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Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.

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par Jean Mosesy HOBIARIJAONA
Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016
  

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I.1. Sur l'altérité comme responsabilité.

De son époque, Sartre a voulu dépasser la démocratie moderne parce qu'il l'a vécu ; mais nous ne pouvons encore la dépasser, puisqu'elle n'est pas encore effectivement influente malgré nos cinquante années d'installation. Néanmoins, nous nous référons à cette suggestion, en vue de la socialité tout à fait actuelle dont Sartre se souciait déjà de son temps, un cas à nous et non pas à Sartre ; d'où l'effet du mot « suggestion» ci-proposé, puisqu'on sait que la démocratie s'excède et s'abrège du peuple à l'État ou vis-vers-cela.

D'abord dans l'Être et le Néant, Sartre explique que l'homme individuel, conçu comme un être absolument libre, ne peut réussir à être libre puisque le pour-soi nécessite toujours son honneur que lui-même ne pourrait aucunement s'attribuer. Ensuite il continue dans ses Cahiers qu'être libre, c'est être libre avec la communauté, puisque la finitude comme infinité demande une morale. C'est-à-dire que l'individu qui est fini est ontologiquement infini en fait : c'est un « être ». Et il finit dans la Critique de la raison dialectique par rencontrer une contradiction belliqueuse entre l'individu et la société, renforcée par les lois et les formes systématiques de « communauté ».

En cela, l'homme est d'abord et non a priori un pour-soi : une liberté infinie qui se suffit à son être et qui est donc fini. Sartre expose ce phénomène dans l'Être et le Néant, laissant apparaître une autoliberté infinie comme contingence totale. Mais aussi, la conscience humaine perçoit inévitablement l'honneur qui conduit au devoir pour aboutir à la morale. Cela signifie que la finitude de l'homme constitue son existence, mais que l'existence est par conséquent le monde, une possibilité de l'honneur. C'est à ce moment que naît la quête d'une liberté essentielle, une liberté au dépend du monde, une liberté morale. Ainsi, l'Être et le Néant expose l'homme en trois termes principaux : la liberté, la contingence, et la responsabilité (ou la correspondance). Son existence est dans le monde, mais son essence est totale et infinie : c'est la naissance de la responsabilité comme existence, comme réalisation, comme une morale existentielle. Il s'agit alors d'un appel au Pour-soi pour l'accomplissement de son être (sans conditionnement systématique du bien et du mal), ou encore alors

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un écartement de la mauvaise foi' ou du masochisme : l'on parle souvent d'un salut individuel ou d'un projet existentiel que le monde se chargera de déséquilibrer et d'inhiber même.

En effet, les Cahiers nous laisse comprendre que la responsabilité est le projet existentiel : à la fois une passion humaine, une impossibilité du monde, le salut individuel, un salut impossible dans le monde. Pourtant, le projet existentiel est un salut universel, et donc une possibilité du salut individuel dans le monde : une altérité sans aliénation qui abolit la dialectique maso-sadisme ou sadomasochisme2. La responsabilité a donc pour ainsi dire une historicité sociale et positive. De la conquête de liberté naîtra la querelle de la subjectivité qui contraindra la liberté existante à reconnaître autrui pour demeurer. Ce phénomène concerne la réalisation du pour-soi qui n'est qu'un être manquant se complétant de son extérieur. On parle donc de la responsabilisation du monde contre la fragilité de l'autre et même monde. Cela signifie une conscientisation générale contre l'inertie de l'homme dans un monde inerte. Il s'agit de la quête de la liberté, une personnalisation qu'il ne faut pas confondre avec la personnification, ni encore avec le personnalisme. Cette liberté est alors une seconde mais la primordiale liberté bénéfique : c'est-à-dire une liberté comme égalité existentielle, entre humains. Le projet existentiel doit être alors pour sa réussite, un projet comme structure originel de l'amour authentique3. En d'autres termes, cette liberté est une conversion de l'individu (l'être) au social (à l'humain ou à l'Être) : c'est l'impératif On peut ainsi constater la «reconnaissance» comme une révélation de l'Être, une plénitude engagée, une paix, une joie,...le salut dans l'être-là tout simplement, la possibilité de l'impossible dans le monde.

En effet, au terme de la joie, du bonheur, de la sécurité, de la paix,..., il ne s'agit plus que d'une reconstruction pour Sartre. Mais pour nous donc, il n'est encore que d'une construction contre la pauvreté, l'insécurité, ou tout autre objectif préalable qui contribue désormais à la survie de l'espèce humaine toute entière.

I.2. Sur le Groupe comme réalisation de la Responsabilité. 1.2.1. Le Groupe et la société actuelle :

La société actuelle est fondée sur l'aliénation et le capitalisme social (tout est privé, même la République) : toute praxis est inerte. Ceci n'est qu'un simple fait du vécu, beaucoup plus que ce que Sartre écrit dans son marxisme anthropologique.

Le Groupe est une société de liberté, de respect, et de dignité ontologique. Au-delà de la théorie, le Groupe est une déduction historique de la dialectique sociale et humaine : il s'agit une communauté qui se fonde sur l'unité, un ensemble, au-delà du commun des besoin et des praxis individuelles, dans une intégration interne4 ou dans une « communauté » qui fait du nombre une force, et non une menace sociale : même projet, des fins communes, même conquête, même praxis,...de la liberté de tous (et de la communauté à l'humanité). Le Groupe est alors l'émancipation de la « sérialité » sociale.

La multiplicité dans l'unité, et l'unité dans la multiplicité,...telle est la libertés : une objectivité de la praxis individuelle dans la praxis commune, nécessitant une structure unitaire et égalitaire, visant

1 Cf. Cahiers pour une morale, Gallimard, Paris, 1983, p. 490.

2/bid., p. 420.

3/bid., p.487, p. 524.

4 Cf. C.R.D, Gallimard, 1960, p. 384.

slbid., p.420.

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donc une action individuellement libre « commune à d'autres » et à tous. Mais pour qu'il y ait, objectivité ; il faut qu'il y ait eu objet.

1.2.2. L'objet est la « reforme » :

En un mot, l'objet du Groupe est la « réforme ». Cette réforme consiste d'abord à l'éradication des maux sociaux (la sérialité et la réification humaines sur leur relation et sur leur nature même...) ; ensuite à la « metanoïa » ou à la conversion totale (il s'agit d'un retour à la nature originel, à la praxis libre). Cela afm que tout individu, sans altérer son prochain, soit titulaire de ses actions selon ses propres fins dans une action d'un « Groupe-en-fusion »l, vers un objectif commun qui sera le construit (ensemble). Mais la résolution n'est pas systématique2 ; si bien qu'elle attaque le système capitaliste, après avoir expérimenté la socio-économique marxienne, comme apogée de la réforme et ultime condition de sa restauration vers une réciprocité « positive ». La liberté réduite à une liberté économique n'est pas un phénomène nouveau effectivement, c'est la prise de conscience qui semble être nouvelle bien que partielle encore, enfuie sous la mauvaise foi (fausse conscience, fausse religion, fausse culte, fausse identité, faux projets, fausses résignations, faux espoirs, etc.). Le véritable but est donc une socialisation de la société : la restauration de la solidarité au coeur de la société, seul pouvoir contre la solitude, contre l'avarice, et contre l'égoïsme comme inhumanités communautaires, la possibilité du vivre ensemble ou de la communauté sans sélection de sacrifices humaines. La société choisit en effet ses morts et ses patrons, la communauté ne pourrait le faire sans se choisir elle-même immédiatement sa mort aussi. Il s'agit d'un vivre ensemble pour une organisation naturelle, sans prostitution3, et qui consiste à une réintériorisation de l'homme. Et donc, qui consiste à la réintégration de celui qui se maîtrise (de l'extérieur à l'intérieur, et inversement) par ses ouvrages intellectuels et technologiques, au rang du « non-machine » ou de l'être originel4 ; une éradication du pratico-inerte.

Le pratico-inerte n'est en fait qu'une praxis qui se produit elle-même, privant tout homme de sa liberté, de son projet, et de sa fin en les déterminant des modes de production et de salaires, et produisant ainsi la sérialité de l'homme. C'est-à-dire, cette identité pratico-inerte des gens, rassemblé par leur ouvrage, sans conscience d'auteur mais exécuteurs et acteurs quand même de son inertie, tel un soldat condamné, par l'inertie des choses qui n'ont ni conscience ni volonté (spectacle, internet, les rues, et tous les cas où les gens se rassemble mais ne se rencontrent même plus, aliénés par la rareté qui les rassemble intensément). Cette praxis est donc un rassemblement sans unité des hommes, orchestré par la rareté et orchestrant la solitude de ces hommes (dans une simple multiplicité arithmétique) comme unité extérieur de infini « autre à autres », à fmalité d'exigence (ou de « contre-homme »), et comme unité violente et passive. Ce phénomène est alors à l'origine de la pauvreté, faute de manque productrice en ce que la production est une exploitation naturelle. Il est à l'origine de phénomènes sociopolitiques négatifs tels que l'insécurité, l'homosexualité et genres, l'anarchie5,...en cela que cette unité est par nature une claustrophobie (une angoisse au vu de sa situation et de sa position qui comporte certaines fermetés et certaines conditions). A l'origine également de l'aliénation de soi pour l'autre ou bien du non existence dans l'existence...en cela que cette solitude affecte la

1 II s'agit d'un groupement d'individu soulevé par un danger qui leur est commun et qui les réunit activement.

2 Lénine comme Staline, Communisme et Socialisme ont déjà essayé, avec une victoire totale mais éphémère, d'appliquer ce concept. Ils n'ont accéder qu'au part systématique en oubliant les valeurs du metanoïa.

3 Sexué ou asexuée, il s'agit d'une « praxis » sans fin pour soi mais perpétuellement pour autrui, et est donc un acte sans projet, une action aliénante et fragilisante, une « anti-praxis », une « action sans auteur », une « praxis fantôme ».

4 Cf. C.R.D, Sur le besoin, l'activité, et la déviation matérielle et totale de la praxis par « l'exigence » de la technologie, pp.243-253.

5 A vrai dire, dès que l'État ne parvient pas à assurer la liberté de son peuple, une anarchie négative advient dans la Communauté ; mais dès que l'État ne serait plus là, c'est la Communauté qui se dissout dans l'anarchie naturelle et absolue. C'est-à-dire que dans les deux cas, l'anarchie est l'assurance d'un désastre.

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rubrique santé et développement avant tout autre organisme. Et à l'origine de bon nombre de maux destructeurs, fmalement.

Bref, la sérialité est une série d'individus mystifiés par la rareté organisée et la solitude : un groupe d'hommes sans conscience de sa réalité, une masse sur lequel le patron s'appuie pour atteindre sa fm selon son projet d'être, un « ensemble de matériel inerte ».

1.2.3. Une autre philosophie de conversion sociale :

A la différence de diverses philosophies de conversion sociale, Sartre a misé sur la protection de la paix : ces enjeux de troubles sont les moteurs du Groupe existentiel, ils sont les « bios » même de ceci.

Ce groupe est une étape métamorphique de la collectivité qui naquit de la contingence de la sérialité ou des critères unitaires de rassemblement : il s'agit certes d'un scandale inattendu, éveillant ainsi une réaction (une conscience) commune et totalitaire, conduisant la série vers une action commune (un signe de mécontentement, généralement). Cette « action » est donc une possibilité de la praxis commune, un regroupement naturel et non pas intellectuel ou systématique ou sériel. Ce phénomène est le fruit du danger commun, un évènement mobilisateur du Groupe en formation, une profonde pauvreté, une catastrophe naturelle, une crise matérielle quelconque, ou autres dangers de mort menaçant les individus communément ou « organiquement ».

Ce ne sera pas économe et tempérant mais les plaintes vont quand même disparaitre et la démolition se développera, voire même qu'elle s'intensifie instantanément sans connaître une formation ; et anéantira alors toute forme de menace sans procession, tendant vers un construit qui se fonde sur l'annihilation des dangers communs. Puisque « le Groupe se constitue à partir d'un besoin ou d'un danger commun et se définit par l'objectif qui détermine sa praxis commune »l. Ce qui est le cas abordant de Madagascar : « entre colère et espoir »2, comme Aubussargues intitule ses Chroniques de catastrophes annoncées (2007-2009) du 15 août 2009. Mais cela comme on vient de le dire, ne peut aller de soi. Puisque rien que dans les cas de grèves ou de révolutions, la réaction de l'« unité d'impuissance » devenu « force massive, en pesanteur du nombre » est une « contre-violence » sur la «praxis extérieur» qui va également contrer par violence malgré tout retournement, et toute impossibilité de vaincre sauf sureffectif démographique de la faction militaire. Madagascar a vécu ce phénomène plus d'une fois, mais si le regroupement s'achève toujours inachevé jusque là, si le Groupe ne se fonde pas et ne se dissout pas, c'est que la responsabilité correspondante n'a pas été assumé. Il faut alors pour cela une conscience bien consciente pour son aboutissement : une conscience générale qui totalise les consciences. Mais quels genres d'étapes faut-il pour assumer le Groupe, afin de maintenir la formation pour enfm avancer ?

1.2.4. La restructuration :

Tout d'abord, la restructuration est mise en avant : un renouveau du principe d'unité sans structure de souveraineté doit être établi. A cette restructuration s'ajoute un concept : le « Tiers », un processus de mis en place des principes (une contre-sérialité, une narco-rareté, un humanisme, etc.), sans rubrique (que ce soit politique, économique, religieux, etc.). Il s'agit d'une manifestation de la praxis libre de l'individu dans la praxis commune d'où elle naquit, de la recherche et de la mise en place de l'unité des individus membres du Groupe par des abolitions de l'altérité qui se fonde sur un

1C.R.D, p.454.

2 Aubussargues, ENTRE COLERE ET ESPOIRS : Chroniques de catastrophes annoncées (2007-2009).

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lien contre-individualité, une relation interhumaine. On peut aussi parler de la relation trois, trois étant l'ombre du Groupe, son objectif : un Tiers contre-tiers comme possibilité du Non-Être-Autre', «la propriété du Groupe et de chacun» étant l'objectif commun, ou déterminée par une extériorité totalisante qui comprend ma fin avec celle du Groupe et nos praxis. En un mot, le Tiers est une souveraineté de la liberté de tous et en uns, étant le régulateur entre le commun et l'individuel en organisant la Praxis.

Mais cependant, le tiers ne peut se faire être sans risque, d'où la fonction du « serment » : une balise contre le retour à la sérialité, un contre-Apocalypse. L'Apocalypse sartrien est, notons, le retour à la sérialité dès lors l'absence de pressions matérielles ou dès lors une manque d'objectifs. Le serment est alors une fidélité aux membres, puisque la trahison est un danger, et aussi une conscience de la passivité qu'il faudrait également inspecter. C'est alors un dévoilement libre des conduites futures, suivies des objectifs comme quoi, chaque liberté passe devant tous pour jurer sa fidélité au Groupe et à l'unité : c'est un contrat social qui ne prive pas les membres de leur liberté pour renvoyer celle-ci à un Autre. C'est un engagement concret, un engagement absolu (libre mais entier), la liberté se faisant «praxis commune pour fonder la permanence du Groupe en produisant par elle-même et dans la réciprocité méditée par sa propre inertie », un engagement fraternel, une communion « messianique », une création de l'homme par l'homme.2

1.2.5. Le serment :

Le fait est que ce serment est une double violence : d'abord la fraternité, et ensuite la « Terreur ». Ce sont deux violences contradictoires de valeur. La première comme fait de jurer l'avenir sur une même cause, et l'autre comme contre-violence adressée au non conscient3entraînent le droit de tous, en étant chacun membre du Groupe, sur chaque particulier comme un membre de la communauté constituant le Groupe, et rapporte par là un droit fraternel sur la praxis commune.

Ainsi, la transgression du serment donné est sous une sentence prononcée et consentie par chacun des membres, et exercée par le Groupe auquel on a juré fidélité par une appartenance libre, et soumis notre propre liquidation (une exclusion libre qui assure le retour, soit à la solitude, soit à la sérialité, etc.). Il s'agit alors d'une évolution nouvelle après la fragilité et la fraternité du Groupe. Il y a d'abord ainsi, donc, un groupe en fusion, puis un Groupe assermenté ou intériorisé qui doit être organisé pour s'assurer de son évolution.

Le Groupe doit accéder à la distribution des tâches platonicienne, sauf que cette distribution-ci sera cette fois libre, réelle, et existentielle,4aboutissant à des sous-groupe de praxis commune, menés vers le but par des meneurs par aptitude et non pas par supériorité qui représentent les Tiers. Chacun mène librement l'ensemble de ses activités de construction, tout en réalisant l'objectif commun dans sa propre réalisation (dans sa propre liberté, par sa propre capacité particulière, avec son propre être de conquérir son essence,...), afm de faire exister le Groupe au-delà de la permanence qui dépassa la fusion. Bref, afin de perpétuer l'action, l'existence, et la praxis (l'ensemble des activités propres à son ouvrier, et qui tend ou renvoie vers l'essence de son auteur). Cela demande évidemment une continuité d'objectif, animateur et moteur du Groupe ; puis d'un tiers régulateur, d'un organisme, d'une organisation continuelle... : ou en un mot une dialectique « un-multiple », et donc une dialectique assermentée, admise et correctement respectée.

1 Cf. C.R.D, p.398.

2 Cf. Hendrikus Rodrelio LAIALO, Th : Le Groupe : pour un renouveau social, d'après Jean-Paul Sartre, pp.54-56.

3 Cf. C.R.D., pp. 450-455. 4/bid., pp.460-461.

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Par là même, le pouvoir et l'autorité du Groupe sont au service du Groupe et non pas des chefs ou des patrons. Ils sont au même rang que chaque « individu-commun » : responsables et égalitaires', et non pas particulièrement plus souverains que le Groupe-même. Seule en fonction de la praxis commune et l'objectif commun, l'hiérarchie ou la bureaucratie font effet, sous la souveraineté des membres du Groupe que «l'idéalisme épistémologique a nommée l'accord des esprits entre eux »2. Cette situation fait du Chef un extérieur objecteur-objectant-réifiable du Groupe, de la relation une réciprocité positive, et de la conscience une unité : c'est l'organisation d'une société existentielle.

1.2.6. L'inhumanité de l'homme est de sa solitude :

Enfin, l'inhumanité de l'homme naît toujours de la solitude existentielle : de l'être-là tout court, puisque la rareté n'est plus que « organisée » lorsqu'elle est ontologiquement organisatrice par contre. La rareté primitive ou originelle organise en effet une solidarité des hommes dans la Nature, face au danger du besoin qui ne laisse aucune abondance au vu de la dialectique passé-futur.

D'où l'on reproche à la Science son avancé socio-technologique, produisant des « être-là » qui formeront la sérialité des hommes. A l'exemple de l'internet, facebook fut en l'an 2000 le troisième pays du monde, au taux de meurtres le plus faible, parlant 75 langues, estimant sans les détails 1.547.202.240 activités effectuées par jour. Ce grand épuisement ne cesse de croître et internet est désormais un nouveau monde d'insécurité pour le monde entier : tous n'y est personne, et tout acte y est imprévisible, etc. D'où l'on reproche à l'Économie son développement, conduisant à la rareté. A l'exemple de la Monnaie qui sert d'outil ; un outil par lequel « un individu » pourrait s'approprier la matérialité entière du monde et devenir par là un Dieu de la Nature et de l'homme par conséquent. D'où l'on reproche au Système son instauration, déterminant ainsi une souveraineté barbare au-dessus des souverains. A l'exemple des systèmes raciaux et coloniaux qui déterminent le commandement d'un étranger sur une population déterminée inférieure ou faible, et sur leurs « propriétés » ou biens, malgré leur supériorité en dignité et en mérite et leur force.

Et tant d'autres barbaries ignorante, maligne et inhumaine foulent encore le monde. Des barbaries dont les évolutions de la morale sartrienne prennent en cible, une morale qui aboutit au projet du Groupe, structuré par la liberté, le serment, et la praxis pour une égalité interhumaine. Un Groupe qui assure l'unité, la liberté, et l'humanité du tous-en-un fraternel que la Terreur d'être refoulé garde ; et qui dépasse alors toute forme de carence démocratique qui caractérise les relations actuelles.

'Op.cit., p.521.

2 Hendrikus Rodrelio LAIALO, Th : Le Groupe : pour un renouveau social, d'après Jean-Paul Sartre, p.59 ; Cf. C.R.D, p.623.

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II. Quelques idées additives

Après les quelques réflexions qu'on a réalisé, nous proposons ici des sujets de réflexions additives. C'est-à-dire que nos idées précédentes ont certainement besoin d'autres points de vue pour compléter ou suppléer nos acquis sartriens. Telle est la raison d'être de ce prolongement seconde, en renfort à la dialectique existentielle (Passé-Présent-Futur et Intérieur-Extérieur),puisque seule la Dialectique permet l'existence d'une praxis humaine, et que l'histoire est l'ensemble dialectique des praxis comme totalité à considérer. Totalité signifie en effet l'ensemble du tout, totalisé par un totalisateur : et ici, c'est l'humanité pratique qui est la totalité dont on cherche à totaliser. Voilà pourquoi, se résigner au monde Sartre sans contribution ne peut donc suffire pour avancer les problèmes humains et les résolutions possibles. Certaines idées ont été sautées par Sartre lui-même, d'autres ont besoin d'être approfondies, certaines autres ont besoin d'être simplifiées, etc.

II.1. Épicurisme et responsabilité

Ces quelques idées ont été tirées du livre Lettres et maximes d'Épicure' pour renforcer quelques thèses soutenus dans les rédactions et qui exposent des faits, mais qui vont se renforcer ici encore par des principes.

Sur l'altruisme, on peut soutenir : à travers la maxime VII, la valeur de l'action et la grandeur du travail ; à travers la maxime XIV, l'altruisme et la responsabilité par la résignation pour éviter de se moyenner des autres hommes ; à travers la maxime XVI, l'altruisme et le matérialisme comme sagesse essentielle à la raison déstitutive de la fortune ; et à travers la maxime XVII, l'altruisme et la justice au prix de la tranquillité.

Sur le bonheur, on peut soutenir : à travers une part de la maxime I, que le bonheur n'existe pas là ; à travers une part de la maxime IV, que la joie et la douleur coexistent autant que la paix et le tourment ; à travers une part de la maxime V, la prudence, l'honnêteté, et la justice comme conditions de paix ; et à travers la maxime XII, l'immortalité et la intemporalité du bonheur.

Sur le jugement, on peut soutenir : à travers la maxime XXVII, que le corps et l'être ne se destitue pas pour se conserver ; à travers la maxime XXIV, que la morale est l'assurance de bons jugements ; et à travers une part de la maxime XXVIII, que la conduite autant que les discours sont naturellement soi-même et doivent donc correspondre à la seule fin naturelle.

Sur la nécessité, on peut soutenir : à travers la maxime XXXI, que la valeur de la nécessité est le bénéfice et non le dommage ; à travers la maxime XXXII, que l'amitié est la suprême nécessité ; et la réciprocité comme naturalité à travers la maxime XXXIV.

Sur le droit, on peut soutenir : à travers la maxime XXXV, la convention de ne pas se nuire comme humanité et fondement du droit ; et à travers la maxime XXXVI, que le droit est l'aliénation de l'individu par les traités.

Sur la justice, on peut soutenir : à travers la maxime XL, que la justice est le fondement de la société qui est la réciprocité ; et à travers la maxime XLI, la corruptibilité de la loi sociale.

1 Épicure, Lettres et maximes, traduction d'Octave Hamelin et Jean Salem, Éditions Nathan pour les lettres, Librio/Flammarion, 2000.

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Et enfm, sur la sécurité, on peut soutenir à travers la maxime XLIV que l'austérité et la fermeté amicale est la seule contingence de sécurité dans le monde. Il s'agit d'une réciprocité construit sur la confiance et sur un stoïcisme.

Le tout peut se résumer dans ce que l'homme est un animal politique et ou social, par nature. Et cette nature assure ainsi donc sa seule sécurité dans l'existence de l'autre sur qui il peut s'appuyer en étant réciproquement un appui pour autrui. Alors le Groupe sartrien ne pourrait aboutir tant qu'on n'admette pas la conviction de Victor Hugo en ce que le racisme est comme la peste : elle doit disparaître, et être guérie comme le cancer'. Et les mortifications qui nous appauvrissent multiplement persisteront donc subséquemment, puisque l'individualisme tout comme le racisme ne sont qu'altérité du périlleux et perfide égoïsme. Mais cela ne va pas de soi, tout du moins pour le cas présent : l'humain est intimement lié à l'éducation, et ce, n'est donc pas pour le moment seulement mais tout à fait totale.

II.2. Nécessité de l'éducation et de la praxis religieuse

Lorsque Merleau-Ponty comme Simon Pierre-Henri admettent que l'humanisme traditionnel a besoin de renouveau, ils se conversent ensemble sur l'existence d'une nature que l'un appelle « lumière naturelle », ce qui est de l'autre « nature rationnelle » chez l'homme. En fait, ce qui est couramment épelé comme raison n'est autre que la magnificence de ce qu'ils admirèrent secrètement en l'homme : la conscience, « chance permanente de l'esprit ».2

D'autre part, Boutroux appelle aussi la conscience réfléchie, la solution de l'antagonisme entre la loi (conscience sociale) et la conscience (loi personnelle). La confrontation est en effet matérielle, et nécessite donc une solution plus concrète que la conscience en soi qui se diverse d'individus à autres, et la loi sociale qui s'exige socialement. On appelle souvent à ce stade à ce que l'on appelle « la Responsabilité », cette réaction morale, situationnelle, et pleinement humaine. Ainsi comme Leibniz le dit : « l'être parfait est celui qui contient le maximum de réalité »3 . Cette conscience-ci est toute autre de la conscience en soi, même qu'inséparable, aboutissant ainsi à une conscience que l'on appelle « individuelle ».4

Néanmoins la conscience a toujours besoin d'aiguisement, bien avant que la science ne prétende faciliter la vie. Il est vrai que le monde semble transcender la conscience au lieu que ce soit le contraire, mais tel que la conscience est la seule mesure du possible, elle également la seule possibilité que l'homme puisse survivre pour vivre contre toute erreur commise ou éventuelle, ou contre la suicide massive et générale. Et également, cette conscience a besoin de l'éducation, bien au-delà de tous les systèmes positifs et des enseignements et formations. L'éducation doit en effet viser avant tout la conscience, la capacité d'affirmer, de nier, de sentir, de supporter ... raisonnablement et convenablement.

Faut-il s'en souvenir, s'en acquérir, et s'en trouver : en ce qui est vrai demeure le faux et en ce qui est faux demeure la vrai, mais le vrai est vrai et le faux et le faux si bien que le faux est vrai et le vrai est faux quelque part en son existence. D'où la nécessité de la conscience, et par conséquent, de la liberté (au-delà des lois et des opinions qui ont leur existence). On peut dire que le Héro est

1 Cf. Victor Hugo, Ctuvres complètes, éd. Robert Laffont, 2002.

2 Cf. P.H. Simon, « L'Homme en procès », inDe Montaigne à Broglie, pp. 487-488.

a « ens perfectum, ens realissimum ».

4 Cf. E. Boutroux, Revue de métaphysique et de Morale, 1906 ; Cf. Stéphane Mallarmé, « Le Tombeau d'Edgar Poe... », in De Montaigne à Broglie, pp. 420-424.

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nécessairement faible face aux « faibles » et fort face aux « forts », et il n'est fort que pour détruire le « mal » mais ne peut cependant trop construire le « bien ». Il est faible par son « âme », devant les plus démunis ; et « fort » par sa volonté, face aux prétendus plus forts... Seul le lâche en serait donc le plus malheureux, ne pouvant devenir ni plus faible, ni plus fort, puisque le fort et le faible n'existe dans cette réalité à trouver, à acquérir, et à ne jamais oublier. Cela prouve que le monde est toujours contradictoire, et que seule la conscience éduquée et elle-même bien consciente y remédiera.

De cela, l'on cite, pour une praxis religieuse, Luther et Godet. Luther pense que l'on ne doit pas considérer la personne selon l'acte, mais plutôt l'acte selon la personne, puisque c'est aussi de la personnalité que l'acte reçoit sa souveraineté...1. Cette perspective laisse entrevoir un constructivisme unitaire. D'autre part, voici les mots de Godet : « Pourquoi le travail d'éducation dut devenir en même temps un oeuvre de "rédemption" ; et pourquoi cette rédemption dut nécessairement être accompagnée d'une oeuvre de "révélation"... ? ». Et il ajoute : « Si l'homme, comme être libre, devait concourir activement à sa propre délivrance...par lui-même il n'eût pu le découvrir... »2. Cela est pour dire que l'éducation consiste à relier, telle que l'étymologie suppose de recueillir, de rassembler ou de ramasser. Ou autrement cela signifie que la religion, c'est l'éducation ; et que l'éducation qui cherche la vie et la construction concerne la personne et non pas les choses. Ce qui n'est qu'une vérité profusément oubliée, si bien qu'elle est le remède à nos actuelles carences existentielles. L'analyse synthétique ci-après reflétera cette réalité.

II.3. Analyse et synthèse sur le Groupe

Le Groupe comme résolution économique, sociale et politique tel qu'on le sait déjà, n'est pas sans faille. C'est dans ce sens qu'on essaye ici de soulever les idées lumineuses et les failles du Groupe pour en fin suggérer quelques mesures supplémentaires.

11.3.1. Les points forts du Groupe

Tout d'abord, le Groupe peut bien évidemment réaliser le vivre ensemble, contre les mal-fonctionnements répétitifs de l'État. Il faut en effet souligner que le Groupe n'est pas un État mais une communauté : il n'est constitué que deux éléments constitutionnels (le sous-groupe comme régulation ou gouvernement, et les membres comme population). Les lois se réduisent au serment, la politique se fonde sur l'égalité de liberté comme absolution hiérarchique. Et l'obéissance se doit alors au danger et aux objectifs, et à aucun « autre ».

Le Groupe entraîne aussi l'engagement social dans la vie politique. Cela se fait par le sous-groupe, pour et par le peuple réel et donc contre l'action de l'État pour l'État représentatif lui-même. Cet aspect peut aussi assurer une effectivité économique pour l'ensemble de la société. Chacun contribue à la réduction de la pauvreté et de l'insécurité, par la praxis commune. Et conséquemment, il entraîne une effectivité relationnelle au sein de la communauté : une solidarité concrète, contre toute abstraction dans l'État de droit.

L'on peut ainsi donc interpréter le Groupe comme l'efficacité de la démocratie et de la souveraineté qui se concrétisent, dirigées par la passivité individuelle vers une activité générale assermentée (ou responsabilisée). Ainsi, les Tiers auront pour devoir ultime dans les sous-groupes,

1 Dr. Martin Luther, Ny katekisma na foto-pianarana lehibe, IV, traduit de l'allemand classique par le professeur J. Borgenvik et Mr RAZANADRAINIBE à partir du grandcatéchisme édité par Weimarana (WA), livre 30, I, Wittenberg, 1529, et du « Die Bekkentnisschriften der evangelisch-lutherischen Kirche », Gottingen, 1952.

2 Fréderic Godet (1812-1900), La Bible annotée, Introduction et présentation, La Bible.

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l'entretien et l'orientation conscientiels déontologiques et éthiques. Un atout fort est alors l'admission de classes dominantes comme opposants, redirigeant les gouvernants vers leurs objectifs en cas de déviation, en tant qu'ils sont au service de la Souveraineté et non de leur intérêt personnel. Cette classe atténuerait alors le pouvoir et l'autorité des Tiers, et rappellerait également à la souveraineté son objectif.

Un autre plus grand avantage serait également qu'il y aura une correspondance des politiques entreprises aux besoins du peuple et à ses attentes : c'est-à-dire, entre les affaires publiques et celles particulières. Il s'agit alors de contraintes d'attention policière pour tous les adhérents du Groupe : une responsabilité totale et totalisante de toute totalité à totaliser. Cependant, quelques points restent soit vague, soit incomplet, soit inachevé : c'est dans ce sens qu'on parle de "faille" dans l'impossibilité de réaliser un Groupe fonctionnel et durable.

11.3.2. Les failles du Groupe

Tout d'abord au premier plan, l'on peut constater un oubli ontologique de la part de Sartre, faute de concentration sur les réflexions sociales et sur l'aliénation. C'est-à-dire que, Sartre plaçait l'état individuel dans l'avant-groupe et chronologiquement dans le milieu naturel au stade de l'homme primitif Cela laisse une grande réflexion à entreprendre pour trouver comment comprendre l'individu et sa liberté dans le Groupe.

D'autre part, pour Sartre il s'agit d'un fondement sur la liberté du Groupe qui a déjà surpassé le statut d'aliéné, et non sur un ensemble encore sériel et réifié : il risque alors que vice de cercle y ait dans ce cas. Puisqu'un Groupe de sériels réifiés ne peut aboutir qu'à un chaos de mauvaise foi. Et un monde temps, on peut remarquer une attaque vive mais peu approfondie, sur l'inaliénable capitalisme, au vu de la rareté qui ne peut-être que modérée et modifiée jusque-là. Ce problème revient à la question posée par l'individu : l'égoïsme capitalistique tente tout individu de «bon sens », à la manière d'une nature humaine, à se démunir de toutes vertus dignitaires et humaines qui conditionnent pourtant la paix. Et en cela, il y a dans le cadre du Groupe un grand oubli sur la source formatrice de l'éthique et des vertus qui fondent l'humanité sociale : c'est-à-dire, la morale religieuse. Et par morale, l'on ne parle pas des vices que l'on reproche à un Dieu jugé par les actes terrestres et inhumains, mais plutôt des qualités exemplaires telles que l'inclusion, l'amour, le respect, etc. L'on peut trouver et étudier ces qualités ontologiques dans d'autres ouvrages sartriens ou ailleurs, l'effort à investir serait de les transposer dans le Groupe à la limite de la possibilité.

Et enfin donc, le Groupe comporte une sorte d'atypicité systématique qui risque de permettre une ambigiiité structurelle sur la loi et l'institution fondatrices: anarchie ou institution, droit positif ou légitimité, etc. ? C'est-à-dire qu'il peut y avoir une asymétrie partielle lors de la transposition du Groupe dans l'État : les limites de l'institutionnalité du Groupe par rapport à la carence institutionnelle de l'État restent donc à reconsidérer bien profondément et à redécouvrir. Il en faut une grande prudence, puisqu'on ne peut pas dissoudre l'État tant que le Groupe n'est pas encore édifié et pratique. Et c'est au vu de ces quelques difficultés parties que l'on propose de réfléchir sur d'autres idées sommaires.

11.3.3. Les mesures suggestives

Nous savons maintenant que le Groupe n'est pas impossible, mais pour qu'il ait plus de possibilité de se réaliser, certaines positions sont à mettre en oeuvre. En premier lieu, tout « summum

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bonum », tout « eu dzèn », ou tout autre « vivre bien » quelconque doit admettre le système capitaliste comme un obstacle de réalisation', soit pour plus tôt, soit pour plus tard.

Axel Honneth et sa philosophie de la reconnaissance peut contribuer à l'amélioration de ce Groupe d'égalité. D'un autre côté, dans le marxisme de Luckas, le travail est le propre de l'homme et est téléologiquement2 subjectif : c'est le sujet qui impose la fin de son travail. Par contre, le capitalisme est pour lui l'opium de la conscience en étant un rapport social sans dignité humaine. Notons juste que le Groupe est le résultat d'un marxisme anthropologique et philosophique, lorsque le marxisme est un humanisme économique. Cela signifie que la réification, pour l'un comme pour l'autre, est franchissable, à condition de se connaître et de connaître, puisque la réification n'est pas un être des ouvriers mais un état passif3. Dans ce sens, le concept de « conscience de classe » est un reversement du capitalisme par toute une classe, consciente de l'abus qu'elle subit, par la conscience de soi-même d'abord, et par la lutte des classes à la fin. Cette conscience tendant vers le « vivre bien » spécifie Luckas du Groupe : elle est volontairement prise et non pas occasionnée dans une situation. Cela ne signifie pas que la conscience est calculée, cela signifie qu'elle est conscience et maîtrise : elle connaît les limites lorsqu'elle décide d'agir et elle sait lorsqu'elle doit agir.

En même temps, outre la marchandisation industrielle de l'homme, qui appelle aux violences de la révolution, d'autres phénomènes socio-économiques rapportent l'homme à l'ignorance des autres, du monde, et de lui-même. C'est cela la réification honnethienne : une non-reconnaissance humaine, de soi à autrui et vis vers cela. Et la solution serait, pour lui, la reconnaissance pour une ré-existence subjective : il s'agit d'une «bonté naturelle» comme «dé-réification» et anamnèse. C'est-à-dire, un appel volontaire du Passé ou de l'origine : une renaissance du bonheur, sans «terreur de serment » et sans violence « légitime » ou institutionnelle. Il s'agit d'une philosophie fondée sur le respect, et peut donc amplifier le Groupe à cet effet que « la bonté » naît de cette capacité édifiant à recevoir la souffrance des autres.

Se reconnaître alors n'est que se justifier et socialement prospérer : autonomie, liberté, existence, identité,... sont tributaires à cette situation. L'on tend dans ce sens à une refondation culturelle d'un épicurisme-stoïcien comme contraintes d'attention policière, concevant la « rareté de distinction comme source de reconnaissance mutuelle »4, fondé (dans le cas présent) sur la résignation.

1 Cf. Gyorgy Luckas et Axel Honneth et leur philosophie par rapport à celle sartrienne.

2 La téléologie est l'étude de la finalité, la science des fins de l'homme (théorie de la justice, du bonheur...).et par extension, c'est la doctrine qui selon Lalande André « considère le monde comme un système de rapports entre moyens et fins ». Certains parlent de physico-théologie.

3 C'est-à-dire, soit dans le passé, soit dans le futur, mais peu dans le présent. a Maurice Lagueux, "Sartre et la «praxis» économique." (1972), p.17.

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III. Postulat pour la non-inexistence.

L'on reproche souvent, malgré tout, à ces passages de conviction d'être négatifs et funèbres : et dans ce sens, cet existentialisme anéantit la plupart des gens. C'est pour cette raison que l'on postule ce petit résumé de l'espoir pour la non-inexistence : l'espoir que l'existence puisse être pour tous ; l'espoir que chacun prenne conscience de sa situation ; l'espoir que, tous étant unis, l'Homme puisse se réaliser et jouir de son existence sans s'annihiler par ses actions. Puisque le choix ne peut ne pas subsister : l'être ou l'« en-soi » désignant les choses dans leur spécificité, évoque les hommes là où le néant ou le « pour-soi », c'est-à-dire le choix désigne celui qui l'effectue. Tel est le seul espoir' dont l'homme dispose : mais cet espoir implique trop de choses pour être formulé par citation et énumération. D'où L'Être et le Néant entreprend une philosophie historique des réalités, de l'ontologie au phénomène. Cela vexe bon nombres de personnes, mais il faut en admettre certaines choses, et en réfléchir quelques autres pour construire une pensée libre et objective.

En effet, le bonheur et la paix ne sont pas spatio-temporels bien que peuvent exister, partiellement, dans ce monde. Il n'y a en effet que la joie dans l'existence : un petit aperçu momentané du bonheur ou bien une extension souvent abusive du plaisir. Ce désespoir est l'origine de l'espoir que Sartre finit par admettre définitivement après ses différentes années d'existence existentialiste. Rien n'est absolument sain, mais pour espérer, l'âge de la raison est dans l'effet plus que l'âge du recueil sans mémoire. Le « maintenant » de l'espoir est en effet sous la Responsabilité du préparatoire, car exister n'est autre que devenir soi-même, par soi-même et pour soi-même. Et ce, à la limite d'une totalité existentielle du dépassement de l'extérieur qui est propre à chacun mais commun à tous : «l'être qui est heureux et immortel n'a lui-même, ni ne cause à qui que ce soit, aucune peine...de sorte que celui qui n'est ni prudent, ni honnête, ni juste ne peut manquer d'être malheureux »2.

La première issue est donc « autrui » ; mais pour cela, un autre aboutissement s'impose immédiatement : encore une fois, l'éducation ce point sur lequel la conscience, et donc tout, se construit. La culture d'altruisme est donc la refondation de l'homme conscient de sa conscience, et par conséquent conscient du monde, de l'existence, et de la vie. L'enseignement ou l'information et formation ne serait que trop indispensable ensuite pour acquérir l'habileté matérielle et à reconnaitre une conséquentialité ou une correspondance afin de ne bousculer aucune responsabilité. Puisque d'une erreur nait le malheur du monde, selon toute histoire vécue, même celle postérieure. Cette voix mène ainsi de l'inexistence à sa négation. Que Dieu existe ou non, autrui est là, et l'existence ne se repose par sur le professionnalisme et sur la matière seulement. C'est le lieu de retour à la conscience absolu où Dieu rejoint l'ontologie, après avoir assumé ce qui n'est pas Dieu mais l'homme. L'espoir ne se réalise que de cette manière : s'assumer en tant qu'être-là, sans pour autant renoncer aux autres parts de son être absolu ; et admettre sans abus les réalités métaphysiques. N'est-ce pas l'espoir qui fait vivre ?

1 Cf. L'existentialisme est un humanisme et l'Être et le Néant.

2 Épicure, Lettres et maximes, maximes I, a et IV, b.

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Brève conclusion

Avant de conclure, soulignons que l'esprit avec lequel ce travail a été initié concerne une première production, comportant diverses réflexions, un sujet qui ne s'épuise pas intrinsèquement, des vérifications inspectrices. Cette partie-ci réalise finalement cet esprit. L'initial d'un essai comporte effectivement la considération d'une recherche continue, éprouvée, et libre dans l'ordre du jugement.

Cette partie mémorielle constitue donc un appel à ouverture vers un approfondissement, plutôt qu'une réflexion achevée. Elle demande à être l'objet d'un tout autre sujet objectif qui se recueille tributairement de la question de la Responsabilité. Néanmoins, si la Réflexion est physiquement le changement directif d'une onde provoqué par la présence d'un obstacle, cette rédaction dernière ouvre notre essai vers une Réflexion.

Ces quelques appendices sont donc de nouvelles voies de résolutions qui sortent de la tentative de projet précédente. Et également, ils doivent assurer la réalisation de cette tentative. Cela oblige donc à reconnaître et à considérer que cette section est tout aussi insuffisante qu'importante par rapport aux rédactions qui constituaient le corps de ce Mémoire. Ses données nécessitent par conséquent à être creusées.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore