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"L'entrepreneuriat moteur économique. La place de l'ESS dans l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest".

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par Nafila Sangare
Université Toulouse 2 Jean Jaurès - Master Innovation par là¢â‚¬â„¢Economie Sociale  2016
  

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AVANT--PROPOS

Ce mémoire est pour moi une première expérience, qui m'a permis de d'avoir d'immenses connaissance sur le plan économique ouest africain

Avant de le commencer j'avais beaucoup d'interrogations personnelles concernant la situation économique et sociale des pays d'Afrique de l'Ouest. Malgré toutes ces questions subjectives, j'ai entamé ce mémoire avec un oeil extérieur afin de traiter mon sujet avec objectivité. Mon implication directe s'est faite inconsciemment car je pense faire partie de cette jeunesse africaine, qui est la future relève du continent. C'est pour cela que vous remarquerez à certains passages « un parti pris» et je compte sur votre compréhension.

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Merci

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LISTES ACRONYMES ET ABREVIATIONS

ACI : Alliance coopérative internationale

AGIR : Alliance globale pour la résilience

CEDEAO : Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest

CILSS : Comité permanent Inter--Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel

CNCE : Caisse Nationale des Caisses d'Epargne

CSAO : Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest

SIAD : Service International d'Appui au Développement

ESS : Economie Sociale et Solidaire

FMN : Firme multinationale

IMCE : Institut Mondial des Caisses d'Epargne

IMFs : Institutions de microfinance

OCDE : Organisation de coopération et de développement économique

ONG : Organisation non gouvernementale

PED : Pays en développement

PNUE : Programme des Nations unies pour l'environnement

ROPPA : Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l'Afrique de l'Ouest

SI : Solidarité internationale

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

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L'Afrique doit prendre conscience de ses potentialités et se prendre en main car l'autonomie ne passera pas par l'aide des autres. Notre vocation est de permettre donc à toute l'Afrique d'avoir des ressources suffisantes pour être autonome.

Nous constatons de nos jours, qu'en effet, nous avons une classe moyenne en pleine croissance dans les pays d'Afrique de l'Ouest et cela est dû à une mondialisation du marché autant sur le plan du travail que sur les échanges de marchandises. Ce phénomène a, de par son empreinte, masqué les spécificités de chaque pays, chaque territoire; ainsi nous sommes dans une logique de recherche de « capital » sans limites et le constat est le suivant : le marché est à la recherche de meilleures occasions pour faire du profit. Beaucoup d'études, de recherches, de rapports sur le contexte économique ouest-africain nous donnent l'impression que l'économie africaine est assez bien portante au vu des taux de croissance élevés ou encore du niveau moyen des populations. Mais cela étant trop optimiste, il est avisé qu'une analyse pertinente et pointilleuse soit faite pour avoir une idée claire de l'évolution économique des pays d'Afrique de l'Ouest et pour cela nous allons voir plusieurs aspects de la santé économique ouest-africaine.

Le capitalisme inefficace devra laisser place à un nouveau modèle économique

Le capitalisme est un système qui de nos jours est mêlé et est sujet à d'immenses controverses. D'un auteur à un autre on se retrouve face à des définitions variées du même mot. Les notions générales qui ressortent de ces définitions sont les suivantes : la propriété privée du moyen de production, la liberté économique, le salariat et l'accumulation du capital. Certains auteurs tels que François Perroux considèrent que le capitalisme est un phénomène purement économique (Le capitalisme, 1948, Puf « Que sais-je ») et d'autres le considèrent comme un phénomène économique s'accompagnant de réalités sociales (K. Marx).

Nous définirons ce modèle économique comme étant un système économique, politique et social fondé sur la propriété privée des moyens de production et d'échange, se caractérisant par la recherche du profit, l'initiative individuelle et la concurrence entre les entreprises. Cela dit, tous les penseurs ne s'accordent pas sur l'importance des caractéristiques précédemment citées, néanmoins la notion d'accumulation du capital est présente dans toutes les définitions. Le temps faisant son oeuvre, l'évolution du capitalisme s'est traduite par un certain nombre de transformations notamment dans les domaines économiques et sociaux.

Le capitalisme contemporain va donc se caractériser par l'émergence de firmes multinationales (FMN). Le fait le plus marquant de ce renouveau est la montée en puissance des marchés financiers du fait du développement du capitalisme actionnarial au détriment du capitalisme managérial. Les actionnaires retrouvent un pouvoir et leur but est de réaliser le maximum de profit pour investir sur les marchés financiers. Cela va d'ailleurs permettre de créer de la croissance économique et donc d'engendrer un

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pouvoir d'achat plus élevé, des salaires revalorisés (mais cela reste à nuancer), une amélioration des conditions de vie or en Afrique de l'Ouest cela ne concerne qu'une part infime de la population.

Pour la bonne marche de leur économie, la plupart des pays africains après la période coloniale ont eu besoin d'importer des marchandises qu'ils ne peuvent pas produire en quantité suffisante voire pas du tout. Ainsi ils importent des pays du Nord des céréales de base et certains produits alimentaires (lait, viande, etc.). Les pays de l'Afrique de l'Ouest sont de ce fait dans une dépendance vis à vis de l'extérieur pour l'essentiel de leur nourriture et celle-ci ne cesse de s'accroitre. Ce qui est désolant dans cette situation de dépendance est la position de faiblesse des pays ouest-africains qui acceptent l'implantation des firmes multinationales1 (FMN), ces gigantesques entreprises financières qui opèrent surtout dans les pays du tiers-monde dans le but de les soumettre au modèle capitaliste. Au lieu que cela ait des impacts positifs, il y a plutôt un déséquilibre total de l'économie des pays en développement qui se traduit par quatre caractéristiques2 communes à ces pays que nous avons pu tirer de nos recherches :

· Pauvreté de masse dans les pays du tiers monde

· De fortes inégalités par rapport au pays du Nord.

· Faible insertion dans le commerce international

· Insécurité environnementale, politique et sanitaire

Ainsi, la croissance dans ces pays s'est accompagnée de répartition inégalitaire des ressources. Nous partons de ces constats pour affirmer que l'économie sociale et solidaire serait un concept à adopter dans ces pays afin de guider la production des biens et des services à partir des besoins de tous et non de l'intérêt de quelques-uns. Le but est de mettre l'économie au service du social, afin de réduire les inégalités existantes. Cette nouvelle économie part sur les bases d'une économie démocratique comme le montre le principe « une personne = une voix» pour les prises de décisions au sein d'une entreprise. Elle permet comme le souligne si bien Jean Louis Laville (promoteur de l'ESS) de pallier les insuffisances de l'interventionnisme de l'Etat afin de réduire le chômage de masse et surtout lutter contre les défaillances du capitalisme.

1 Firme Multinationale: Entreprise qui contrôle des filiales implantées dans plusieurs pays et qui a des activités de production et non simplement de vente à l'étranger. La notion de contrôle est définie, dans la plupart des pays, comme un investissement direct étranger (IDE) impliquant le contrôle direct d'au moins 10% des actions ordinaires ou avec droit de vote. Exemples de firmes transnationales françaises: Michelin, Nestlé, Renault...

2 http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1995_num_50_6_5885

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Un taux de démographie inquiétant

D'un point de vue démographique un grand changement est à venir. Nous pouvons constater, selon les différentes études que la population de l'Afrique des pays membres de l'AGIR3 passerait d'ici 2030 d'environ 300 millions à 455 millions d'habitants4. De ce fait, il faut dès maintenant réfléchir sur la prise en charge de cette population par les Etats car la part des jeunes en âge de travailler sera dominante. La conséquence première liée à cette croissance démographique est qu'il faut nourrir plus de personnes alors que la production locale de base est insuffisante pour pallier ce phénomène.

Nous sommes persuadée qu'il faut que l'agriculture soit le levier pour y remédier. Heureusement, les pouvoirs publics et les différentes populations s'en sont rendu compte et affirment qu'aujourd'hui le secteur d'activité assurant la plus importante source de revenu et de survie en Afrique de l'ouest est l'agriculture. Le défi est de prévoir une transition agro-écologique en Afrique pour reconvertir les paysans vers des pratiques plus respectueuses de l'environnement.

Impact de l'agriculture

L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique)5 estime qu'entre 50 et 80% de la main d'oeuvre des pays africains disponible se livre à une activité économique informelle et le secteur qui domine dans cette économie est le secteur primaire (agriculture, élevage, pêche).6 Malgré qu'une grande majorité de la population des pays ouest-africains ait une activité agricole, du fait qu'elle soit informelle, ces pays importent des produits qui sont en concurrence directe avec les produits locaux comme la viande, les produits laitiers, l'huile, les fruits et légumes, les produits transformés ou encore les céréales. Mais, au regard de ce manque d'autosuffisance, il est nécessaire d'importer en Afrique de l'Ouest. Toutefois, il est possible de prévoir la réduction de cette balance d'importation et mettre en place une stratégie pour encourager et favoriser la production locale. Une fois une production suffisante atteinte pour nourrir la population locale, ces pays pourront prétendre à une balance d'échange commerciale équilibrée.

Contrairement à ce que pourrait faire croire l'exode rural, l'agriculture africaine reste la source de revenu d'une grande partie de la population notamment rurale. Le problème se posant avec acuité, la question est de savoir quelle stratégie adopter pour produire de façon suffisante dans les années à venir sans avoir recours à une production industrielle usant de moyens chimiques détruisant nos sols et notre environnement. Nous vous invitons à lire l'article de la Banque mondiale sur le Programme de

3 http://www.oecd.org/fr/sites/rpca/agir/

4 http://www.inter-reseaux.org/IMG/pdf/EnjeuxAgricultureAfrOuest_CE.pdf 5 http://www.mays-mouissi.com/2015/03/07/afrique-le-defi-de-la-valorisation-de-leconomie-informelle/ 6 http://www.afd.fr/webdav/shared/PUBLICATIONS/RECHERCHE/Scientifiques/Coeditions/Entreprises%20informelles %20Afrique%20de%20l'Ouest.pdf

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productivité agricole en Afrique de l'Ouest qui met en lumière la nécessité pour les pays africains de faire de leur priorité l'agriculture pour permettre le développement rural. (Cf. Annexe I)

Le niveau scolaire

Aujourd'hui nous avons en Afrique des personnes à moitié scolarisées, scolarisées et aussi diplômées de l'enseignement supérieur, mais malheureusement il n'y a que peu d'emplois et les études sont peu ou pas valorisées. Chaque année, des millions de jeunes Africains arrivent sur le marché du travail avec des débouchés très limités. Il est voire même impossible pour certains de trouver un emploi, qu'ils proviennent des zones rurales, urbaines ou encore des pays occidentaux (diaspora). Cependant, les Africains ont réfléchi à des dispositifs qu'ils sont en train de mettre en place pour faire face à ces différents enjeux. Selon le directeur du Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest (CSAO)7 basé à Paris, « Il faut agir dès maintenant pour trouver des réponses aux problèmes de sécurité alimentaire, d'urbanisation et de paix sociale posés dans un espace de 450 millions de personnes ». « Nous abordons les défis posés en Afrique de l'Ouest dans le cadre de chantiers communs avec des organisations comme la CEDEAO, l'UEMOA, le CILSS. Nous nous posons ensemble les questions stratégiques. Nous apportons les éléments d'analyse afin de mobiliser les Africains eux-- mêmes autour des questions de développement ».

8

Sauf que de telles affirmations, datant de 2008, publiées dans un article sur le site www.afrik.com sont sur la table encore 8 ans après et que l'Afrique de l'Ouest demeure toujours dans un contexte économique, social et environnemental alarmant. Soyons tout de même positive car malgré l'alarme qui sonne, il y a des progrès et de nombreux chercheurs, économistes, sociologues, agronomes, environnementalistes ont effectués des travaux suivant leur domaine respectif afin de proposer des solutions meilleures. Mais hélas...pas de miracle pour le moment.

Heureusement qu'il existait des solutions d'entraides traditionnelles...

Les populations pauvres inventent chaque jour des moyens et des stratégies pour survivre, la qualité de ces solutions s'améliorant l'une après l'autre. Le plus important est qu'il y a une solidarité traditionnelle entre habitants à travers des échanges de produits au quotidien ou encore en cas d'évènement heureux ou malheureux dans les zones rurales. Il y a également ce phénomène de tontines d'entraide qui existe depuis de longues années et qui se pratiquait à la base entre femmes. Avec l'évolution sociale et économique, aujourd'hui, il y a différents types de tontines. Nous avons aussi des groupements de producteurs, de femmes ou encore des coopératives de paysans, des petites organisations qui s'unissent

7 Les 18 pays africains couverts par le Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest (CSAO)

8 http://www.afrik.com/article13716.html

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pour produire, vendre et générer des revenus avec les moyens les plus basiques qui puissent exister. Il y a de ce fait beaucoup d'organisations qui fleurissent mais dans l'informel. Cependant, ce qui est positif et étonnant pour nous c'est que ces activités répondent inconsciemment aux caractéristiques d'une économie sociale et solidaire entrepreneuriale. Les plus visibles sont les tontines, les systèmes informels financiers, les taxis-motos, les petits commerçants, les vendeurs ambulants, les vendeurs de fruits ou légumes dans les zones rurales au bord du goudron, les petits marchés ruraux...

Un esprit d'entrepreneuriat embryonnaire

Connaissant bien la population en Afrique de l'Ouest, nous savons que les personnes pauvres et défavorisées se battent bec et ongles pour survivre. Soyons rassurés A les voir se démener nous sommes bouche bée De ce fait, ne pensez-vous pas que l'entrepreneuriat est un levier pour une création d'emploi?

Il faut souligner que l'Afrique n'ayant pas véritablement « émergé» et le chemin étant encore long pour y parvenir, le domaine de l'entrepreneuriat est indubitablement un levier pour permettre à la jeunesse, aux femmes et hommes de se prendre en main.

À en juger par la place qu'occupent de nos jours la création et l'innovation dans nos sociétés contemporaines africaines, l'entrepreneuriat est le moteur de l'économie nouvelle pour garantir un développement qualitatif mais des défis se sont avérés et il faut y faire face.

Les défis de l'entrepreneuriat en Afrique de l'Ouest

Nous commencerons par noter que le concept d'entrepreneur nous vient de l'économiste Schumpeter9. D'ailleurs en économie, on utilise toujours l'expression d'entrepreneur schumpetérien. Certes, plusieurs définitions existent mais nous partons en premier de celle de Schumpeter: « L'entrepreneur est un homme dont les horizons économiques sont vastes et dont l'énergie est suffisante pour bousculer la propension à la routine et réaliser des innovations ». A celle-ci, nous ajoutons celle de l'économiste français Jean-Baptiste Say10 : « L'entrepreneur déplace les ressources économiques de niveaux inférieurs, pour une productivité et un rendement plus élevé. ». De par ces deux définitions nous pouvons tirer qu'entreprendre c'est: se battre, faire preuve de créativité, de volonté, d'ambition et de désir pour apporter des solutions nouvelles. Et de cela en découle l'action entrepreneuriale qui est de bâtir une idée et la concrétiser et l'acteur en sera l'entrepreneur.

9 Joseph Alois Schumpeter est un économiste autrichien, qui a vécu de 1883 à 1950.

10 Jean-Baptiste Say est considéré comme le principal économiste classique français. Né en 1767, Il est connu pour avoir élaboré la « loi de Say » (ou « loi des débouchés »).

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Nos recherches11 conduisent à penser que l'entrepreneuriat en Afrique de l'Ouest doit faire face à plusieurs défis et nous avons identifié trois majeurs.

Le premier défi est le suivant : les entrepreneurs locaux manquent d'accompagnement par des structures ou cadres adéquats qui puissent leur permettre d'avoir un parcours efficace soit :

· Un accompagnement individualisé

· Des ateliers de formations (pour inculquer une rigueur dans le travail)

· Un espace mutualisé de travail

Ces trois points sont importants car c'est un ensemble de moyens qui permet de démystifier le concept de l'entrepreneuriat et rendre la personne désireuse d'entreprendre plus confiante en la mettant en face des réalités.

Ensuite le second défi est le suivant : les conditions locales constituent une barrière pour les personnes entreprenantes, notamment sur le plan administratif, logistique et en termes d'infrastructures (transport, électricité) ...

Enfin le dernier défi concerne l'accès des TPE/PME12 au financement. Il faut qu'une amélioration du climat des affaires se produise, afin de renforcer les capacités de financement de ces micro-entrepreneurs par le développement du secteur financier (diversification des sources de financement) et principalement des institutions de microfinance (IMF)13.

Ces trois défis illustrent les contraintes que rencontrent les micro-entrepreneurs en Afrique de l'Ouest du fait d'une scolarisation faible voire inexistante et aussi d'un manque d'accompagnement. La preuve en est que ce samedi 13 août 2016 est née à Conakry une plateforme dénommée « Agripreneur »14. « Cette plateforme est une fédération de jeunes entrepreneurs dans le domaine de l'agriculture qui se fixent comme objectif non seulement de mutualiser les informations, les formations, les moyens logistiques et financiers, mais également d'inciter de plus de jeunes à se lancer dans le domaine de l'agriculture », a expliqué M. Alpha Bacar Barry, initiateur de la plateforme et entrepreneur en agriculture.

Il faut savoir que les petits entrepreneurs disposent de fonds propres insuffisants et ne peuvent pas présenter des dossiers de qualité bancable. Mais est-ce la faute de ces entrepreneurs? Non ! Car malgré leur volonté de s'en sortir, ils n'ont pas les bases techniques, ni intellectuelles suffisantes pour faire face à des institutions de financement ou de microfinances et c'est en ce sens que les organismes d'aide à la création d'entreprise doivent intervenir ou d'autres initiatives comme « Agripreneur » doivent voir le jour.

11 Article du journal la Nation « Problématique de l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest; les trois dédis des créateurs des PME/PMI)

12 TPE (Très petites entreprises) / PME (Petites et Moyennes Entreprises)

13 Microfinance

14 http://guinee7.com/2016/08/16/plateforme-de-jeunes-entrepreneurs-agricoles-nee-a-conakry/

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Notre sujet portant sur l'entrepreneuriat dans le secteur de l'économie sociale et solidaire (ESS) comme facteur de développement en Afrique de l'Ouest, nous allons à présent rentrer dans le vif du sujet afin de comprendre « qu'est-ce que l'ESS (Economie Sociale et Solidaire) et quelle place occupe-t-elle dans l'économie ouest-africaine » ?

L'ESS naît de trois principes : l'auto gestion, l'auto-détermination et la lutte contre l'exclusion. Ce sont Jean-Louis Laville15 et Bernard Eme qui théorisent l'Economie Sociale et Solidaire comme une économie démocratique et de proximité. Dans l'ESS nous avons d'une part l'aspect social et d'autre part l'aspect solidaire. Concernant l'économie sociale elle se définit par le statut juridique des structures, quant à l'économie solidaire, découlant de l'économie sociale, elle s'est plutôt développée sur une base militante afin de remédier à la crise économique et au chômage. Ce nouveau concept de l'ESS vise à répondre à des besoins non satisfaits par le système capitaliste en mettant l'accent sur la réduction des inégalités16 et sur de nouveaux modes de production17.

En quoi ce système est utile pour l'Afrique de l'Ouest? Sur cette partie du continent, l'échec du modèle du développement néolibéral a permis aux Africains de réfléchir à leur situation économique préoccupante et trouver des solutions perspicaces. Les populations des zones rurales sont confrontées à un taux de pauvreté élevé. De par cette réalité, elles agissent depuis très longtemps comme J.L Laville l'a énoncé : « à défaut d'emploi, construisons notre activité» mais dans un secteur informel. Ces populations entreprennent en produisant par l'artisanat et les exploitations familiales. Ces organisations paysannes sont à la fois un enjeu économique et politique dans ces pays dans la mesure où l'agriculture est la principale source de création d'emplois dans les pays ouest-africains et qu'elle emploie déjà 80% de la population de ces pays.

Dans ce mémoire, nous émettons l'hypothèse selon laquelle cette « nouvelle économie» qui se traduit en termes d' « économie sociale et solidaire» est un concept qui permettra à l'Afrique de s'affranchir des aides au développement et de sortir de sa situation économique désastreuse en faisant basculer le maximum de micro-entreprises du secteur informel au formel pour une meilleure économie. En effet, il faut mettre en lumière que les entreprises capitalistes ne créent de l'emploi que pour une minorité des populations ouest-africaines car une large partie de la population est dans le secteur informel. Cela s'explique, bien évidemment, par la facilité d'entrée et de sortie de ce secteur informel. Nous sommes tout de même réjouie de constater qu'en Afrique de l'Ouest, il existe « près de 2 millions d'entreprises

15 Jean-Louis Laville est professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris (cnam), où il est titulaire de la Chaire « Économie Solidaire ». Il est également chercheur au Lise (Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique, CNRS-cnam) et à l'IFRIS (Institut Francilien Recherche Innovation Société

16 Lutte contre l'exclusion, création d'emplois durables, valorisation d'un territoire...

17 Commerce équitable, insertion par l'activité économique, circuits courts de distribution, etc.

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d'ESS dans les principaux centres urbains »18 qui visent à réconcilier le social et l'économie afin de remettre l'homme au coeur de l'activité formelle.

Notre plan de travail est très simple. Nous aurons un premier chapitre sur le cadre théorique, conceptuel et méthodologique, un second sur la place de l'entrepreneuriat dans l'économie ouest-africaine, un troisième sur les obstacles à l'initiative entrepreneuriale dans le contexte ouest-africain et un dernier chapitre sur comment renforcer la contribution de l'ESS dans le développement des pays ouest-africains.

L'entrepreneuriat moteur économique -- La place de l'ESS dans l'entrepreneuriat en Afrique de l'ouest 15

18 http://www.lartes-ifan.org/pdf/ESS en Afrique de louest Un mode de vie a rehabiliter.pdf

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo