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Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.

( Télécharger le fichier original )
par Jean Mosesy HOBIARIJAONA
Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016
  

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III.II. DISCOURS POLITIQUES

« Le jardinier peut décider de ce qui convient aux carottes, mais nul ne peut choisir le bien des autres à leur place. »1La question principale est donc la liberté, contre l'anonymat social et l'impersonnalité humaine. La problématique prépondérante de l'État est en effet la pluralité intérieure de ce statut. Effectivement :

C'est parce qu'il y a les autres et que je ne suis qu'un parmi les autres que ma décision à peine prise ne m'appartient plus et peut même (...) se retourner contre moi. A tout le moins, parce qu'il y a les autres, ma décision ne saurait s'inscrire dans les choses qu'à condition de s'ajuster à ce qui ressort de leurs multiples décisions2

Le statut actuel est que la société est un ordre ordonnant le désordre, où l'on parle beaucoup de communauté. Mais sait-on au moins qu'est-ce ? Dès que la valeur d'une chose lui est extérieure, comme l'homme aux dépens de son avoir pour sa valeur, alors cette chose est immédiatement aliénée : sa valeur devient alors la nature de son existence, de sa pauvreté, et de sa souffrance si elle est capable de la ressentir. Par homogénéité, ce phénomène d'extériorité est à l'origine de toute insécurité : l'avoir, le besoin, et l'inégalité sont les fondements de toute instabilité, vu la situation capitaliste de la société actuelle. Tout homme ayant droit à la vie peut ignorer la juridiction du Capital et la légalité de la propriété qui lui sont des choses privées ; puisque tout homme aliéné ne peut que chercher à se libérer, et tout homme n'ayant ce droit, n'est inéluctablement plus qu'un objet, définitivement et nécessairement esclave.

Mais dans le cas où cette quête de liberté dont la Politique doit s'occuper ne se fait qu'individuellement, au détriment de l'autre, alors aucun homme ne saura ce qu'est la paix de la liberté. CommeAbraham Lincoln le dit : « Le meilleur moyen de détruire un ennemi est d'en faire un ami.»3et aussi « Tant que tous les hommes ne seront pas libres, nous serons tous des esclaves »4. On peut en déduire, pour le statut actuel de la vie en société, que le schisme social est de toute évidence un problème, avec cette extériorité moniste et multiplistequi

'Cf. De Jean-Paul Sartre, Le Diable et le bon Dieu ; cité dans http://evene.lefisaro.fr/citation/sardinier-peut-decider-convient-carottes-nu l-peut-choisir-bien-3368. php

2Cf. LAGUEUX, Op.cit., p.11.

3Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham Lincoln; ABRAHAM LINCOLN BICENTENNIAL COMMISSION 2009, Abraham Lincoln.L'héritage de la liberté, [PDF], http://photos.state.gov/.../pub-lincoln.pdf (Consulté le 10 août 2015 à 15:12:12).

4Cf. http://papacitoven.reves-connectes.com/archive/2012/07/05/abraham-lincoln-chasseur-de-vampire-tant-que-tous-les-hommes-ne-seront-pas-libres-nous-serons-tous-des-esclaves.html

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représentent outre le phénomène du contre-homme un néo-esclavagisme outre la schistosité d'un pour-soi manquant. D'où la nécessité d'une « vie en groupe » comme possibilité du « vivre ensemble », au-delà de la coexistence (une existence côte à côte, simple série numérale quantitative, faute de totalisation). Si coexister ne suffit pour faire un « ensemble », unique solution aux contradictions, et que la politique effectue une fin sociale (un ensemble de fins personnelles) ; alors proposons de réfléchir sur la citoyenneté, l'État, et le « Politique » qui comporte un semblable d'ensemble.

III.II.i. Le c.w,ycm.

A l'origine, la citoyenneté est le fait pour une personne (..) ou pour un groupe, d'être reconnu comme membre d'un État, nourrissant un projet communs. Cette citoyenneté comporte« des droits civils et politiques »s, ainsi que « des devoirs civiques »s qui défmissent l'impassibilité du citoyen qui est, lui, l'essence ou la fin de l'État.

Néanmoins, constatons que la citoyenneté consiste désormais à s'aliéner de l'ordre préétabli par une conscience, donc prédominante : c'est la crise de la tradition. D'où la répression des libres penseurs et la censure des critiques qui s'adressent au gouvernement malgré une disparition alternative ou presque périodique du féodalisme et de l'impérialisme, tel que L. Hendrikus Rodrelio l'évoque dans son Mémoire sur le Groupe comme un renouveau social. Le citoyen a toujours des devoirs, mais n'a pas de conscience ou n'est pas conscient ; et même s'il en aura, il n'a pas à choisir son chemin car il est un « être-de-classe »2 et son destin est donc déjà prêt : telle et telle fonction sera pour tel ou tel citoyen, que cela lui convienne ou non, puisque cela convient au dictateur3. Le citoyen ne prend pas conscience que toute création, à la charge de son devoir, est création de merveilleuses raretés : infrastructure, technologie, ustensiles, etc. On lui fait croire qu'il développe son monde, mais il est « réifié » ou chosifié en fait : un acteur sans ouvrage en plein inaction malgré ses mouvements, contrôlés, dictés et manipulés de l'extérieur.

Et comment, si l'on y réfléchit encore, un objet peut-il être responsable de lui-même ou « nourrir un projet » auquel il doit s'activer ? Puisqu'il n'a aucune notion de lui-même et

'Cf. http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/root/bank mm/pdf/pdf cahiers/cccc23.pdf [21/ 07/ 2015, 8:40:36]

2 On peut y constater un cas de « mauvaise foi », puisque l'inconscience n'est pas humaine, et que le cas de l'inconscient n'est alors chez l'homme que le choix de perdre tout de son existence (conscience, liberté, etc.). 3Cf. « L'existence préétablie et l'homme comme en soi pur », In SARTRE, C R.D, Op.cit., p.341.

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du monde subjectif, ni de l'autre, ni de sa capacité de toucher son extérieur qu'il ignore encore ? Il devient alors l'instrument de son propre nihilisme
· un auto-anéantissement.

Le citoyen doit être en effet celui qui est prêt à tuer pour sa nation, mais qui n'en assume ensuite la conséquence avec ses propres lois (l'emprisonnement, une condamnation à mort, etc. qu'il a lui-même participé à élaborer) n'est pas un citoyen, car la sentence entend un jugement, et un jugement exige une conscience, or que cette conscience doit être « approuvée » par sa propre conscience : c'est en ce sens seulement que son acte peut être libre, essentiel, vivant, (...) able à construire.

Dans un tel cas, celui de Madagascar, institutionnellement république, constitutionnellement démocratique, et existentiellement anarchique, est que, un ensemble de citoyen se veut libre mais ne veut rien de ce qui en est tâche ou responsabilité : ce lorsque le « adidy »1 prime sur le « andraikitra »2. Il s'agit d'un peuple réifié par ses propres histoires, et non par nul autre excuse extérieur qu'il se prévale : le citoyen ne se construit pas, mais se veut être construit (sous maintes prétextes : colonisation, pauvreté, difficulté, mondialisation, et même son voisin lui est d'un bon usage pour se résigner de sa malheureuse situation). Mais qui va y remédier, à cette situation de, disons, « officiellement tout et existentiellement rien » ?

L'État n'est qu'un système, un de gouvernance, une gestion plutôt qu'une production : l'architecture plutôt que l'artisan dirait surement Arendt3. Néanmoins, l'État n'est pas aussi innocent qu'une pierre tombale. Un peuple dépersonnalisé et déshumanisé, constituant un État, c'est un État ou un ensemble d'artisans pétrifiés, constituant un architecture qui ne saurait aboutir à aucun construit. L'État doit donc avoir une responsabilité malgré son inertie de système, puisque le peuple lui accorde son être par la « représentation ». Ce qui n'est pourtant pas le cas. Même l'ombre d'une représentation n'existe même pas.

C'est-à-dire que dans ce cadre de « démocratie », le peuple n'est souverain que pour transférer sa souveraineté et sa liberté à un tiers représentatif: à ce moment, il existe, il a la grande décision le concernant,...mais à ce moment seulement. D'où le mouvement populaire des partis, puisque le parti est un centre d'intérêt pour le citoyen dépossédé et sans statuts de puissance, vu qu'il doit survivre autant en terme de liberté qu'en terme matériel. Il y a donc

1 Le « devoir ».

2 La « responsabilité ».

3L.Q ARENDT, Condition, Op.cit., pp. 41-46, pp. 59-109, pp.138-156, pp.190-206.

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adhésion citoyenne à une « rarito-interesto-divisio-partitiocratie »1, et par là, des politiciens a-statués et non des citoyens à proprement dire également.

A cet effet, « concourir à la formation de citoyens est une des missions fondamentales du système éducatif »2, au moins ; inculquer des principes d'agir, au mieux ; et faire de l'éducation une culture de conscience, au plus...doivent être les conditions pour l'effectivité de la citoyenneté, efficience qui fonde celle de l'État. Puisque « l'on ne naît pas citoyen mais qu'on le devient [et que,] la citoyenneté est alors la capacité construite [...] à oser intervenir dans la cité »3 sur les dimensions sociales, éthiques et politiques4 : politesse, violence, drogue, société, police, culture et différence, racisme, sport, intégration, exclusion, danger, liberté, droit, travail, sexes, famille, mariage, parenté, autorité, identité, légalité, légitimité, souveraineté, société civile, ingérence, etc., ne sont que des ouvertures de réflexion pour l'engagement citoyen et autonome dans l'échange et la réciprocité collective. C'est nécessaire si le citoyen doit être souverain afin d'assurer une liberté totale et fini, expression de l'État.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams