'impact des gouttes d'eau et par le ruissellement des eaux (LOUEMBE et TCHICAYA, 1993 ; NGABAKA-KOUBANGO, 2004 ; MBOUNGOU-SOMPI, 2006 ; MAYIMA, 2007).

L'intensification des activités humaines sur les sites urbains est responsable du déséquilibre des différents éléments du milieu qui se traduit par la destruction de la couverture végétale, l'imperméabilisation du sol par les dalles et les toitures des maisons, la pollution physique du sol par les déchets plastiques... Voila ce qui justifie la rupture morphodynamique de ces dernières décennies (LOUEMBE et TCHICAYA, 1993 ; GNONGBO, 2003 ; M. TCHOTSOUA ;

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MABONDZO-MANKOU, 2005). En milieu urbain par exemple, les voiries produites par le lotissement concentrent les eaux lors des forts abats. Le ruissellement ainsi généré devient agressif. Les ravinements commencent en aval des principaux collecteurs d'eau et finissent parfois à devenir spectaculaires au fil des temps (GNONGBO, 2003; LOUEMBE et TCHICAYA, 1993 ; NGABAKA-KOUBANGO, 2004 ; MBOUNGOU-SOMPI, 2006 ; MAYIMA, 2007).

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