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Exposition aux risques morpho-hydrologiques dans deux secteurs périurbains de la ville de Yaoundé. Cas des monts Akok-Ndoué et Mvog-betsi au sud-ouest de la ville.

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par Georges Ghislain FOFACK MUJIA
UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ  - Master 2016
  

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II.2.2. LES CAUSES HUMAINES

Plusieurs facteurs humains sont à l'origine de la survenance des inondations en milieu périurbain, particulièrement dans les secteurs d'Akok-Ndoué et Mvog-Betsi. Ce sont :

V' Le clientélisme

V' L'incohérence urbanistique

V' La pauvreté

V' L'imperméabilisation croissante des bas-fonds

V' L'encombrement du lit des cours par les ordures de tout genre

II.2.2.1. Le clientélisme et l'incohérence urbanistique

Ce sont là deux facteurs importants qui accroissent la vulnérabilité des populations de l'espace à l'étude aux risques d'inondation.

Selon la loi N° 2004/003 du 21 avril 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun en son article 9 alinéa 1 : « Sont inconstructibles, sauf prescriptions spéciales, les terrains exposés à un risque naturel (inondation, érosion, éboulement, séisme, etc.); les parties du domaine public classées comme telles et les aires écologiquement protégées telles que définies par la législation relative à la gestion de l'environnement ».

Les zones marécageuses sont à cet égard des espaces écologiques sensibles et donc interdits de constructions et de vente ; car ils font partie du domaine public de l'État. Le constat sur le terrain est tout le contraire, car lorsqu'on observe l'image satellite Google Earth du 27/02/2010 du Sud et Sud-est de l'espace d'étude, on se rend compte que les espaces de bas-fonds (marécageux), sont quasiment bâtis. Ceci montre que les autochtones véreux, sans prise en compte des textes en vigueur, ont commercialisés ces espaces, qui devraient rester dans leur état naturel. Ce constat corrobore le postulat de Tchotsoua(2007), lorsqu'il précise que le système foncier dans bien de quartiers de la ville de Yaoundé particulièrement les quartiers spontanés est ambigu et de nature à favoriser la susceptibilité des populations aux risques morpho-hydrologiques.

Figure 16: Image satellite du mont Akok-Ndoué et ses versants le 27/02/2010 Source : Google Earth

Zone

marécageuse bâtie

N

62

pertinence que nous remarquons que ces zones, loin d'être vides et vacantes, sont des espaces de prédilection l'extension de l'habitat humain.

Tableau 8: Zones inconstructibles définies par la CUY

ZONES INCONSTRUCTIBLES DÉFINIES PAR LA CUY

CATÉGORIES

CARACTÉRISTIQUES

TYPE A

Rivières et bas-fonds marécageux ou non

TYPE B

Espaces routiers futurs ou existants

TYPE C

Espaces ayant un statut de zone industrielle

TYPE D

Hauts reliefs et les espaces ayant le statut « d'espaces verts »

Source : Communauté urbaine de Yaoundé

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Cette image satellite Google Earth du 27/02/2010, on voit des bas-fonds qui sont densément humanisées, obstruant le lit majeur du cours d'eau. De même, on s'aperçoit également sur cette image, une mauvaise organisation de l'habitat, qui est sans plan et ne respecte aucune règle d'urbanisme.

Cette image démontre à pertinence le postulat selon lequel les zones définies comme inconstructibles, particulièrement les bas-fonds marécageux, ont presque disparues à cause de l'anthropisation exponentielle de ces zones.

On se rend compte dans bien de cas que les bas-fonds marécageux à l'état naturel n'existent presque plus dans la zone du fait de la poussée démographique qui entraine une extension spatiale conséquente de la ville dans la zone Sud-ouest.

D'autre part, cette image de la zone Sud et Sud-est de l'espace étudié, présente également une des caractéristiques propres aux villes tropicales : l'incohérence urbanistique. Ce dernier est un facteur de vulnérabilité non pas de seconde importance. Cette incohérence urbanistique se traduit par l'absence des réseaux de drainage et de collecte de l'eau de ruissèlement. Cette situation contribue à prédisposer de façon croissante les populations de ces secteurs aux risques d'inondation.

On s'aperçoit également que même les versants pentus ont presque partout dans la zone d'étude subi la loi de la pression humaine.

II.2.2.2. L'imperméabilisation croissante des bas-fonds

Les bas-fonds de la zone sont aujourd'hui dans la plupart des cas, largement humanisés. Au regard de l'image Google earth ci-dessus, on peut affirmer que les bas-fonds de la zone ont déjà fait l'objet d'une quasi-mise en valeur, soit pour la culture de légumes, ou pour l'extension de l'habitat. Ce qui cause une imperméabilisation conséquente de ces bas-fonds, rendant ainsi difficile l'infiltration de l'eau des précipitations, facilitant ainsi la survenance des inondations.

II.2.2.3. L'Encombrement du lit des cours par les ordures de tout genre

L'autre facteur aggravant les inondations dans la zone, est l'encombrement quasi-permanent des lits des rivières et des cours d'eau par les ordures de toute sorte. Les populations de la zone, à cet égard font preuve d'incivisme urbain, en déversant quotidiennement leurs ordures dans les cours d'eau. Sans conscience que cette activité participe à la récurrence de

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débordement des cours d'eau qui causent les inondations dans la zone. La photo 2 illustre parfaitement ce déversement des ordures dans les cours d'eau de la zone.

La planche photographique 4 présente un tronçon d'un cours d'eau entre 2 dates. L'une en saison sèche et l'autre pendant la saison des pluies.

Sur cette image, on observe l'incivisme des populations des quartiers suscités. Ces derniers ont pour déversoirs d'ordures les cours d'eau. Or ces ordures qui obstruent le lit des cours d'eau, restreignent l'écoulement et sont à l'origine de la sortie de cours de son lit, causant ainsi les inondations.

Ordures ménagères déversées dans un cours d'eau au quartier EBA II (Mvog-Betsi)

Photo 2: Encombrement des cours d'eau par les ordures (Cliché Fofack Georges, Juillet

2013)

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Sur cette planche photographique, on aperçoit un même tronçon de la Mingosso, affluent du Mfoundi qui coule à Akok-Ndoué, entre 2 périodes : en saison sèche (photo A) et en saison de pluie (photo B). Cette comparaison diachronique, nous permet d'observer l'incidence du déversement des déchets de tout type dans le lit du cours d'eau : Les inondations se produisent parce que le lit du cours d'eau a été obstrué par les ordures, ce qui entraine donc la sortie du cours d'eau de son lit et d'envahir les zones d'habitation avoisinantes qui sont installées sur le lit majeur du cours d'eau.

Photo A : Tronçon de la Mingosso (Affluent du Mfoundi) au niveau d'Akok-Ndoué le 31 juillet 2013.

Sens d'écoulement du cours d'eau

Photo B : Tronçon de la Mingosso (Affluent du Mfoundi) au niveau d'Akok-Ndoué le 29 Septembre 2013

Planche photo 4: Comparaison d'un tronçon de la Mingosso en saison sèche et en saison de pluie (Clichés Fofack Georges, Juillet et Septembre 2013)

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La figure 17 le rapport systémique existant entre les causes des inondations suscitées et la prédisposition des populations de notre espace à l'étude à ce type de risque.

Figure 17 : Schéma systémique risque d'inondation en milieu urbain

Source : Mesmin Tchindjang, Cours Master EDMR Université Paris Diderot Paris 7

Au regard de ce qui vient d'être analysé, il convient de préciser que le schéma qui suit, illustre, la combinaison relationnelle des facteurs à l'origine du risque d'inondation dans l'espace à l'étude.

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6,006 km2 de superficie pour

51 761 habitants en 2007, soit plus de 8 620 hbts au km2 Densité très élevée = Imperméabilisation croissante

Encombrement des cours d'eau par les ordures

1600 mm en moyenne/an Pluviométrie importante

Facteurs naturels

Facteurs aggravants

Facteurs de vulnérabilité

3 structures sanitaires dans une superficie de 600 ha, soit 3 hôpitaux pour plus de

52 000 habitants. 1hôp. Pour 17 330 hbts Faible protection sociale

Clientélisme et incohérence urbanistique

Figure 18: Schéma systémique du risque d'inondation dans les bas-fonds d'Akok-Ndoué et de Mvog-Betsi

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Cette planche photo met en évidence les inondations dans différents secteurs (quartiers) de notre zone d'étude. Sur la photo 1, on a une habitation à Eba I dont la façade arrière est complètement envahie par les eaux. Sur les photos 2 et 4, on a un pont à Akok-Ndoué qui est envahi par les eaux, entravant ainsi le trafic des piétons. De plus les habitations à proximité en arrière-plan portent l'inscription « A détruire » Sur la photo 3, on a la fondation d'une habitation au quartier Mewoulou I qui a été envahi par les eaux. Sur la photo 5, on a une bâtisse en planche qui sert de lieu de culte d'une église dite « réveillée » dont la cour sert de garage de véhicules, qui a été submergé par les eaux.

4 5

2

6

3

Planche photo 5: Inondations dans la zone d'étude (Clichés Fofack Georges, Septembre 2013)

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon