WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.

( Télécharger le fichier original )
par Jean Mosesy HOBIARIJAONA
Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III.I.2. La Science et ses échecs : « Écologie » et « Commerce »

On a vu précédemment que la « rareté » est le motif primitif du trouble social existentiel, si l'homme et le monde en est le motif actualiste : la divergence ontologique comme conflit intersubjectif engendre le travail à la place de l'activité, le travail forge l'individu, l'individu génère une société ou une institution qui implique par la suite la contradiction « individu-société ». C'est dans ce terme de contradiction capitaliste) que nous avons vu les trois points illustratifs capitaux que nous allons résumer ici : partant du besoin comme « rareté », où l'homme connait l'échange comme une « réciprocité positive » contre la rareté ou comme « solidarité » ; l'on parlera ensuite de la problématique de l'économie et de l'écologie quand une éventuelle « querelle subjective »advienne. Du besoin naturel à la subjectivité asocial alors, l'échange exprimait une abondance psychologique de ressource pour contrer la « rareté primitive » ; mais cette psychologie égoïste aura ensuite l'idée de la monnaie, aboutit à la science financière, à l'exploitation et bientôt au « contre-homme » naissants. Puis de la famille à l'industrialisation qui suivra, l'homme connaitra bientôt une crise mentale d'abord, puis écologique, des ressources. L'intelligence collective croît ainsi pour la survie, crée les sciences positives et les commerces modernes qui dessineront la « réification » humaine : il s'agit d'une « réciprocité négative » où l'homme s'affirme négativement par « l'enfer, c'est les autres ». Et désormais, cette mode de survie devient la normalité de l'aliénation : ce qui est une perte d'avance ou l'échec perpétuel de l'échange moderne se basant alors plus sur l'intérêt comme besoin que sur le besoin lui-même.

« L'argent n'a pas d'idée. », cite Sartre dans Nekrassov2. Ces enchainements phénoménologiques partent du problème de besoin, un besoin naturel, et aboutit à un besoin mystifié. Sartre a beaucoup combattu pour faire surgir cette réalité cachée, au point qu'il n'a plus conçu la résolution avec convenance. En effet, comme Hegel le dit dans sesLeçons sur la philosophie de l'Histoire :

Ilrésulte des actions des hommes en général encore autre chose que ce qu'ils projettent ; ils réalisent leurs intérêts, mais il se produit avec cela quelqu'autre chose qui y est caché à l'intérieur dont leur conscience ne se rendait pas compte et qui n'était pas dans leur vue.3

'Cf. « De la praxis individuelle au pratico-inerte », In SARTRE, C R.D, Op.cit., pp.165-377.

2Cf. http://evene.lefisaro.fr/citation/argent-idee-17809.php

a HEGEL, Leçons sur la philosophie de l'Histoire, Bibliothèques des textes Philosophiques, VRIN, 1979, pp. 33-34.

62

Cela pour dire que comprendre le phénomène ne suffit pas pour y remédier. Or que le travail élaboré sur le problème est déjà colossale, ce qui nous tient ici est de comprendre que la démystification est un travail tout à fait conséquent : « ce qu'il faut démystifier c'est toute forme de transcendance qu'on voudrait opposer de l'extérieur à la conscience »l. Beaucoup ont déjà pensé, réfléchi, et reformé l'Économie. Mais ce mouvement factoriel ne s'est pas fait sans conséquence:

Aujourd'hui d'ailleurs, alors que les premières manifestations de « l'ère de l'opulence » commencent à réduire l'empire universel de la rareté, c'est la menace d'une catastrophe écologique au niveau de la planète qui force les premiers théoriciens d'une économie renouvelée à proclamer qu'il s'agit désormais d'aménager les ressources limitées de notre terre conçue comme un univers clos (...) comme une sorte de huis-clos absolu où rivalisent des individus dangereusement nombreux.2

C'est qu'à force de suivre des routines de recherche, on a fini par se fermer dans la totalité de « l'argent ». Force est de reconnaître l'appétit universel des hommes pour mettre une confiance dans la Science. Nous pouvons bien aujourd'hui constater à quel point la Science a été efficace dans ce qui a été au début des reboisements, des exploitations, et tant d'autres techniques de production. On a produit, on a créé des lois pour nos commerces et pour nos finances et budget, on s'est réunis et on s'est rassemblés (non dans une unité mais plutôt dans une concurrence3), etc. On a mondialisé le monde effectivement, mais ne nous rendons toujours pas compte, faute de mauvaise foi, que la Science est tellement fratricide au fur et à mesure qu'elle prouve son efficacité dans ce domaine du « développement » tel qu'on le nomme

Malgré l'émerveillement qu'est l'effet de la Science... le monde est toujours un paradis des enfers : un échec déjà, mais que l'on ne prend pas en compte au nom de l'espoir. Par ses discours et par ses démonstrations, la Science a épaté le monde, franchit sa problématique de résoudre la rareté, et débouche ensuite à sa création. Elle a puisé dans les ressources de la Nature, à tel point qu'aujourd'hui ces ressources sont menacées

1 LAGUEUX, Op.cit., p.12.

2/bid., p.10.

3Cf. « Le Travail », In PROUDHON Pierre-Joseph, Justice et liberté, III, PUF, Ife édition, 1962, p.137-190. Textes choisis par Jacques Muglioni, document numérisé par Jean-Marie Tremblay, 17 octobre 2008, UQAC, Université

de Québec à Chicoutimi, [PDF], http://pages.infinit.net/socioimt, coll.
http://www.ugac.uquebec.ca/zone30/Classiques des sciences sociales/index.html

d'épuisement, et elle promet de nouvelles ressources qu'elle pourrait créer à partir des résidus naturels. Littéralement, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ; au risque que cette transformation soit celle de l'opulence à la rareté, un mouvement « de la prise de conscience à la dissolution absolue de l'être ». Jusque là, cette évolution technologique est un concept de « eudémonisme matériel » à cinq étapes, voué à l'échec. Or que Science positive et Économie politique sont déjà inséparables% la Science se proclame par cinq « être » à elle : la facilitation (de la vie), la libération de l'homme de son instrumentalité (de l'activité et du labour), la divination de l'homme (l'indépendance et le voeu d'une liberté de plus en plus infinie), le perfectionnement de l'existence, et la construction d'un « paradis » assez durable pour cesser toute activité affective (fatigue, douleur, souffrance, carence, ...,amour, etc.). Tout cela parait comme un pseudo-humanisme. Ce phénomène est d'un côté tenu par la Mondialisation, un tout autre phénomène qui se certifie « irréversible » jusqu'ici. Et cette Science se fait alors de plus en plus technologie et technique, assurant sa propre efficacité et sa propre survie, au détriment de celles de l'humanité ; et l'Économie capitaliste se fortifie alors en s'appuyant comme un abstrait sur les produits scientifiques qui chosifient et aliènent autant ses acteurs que ses victimes. Tout le monde participe à ce processus, cela est le pire de tout : les gens réclament plus de produits pour combattre leur solitude, solitude née de la méfiance de sonprochain qu'ils conçoivent comme leur « enfer », générant ainsi plus de solitude et plus de rareté qui profite le capitaliste et amplifie l'édifice de l'inégalité dont ils

63

1 II s'agit de questions de financements budgétaires et productions, reliés par les travaux de recherches.

64

souffrent, inégalité qui fertilise la malaise au détriment des ressources% de la solitude générale au cloisonnement de classes sociales2.

C'est un trouble social, en un mot : d'abord, une crise d'échangeou interhumaine (économie naturelle), remplacé par une résolution plus systématique (Monnaie-Finance-) qui créera une crise de ressources, nous conduisant aussi systématiquement qu'auparavant à la résolution technologique. Cette dernière est bien exactement une crise socio-anthropologique qui affecte l'humanité entière, de l'individu, à l'État, jusqu'au monde entier : la technologie unifie le monde mais sépare les hommes et construit par là un véritable danger mondial : le chaos de la mauvaise foi. La technologie nous déleste de toute réalité matérielle (et naturelle même) pour faire de nous des matières propres régies par ses lois3. Voilà d'où les rencontres abstraites (le fait de côtoyer des milliers de personnes sans en rencontrer une seule, ni par un toucher sensitif, ni par un regard subjectif), et les relations abstraites (l'objectophilie de tout genre, les phénomènes sexuels4 ; les psycho-matérialismes5 ; le néo-banditisme de débauches libertinages et surhédonique ; et même les satanistes fondent des groupes). La rareté est de fait un manque de présence : la conscience manque et doit primordialement « manquer » pour produire ces phénomènes, rien que parce que la solitude s'étale et grandit sous l'effet de la technologie. Sans se faire percevoir en effet, elle ne nous délecte pas que de la difficulté matérielle du monde, elle nous boussole vers une totale irresponsabilité, dans la faveur de

'Les antagonistes de l'Écologie (économie de l'habitat ou adaptation de l'homme à son environnement, totalisant son ensemble naturel ou l'écosystème au sens très large) sont « un » et nombreux : l'homme (Cf. Bionomie, Éthologie, Agrobiologie, Phytoécologie,... et toute autre forme d'Écologisme) : le fond n'est autre que l'homme moderne, enfant du « Développement » (dénaturalisation comme automation) ; ensuite les projecteurs sont principalement les « Science, Technique et Technologie » ; puis le nombre se multiplie quant aux Acteurs dont l'État et le Gouvernement, quelques Organisations (opérateurs commerciales et industrielles) et quelques particuliers économiques; et en fin les exécuteurs (principaux ou participatifs) agglomèrent les sciences et techniques évolutives, les industries, les commerces politiques et finances publiques, ... les sociétés partielles ou globales, dont les seuls bénéficiaires sont les Acteurs et les collectivités générales, avec un « bénéfice » strictement économique.

[ Cf. https://fr.wikisource.org/wiki/Id%C3%A9e_ g%C3%A9n%C3%A9rale _de_la_R%C3%A9volution_au_dix-neuvi%C3%A8me_si%C3%A8cle/Texte_entier (Idée générale de la révolution au dix neuvième siècle : révolution

industrielle et machinisme de P-J Proudhon) ; http://www.ugac.uquebec.ca/ zone30/

Classiques_des_sciences_sociales/letravail.html (« Le travail », Op.cit.) ; http://www.encvclopedie-
anarchiste.ors/articles/m/machinisme ; INDUSTRIALISATION, DIVISION DU TRAVAIL ET COMPETENCES OUVRIERES. LE DEBAT DU PREMIER XIX E SIECLE ENTRE ECONOMISTES, TECHNOLOGUES ET PENSEURS SOCIAUX., Ergologia, n° 4, Novembre 2010, pp. 25-53 ; etc. ]

2 « Une structure ternaire, où jouent trois facteurs : les consciences exploitées, les conditions d'exploitation, et,

unissant le tout, la conscience exploitante », D°inE&N
L.Q
http://www.marxau2l.fr/index.php?option=com content&view=article&id=136:1-simont-letre-de-classe-d ans-1 u vre-d e-sartre& ça tid=34: sartre& I temid=54.

a Ce sont des logiques pragmatiques, mais à la fois abstraites et dérisoires.

a Nous pouvons citer : le concept du bénéfice mutuel, la pédophilie, le néo-sexisme, et tant d'autres. s Nous pouvons citer : l'esthétisme moderne, le nudisme, l'amplification de la toxicomanie, etc.

l' « anonymat ». Il nous faut donc une institution sociale à tout prix pour soigner cette carence car elle est devenue la rareté après la rareté. Cette institution aura pour objectif de résoudre la rareté matérielle et la rareté sociale à la fois : une refondation du « Nous » (l'humanisme, la fin universelle de la liberté sartrienne). La plupart du temps, on appelle cette institution « République », mais nous allons traiter d'abord en termes de « État » en ce qui nous concerne dans le discours subséquent : un État, face à la société actuelle, à la pollution, et d'autres problèmes dont Sartre articule ou non dans la Critique de la raison dialectiques. Puisqu'en vérité, « Ecologie », « Développement », « Science », « Commerce », ne sont que des mots : il n'y a réellement que l'homme en tout cela. Qu'il n'y ait que l'homme en réalité sans que l'homme n'y soit, cela laisse amplement à réfléchir.

65

'Cf. SARTRE, C.R.D., Op.cit.. pp.233-334.

66

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard