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Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.

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par Jean Mosesy HOBIARIJAONA
Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016
  

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Conclusion partielle

En fin, on a toujours tendance à reconnaitre la philosophie dans une formulation bien connue : « recherche dela vérité ». Pourtant : « la », mais laquelle ?Beaucoup de penseurs ont déjà manifesté quelque forme de responsabilité d'antan. Beaucoup d'auteurs congénères entreprennent encore quelques comparables réflexions sur la question, et ces réflexions méritent amplement d'être reprises et développées.

Mais pour cette fois, l'investigation portera plutôt sur une résolution plus pragmatique qui ne contredit pas la vérité mais qui cherche plus ardemment à refonder une source de résolution, qui requerra les données préexistantes. Les donnés dont, celles que notre auteur se soutint et celles dont lui-même a laissé. Ces donnés, des plus contingentes aux plus fondamentales, ont été la consistance particulière de cette partie-là : on a vu des pré-sartriens, des post-sartriens, l'impératif kantien, et les spécificités sartriennes. Si la conscience tout comme la liberté est effectivement d'une nature nécessaire chez l'homme, et que ces « être » nécessitent toutefois une intention phénoménologique et métaphysique, la responsabilité est alors de façon dispersée cet acte de répondre.

Mais le tout, même l'aspect kantien,dut être au terme de cette partie transposé dans l'unité sartrienne de « liberté, conscience, existence » : dans un existentialisme athée. Et puisque dispersée signifie à la fois générale et particulière, nous commencerons pour cela à approfondir la question vers la propre conception sartrienne ; car les trois « être » de l'homme, suscités, expliquent l'existentialisme sartrien en décompte de l'existentialisme en général. Nous avons donc explicité la responsabilité générale en tant que telle, malgré la transposition sartrienne qui bondit ainsi sur l'ensemble d'un regard traditionnel à l'égard de l'existentialisme.

PARTIE II:

PARTIR DE LA « RESPONSABILITÉ » EXISTENTIALISTE

h VKLIE II:

27

Introduction partielle)

Après ce petit voyage temporalo-conceptuel et avant tout, l'homme est un règne et non une espèce régnée sous un autre règne : telle est la valeur équitable de la subjectivité. La différence de la subjectivité existentielle de la subjectivité cartésienne est en ce que « je m'atteins moi-même en face de l'autre, et l'autre est aussi certain pour moi que moi-même », et il conditionne donc mon existence. D'où l'homme comme existant manifeste son essence aussi bien que son existence chez Sartre, dans le cadre phénoménologique, et il n'est ainsi que la série bien liée de ces manifestations.

Voilà pourquoi l'on assimile le nominalisme de Poincaré à la phénoménologie husserlienne ou heideggérienne, en réduisant l'existant à ses manifestations. Mais dans le cas de l'existentialisme, non pas l'homme mais l'existant (ou l'humain), se convertit dans la dialectique du « fmi et infini », où l'homme lui-même ne saurait encore ou plus « être » réduit à une série finie de manifestations. Ainsi l'homme peut être projeté en dehors de la subjectivité et de l'intuitivité qui l'affectent : il est ce qu'il se projette d'être. Cet homme va vers la liberté par sa perception dont :la réalité d'un objet est que cet objet « est là », mais que cet objet n'est pas moi. Finalement donc, l'homme est incomplet et interactif : un transphénoménal inépuisable qui a un phénomène d'être2... un projet perpétuel : un être qui se réalise pour exister, conditionné par le besoin d'un être sur lequel fondement il puisse se dévoiler. Autrement, c'est « ...un être qui échappe à la connaissance et qui la fonde »3. Et ce ne sera finalement que les subjectivités et la responsabilité qui l'expliciteront.

Bref « subjectivité veut dire d'une part choix du sujet individuel par lui-même, et d'autre, l'impossibilité pour l'homme de dépasser la subjectivité humaine »4. En cela, il y aura trois subjectivités de relation dont une individuelle, à savoir altérité, une humaine dont l'intersubjectivité, et une Humaine ou ontologico-universelle, c'est-à-dire le monde ou l'univers. Ces subjectivités détermineront un statut selon lequel la liberté est la responsabilité elle-même. Soulignant qu'on part de la liberté existentialiste, cette liberté dont fonde l'angoisse du délaissement ne s'apparente en tant que telle que chez Sartre. Livré à la subjectivité, nous allons donc exposer sur la liberté et la responsabilité dans cette partie.

1Cf. SARTRE, E&N, Op.cit. ; et SARTRE, L'Existentialisme, Op.cit.

2 Immédiat par connaissance et distinct par qualité : un « objet-essence ». a SARTRE, E&N, Op.cit., p. 24.

4SARTRE, L'Existentialisme, Op.cit., pp.24-25.

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II.I. SUBJECTIVITÉ ET ALTÉRITÉ : LES TROIS RÉALITÉS DE LA SUBJECTIVITÉ.

La Nausée, c'est l'Existence qui se révèle ! Ainsi pourrait-on résumer ce petit roman de Situations. L'on perd un être cher et on tombe dans ce présent qui fuit toujours un passé, n'ayant nulle essence autre que ce passé qui se veut futur à chaque instant, la nausée atteignant tout : ainsi tous nos sensations se métamorphosent.Or l'homme est le monde, lorsque l'homme ne signifie pas la subjectivité individuelle maiscelle humaine.Dans ce roman, Sartre semble nous apprendre que la peul-1 naît des surprises2 ; et que le changement qui est élémentaire et basique du rapport avec le monde (objet, autrui,... conscience) concerne les objets. Il s'y questionne sur ce qu'il y a « à craindre d'un monde régulier »3, et y annonce à la foisque la vie est incohérente4. On peut dire de cela que la certitude et l'évidence sont de l'ordre de l'ordinaire ; que la sensation est là où on ne peut plus douter, où l'on segêne un peu avant de s'épanouir.Elle est la capitale de l'altérité puisqu'en effet l'homme « apparait » et « perçoit » simultanément. Il est à la fois « conscience » et « passivité » qui existe au-delà de la passivité... ; mais surtout c'est un êtreabsolument libre dont l'existence précède l'essence. Et donc c'est un être passif dont l'être de sa passivité est relatif à un autre et non à un néant, et qui assure son être en se refermant sur l'ego selon son indépendance propre. Mais pour Sartre lui-même, l'homme n'est pas la fin : l'humanisme l'est ; l'homme qui existe ou qui suit des buts transcendants, lui (il) est.

II.I.1.L'altérité ou le conflit avec autrui

Si peur, trouble, obligation,... sont «conflits» et que la peur naît de ce qui va naître : qui, quoi,... ; autrui, «elle »5, autre que moi, qui est une liberté à ma portée, moi qui suis liberté, me condamne : elle me condamne à la souffrance dès son absence. « Elle » qui est un besoin6, me condamne à lui répondre, etm'y oblige. En effet, répondre est dépendre : dès qu'on me considère, c'est-à-dire dès qu'on m'objective, je ne suis plus libre. « Elle » me devient désir, ensuite ennui, puis enfer... un indispensable'. En effet, la civilisation bourgeoise

1 « Un instant de trouble ».

2 « Coïncidences qu'on ne s'explique pas ». a SARTRE, La Nausée, Op.cit., p. 15, §3. 41bid., p. 17.

5 Il s'agit de « la patronne », dans La Nausée, que l'on prend ici, à titres exemplaire et référentielle, pour désigner « l'autre ».

6 http://evene.lefigaro.fr/citation/sommes-yeux-autres-partir-regard-autres-assumons-memes-10918.php . "Nous ne sommes nous qu'aux yeux des autres et c'est à partir du regard des autres que nous nous assumons comme nous-mêmes. " - De Jean-Paul Sartre / L'être et le néant

Comparer avec « essentiel ».

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n'est pas le seul facteur qui laisse le conflit apparaitre en soi et hors de soi : le romantisme, tout comme l'anticapitalisme, ont eu à leur façon quelque chose à avoir avec l'altérité, paraît-il. Néanmoins, ni l'un ni l'autre ne fait l'objet exact de cet être de relation qui nie toute relation.

Par ailleurs, le thème éthique du « regard »1 phénoménologique exprime pleinement l'altérité : il ne peut y avoir qu'un sujet à la fois, soit ce sera moi, soit ce sera autrui. Celui qui perçoit et se perçoit sera la conscience qui existe consciente lors d'une rencontre, celui perçu est un objet vers quoi la conscience s'applique. En même temps, Sartre rapplique : « L'enfer, c'est les autres »2.Cela pour expliquer que l'existence d'autrui m'empêche de faire et de ne pas faire ce que je veux ou ce que je ne veux pas faire ; alors que je ne peux et ne pourrais jamais me débarrasser définitivement de l'autre qui est là et est dans ma conscience comme un effet retenu, qui, dans sa propre contingence, me regarde et me gêne....qui pense ce que je pense, se dit ce que je me dis, veut ce que je veux,.... L'autre m'est incompréhensible, toujours ; et l'autre est là, toujours aussi. Bref, l'altérité est ce fait d'être autre, d'être un individu personnel, isolé, à part, et différent de tous les autres : la béatitude dans l'absolu de l'en-soi, une joie que seule la solitude naturelle concrétiserait ; puisque être absolument autre implique que les autres sont absolument autres et n'existent pour moi que comme le bon me semble, ou bien que moi suis absolument autre et n'existe pour autrui que dans son « néant ». Plus simplement, la différence entre moi et autrui n'empêche pas que moi et autrui soit les mêmes ; mais je ne peux pas être autrui non plus en tant que autrui est autre que moi. C'est pour cette raison que ma liberté n'est pas celle d'autrui, et que la liberté d'autrui n'est pas ma liberté ; bien que ... moi et autrui sommes tous deux libertés. Et c'est pour cette autre raison que le « moi » et l'autre ne peut être qu'altercation, puisque la liberté de l'un empêche souvent celle de l'autre... soit par l'égoïsme,soit par la honte, le besoin, ou bien la dépendance tout simplement. « Comment vais-je m'habiller ? », « Combien pourrais-je avoir ? », « Que dois-je faire ? », etc. Chaque « autre » suscite le doute et l'angoisse perpétuellement, alors que chaque « moi » se veut, sans réflexion, purement etabsolumentindividu. Là est le problème de la liberté absolue que se fait raison l'individualisme moderne, expliquée dans l'Être et le Néant, puisque la liberté est de nature nécessaire chez l'homme ;puisque l'Ego n'est ni formellement ni matériellement dans la

'Cf. Emmanuel Levinas.

2 SARTRE, Huis-clos, V ; cité dans Le Grand Robert.

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conscience mais dehors, dans le monde, un être du monde, tout comme l'Ego d'autrui, tel que Sartre le dit dans La Transcendance de l'Ego.

En effet, c'est à ce stade négatif de l'intersubjectivité que s'établit l'autodestruction de l'humanité et la fragilité de la raison que Les limites de l'humainlénonce. C'est de cet effet de destruction que s'établirent, à l'origine, les subjectivités sociales, féodales, étatiques, etc. pour une subjectivité positive. Mais c'est de cet effet également que se construisent aujourd'hui, contre les systèmes juridiques et formalistes, les pensées de l'intersubjectivité pour suggérer des relations positives : des pensées qui supposent la nécessité de la raison, non comme un primordial, mais comme une des conditions du primordial. Et « positive » signifie ici, non pas exacte par convention ou posé par imposition, mais exacte par nature ou posé par l'univers : on peut en déduire une subordination de la Raison à la consistance exacte de l'Existence. Cette intersubjectivité est alors au mieux le champ de la rationalité de l'existence, et au pire le champ de la querelle irrationnelle de l'inexistence. Mais puisqu'on ne peut constater plus qu'une relation conflictuelle (de l'individu à l'État, des personnes aux Nations)2, l'on évoque plus ici l'intersubjectivité négative (négation du sujet par le sujet, dans tous les sens), l'on rédige plus sur la conscience (le véritable raison) plutôt que sur la raison. Et c'est cette négativité subjective que l'on traite ici comme « altérité », à l'opposé de l'altruisme cependant bien. Différente de l'égoïsme qui priorise l'égo sans réduire l'alter, à ne pas confondre à une aliénation qui vient de l'extérieure, et qui est le fait d'être autre de façon hostilement antinomique, cette altérité est le caractère strictement individuel de l'homme, détaché non seulement du monde, mais de la raison également, de lui-même. Cet autrui qui est absolument autrui n'est plus rien d'autre qu'un autrui sans qualification, sans situation, sans caractère, sans consistance, et sans existence. Et il n'a donc ni construction, ni développement autre que lui. Ce qui est impossible bien évidemment. Il suffit d'une conscience pour le comprendre.

Ainsi, Sartre cite dans sa perception du réel : « Lorsqu'on a déchiffré les significations des choses (...) il demeure un résidu inassimilable, qui est l'altérité, l'irrationalité, l'opacité du réel et (...) c'est ce résidu qui fmalement étouffe, écrase. »3. Et dans son « enfer », on ignore si Sartre emploie le terme de l'adjectif latin « infernus » (d'en bas, d'une région inférieure), ou bien des substantifs du latin classique « inferna »(demeures des dieux), ou du latin

1 Ouvrage collectif, LES LIMITES DE L'HUMAIN, Édition électronique réalisée à partir du tome XXXIX (2003) des Textes des conférences et des débats organisés par les Rencontres Internationales de Genève. Éditions L'Age d'Homme, Lausanne, 2004, 236 pages.

2Q.L. RENAUD, François, Op.cit.

a SARTRE, Situations III, Op.cit., p. 211.

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ecclésiastique « infernus » (enfer). Mais n'importe lequel des termes implique ce que communément l'on appelle « étrange » : ce qui alarme nos peurs, nos troubles, quelque obligation, quelque lutte, quelque conflit.I1 convient alors de nommer cette situation « altérité » plutôt que « intersubjectivité », puisque la valeur (bien, mal, positive, négative, etc.) ne se trouve que dans la consistance ou l'être, et n'est donc valable que de cas en cas. En outre, l'intersubjectivité a un sens plus significatif séparément de ses valeurs qui ne définissent pas absolument ce qu'elle est. C'est justement ce sens que nous allons maintenant entreprendre d'expliquer : qu'est ce que l'intersubjectivité ?

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