WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La législation Malagasy à  l'épreuve de la violence conjugale. Cas de la ville de Toliara 2011-2013.

( Télécharger le fichier original )
par Herbert Martino RAZAFINDRADIA
de Toliara - MAÎTRISE (Master I)  2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

F- La violence religieuse

La religion joue et occupe une grande place dans toute société; donc la violence religieuse n'est pas à négliger. Habituellement, la profession de la foi n'empêche pas à un couple de s'unir, mais le plus souvent après s'être marié, un conflit de religion survient dans le couple. L'un oblige l'autre de professer sa religion et voilà le conflit, ainsi que l'agresseur peut empêcher la femme d'aller à l'église et inversement. Il peut dénigrer ses convictions religieuses ou même exiger une pratique religieuse autre que la sienne.

? Pratique sur la violence religieuse

Reportons les propos d'une victime de la violence religieuse: Je suis marié d'une manière traditionnelle depuis quelques temps, je suis aussi éduqué dans la foi protestante et mon épouse est baptisée selon l'église catholique. Je n'empêche jamais ma femme d'aller à son culte d'origine, pourtant elle emmène mes enfants priés dans d'autre église que les nôtres. Ma fille ainée a été baptisée selon la foi protestante F.L.M ; actuellement elle a porté au niveau des nombreuses églises comme:«FAKRI, RHEMA, FMX5 et FJ Besakoa»19. Ensuite, elle l'a fait encore baptisée à chaque église, cependant, je refusai qu'elle ait prié dans une église de secte20. Pourtant, à chaque fois qu'elle sort prier je vérifiais dans quelle église elle se rendait, et j'ai remarqué qu'elle allait toujours dans les églises de secte, pour ainsi dire, elle contestait mes propos sur sa pratique. Aujourd'hui nous sommes séparé totalement parce qu'elle ne respecte plus mes conditions».21

Certes, dans notre travail, la violence religieuse vise à briser la liberté de choix à la foi religieuse de l'autre partenaire.

18 Source: Cas reçus au niveau du DRPAS/Sud-Ouest, 14 Décembre 2012, Dossier orienté à la TAZ et CECJ/Toliara 19Diverses églises qui sont s'installent dans la ville de Toliara, on peut nommer en générale des sectes.

20Secte: Groupement religieux clos sur lui-même et crée en opposition à des idées et à des pratiques religieuses dominantes.

21 Source: Enquête par audition d'une personne subir de la violence religieuse, c'était à Mahavatse I/Toliara, 04 Juin 2013 à 16h 00m, visite à domicile en accompagnement psychosociale du cas conclu au CECJ.

Martino Herbert RAZAFINDRADIA

G- La violence coutumière

La situation prévalent à Madagascar en matière du respect des droits de la femme est loin d'être satisfaisante. Généralement, le non-respect de ces droits se concrétise sous forme de violence ou de pratiques socioculturelles discriminatoires qui sont très fréquentes dans le sud de l'île à cause du fort attachement des populations de leurs «FOKO»22à la tradition qui est accentué par une paupérisation généralisée de leurs ménages.

1- La pratique socioculturelle discriminatoire

La violence coutumière a été basée sur la violence et la pratique socioculturelle discriminatoire. C'est pourquoi, la définition de la violence présentée ci-dessous qui a été tirée d'une publication du centre de recherche Innocenti d'UNICEF,23Ont été extraites de la catégorie des sévices physiques, sexuels, psychologiques et économiques, «Les pratiques traditionnelles nuisibles comme mutilations sexuelles féminines et le legs de l'épouse (la coutume selon laquelle le frère du défunt reçoit en héritage la veuve et ses biens)». Ainsi, le concept de pratique socioculturelle discriminatoire à l'égard des femmes comprend les croyances et les normes qui sont établies au sein d'un groupe familial, villageois ou lignager, liées à sa vie sociale et culturelle et qui s'appliquent seulement à la totalité ou à une partie de ses femmes.

2- Les violences perçues sur la pratique traditionnelles

La vérité pratique suivante a été confirmée par les informations recueillies : en général, les auteurs sont les plus forts, c'est-à-dire les femmes sont les victimes les plus vulnérables que les hommes. Dans le cadre de notre étude, la typologie des figures de violence identifiées fournit les trois catégories suivantes :

2-1 Les violences familiales

La violence familiale consiste surtout à maltraiter le partenaire ou l'enfant, à manquer à ses devoir envers eux, voire à les abandonner. Elle fait partie de la vie quotidienne des mères ou des filles dans certains pays émergents et la plupart des pays en voie de développement. Ainsi le plus grand danger demeure dans le fait où la violence engendre la

22«FOKO»: C'est une structuration sociale et culturelle proche du groupe lignager pour les uns et de l'ethnie pour les autres.

23Centre de recherche innocenti, UNICEF, La violence domestique à l'égard des femmes et des filles, Digest

Innocenti, no6- Juin 2005

Martino Herbert RAZAFINDRADIA

violence, c'est-à-dire que la femme où la fille deviendrait à son tour violente vis-à-vis des plus faibles qu'elle.

2-2 Les violences psychologiques

De la part de leur entourage surtout de leur partenaire, les femmes subissent des menaces et du chantage par la violence verbale, assistent à la destruction d'objets, et souffrent de la restriction voire de la suppression de leur liberté d'expression et d'action. Elles sont causées par consommation de stupéfiants comme l'alcool et les drogues. La pratique quotidienne Malagasy, est marquée par l'instinct dominateur et l'égoïsme de l'homme.

2-3 Les violences culturelles

L'abus de la domination de l'homme sur son partenaire et du pouvoir dans la vie conjugale est le fait d'obliger le partenaire à respecter les normes, les croyances et les valeurs traditionnelles qui sont contraires à leurs droits. La violence culturelle est une forme de

manifestation de l'emprise masculine sur les épouses. Malgré une apparente
cohésion entre les genres dans la société Malagasy, la violence, dans l'espace privé, est une forme d'expression du pouvoir masculin.

3- La succession et la tradition Malagasy

Dans la pratique socioculturelles discriminatoires se manifeste à la succession, les enfants généralement masculins héritent de père à la place de l'épouse. Dans la prédominance des mariages traditionnels et l'institutionnalisation de la polygamie, c'est le phénomène de «vily rafy»24. L'homme est partagé entre les épouses sur tous les plans avec toutefois certains privilèges pour le «vady be», 25dans la vie conjugale l'homme est servi et mange en premier et à part, leur repas doit être servi par sa femme qui s'agenouille et avec un éventail, refroidit le repas et repousse les insectes. L'homme doit être nourri même si les autres membres de la famille sont affamés.

4- La situation de la femme à Madagascar

Dans les croyances, sur la coutume Malagasy, la femme stérile est répudiée automatiquement ou obligée d'accepter d'être mise en statut de polygamie par ses parents, l'homme n'est jamais stérile c'est toujours la femme qui l'est. En général, dans des

24 «vilyrafy»: On achète une rivale et on fait venir une rivale si elle est de la famille. 25«vadybe»: L'épouse principale qui est en générale la première

Martino Herbert RAZAFINDRADIA

cérémonies, les «ampela» (femmes) n'ont pas le droit de se mettre ni devant les hommes ni sur la même ligne qu'eux et encore moins de se trouver face à face avec le «Mpita Hazomanga» (chef lignager). Et pire encore, les jeunes hommes se mettent devant les femmes. Car dans le sud de Madagascar, elle n'a pas le droit de prendre la parole pendant une cérémonie officielle ou à une quelconque manifestation, c'est le phénomène de «Akohovavy tsy magneno» la poule ne produit pas de son. Voilà quelques exemple de FOKO existant dans la ville de Toliara qui pratiquent et gardent toujours les us et coutumes de leurs ancêtres, ainsi que ses coutumes ou sa vie quotidienne concrétise la violence coutumière.

Primo chez les Vezo: «en général gardent toujours leur tradition, vu que l'épouse ne garde jamais l'argent, c'est le mari ou le chef de la famille qui gère tout et distribue le revenu à ses épouses dans la vie conjugale; la coutume juge que l'homme est mieux placé pour garder l'argent et en assurer la gestion, plus particulièrement, la femme est jugée trop dépensière que leur mari».26

Secundo dans la vie Masikoro: «A la pratique, au niveau de la vie conjugal, la femme ne doit jamais parler à un autre homme qu'elle ne connait pas à l'absence de son mari, elle ne doit pas manger avant que son mari ne soit repu, mais elle doit s'asseoir à ses côtés pendant ses repas, soit pour lui donner de la fraicheur en l'éventant, soit pour éloigner les mouches ainsi que soit pour pouvoir aux quelques besoins de son mari pendant son repas. La femme ne doit pas parler à son mari en premier sans que celui-ci ait fini de manger, sauf s'il le lui a demandé ou bien a commencé à lui parler».27

Tertio la coutume chez les Mahafaly à propos de la séparation du couple : «Traditionnellement, les fautes de l'homme dans la vie conjugale arrivent vite chez les parents de la femme qui le plus souvent y accourt et y reste en attendant que tous s'arrange. À vrai dire, si le mari commet une faute que sa femme ne peut pas accepter et ne peut pas supporter, alors ses parents ont obligé leur fille à se réconcilier auprès de son époux. Ainsi, qu'ils exigent à son gendre pour faire payer un dommage et intérêt à sa femme, et un autre à ses beaux-parents pour obtenir le pardon ».28

D'après notre analyse envers la violence coutumière à Madagascar, notamment dans la ville de Toliara, ont distingue des formes multiple de violence.

26Source: Rapport sur la «Recherche et étude dans le Sud et le Sud-Est sur la violence et les pratiques discriminatoires envers les femmes et les enfants» no12, Vie conjugale et familiale chez les Vezo, p 52 27Source: Rapport sur la «Recherche et étude dans le Sud et le Sud-Est sur la violence et les pratiques discriminatoires envers les femmes et les enfants» no12, Vie conjugale et familiale chez les Masikoro, p 46 28 Source : Rapport sur la « Recherche et étude dans le Sud et le Sud-Est sur la violence et les pratiques discriminatoires envers les femmes et les enfants » no13, Séparation chez les Mahafaly, p 40

Martino Herbert RAZAFINDRADIA

Martino Herbert RAZAFINDRADIA

Tableau 1: TYPE DES VIOLENCES SUBIES PAR LES VICTIMES FEMININES

TYPES

QUANTITE/ÉCHANTILLON

POURCENTAGE

 
 
 

Violence Verbale

250/300

83%

Violence Psychologique

235/300

78%

Violence Physique

180/300

60%

Violence Sexuelle

150/300

50%

Violence Economique

275/300

92%

Violence Religieuse

100/300

33%

Violence Coutumière

200/300

67%

(Source: Résultat de l'enquête communautaire en 2011dans la ville de Toliara réalisé par RAZAFINDRADIA, données tirées par le rapport technique annuel de la TAZ et CECJ/Toliara 2012, 2013).

Tableau2 : TYPE DES VIOLENCES SUBIES PAR LES VICTIMES MASCULINES

TYPES

QUANTITE/ÉCHANTILLON

POURCENTAGE

 
 
 

Violence Verbale

77/90

86%

Violence Psychologique

38/90

42%

Violence Physique

25/90

27%

Violence Sexuelle

30/90

33%

Violence Economique

20/90

22%

Violence Religieuse

10/90

11%

Violence Coutumière

05/90

06%

(Source: Résultat de l'enquête communautaire en 2011dans la ville Toliara réalisé par RAZAFINDRADIA, données tirées par le rapport technique annuel de la CECJ/Toliara 2012, 2013 et la résultat de l'enquête par audition effectué par RAZAFINDRADIA auprès des responsables des associations: CAFED/FAFED, YMCA, CONGOPDH, ainsi qu'auprès des personnels de la DRPAS région Sud-Ouest).

Martino Herbert RAZAFINDRADIA

Tableau 3: POURCENTAGE DES FEMMES ET DES HOMMES VICTIMES DES DIFFERENTS TYPES DE VIOLENCE CONJUGALE DANS LA VILLE DE TOLIARA À PARTIR DE 2011 - 2013

LIBELLÉ

QUANTITE/ÉCHANTILLON

POURCENTAGE

 
 
 

FEMMES

310/390

79%

HOMMES

80/390

21%

(Source : Résultat de cumul des données, réalisé par RAZAFINDRADIA en novembre 2013)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand