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à‰ducation à  la santé en milieu carcéral ivoirien. Le cas des infections cutanées au camp pénal de Bouaké.

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par Amara BAKAYOKO
Université Alassane Ouattara de Bouaké  - Master  2015
  

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2.4- L'éducation à la santé dans les prisons

L'Organisation des Nations unies s'est toujours préoccupée depuis sa création du sort de tous les êtres humains, singulièrement ceux qui sont en prison. Elle a créé et adopté nombre d'instruments internationaux, notamment l'ensemble de règles minima pour le traitement des détenus32, visant à protéger les droits de l'homme des détenus et à leur garantir un traitement humain. Car certains droits et libertés de l'homme sont inhérents à chaque être humain. Ils constituent la base de

32 Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus, adopté par le 1er congrès des Nations unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants, tenu à Genève en 1955 et approuvé par le Conseil économique et social, dans ses résolutions 663 C du 31 juillet 1957 et 2076 du 13 mai 1977.

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l'existence humaine (le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, à la dignité, à la non-discrimination, à l'égalité devant la loi et le droit à la santé).

Tous les êtres humains, y compris les détenus, gardent leurs droits fondamentaux, ils ne peuvent être niés ou échangés et sont applicables partout, même dans les établissements pénitentiaires. Dans ces lieux, leurs conditions de vie doivent être toujours les plus proches à la vie normale, abstraction faite à la perte de liberté.

C'est donc dire que les détenus ont le droit de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible et devraient avoir librement accès aux services de santé existant dans le pays. Chaque prison devrait disposer des installations sanitaires appropriées et des services d'un personnel médical qualifié, permettant de donner un large éventail de soins. La responsabilité principale des membres du personnel de santé, dans ce cas, est de protéger la santé de tous les détenus. Celasignifie qu'ils doivent non seulement fournir les soins curatifs mais aussi faire en sorte que la morbidité liée à certaines maladies baisse, d'où la promotion d'une éducation à la santé.

L'éducation pour la santé, en prison comme à l'extérieur, consisterait en des partages de connaissances, de savoir-faire entre individus. Elle devrait les servir à faire des choix qu'ils pourraient maintenir grâce à une démarche participative et éducative. Elle implique aussi la responsabilité individuelle et collective, le respect des personnes, le développement des connaissances et des habiletés, l'accompagnement vers la santé, l'accompagnement vers plus d'autonomie.

Comme on le constate, l'intérêt d'une éducation à la santé en prison est plus d'un. En prison, le détenu est dans une situation telle que la priorité est autre que la santé. Il faut savoir dans ce cas, l'orienter de sorte à inscrire la santé dans ses priorités. Le contexte psychologique du détenu n'est pas à la motivation, ni à la participation aux activités. L'éducation à la santé devrait alors consister en une médiation, en une aide au changement d'attitude. Dans ce combat, le rôle de l'intervenant en milieu fermé va être de mieux connaître le détenu, d'échanger

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régulièrement avec lui, de connaître aussi ses préoccupations essentielles, c'est-à-dire prendre en compte son histoire, ses représentations sociales, sa culture afin de lui transmettre des connaissances et un comportement qui le maintiendrait en meilleur état de santé. Il s'agira pour l'intervenant aussi de favoriser une plus grande implication du détenu dans les actions de sensibilisation en matièred'éducation à la santé.

Le détenu n'a pas toujours un bon rapport à son corps, c'est-à-dire que tout ce qui est propriété, hygiène corporelle et vestimentaire, la beauté ne l'intéresse pas en premier lieu. Il reviendra à l'intervenant de susciter une meilleure prise de conscience à l'égard de sa santé, l'aider à se construire une image positive de soi. Des études ont démontré l'importance de la dimension psychique, les affects, les sentiments et les émotions dans le domaine de la santé, surtout « dans l'organisation de nos pensées, nos jugements, nos décisions, nos comportements. ». Une étude réalisée par le CRAES CRIPS33 sur « l'observance des trithérapies dans le domaine du VIH a bien mis en, évidence l'importance des représentions du corps et la dimension paradoxale du rapport aux médicaments qui entrainent des effets secondaires plus lourds que les symptômes initiaux. »

Par ailleurs, un accent important doit être mis sur l'estime de soi. Le détenu doit être encouragé à se dire qu'il a la capacité, le potentiel d'être heureux, de jouir d'un meilleur état de santé, de le protéger ou le renforcer. Dans la démarche de la promotion de la santé en milieu carcéral, hormis les détenus, des actions sont à mener envers d'autres cibles notamment, les décideurs (administration pénitentiaire), le service médical, le service social, les Organisations non-gouvernementales (Ong) intervenant en milieu carcéral telles que le Comité

33 Collège Rhône-Alpes d'éducation pour la santé - Centre régional d'information et de prévention du Sida (Rhône-Alpes/Lyon).

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international de la Croix-Rouge (Cicr)34 et les autres organisations visitant les prisons.

Il est important d'impliquer chacune de ces entités dans la promotion de la santé des détenus. Car de leur implication dépend la réussite des projets d'éducation à la santé des détenus. Leurs décisions ou leurs pratiques oeuvreront à assurer un meilleur état de santé aux prisonniers. La mise à disposition des moyens matériels, financiers et humains, d'une part, l'organisation ou la création de dispositions légales, d'autre part vont contribuer à asseoir une véritable politique d'éducation à la santé en milieu carcéral. (Claude Bouchet, 2000)

34 Le Cicr est une organisation internationale humanitaire, créée en 1863 par un groupe de citoyens de la ville suisse de Genève, dont faisaient partie Gustave Moynier, Henri Dunant et Guillaume-Henri Dufour.

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