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Analyse du rôle de l'organisation des nations unies et de l'union africaine dans le règlement du conflit en république centrafricaine.

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par Hervé BONGISA
Université Protestante au Congo (UPC) - Licence 2016
  

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§2. L'Union Africaine

Il sied de reconnaitre que l'Afrique est confrontée aux conflits multiples et variés. C'est pourquoi on a besoin d'une structure continentale forte, capable d'assurer le maintien de la paix.

A ce stade, nous ressortons la nature et les mécanismes de mise en place de l'UA (A) avant d'analyser ses organes (B).

A. Nature et mécanismes de mise en oeuvre

1. Brève historique de l'OUA

L'organisation de l'unité africaine (OUA) est une organisation interétatique, ayant précédé l' Union africaine. Elle a été créée et présidée par l'empereur  Hailé Sélassié Ier en 1963 et dissoute en 2002.

En 1963, 32 États créèrent l'Organisation de l'unité africaine à  Addis-Abeba en  Éthiopie. Parmi les chefs d'État fondateurs, les avis divergeaient sur sa nature. Les partisans du fédéralisme, menés par le président du Ghana  Kwame Nkrumah, s'opposaient aux tenants d'une « Afrique des États » avec à leur tête le président sénégalais  Léopold Sédar Senghor. Ces derniers imposèrent leur vision et l'organisation de l'unité africaine devint un outil de coopération, et non d'intégration, entre les États.

En mai 1963, la charte de l'organisation (qui fut rédigée notamment par le président malien Modibo Keïta et le président togolais  Sylvanus Olympio quelque temps avant sa mort) fut signée par trente-deux États africains indépendants. En 1984-1985, le  Maroc se retire de l'Organisation de l'unité africaine, dont il était membre depuis 1963, à la suite de l'admission de la  République arabe sahraouie démocratique. Le 3 juin 1991 fut conclu le  traité d'Abuja qui prévoyait explicitement la création d'un marché commun à l'ensemble du continent avant 2025. L'impulsion visant à relancer le processus d'intégration politique, qui apparaît indispensable aux yeux des dirigeants africains pour la croissance économique du continent, a été donnée en 1998 par  Mouammar Kadhafi, alors « Guide de la révolution » de la  Jamahiriya arabe libyenne. Le 9 septembre 1999 fut signé la  déclaration de Syrte qui fixe l'objectif de la création d'une Union africaine. La déclaration rappelle dans ses premières lignes les idéaux des pères fondateurs de l'OUA et notamment celui du  panafricanisme. Cependant, comme lors de la création de l'OUA, les conceptions fédéralistes et les souverainistes s'affrontent. Selon les analyses, le résultat est une organisation de compromis.

Le traité créant l'Union africaine, appelé  Acte constitutif de l'Union africaine, est signé le  11  juillet  2000 à  Lomé, au Togo.

2. Nature

En succédant à l'Organisation de l'unité africaine (OUA), l'Union africaine (UA) se donne pour ambition de renouveler et de consolider le projet d'intégration politique et économique dont les bases avaient été jetées en 1963.120(*) A cet effet, l'Acte constitutif de la nouvelle organisation, dont les contours ont été tracés dans la Déclaration de Syrte (Libye) du 9 septembre 1999, a fixé des objectifs et instauré un cadre institutionnel allant bien au delà de l'approche diplomatique finalement privilégiée par l'OUA. C'est sous l'angle organique que les changements sont les plus notables, avec notamment une Commission appelée à relayer et à impulser la dynamique unitaire. A travers ce dernier aspect, la création du Conseil de paix et de sécurité traduit la volonté de rompre avec la fatalité des guerres et de se doter d'instruments aptes à relever les défis de la paix et à promouvoir une politique de défense commune. Cependant, la rupture tant annoncée avec les égarements de l'OUA se heurte une nouvelle fois aux réalités d'une Afrique toujours repliée sur le dogme de la souveraineté étatique et confrontée à des difficultés, notamment financières, qui risquent de renvoyer à un avenir plus lointain le vaste chantier des politiques communes.121(*)

3. La mise en place de l'UA

Le 9 juillet 2002, à Durban, en Afrique du Sud, la XXVIIIe Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'OUA proclame la naissance officielle de l'Union africaine. Au-delà de la symbolique d'une telle décision, décision inaugurant une période intérimaire d'un an au cours de laquelle les principaux organes de la nouvelle institution seront mis en place, les dirigeants africains prenaient définitivement acte de leur volonté d'ouvrir une nouvelle page de l'intégration de leur continent. Pareil tournant consacrait certes plusieurs années de préparation et de négociations des textes fondateurs de l'Union Africaine, mais il marquait dans le même temps le souci de clore définitivement les débats parfois controversés et toujours passionnés sur le calendrier et les modalités de passage de l'Organisation de l'Unité Africaine à l'Union Africaine.122(*) En effet, pendant près de trois années, entre la réunion de Syrte, en Libye en septembre 1999, où était pris l'engagement solennel de créer l'Union Africaine (1) et la réunion de Durban, de 2002, en passant par les Sommets de Lomé (2000) (2) et de Lusaka (2001) (3), bien des divergences avaient été surmontées sur les structures de l'Union et, en particulier, sur la nature des rapports entre ses organes interétatiques classiques et la future Commission. En arrière-plan de ces problèmes d'organisation et d'ordonnancement institutionnel, sans pour autant que cela affecte l'affirmation de la souveraineté des Etats membres, se profilait surtout le souci de ne pas réduire l'Union à un simple changement de dénomination de l'OUA. C'est autour de ce postulat qu'ont surgi les interrogations sur les ambitions de l'Union Africaine, sur les rapports entre cette dernière et les Etats membres, sur son architecture institutionnelle, sur le calendrier de mise en place des organes prévus par l'Acte constitutif de l'Union, ainsi que sur le contenu des politiques communes, notamment en matière d'intégration économique et de défense. C'est pour prévenir les critiques éventuelles sur les fondations de la nouvelle Organisation et surtout répondre aux appréhensions de nombreux Etats sur les finalités réelles de l'Union et la préservation de leurs attributs de souveraineté, que le Secrétaire général de l'OUA, Amara Essy, désigné en juillet 2001, à Lusaka, afin d'assurer la transition vers l'Union Africaine, a initié une large concertation impliquant des acteurs venus des horizons les plus divers. Jamais dans l'histoire de l'Organisation de l'Unité Africaine, ce qui montre à la fois la rigueur et la prudence de la démarche, une aussi large consultation n'avait été organisée. Outre les représentants des Etats membres à tous les niveaux, elle associa pendant des mois des membres de la société civile Africaine, des experts tant nationaux qu'internationaux et bénéficia du concours des Nations Unies, de l'Union européenne, voire de l'ASEAN (4).

* 120 SHYAKA A et RUTEMBESA F, Afrique des Grands Lacs : sécurité et paix durable, Butare, UNR, 2004, p. 79

* 121 SINDJOUN L, Sociologie des relations Internationales, Paris, Karthala, 2002, p. 183

* 122 Idem, p. 191.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld