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Singularité des NTIC en Afrique noire : une illustration à  travers le téléphone portable dans la ville de Lomé (Togo).

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par Napo Mouncaïla GNANE
Université de Lomé - DEA 2010
  

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1.7- Revue critique et thématique de la littérature

Cette partie est essentiellement consacrée à la recension des écrits se rapportant au présent sujet de recherche. En effet de nombreuses recherches ont été réalisées dans le domaine de l'adoption et de la vulgarisation des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication et particulièrement du téléphone mobile. Cette démarche a donc pour but de faire un bilan critique (état des lieux) de certains travaux significatifs qui ont été réalisés dans ce domaine. C'est une occasion pour nous de connaître la portée des concepts, de découvrir les théories les plus explicatives des faits observés et de participer de cette manière au débat scientifique pour l'avancement des connaissances dans le domaine de la sociologie urbaine et de la communication.

Les recherches réalisées dans le domaine des usages des médias et des technologies se caractérisent par une grande variété, à la fois dans les objets de recherches privilégiés, les problématiques développées et dans les positions théoriques qui les fondent. Nous subdivisons pour notre part cette revue en deux grandes parties :

- La première est consacrée à quelques approches explicatives de l'adoption des NTIC ;

- La deuxième partie est réservée à la place des NTIC dans la problématique du développement en Afrique.

1.7.1- Approches explicatives de l'adoption des NTIC

L'invention et la diffusion des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication ont généré, chez les chercheurs, un large éventail d'idées et de points de vue sur la façon dont elles sont adoptées et diffusées au sein d'un groupe social. On peut diviser les prises de positions et les orientations épistémologiques qui les sous-tendent en plusieurs catégories. Mais dans le cadre de ce travail, nous avons retenu quatre approches explicatives de l'adoption des NTIC.

1.7.1.1-Le paradigme diffusionniste

Le paradigme diffusionniste ou encore le modèle de la diffusion date de la fin des années 1980. Les recherches qui relèvent de ce type d'approche, analysent l'adoption d'une innovation technologique au moment de sa diffusion, c'est-à-dire sans prêter attention à l'étape de la conception de la technologie étudiée. Le paradigme diffusionniste est né du paradigme de la diffusion des innovations dont le principal instigateur est Rogers (1962). Les travaux de ce dernier s'inscrivent dans une longue tradition anthropologique placée sous le nom de « diffusionnisme ». Kroeber (cité par Belanger, 1992), le père du diffusionnisme s'est intéressé à la pénétration des innovations dans le tissu culturel.

Dans ce modèle qui contribue considérablement à alimenter les connaissances sur la façon dont une innovation circule à travers les réseaux sociaux, l'adoption est perçue comme un processus caractérisé par plusieurs phases, c'est-à-dire de l'exposition de l'usager à l'innovation jusqu'à la confirmation ou le rejet de l'adoption.

Selon Rogers (op.cit), les caractéristiques de l'innovation telles que perçues par les individus déterminent son taux d'adoption et dans ce cadre, les médias et donc l'information joue un rôle important, mais la communication interpersonnelle est déterminante dans le processus de prise de décision quant à l'adoption d'une innovation. Faisant appel à d'autres approches théoriques comme celle de la mondialisation, le paradigme diffusionniste identifie cinq attributs caractérisant une innovation : son avantage relatif, sa compatibilité avec les valeurs du groupe d'appartenance, sa complexité, la possibilité de la tester, et sa visibilité. Les usagers sont classés selon cinq profils types : les innovateurs, les premiers utilisateurs, la première majorité, la deuxième majorité et les retardataires. Cette typologie permet de suivre l'évolution du taux d'adoption (qui décrit une courbe en forme de S). Le profil des adoptants passerait d'un groupe marginal à un groupe plus large d'adoptant, puis à un bassin de plus en plus représentatif de la population en général.

Pour Flichy (1995), l'intérêt majeur du modèle diffusionniste est d'avoir permis de décrire tout le réseau social de circulation d'une innovation au sein d'une société. En définitive, Rogers et ses partisans partent du principe qu'il suffit d'introduire une technologie au sein d'un groupe pour que celui-ci l'adopte soit dans l'immédiat ou à un rythme plus lent. La technologie finit par s'imposer aux individus passifs. L'adoption d'une technologie est facilitée par le discours de l'action et des promoteurs qui magnifient ses bienfaits.

Replacée dans le cadre de l'adoption du téléphone mobile, cette théorie implique qu'il suffit que l'information soit divulguée sur cette technologie, et son adoption se fera progressivement et parfois par le biais de ses promoteurs que sont les opérateurs de téléphonie mobile à travers la publicité.

Néanmoins, ce modèle de la diffusion en raison de son déterminisme technologique a fait l'objet de nombreuses critiques. Parmi les plus courantes, on peut citer le caractère pro-innovateur de cette théorie, en particulier en ce qui concerne la typologie des adoptants en « types- idéaux » (Bardini, 1996).

La présence de ce biais empêche de tenir compte des phénomènes d'abandon après l'adoption, pourtant très importants dans l'analyse ; l'usager peut décider en effet de rejeter l'innovation à n'importe quel moment, et pas seulement lors de la prise de décision.

La critique majeure faite au modèle diffusionniste concerne le statut de la technique. Selon Boullier (1989), Rogers a contribué à propager une conception fausse de la notion de diffusion, à savoir celle selon laquelle la diffusion d'une innovation interviendrait seulement lorsque l'innovation est achevée et prête à être adoptée. Cette vision positiviste de la technologie révèle une passivité chez les usagers, qui acceptent l'innovation. Ce n'est qu'à la troisième édition de sa théorie que Rogers a intégré la notion de « réinvention » pour rendre compte de la façon dont les usagers modifient le dispositif qu'ils adoptent.

En définitive, le paradigme diffusionniste met en avant le caractère déterministe d'une innovation technologique qui finit par s'imposer aux membres (considérés comme passifs) d'un groupe social où il a été introduit. Mais, cette théorie ne tient compte que des aspects techniques lors de la diffusion d'une innovation technologique, occultant ainsi la dimension sociale, très chère au modèle de la traduction.

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