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Analyse perspective de la mise en place de la titrisation des créances et prêts bancaires en république démocratique du Congo.

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par Laurent Luaba
Université Pédagogique Nationale - Licence 2015
  

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3. Les techniques de réduction des risques :

De nombreuses techniques ou instruments permettant de réduire les risques énumérés ci-dessus sont utilisés. Les plus courants sont les suivants :

1.5.1. La subordination (ou « credit tranching ») consiste à créer dans le SPV différentes catégories de titres, hiérarchisées les unes par rapport aux autres, afin de faire supporter aux titres subordonnés (« mezzanine » et « equity ») les risques de défaillance sans impacter les tranches « senior » ;

1.5.2. Le surdimensionnement (ou « over-collateralization ») se caractérise par une émission, par le SPV, d'un montant nominal de titres plus faible que celui des créances qui lui ont été cédées ;

1.5.3. Le fonds de réserve sert à assurer la continuité des flux à payer aux investisseurs lorsque des retards de paiement sont constatés ;

1.5.4. L'utilisation de produits dérivés permet de mettre en place des couvertures pour se protéger de fluctuations importantes des flux financiers ;

1.5.5. Enfin, différentes sortes de garanties existent, comme les garanties aux créances, la garantie du cédant, la garantie bancaire et bien sûr les contrats d'assurance.

C'est ainsi que François Longin nous suggère que la titrisation malgré qu'elle nous présente plusieurs avantages mais il existe néanmoins quelques inconvénients48(*).

1. La réduction potentielle de la qualité du portefeuille :

Lorsque les meilleurs actifs d'une société sont sortis de son bilan pour être titrisés, celui-ci voit sa qualité diminuer. La société peut alors se voir appliquer une prime de risque supérieure à ce qui lui était proposé auparavant sur un prêt qu'elle aurait besoin de souscrire.

2. Les coûts engagés par une opération de titrisation :

Ce genre d'opération est très coûteux car il fait appel à plusieurs agents pour mettre en place une structure complexe et adéquate à l'émission des titres. Ainsi peuvent être facturés des frais de gestion, des frais juridiques, des frais de souscription, des frais de notation demandés par les agences, des frais d'administration du processus, etc. alors cela ne pourrait être possible que s'il y aura une entrée des banques d'affaires, des agences de notation reconnues sur les normes internationaux et une nouvelle réglementation dans le circuit financier congolais.

3. Taille minimale :

Ces opérations étant très chères, il faut que les montants émis soient suffisamment importants pour bénéficier d'économies d'échelle et rentabiliser l'opération. De ce fait, les petites et moyennes entreprises et sociétés de crédit n'ont pas les moyens de faire ce type d'opérations.

Dans certains cas une société peut être limitée par un certain niveau d'endettement, comme c'est le cas pour les institutions financières qui doivent respecter le ratio Cooke (la part des fonds propres dans le total des encours doit excéder 8%). La titrisation d'actifs étant considérée en comptabilité comme une vente, cette opération de sortie d'actifs du bilan peut permettre à la société de restructurer son bilan, de libérer des fonds propres, et d'en améliorer la rentabilité.

4. Les profits générés par la vente d'un actif et l'apport de liquidités49(*) :

La titrisation permet de générer un profit additionnel sans avoir réellement augmenté la valeur de la société. Quand une opération de titrisation a lieu, la vente qui se passe entre l'émetteur et le SPV se fait au prix du marché. Cette vente a alors un impact sur le compte de résultat du cédant car elle se matérialise par des profits additionnels. Par ailleurs, la cession de créances se faisant en échange de cash (liquidation des créances), le cédant se retrouve avec des liquidités immédiatement disponibles pour les besoins liés à son activité.

5. Diversification et meilleure rentabilité des portefeuilles pour les investisseurs :

Les produits de la titrisation étant considérés comme non corrélés aux autres obligations et produits dérivés, ils offrent aux investisseurs (hedge funds, investisseurs institutionnels, etc.) la possibilité de diversifier leurs portefeuilles. Par ailleurs, la titrisation, offre l'avantage de bénéficier des structures de paiement mieux adaptées à leur besoins, et ainsi obtenir le meilleur rendement pour un niveau de notation donné : en effet, la prime de risque des ABS ou des MBS est souvent plus élevée que celle des obligations émises par des entreprises pour une même notation ; ou encore certains de ces titres issus d'une titrisation bénéficient parfois d'une meilleure liquidité que les obligations émises par des sociétés ayant une bonne signature (c'est le cas notamment des certains titres émis par les agences gouvernementales aux États-Unis).

Enfin, dans cette section nous avons essayé de présenter les avantages et risques que peut présenter la titrisation vis-à-vis des intervenants.De nombreuses techniques financières ont été créées avec comme objectifs de départ une meilleure gestion du risque ou bien une baisse du coût de financement. La titrisation, en permettant de transformer des créances traditionnellement illiquides et gardées par leurs détenteurs jusqu'à l'échéance en titres négociables et liquides rentre donc parfaitement dans ce cadre. 

Mais le problème est que ces techniques financières ont aussi tendance à complexifier et/ou compliquer le système et à le rendre moins transparent (difficulté d'évaluation du risque par exemple), et donc à rendre le système plus vulnérable en période de crise. Les fameuses techniques dérives de la finance et la difficulté de la régulation, pourtant nécessaire, au système financier.

* 48 LONGIN, F, Op.cit., p, 11

* 49 LONGIN, F, Op.cit. p, 12.

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