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Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.

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par Jean Mosesy HOBIARIJAONA
Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016
  

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I.II.3. L'existence sartrienne

Nous savons bien que l'Existentialisme a été fondé par Kierkegaard à partir de ce qui est reniement de toute philosophie, en partant de la subjectivité, et jusqu'aux traits fondamentaux de l'homme pour contrer les « spéculations »6 chrétiennes de son époque, qui n'est plus d'ailleurs trop différentes de celles de nos jours. Le centre du tout est répétitivement « l'angoisse », expression de l'existence humaine qui, elleà son tour, est le fond de l'Existentialisme. Ce courant n'est aucunement nouveau à nos sens. En effet, dans les

1 SARTRE, Situations III, Op.cit., p. 14.

2L.Q. « Origine de la négation », In SARTRE, L'Être et le Néant, Op.cit., pp. 69-71.

a SARTRE, Situations I, Op.cit., p. 319.

4Cf. SARTRE, L'Âge de raison, IV, Gallimard, France, 1945.

s SARTRE, Situations I, Op.cit., p. 139.

6 Ce qui se réduit à « l'apologie » et à « la théologie », rationalisation pure et simple de la foi.

7Cf. Les doctrines existentialistes (Jolivet, Fontelelle) ; Introductions aux Existentialismes (Mounier, Denoel) ;

Existentialisme et Pensée chrétienne (TROISFONTAINES, Vrin) ; Leçon sur l'Existentialisme (Verneaux, Téqui) ;

Esquisse pour une histoire de l'existentialisme (Whal) ; L'existentialisme (Foulquie, P.U.F) ; ...

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distinctions entre existentialistes, le noyau philosophique reste : « l'homme » et « le monde », c'est-à-dire, la vie. C'est le cas de l'existentialisme sartrien.

Connaissant Sartre...nous n'allons plus réciter ce que l'on connaît déjà sur l'athéisme de son existentialisme. Toutefois, comme nous l'avons vu précédemment en effet, tout est conscience : la conscience immédiate du plaisirest l'être du plaisir, celle de l'intentionl'être de l'intention, celle de la douleur celui de la douleur... Il s'agit d'une condition d'existence, d'une mesure, et d'une ex-pression (phénomène) de l'existence ; l'existence qui est à elle-même une condition d'être, le sens originel qui permet de réaliser le reste. Mais réaliser l'homme est une tâche qui doit passer par la Responsabilité et la conscience-existence, desquelles on pourrait enfin connaitre un existant-homme La Responsabilité constitue le mode d'existence de l'existence, alors que cette existence nécessite également chez le type humain la liberté.

A rappeler qu'il ne s'agit point ici d'une représentation, au primat de la connaissance, mais d'un évènement concret, plein, et absolu, au déracinement du « sujet-objet » : « Il y a un être indivisible, indissoluble...un être qui est existence ide part en part... »2disait Sartre, (une) conscience-soi (dont)...le « comment »3doit être connu à partir de son être4. Ou autrement, un être dont l'existence précède l'essence : formulation de L'Existentialisme est un humanisme, à la fois celle de la liberté et celle de la Responsabilité humaine. Effectivement il n'y a aucune loi objective pour la Responsabilité : c'est un acte libre et conscient, consistant à exister et à être également. Elle ne se motive que d'elle, de son comment et de son être qui est sa propre façon d'apparaître, dépassant l'état de l'être-là.

Dans l'Être et le Néant, Sartre explique le Phénomène comme « Le relatif absolu » qui suppose quelqu'un à qui apparaitre, sans supposer un être véritable absolu comme l'« Erscheinung »5 kantienne. C'est de là que se tire l'Existence : ce qui existe, existe...ce qui ne l'est pas, ne l'est pas, absolument, véritablement, comme cela se dévoile. Le Phénomène est ainsi absolument indicatif de lui-même, et tout de sa manifestation est alors acte.6

1 Un être qui « est liberté ».

2 SARTRE, E&N, Op.cit., p.21.

a Il s'agit de l'« essentia », ou la réalité totale de l'être comportant le paraitre qui vise l'essence ou la fin de l'être. On peut parler aussi de façon ou révélation d'être. [Cf. SARTRE, E&N, Op.cit., pp.11-12 (être et paraître)] a Il s'agit de l'« existentia », ou la réalité de l'existence (l'être là qui se réalise).

51bid., p. 11, §1; p. 12, §1, §2. [« Erscheinung » signifie littéralement « apparence », et Sartre explique contre la distinction « phénomène-noumène » kantienne, que le noumène est accessible s'il est 1à.]

6 « Il n'y a ni puissance, ni « exis », ni vertu » : tout de moi est moi.

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Dès le Phénomène, alors, s'enfume le dualisme de l'extérieur-intérieur, pour faire place au monisme de l'existant : « les apparitions se valent toutes à d'autres apparitions et aucune d'elle n'est privilégiée »l. C'est ici que l'Existentialisme prend déjà son origine, pour affirmer plus tard dans son humanisme le « Pour-autrui » vis-à-vis de la connaissance, comptant le Pour-soi et l'En-soi émanant du cogito préréflexif et de l'être du percipere3. Ceci pour traiter enfm l'homme comme existant : du Phénomène se déversant dans l'Humanisme se perçoit l'Altérité qui implique une existence humaine du nom de Responsabilité.

D'autre part, dans un cadre phénoménologique, le « comment » est tout aussi significatif que la question subjective. Effectivement prendre pour seule et unique norme la vérité, c'est tout à fait fatal mais absolument la seule façon (et non moyen) de savoir et de comprendre que ni le phénomène, ni le noumène n'existent qu'en terme méthodique ; car le noumène est « les choses pensées », par défmition même des termes. Nos Ancêtres ont certes eu tort de prendre le temps pour responsable des décompositions de la matière. Néanmoins, le temps est conséquentiel de toute détérioration matérielle, malgré toute attente absolument physique, réactive ou chimique, ou technique... Cette conséquentialité n'est ni responsabilité, ni correspondance du temps à la détérioration qui est autre phénomène par rapport à celui de la décomposition malgré correspondance phénoménale entre les deux.

Enfin, bref, l'on ne rejette pas ici toute forme positiviste de vérité, et l'on ne replonge pas non plus la vérité dans sa source lointaine... On essaye d'entendre la vérité comme une vérité simple, claire, objective, et surtout humaine : comme fini et comme infmi, non qualitativement, ni quantitativement, ni temporellement, mais comme possibilité existentielle et contingente. Cela nous permettra donc de mieux comprendre tout le contenu de ce discours sur « la Responsabilité ». En effet, il s'agit d'une philosophie existentielle qui se rattache aux phénomènes, à la Réalité, plutôt qu'aux positivismes et empirismes scientifiques qui risquent de faire accidentellement intrusion. C'est-à-dire que l'existence de l'objet se suffit à « être là » tant hors de l'existence subjectif que dans son existence objective. Néanmoins, et surtout, l'objet qui est là ne peut agir sur un sujet, ni sur aucun objet d'ailleurs, à l'instar d'un phénomène réactif dont tout esprit raisonnable ne peut absolument nier. Il nécessite une conscience pour trouver une existence dans le sujet conscient, il demande une intention qui lui est accordée bien particulièrement que distinctement.

1 SARTRE, E&N, Op.cit., pp.11-23.

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Cela permet déjà en effet de constater que « en dehors » de l'« être là » subsiste une existence : une chose qui consiste, de son intérieur à son extérieur, un « transphénomène ». Ce qui fait que l'objet existe en étant là, n'étant autre que sa situation d'être là par nature. Mais à tout être ayant un aspect subjectif, capable de « sentiment »l, le Da sein ne peut définir son existence, au risque de réduire cet être à une existence objective.

L'existence humaine consiste ainsi à sa nature subjective qui comporte un « agir », une « appréhension », une « intention », et une « conscience ». Ainsi, Exister c'est Être, et ce à trois étendues : celle de lasituation, celle de la conscience, et celle du choix. Cependant, entre « être » et « exister », il y a nuance entre « essence » et « existence ». Si l'essence est un état d'être, en rapport et non en opposé à l'état de néantise, c'est que « être » a une certaine façon et une certaine manière conditionnelles. Mais tant aussi certain que l'essence « existe », l'existence est le fait d'être : mais au-delà du fait d'être là et de tout autre Da sein, l'existence est conditionnée par la consistance et conditionne donc l'essence.

Ce phénomène est certes tout à fait technique en ce qui concerne nos outils et notre « mode de vie » ; mais lorsqu'il s'agit de l'homme, l'épicentre du monde, l'essence est toujours façon d'être précédée du fait d'être, alors que l'homme réalise nécessairement son essence : c'est lui-même qui réalise son « comment », ses « pourquoi », son « agir », par ses propres choix que lui seul réalise également.

En d'autres tenues, l'homme naît, il est là2 ; et par ce fait d'être là, il est dans le monde parmi l'homme et les hommes Mais pour être lui-même lui3, il faut le devenir ou le redevenir ; et il ne peut par conséquent ne pas choisir ce qu'il veut « être » et non ce que le monde puisse faire de lui ce qu'il « serait ». Ainsi naît cette volonté post-positionnelle ou post-passionnelle que l'on désigne prématurément pour « liberté ». Puisque en effet, c'est la liberté qui rend le choix possible, et c'est le choix qui détermine l'essence humaine, c'est-à-dire son être de chaque temps et son être futur ou éternel, dans l'absolu de l'inconnu ou le projet d'avenir que nul ne peut ne pas choisir de faire. C'est cela la position de l'homme dans le monde, et sa situation dans l'existence également. Le choix est alors un engagement tout aussi volontaire que nécessaire auquel tout existant ne peut échapper, et auquel tout suicidaire tente de se délester. Cette « nature » ou univers s'appelle plus clairement « responsabilité », la

1 On utilise ici le terme cartésien (« sentire » ou sentir, et « mens » ou esprit)

z « Là » implique une « casualité de l'être », l'être n'est donc pas « là » absolu à l'être : il est être « là », si et seulement si il est là ; donc, un être là, là seulement et nulle part ailleurs que là.

a C'est-à-dire « pour être, être », ce qui est après « devenir lui-même » ou bien « exister ».

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valeur du labeur et le bonheur du plus droit en tout cas. Néanmoins, ce concept se diversifie d'un penseur à un autre, tellement que « on ne finirait pas, si l'on voulait [en] faire un grand nombre de livres [...] »l. Alors, l'on va, pour remédier à cela, se demander et se définir sur le concept sartrien de la responsabilité.

lEcclésiastes 12: 12, In Jolon Faichney, go-bible.org, ver.2.2.6, French Louis Segond Translation, http://www.ccel.org.

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