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Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.

( Télécharger le fichier original )
par Jean Mosesy HOBIARIJAONA
Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016
  

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II.I.2. L'intersubjectivité ou la relation avec autrui.

Sensation, passion, amour et toute relation positive sont également intersubjectives. Sartre écrit «Quand cet hommes est seul, il s'endort. ». C'est qu'en effet l'éveil naît de la sensation d'être seul, et la solitudenous porte dans l'inconscience où l'on s'endort : « eux [les clients du Malby] aussi, pour exister, il faut qu'ils se mettent à plusieurs »2.

La solitude est une souffrance, la compagnie est un besoin.Une compagnie mutuelle, admise, respective, et disons «naturelle »3, est une liberté. Une liberté qui va nous condamner à l'être et à être libre. Puis-je m'expliquer absolument tout seul ? Non, et Voltaire aura raison lorsqu'il dit qu'un homme vivant absolument seul ne réussira qu'à devenir une bête4. D'ailleurs, quelle importance attache-t-on à penser, chacun, les mêmes choses ? L'intersubjectivité, n'est-ce pas la sérénité du rapport intersubjectif, du bonheur des coexistences et interdépendances subjectives ? Que sentons-nous au sentiment que la personne qu'on voit vit seul ? Qu'est-ce qui nous fait peur : « son air misérable », ou bien le sentiment qu'on a à l'égard de ses pensées ?5

« Comment le mode de vie des uns ruine celui des autres, pistes pour une consommation responsable » : ainsi le Worldwatch Institute présente un document sur le Statut du Monde en 2004 dont les rédacteurs intitulent La consommation assassine6. Le mode de vie des uns ruine celle des autres : c'est de cette interdépendance que l'on parle, mais sur un aspect plus ontologique. Effectivement, le mot « intersubjectivité » est composé de deux

1 C'est-à-dire, M. Fasquelle.

2 SARTRE, La Nausée, Op.cit, p. 19, §3.

a C'est-à-dire, « sans prix additionnel » ou simplement « consentie ».

a VOLTAIRE, OEuvres philosophiques (extraits), Nouveaux Classiques Larousse, éd. ROGER PETIT, p.74.

5lbid., p. 22, §2.

6Cf. http://www.eclm.fr [version e-pub, 272 pages].

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mots : inter et subjectivité. Cette composition est traditionnellement de Husserl (traduit de l'allemand «Intersubjektivitiit »), et entend une « Situation de communication entre deux sujets »l. Une subjectivité révélée à elle-même et à autrui, dirait surement Merleau-Ponty. Plus clairement, c'est le phénomène de rapprochement entre deux ou plusieurs sujets, et voire entre toute subjectivité librement relié par une objectivité ou un objet auxquels les sujets concernés s'unifient par une cause commune. Voici ce que cite Simone de Beauvoir : « On a dit avec raison que la littérature était le lieu de l'intersubjectivité. Seule dans ma chambre avec un livre je me sens proche non seulement de son auteur mais à travers le temps et l'espace de l'ensemble de ses lecteurs. »2

Si bien alors que l'intersubjectivité correspond à une communication, il ne s'agit pas non plus d'une relation universelle a priori. Cette relation se limite dans l'expérience ou dans le vécu. Et par « vécu », on ne prend pas encore en compte la télécommunication, puisque cette communication comporte une relation assez critique en cela que la relation est fondée sur la distance, ce qui n'aurait convenu que pour la nécessité d'une altérité sophistique. Et pourtant, l'intersubjectivité est désormais de plus en plus faussée, et il s'en suivra que l'homme le sera également pour déduire aussi simplement que la totalité du monde subira simultanément ce sors de fausseté. Mais cette fausseté ne touche pas seulement le monde et tous ses systèmes, elle affecte par cette intersubjectivité elle-même tout avenir : de mari à femme, de parents à enfants, d'éducateurs à éduqués, de collègues à collègues, etc.

Lorsqu'on parle alors de subjectivité comme possibilité d'entente, c'est de l'effectivité de l'intersubjectivité que la semence germe et non pas du sujet isolé. Le sujet n'est alors qu'un grain sans vie sans cette relation. Beaucoup digèrent mal l'existentialisme sartrien pour quelques raisons graciables mais révisables tout de même : certains ont mal compris, d'autres mal entendus, outre mal interprétés, et outre autres mal acceptés. C'est dans le cadre de notre thème que nous pouvons supposer un Sartre égo-socialiste : c'est-à-dire, à la fois personnaliste et individualiste. Rien n'est absolument personnel et rien n'est absolument individuel, et dès lors que l'individu règne sur la personne ou vis vers cela, alors il ne peut y avoir qu'une liberté de morts et de dévastations. C'est cette expérience qui a fait d'un jeune libertin un homme engagé après avoir compris que la ruine subjective ne peut ne pas être massive. Les facteurs peuvent être différents mais les résultats seront semblables pour chacun des sujets de relation viciée. D'où le grand problème de la mondialisation est actuellement un refrain de

'Le Grand Robert.

20p.cit. [Cf. DE BEAUVOIR S., Tout compte fait, p. 197].

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désespoir : établir une intersubjectivité « universelle » entre télécommuniés qui restent réciproquement des inconnus. Deux défis inaccessibles mais devenus nécessaires, épuisant efforts, richesses, volontés, espoirs, et humanités.

Finalement, l'on ne se connaît ni dans un miroir, ni nulle part ailleurs que lorsqu'onse réjouit de caprices inopportuns d'enfantillages ; ce, tant que autrui, un « autre soi » n'existe. Autrui est alors un besoin, une liberté, un avantage que jedois faire exister afin depouvoir exister : « Ces émotions inoffensives [écrit Sartre], je ne les ai jamais refusées (..) pour les ressentir il suffit d'être un tout petit peu seul, bien résolu, en cas d'alerte, à me réfugier au milieu d 'eux[les gens...] »l. Il nous faut toujours de ce fait des identités, et des autres à qui s'identifier par conséquent. Néanmoins, une chose doit correspondre à ce qui lui convient. Il est évident que l'homme est universel en quelque principe réaliste, mais l'intersubjectivité ne concerne que des sujets. Il s'agit d'une étape primordiale et inaliénable pour enseigner et vivre un accord quelconque afin de tendre vers une paix qui assure toute liberté que l'on reconnait comme prospérité, repos, entente, amour, fraternité, justice, civisme, etc.

Il me faut reconnaitre autrui comme un « moi » et non comme moi, ce qui serait un égoïsme excessive. Moi comme Autrui, sommes égalitairement libertés ; c'est-à-dire, des besoins qui se nient. Tous deux ont une faim : s'ils se reconnaissent en tant que tel, ils pourront s'échanger de faim en partageant un petit repas ou en s'unifiant pour nier ou résoudre ce besoin. Par contre, l'intersubjectivité n'est pas tout aussi pratique dès son origine. La véritable importance dans la limite de l'intersubjectivité n'est effectivement rien d'autre que la nécessité d'un commencement. Le commencement est toujours plus simple, plus exacte, plus réelle et plus lucide ; le commencement considère toujours une fin ; et ce commencement est alors la possibilité de toute relation saine, correspondante à la fin considérée. Intersubjectivité signifie alors communication : c'est se munir semblablement.

D'autres parts, du simple individualisme à la société, le nombre de sujets varie considérablement ; cette variation doit être perpétuellement prise en cause pour établir une relation. Et de même, l'humanisme comporte des conditions additives et soustractives pour poursuivre la fin humaine que s'occupe l'intersubjectivité. Cette différence sera l'objet de l'universalité qui se glisse entre l'expérience de l'être-pour-autrui et le principe du pour-tous.

1 SARTRE, La Nausée, Op.cit., pp. 20-21.

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