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L'apport d'un réassureur dans le développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA. Cas de la scg-ré.

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par Igor MBA ONDO
Institut International dà¢â‚¬â„¢Assurance (IIA) de Yaoundé - DESS-A 2016
  

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III. Rôle , apport et défis de la réassurance

Après l'origine et le cadre réglementaire relatif à l'activité de réassurance sur le marché CIMA, nous mettrons en évidence maintenant les liens entre l'assurance et la réassurance.

D Rôle et planification de la réassurance

a. Rôle de la réassurance

L'activité de l'assureur, à travers sa recherche permanente de rendement, ne doit pas toutefois accroître un niveau de risque, au point de condamner son futur. Pour ce faire, l'assureur cherche à réduire le risque de sa ruine qui est la probabilité qu'il réalise au cours d'un exercice, une perte supérieure au montant de ses fonds propres. Il devra décider suivant les différents choix :

· augmenter les fonds propres, bien que les actionnaires ne peuvent pas ou ne veulent pas indéfiniment injecter des capitaux dans la société ;

· augmenter la tarification, bien qu'il ne puisse le faire dans des proportions importantes au risque de voir les assurés faire jouer la concurrence ;

· augmenter la production à travers le nombre de contrat, malgré le fait que la présence de la concurrence et la non extensibilité à l'infini du marché ne laissent pas une grande marge de manoeuvre ;

· diminuer la sinistralité, ce qui nécessite une bonne maîtrise du portefeuille et la sélection de risques, au moment où les actionnaires demandent constamment plus de profits.

Une autre solution s'offre à l'assureur, c'est la réassurance. Elle permet de réduire le risque de ruine porté par l'assureur. En général, ses fonds propres se révèlent insuffisants pour faire face à ses engagements. L'unique moyen de baisser sa probabilité de ruine à travers l'ajustement de son coefficient de sécurité, à court terme et à fonds propres constant sans modifier son portefeuille, est d'agir sur la structure de risque par le biais de la réassurance. La réassurance implique donc un transfert de risque mais aussi de bénéfice (ou de perte).

IIA - 22ème Promotion DESS-A

Mémoire de fin de formation Novembre 2016

« L'apport d'un réassureur dans le développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la SCG-Ré » page 44

Igor MBA ONDO

D'un point de vue théorique, l'assureur procède à un arbitrage, entre l'espérance de bénéfice et la probabilité d'une perte (ou d'un bénéficie inférieur à un seuil) qui permet d'établir un programme de réassurance (choix des traités et de leurs caractéristiques). L'assureur se réassure théoriquement d'autant moins que le chargement de sécurité du réassureur est élevé et d'autant plus que ses actionnaires exigent un rendement des fonds propres plus élevés.

Le réassureur qui utilise à la fois la mutualisation et la dispersion de risque permet essentiellement de :

· limiter le risque de l'assureur en apportant une protection supplémentaire ;

· réaliser l'équilibre du portefeuille de l'assureur conservé par l'assureur ;

· augmenter ses capacités de souscription ;

· stabiliser le résultat de l'assureur et faciliter la croissance de l'assureur.

Avec l'apparition de nouveaux risques et le besoin croissant de sécurité, la réassurance met en oeuvre des techniques de plus en plus complexes. Elle peut se définir comme « l'assurance des assureurs » mais aussi comme « l'ingénierie du risque », tant les mécanismes et les méthodes se sont perfectionnés en convergeant avec la finance de marché par le biais des Transferts Alternatif des Risques (ART), les méthodes de pricing et de hedging, la titrisation des risques.

b. Planification de la réassurance

L'objectif que doit viser toute entreprise d'assurance est l'expansion de ses affaires, pour laquelle l'accroissement de sa capacité de souscription brute est absolument indispensable. L'entreprise peut réaliser cet accroissement au moyen de son plan de réassurance, c'est-à-dire en souscrivant une quantité de nouvelles affaires et en cédant une partie de ces affaires aux réassureurs, contre l'encaissement de frais sous forme de commissions, afin que son expansion rapide ne pèse pas trop lourd sur ses comptes annuels. C'est notamment le cas pour les assurances dans le cadre d'un forage d'exploration pétrolière, le transport aérien de passagers et de marchandises ou encore pour la construction de gros oeuvres.

De fait, la compagnie d'assurance doit au moment où elle planifie sa politique de réassurance, viser deux objectifs essentiels : la protection adéquate et l'économie. De plus, la réglementation doit aussi entrer en ligne de compte lors de la planification de la réassurance.

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Les besoins réels de réassurance de chaque compagnie, du point de vue quantitatif et qualitatif, peuvent être déterminés grâce à une analyse approfondie du portefeuille. En effet, l'évaluation de la capacité de conservation globale de la compagnie, la fixation du plein de conservation pour chaque risque, le choix de la forme de réassurance la plus appropriée, les clauses de contrôle de la tarification et du règlement des sinistres, les conditions d'annulation et de renouvellement ainsi que les clauses d'arbitrages sont autant de questions importantes qui s'immiscent dans la stratégie décisionnelle et opérationnelle de la réassurance.

L'un des problèmes techniques que pose la planification de la réassurance est la fixation à un juste niveau de plein de conservation pour chacun des risques. En effet, si ces pleins sont fixés à des niveaux trop bas, une partie de la capacité de conservation de la compagnie restera inutilisée et la compagnie aura recours sans nécessité à la réassurance ; s'ils sont trop élevés, il se produira forcément des fluctuations dépassant les marges de tolérance admise.

Or, beaucoup de compagnies ne fixent pas leurs plein de conservation à un niveau optimal. Elles évaluent le problème à l'excès en évaluant le plafond que pourrait atteindre leur plein de conservation à un certain pourcentage de leur capital et de leur réserve libre. A mesure que ces compagnies s'agrandissent, elles élèvent ce plafond en appliquant le même pourcentage au montant accru de leur actif net.

Pourtant il s'agit bien d'un problème d'optimisation à plusieurs variables, consistant à déterminer la couverture de risque la mieux adaptée au profil de portefeuille et à moindre coût (couverture optimale, rétention maximale, coût minimal). L'assureur doit chercher à minimiser le coût de la réassurance tout en maîtrisant au mieux la volatilité de la charge des sinistres (fréquence, coût). Une planification judicieuse de la réassurance exige donc une grande quantité de renseignements et de statistiques ainsi qu'une grande compétence technique.

Malgré les avantages dont bénéficie un assureur en ayant recours à la réassurance, celle-ci peut l'exposer, à divers degrés, à différents risques inhérents à son utilisation. La gestion inadéquate de la réassurance peut menacer la solidité financière de l'assureur. L'interrelation de ces risques peut la rendre complexe. La mise en vigueur ou le maintien d'une entente de réassurance pourrait engendrer plusieurs risques, notamment :

· Le risque d'assurance résiduel : il peut provenir d'écarts entre les besoins de réassurance et la couverture véritable prévue à l'entente, pouvant se solder par un montant de risque retenu plus élevé ;

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· Le risque de cumul : il s'agit de l'ensemble des risques pouvant être touchés par un même événement dommageable ou l'ensemble des participations souscrites sur un même risque ;

· Le risque de contrepartie : il peut résulter de l'incapacité ou du refus potentiel du réassureur, ou d'une partie prenante dans le cadre d'un transfert de risque alternatif, de respecter ses obligations envers l'assureur cédant ;

· Le risque opérationnel : il peut être la conséquence d'arrangements contractuels inadéquats, d'une capacité insuffisante au niveau technologique ou administratif pour la prise en charge et le recouvrement des sommes dues de la part des réassureurs;

· Le risque juridique : il peut se manifester lorsque les conditions de l'entente ne représentent pas précisément l'intention de l'assureur ou lorsque l'entente ne peut pas être légalement exécutée ;

21 Apport des institutions de réassurance

Les institutions de réassurance, privées ou publiques, sont créées en vue d'augmenter le plein de conservation national ou sous-régional et de réduire les sorties de devises occasionnées par la réassurance. Ce service local ou sous-régional permet de limiter la nécessité de rechercher des couvertures à l'étranger : le but visé est que la recherche de couverture à l'étranger ne se fasse qu'une fois le plein de conservation national ou sous régional atteint.

De plus, les réassureurs peuvent jouer un rôle centralisateur pour le rassemblement de données et l'établissement de statistiques concernant un marché ou une sous-région. Il s'agit de mettre à la disposition des compagnies locales des renseignements importants concernant les risques, les tarifs, les sinistres, le marché national d'assurance, l'international, des données que les compagnies d'assurance directe agissant isolément, n'ont pas la possibilité d'acquérir.

De cette manière, la compagnie de réassurance peut agir comme intermédiaire, conseillère et partenaire pour les compagnies d'assurances désirant développer de nouvelles niches d'assurance ou qui se développent à l'international.

Le fait qu'une institution de réassurance locale dispose d'un portefeuille important de risques d'un marché permet à cette dernière de se prévaloir d'une compétence technique et d'un pouvoir de négociation bien supérieur à ceux des compagnies locales prises isolément.

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Les institutions de réassurance, par essence, sont des organismes d'investissements et de financement. Du fait de l'importance des capitaux à leur disposition, elles réalisent des investissements dans les produits et titres financiers, ainsi que dans des participations attrayantes, au bénéfice de l'économie locale et sous-régionale.

Nous pouvons relever également que la présence d'institutions de réassurance génèrent une coopération régionale et sous-régionale plus dynamique qui se manifeste par des emplois, des formations, des séminaires, des études réalisées, un regard différent sur les potentialités assurantielles et économiques d'un pays, d'une région ou une sous-région.

D Défis de la réassurance africaine

Le défi majeur auquel fait face le marché de réassurance africain est la concurrence des filiales des réassureurs internationaux provenant des marchés matures, désireux de diversifier leur portefeuille d'affaires et d'accroître leur rentabilité. Les réassureurs africains se retrouvent confrontés à la concurrence des majors de la réassurance mondiale qui ouvrent des filiales ou des bureaux en Afrique et y développent des affaires à partir de leur siège social.

Du fait des nombreux besoins en réassurance, les capacités offertes par les réassureurs africains se révèlent insuffisantes. Certains d'entre eux de taille modeste interviennent principalement sur le plan national, n'arrivant donc pas à se positionner pour les besoins en réassurance au plan sous-régional ou continental. Les fonds propres des sociétés existantes sont peu élevés pour faire face aux engagements des risques miniers, énergétiques. Les réassureurs africains doivent désormais miser sur de nouvelles stratégies d'expansion au-delà du marché local et régional. Le but est de renforcer les fonds propres et d'atteindre la taille critique nécessaire à la souscription des grands risques et des risques de pointe sur son territoire national ainsi que sur tout le continent africain.

Outre les faibles capacités des acteurs de la réassurance, les divers besoins à travers la demande d'assistance technique et la gestion de risques ne trouvent pas toujours d'échos favorables auprès des solutions locales. Rare sont les sociétés africaines qui apéritent les programmes de cessions des grands assureurs ou tarifient convenablement des risques de pointe. Toutes ces carences constituent un obstacle à l'essor de la réassurance continentale et à l'arrêt des délocalisations des assurances des grands risques, des risques de pointe des grands groupes internationaux.

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Les sociétés de réassurance ne doivent pas seulement se contenter de récolter des primes et honorer leurs engagements. Elles doivent être des relais de l'innovation assurantielle de manière à élargir les possibilités d'assurabilité des compagnies d'assurance, de manière à couvrir ceux que le champ traditionnel de l'assurance laisse de côté. Il importe de développer une expertise et un management qui soient reconnus comme appartenant à des standards internationaux et utiles aux porteurs de risque au premier plan, à savoir les entreprises d'assurance locales.

Les réassureurs africains souffrent du problème de la discrimination dans leurs rapports avec les entreprises dans les économies avancées. Très peu de réassureurs africains sont évalués favorablement par les agences internationales de notation en raison des profils de risque élevés du pays. Les compagnies africaines de réassurance se voient ainsi refuser la possibilité de participer à certains risques. Les réassureurs internationaux sélectionnent les bonnes sociétés d'assurance pour traiter et ne souscrivent que de bons risques et bien notés, généralement en devises étrangères, au détriment des réassureurs africains.

Il appartient donc aux réassureurs africains de coopérer davantage et d'exploiter les synergies qui existent. Un travail d'équipe entre les sociétés de réassurance est essentiel. Si la coopération entre les pays africains s'intensifie, cela va apporter plus de possibilités d'investissement pour les industries d'assurance locales. Le partage du savoir-faire et des compétences ainsi que le partage des meilleures pratiques sont essentiels pour la croissance des réassureurs africains.

De fait, les sociétés qui exercent dans les pays africains plus développés doivent investir dans d'autres marchés africains en commençant par les pays voisins qui ont des profils de risque similaires. Les entreprises de réassurance africaine doivent convaincre les investisseurs internationaux et garantir une performance continue, un rendement meilleur. Car, en réalité, tant qu'il n'y aura pas un système de réassurance assez fort avec des réassureurs africains compétitifs sur la scène internationale, l'assurance africaine ne pourra réellement pas émerger et opérer sa mue, enjeu essentiel de la révolution économique continentale et renfort de l'afro-optimiste.

Après ces considérations générales, nous allons nous appesantir sur la réassurance en zone CIMA et sur les réassureurs africains.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille