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Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.

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par Jean Mosesy HOBIARIJAONA
Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016
  

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III.III.3. Education et Existence

Au prix du droit versus moral, l'on manque d'humain : sur le contingent décimal numérique qu'on peut trouver comme intellect (il s'agit de cette connaissance synthétique) et ou technicien (il s'agit de cette connaissance pratique), la majorité est constituée soit d'inhumains, soit de surhommes ou de trop humains. Bref, défaut caractéristique du temps et légitimité universelle de l'espoir, « C'est [exactement] pour les enfants qu'il faut faire de la politique »l.

Pierre Larrouturou raconte effectivement dans Urgence sociale, (certes pour la France, mais qui pour nous n'est pas que pour la France), que nous sommes comme une grenouille que l'on plonge dans une marmite d'eau froide pour ensuite l'ébouillanter2. L'on nage majestueusement dans l'environnement sombre et frais du « Développement », encore serein à la monté modérée de température, et faibles de réactions au moment de cette volonté : alors l'on meurt petit à petit. Il n'y a pas que Madagascar et France qui subissent de grandes difficultés à l'effet d'une Mondialisation qui fait des États-Unis, contre toute foi, l'État le plus endetté du monde. Et en effet, la réification du monde dans l'argent, le sexe, le Droit, la technologie, l'insécurité, la Politique,... n'est pas une chose soudaine en réalité ; puisque la liberté est certes une puissance, mais d'abord et avant tout, à l'insu du général, elle est responsabilité.

Puisque seuls ceux ables à répondre avec conséquence, et à agir convenablement, connaissent la liberté : l'on propose spécifiquement l'éducation. Cette « activité » vise chez Kant à discipliner, à cultiver, à la prudence et à la civilisation, et à moraliser l'homme ; chez Rousseau, à conduire l'homme dehors ou à le transposer au-delà de sa situation antérieur ; ... L'on parle ainsi donc de l'éducation3 comme humanisation. On tend ici, dans la valeur plus que dans la connaissance ; autrement dit, la conscience et la liberté dont parle

1 LARROUTUROU, Pierre, Urgence sociale, Éditions Ramsay, Paris, 2006, p. 11.

2lbid., pp. 9-10.

3Cf. La philosophie de l'éducation, PUF, « Que sais-je? », 2001 et connexes chez Olivier Reboul ; Critique de la raison pratique (1788) et Propos de Pédagogie -- Tome III, Gallimard, Pléiade, 1803 chez E. Kant ; Émile, ou De l'éducation, Garnier, Flammarion, 1966 chez J.J. ROUSSEAU (Livre I, V) ; Catéchisme positiviste (1852) chez A. Comte ; L'Homme, Gallimard, Idées, 1940 chez J. Rostand ; ... qui font des réflexions sur l'éducation.

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l'existentialisme' est le visé principal de cette éducation-ci, et la connaissance doit être laissée à l'enseignement ou à l'éducation systématique2 qui professe les signes positifs pour la raison empirique. La religion y a la plus grande part de responsabilité, ce qui n'est plus vraiment le cas, fondant ainsi l'athéisme sartrien pour recréer la valeur du travail et de l'engagementpersonnel.

En effet, la conscience en soi comme « instinct divin »3, héritage socratique et platonicien, rejoint la conscience existentielle comme « transphénomène »4, héritage et patrimoine phénoménologique, dans le Cogito cartésien : la conscience est alors certitude et universalité de l'homme, condition (telle qu'on l'a vu) ou norme d'une paix sociale. Cependant, cette conscience reste à désirer, faute d'éducation qui n'aide pas le monde, de façon effective, à seréaliser avec autonomie. L'on ne parle pas de façonner ou de modeler la conscience, comme la science positive et l'éducation systématique l'ont fait tel que le voudrait un machiavel, mais plutôt de la développer afin qu'elle puisse se reconnaître comme « être », avec ses responsabilités et ses correspondances, ainsi que la conséquentialité de ses réalités (action et inaction). L'éducation doit donc consister à conduire l'homme dans cet état de culte ou de saint rapport bel et bien sain, que le nommé « Développement » a consumé depuis des millénaires déjà.

Cela pour dire que le progrès technique n'a pas seulement englouti la culture humaine, c'est-à-dire la capacité humaine à transcender toute nature (même la sienne) par sa conscience (voir, autodépassement ou conscience transphénoménale) et non celle qui fait l'objet de l'éthologie comme culture animale ou arts naturels et traditionnels. On parle alors de « hommage » : homme ou conscience qui se déclare conscience ou homme de quelque chose ; l'on parle de conscience d'existence et de science d'exister. C'est cette capacité commune qui réalise la Culture ou la morale sociale, condition minimale de la réalité existentielle, susceptible de fonder la société. Dans un ensemble, on parle alors de la raison pratique ou de l'agir que Sartre appelle « praxis ». Le progrès amplifie également bon nombre

1 L'on parle de la liberté dans la conscience « pour autrui », comme humanité de l'homme : une conscience transcendantale singulière dans le monde, plutôt que celle absolue en soi.

2 DIEMER, Arnaud,« L'éducation systématique, une réponse aux défis posés par le développement durable »,Colloque 521 - Rapport aux savoirs, éducation relative à l'environnement et au développement durable, 80e du Congrès de l'Acfas, 9-11 mai 2012, Montréal, Canada, Université Blaise Pascal, TRIANGLE, Lyon, CERDI, Clermont-Ferrand. http://www.oeconomia.net.

a BRUNOLD CH. et JACOB J., De Montaigne à Louis de Broglie, (c) Librairie Classique Eugène Belin, Paris, 1965, pp. 73-75.

4lbid., p.127. Il s'agit d'un terme tout aussi sartrien que phénoménologique. [Cf. BERGER, Gaston ; Traité pratique d'analyse du caractère, Coll. Caractères, 15e éd., P.U.F, 2010.]

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de crises (économique, politique, etc.) qui conduisent l'homme à ressembler plus à sa créature (la machine et l'abstrait), ainsi disait Voltaire, qu'à l'image de son Créateur. L'on oeuvre donc sur cela une réflexion : «À chaque régime (...) correspond un système éducatif qui reprend les grands axes du projet (...) de société et de fait d'éducation. »1 Partir de l'individu et aboutir pacifiquement à la Nation : telle est l'aspiration de cette éducation. C'est-à-dire qu'il faut pour une existence digne et prospère, que la pensée, libre, soit pratique, et que l'agir, libre, soit consciente. Or toute liberté est responsabilité.

1 PANASSIER, Catherine et PUGIN, Valérie, « ÉDUCATION ET DÉMOCRATIE », SGEMGUE, [PDF]. http://www.millenaire.org./.../Microsoft Word - CatP synt Educ et DUmo 4 mai (2).doc. (Références du 15/05/2015, 21 :19 :28)]

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