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Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.

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par Jean Mosesy HOBIARIJAONA
Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016
  

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II.I.3. L'humanisme ou l'universalité de l'homme'.

Si nous supposons un « autre » comme un point de départ : il arrive, il est là, mon besoin devient alors jouissance, je suis à nouveau libre, « j'existe, moi ; j'existe, homme ». Mais tant que le monde change, et il changera, lui, l'« autre » aussi peut changer ; et alors, la compagnie qui est liberté ne se résume pas à un sujet seulement. Le monde doit être mon compagnon. Ce monde qu'on appelle l'homme...c'est ma liberté dans cette vie incohérente, c'est moi. Sans oublier que l'homme est liberté.

« Maintenant, je ne pense plus pour personne... »2 ; les « gens » libres « ne se troublent pas » et je ne connais plus que moi à présent, moi qui implique, « l'autre », autrui, l'homme, l'existence et le monde,..., une responsabilité, une contraste correspondance. La responsabilité qui n'est ni d'un raison, ni d'une raison à moi, mais d'une obligation existentielle bien raisonnable dans ce monde incohérent où tout le monde existe condamné dans sa situation. D'autre part, le terme « moi-homme » est lié très étroitement à un autre non-relatif « exister-pour-autrui » qui sont tous deux caractéristiques de l'identité humaine parée à toute situation contingente ou ordinaire.3

Sinon, « rien ne peut être bon pour nous sans l'être-pour-tous »4 ; autant que l'homme, chez Kant, est un concept universel dont chaque homme en est un exemple particulier. Cependant, ici, cet universalisme n'est pas inné du droit mais plutôt de l'existence qui s'affluera donc avec le droit naturel humain. C'est-à-dire que l'homme est l'homme et que chacun est homme, mais l'existence individuelle est une existence et non pas une nature déterminée pour tous : chacun part de son existence et de sa propre conscience, c'est universel ; mais chacun se projette catégoriquement pour construire son essence selon son choix.5 D'où, il y a donc surtout « un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept (...) »6 ; et l'habille ne fera ainsi donc pas le moine, malgré une égalité apparente qui constitue l'universalisme humain. D'un côté l'existentialisme (...) conçoit et perçoit l'univers à partir de la réalité humaine. Ce qui fait à peu près que l'homme soit l'univers : tributairement, l'homme est l'homme, parce que l'univers est l'ensemble des « res » existants,

1 SARTRE, L'Existentialisme, Op.cit., pp.69-70.

2 SARTRE, La Nausée, Op.cit.

a Sartre parle plus clairement de l' « être-pour-tous », un « être » comme seul possibilité d'une bonne chose de

la vie, puisqu'il s'agit d'une existence « sociale ». Voir SARTRE, L'Existentialisme, Op.cit., p.26.

4Loc.cit.

51bid. p. 20.

6lbid. 21.

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« unusversum »1. Ainsi, la valeur n'est ni dans le droit encore, ni en Dieu, mais dans l'existence, dans la façon et le comment d'être... parmi les hommes « Cela signifie que l'homme existe d'abord (...) et il se définit après »2. Il n'est pas dans le «un », il se verse dedans ou dehors ou à côté... L'homme est ainsi lui-même, mais il n'est rien de plus définissable que ce qu'il se fait par sa subjectivité, et non donc pas ce qu'il voudra, mais ce qu'il aura projeté d'être. En d'autre terme, l'humanisme n'est autre que l'humanité comme égalité d'existence et de liberté entre tous les hommes Les échanges ne se limite ainsi donc plus au sujet, le tout de l'intersubjectivité se développe de façon libre, effective, et sans altération. Le courageux engage le monde dans le courage, le propre engage le monde dans la propreté, la corruption engage la corruption, le choix engage dans la responsabilité, et l'univers engage dans l'unité. Toute formulation et toute sentence s'applique alors non à un homme, mais à l'homme à ce stade : ainsi, la sentence qui s'applique au voleur doit être une sentence à laquelle le voleur lui-même s'engage ; et lorsque l'homme s'engage ou ne s'engage pas, alors celui qui ne s'engage pas ou s'engage n'est plus dans cette unité, il devient altérité, un être-en-soi. Mais il faut que cette unité soit libre : il s'agit d'un pont flottant ou d'une résolution entre l'individuation et l'indifférenciation de l'action et de la pensée originelle de ces actions, fondé sur la dignité et la nature libre de l'homme Si le bouddhisme a ces préceptes pacifistes, le christianisme sa communion, ... il s'agit désormais d'un comment pratique ?

Dans le temps, l'éducation enseigne que lorsque les « gens » appelaient, les enfants devaient répondre tout de suite, quoique cet appel est l'assurance d'une attente, d'un engagement (désiré ou non : des tâches, des cadeaux, des reproches, etc.). Il fallait répondre en toute circonstance, et c'est un principe de vie, un phénomène égalitaire régit par le concept général de réciprocité, par la philosophie de l'unité. Une réponse inconvenante serait alors tout simplement une insolence : c'est-à-dire un non respect ou une anomalie étrange qui agite, plutôt qu'une réponse qui allie. Une réponse est réponse quand elle est modérée. Ces temps de paix, symbole de la consistance subjective, sont presque révolus, oubliés dans les traditions anciennes ; mais le monde appelle encore incessamment. C'est cet état d'unité qui caractérise l'homme au-delà des discours ontologiques des sciences : telle est l'universalité humaine.

Pourtant, à un objet extérieur qui apparait, on constate phénoménologiquement une interaction du sujet avec l'objet. L'objet peut atteindre chaque sujet d'une façon à une autre

1 Mots latins. Tourné (versus) ou allant de manière à former un ensemble, un tout (unus). 2lbid., pp. 22-23. [« L'homme est responsable de ce qu'il est »]

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selon le sujet. Que ce soit par une haine, une indifférence, une fascination,... pour les uns ; que ce soit, par le plaisir, l'excitation, la douleur, la souffrance,... pour les autres ; cette connexion se limite-t-elle à une simple phénoménologie ? « Un jour parfait pour faire un retour sur soi »l, dit Sartre. On peut se demander si les sentiments viennent de l'extérieur ou de l'intérieur. Lorsque la nausée est comprise en effet, comme une des chemins vers la liberté, pour en faire un quatrième livre, cela a fortement ses raisons. « Il faut prendre le dessus[sinon on souffrira], en avare »2. Si la vérité se trouve inévitablement dans « la fermeté et la consistance », et qu'il s'ensuit après que l'homme qui m'intéresse pourra bien plus m'ennuyer3 : certes, c'est parce que je ne me sens plus libre du tout à force de m'intéresser4. Cela signifie que l'intérêt est ce phénomène qui fait que le rapport sujet à sujet devienne un rapport subjectif d'objets et d'intérêts. Mais la rencontre intersubjective, aussi ennuyeuse qu'elle puisse être, conduit vers une réciprocité qui appelle nécessairement à une responsabilité quelconque : négative ou positive, violente ou pacifique, effective ou factice, etc. Ces responsabilités considèrent toutes, sans exception, la possibilité d'une liberté, d'une aise, ou à tout le moins d'un sursit, d'un répit. Reste à savoir, laquelle est succès, et laquelle est échec au vu de cet objectif naturel et irréfléchi. Tout cela est strictement ontologique, de l'en-soi humain, au pour-tous. Mais comme la vérité est dans la consistance, seul le succès compte pour une ontologie de la liberté : les échecs ne seront pas des réponses comme il convient, mais autres choses. C'est tout brièvement le problème vécu de nos jours : l'on pense répondre, mais on n'y est aucunement. Rien ne correspond à rien, et l'homme devient alors un inconnu pour l'homme puisque le tout repose sur cet être que l'homme ou la liberté universelle est5.

Et on en vient à la question : Qu'est-ce donc la liberté humaine, en réalité ? Puisque tout homme est liberté, et que tout homme est unique par distinction (en tant que être-pour-soi) et par humanisme (en tant que sujet-total : être-pour-soi et être-pour-autrui dans le monde), malgré son universalité. Ce, pour dire que chacun paraît avoir sa liberté, pour laisser concevoir une nième de libertés antagonistes contre l'unité humanitaire. La liberté est l'universalité (hormis l'égalité apparente), et l'universalité implique une unité ; or, la liberté

1 SARTRE, La Nausée,Op.cit., p.30.

2SARTRE, Ibid. p. 26.

31bid. p.28.

a A quoi consiste en effet que s'intéresser, mis à part s'ennuyer ? L'ennui est la ferme consistance de l'intérêt : c'est la vérité, et c'est sa vérité.

s Que ce « soit » signifie que ce est statique, qualificativement stable, fini, certain, etc. : ce qui « est » ne change pas, ce qui « est » n'agit pas, « ça » reste ce qu'il « est ». Et l'homme qui « est» avant l'achèvement de son existence est qualifié d'inauthentique ou de réifié par l'Existentialisme.

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est individuellement personnelle : il manque donc une correspondance entre l'« individu » et la «personne ». La question est : De quelle côté est la liberté ?

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams