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Analyse de la performance de la chaàŽne de valeur manioc dans le groupement de Buzi à  Kalehe.

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par Anelka Angélus MANENO
Université Catholique de Bukavu - Licence 2015
  

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE CATHOLIQUE DE BUKAVU

B.P. 285 BUKAVU

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

ETUDE LE LA RENTABILITE DE LA CHAINE DE VALEUR
AGRICOLE DANS LE TERRITOIRE DE KALEHE : Cas de
manioc dans le groupement de Buzi.

Mémoire de licence présenté et soutenu publiquement en vue de l'obtention du diplôme de licencié en sciences économiques et de gestion

Présenté par : Angélus MANENO Anelka Option : Economie Rurale

Dirigé par Prof. Dr MUBAGWA KIHINDA Muko Codirigé par CT LUBULA MUMBERE Eugene

ANNEE ACADEMIQUE 2014-2015

Table des matières

Table des matières i

LISTE DES TABLEAUX v

Tableau 1.1. Eléments d'identification des gouverneurs-clés d'une chaîne de valeurs v

Tableau 2.1 Population (Statistiques, Organisation, Culture, Mouvement) : v

Tableau 2.2 Moyen de transport des biens et des personnes dans groupement de buzi v

LISTE DES FIGURES vii

Acronymes ix

DEDICACES xi

REMERCIEMENTS xii

RESUME xiv

ABSTRACT xvii

0. INTRODUCTION GENERALE 1

0.1 ETAT DE LA QUESTION 1

0.2 DEFINITION DU PROBLEME DE RECHERCHE 5

Chapitre premier : GENERALITE SUR LA CHAINE DE VALEUR agricole 11

2.1. Cadre théorique : 11

2.1.1. Approche chaîne de valeur 11

1.4. Revue des études sur la chaîne de valeur manioc 19

Chapitre deuxième : PRESENTATION DU MILIEU D?ETUDE ET CADRE

METHODOLOGIQUE 21

II.1. Présentation du milieu d'étude : 21

II.2.1 Présentation du milieu d'étude : Approche monographique 21

II.2.1.1 MONOGRAPHIE DU GROUPEMENT DE BUZI 21

Tableau 2.1 Population (Statistiques, Organisation, Culture, Mouvement) : 23

Tableau 2.2 Moyen de transport des biens et des personnes dans groupement de buzi 25

II.2.1.2. POTENTIALITES ECONOMIQUES 26

II

II.2.1.3. INFRASTRUCTURES ET HABITAT 28

II.2 CADRE METHODOLOGIQUE 31

II.2.1 la population cible d'étude 31

II.2.2 Collecte des données 31

II.2.3 Echantillonnage 33

II.3 Analyse des données 37

II.3.1 Cartographie de la filière manioc et des différentes chaînes de valeurs. 37

2.3.2. Analyse de la gouvernance : 38

II.3. 3 L'outils d'analyse SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats) 38

II.3.4 Analyse des coûts et de la rentabilité 40

Avant d'analyser les coûts, nous donnons d'abord une précision sur la définition de

certains concepts. 40

Définition des concepts utilisés 40

II.3.4.1 Analyse des coûts 41

II.3.4.2 Analyse de la rentabilité financière 42

Chapitre troisième : PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS 44 III.1 Identification des différents maillons de la chaîne de valeur manioc dans le

groupement de Buzi. 44

III.1.1 La production : 44

a) Caractéristiques sociodémographique des producteurs 44

III.1.2. La transformation : 46

Caractéristiques sociodémographique des transformateurs 46

a) Sexe des enquêtés. 46

Tableau 3.5 Répartition des transformateurs selon les sexes 46

III.1.3. La commercialisation : Les commerçants 47

III.2 Acteurs et rôles. 49

1°) Acteurs intervenant dans les fonctions de production et d'échange 50

6.2 Performance financière des chaînes de valeurs 65

III

a) Producteurs et organisations de producteurs 50

b) Commerçants 50

c) Transformateurs 51

d) Distributeurs de produits dérivés de manioc 51

f) Transporteurs 52

2°) Les acteurs assurant des fonctions de facilitation, de soutien et d'appui à la filière 52

b) Organisations professionnelles Agricoles et associations 53

c) Projets 53

d) Institutions de crédit 53

III.3 Cartographie de la filière et identification des chaînes de valeurs 54

III.3 Analyse des différentes chaines de valeurs 56

3.1. Description des chaînes de valeurs 56

3.1.1 La chaîne de valeur manioc frais pour le marché local et la ville de Goma. 56

3.1.2 La chaîne de valeur Chikwangue pour le marché local. 57

3.1.3 La chaîne de valeur manioc séché pour les marchés local et urbain (ville de Goma

et Bukavu. 57

3.1.3 La chaîne de valeur farine de manioc pour les marchés local et urbain (ville de

Goma et Bukavu. 57

3.1.3 La chaîne de valeur foufou de manioc pour les marchés local. 58

III.4. Aperçu sur la gouvernance dans les chaînes de valeurs 58

III.5 stratégies de développement des différentes chaînes de valeurs manioc dans le

groupement de Buzi. 59

5.1. Opportunités et contraintes au développement des différentes chaînes de valeurs ... 59

5.1.1. Contraintes au développement des chaînes de valeurs ananas au Bénin 59

5.1.2. Atouts pour le développement des chaînes de valeurs manioc dans le groupement

de Buzi. 61

III.6 Analyse des coûts et de la structure des coûts dans les chaînes de valeurs 63

iv

6.3 Stratégies pour le développement des différentes chaînes de valeurs 70

CONCLUSION GENERALE 73

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 74

ANNEXES I : QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE A

a) Producteurs A

b) Transformateurs E

c) Commerçants G

d) Consommateurs I

e) Transporteurs J

ANNEXE II : Graphiques des ratios de la valeur V.A-CI et de Profit-CT L

ANNEXES III : LES DIFFERENTS PROJETS ET PROGRAMMES POUR DEVELOPPER

L'AGRICULTURE CONGOLAISE. M

3.1. Plan intérimaire de relance agricole (1966-1972) M

3.2. Programme Agricole Minimum (1980-1981) M

3.3. Plan de relance agricole 1982-1984 M

3.4. Programme d'Autosuffisance Alimentaire (PRAAL 1987-1990) N

3.5. Plan directeur du Développement Agricole et Rural (1991-2000) O

3.6. Programme National de Relance du Secteur Agricole et Rural « PNSAR » (1997-2001)

O

3.7. Programme triennal d'appui aux producteurs du secteur agricole 2000-2003 P

3.8. Programmes et projets appuyés par la FAO P

Programmes et projets réguliers P

1.1. Programmes récents, en cours ou envisagés : P

1.2. Le secteur forestier Q

Opérations d'urgence R

3.9. Autres interventions dans le secteur agricole et rural T

V

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1.1. Eléments d'identification des gouverneurs-clés d'une chaîne de valeurs

Tableau 2.1 Population (Statistiques, Organisation, Culture, Mouvement) :

Tableau 2.2 Moyen de transport des biens et des personnes dans groupement de buzi

Tableau 2.3: Production des quelques spéculations réalisées en 2012 dans le groupement de

Buzi.

Tableau 2.4 : Localités (villages) et leurs ressources minières du groupement de Buzi

Tableau 2.5 Situation des routes de desserte agricole dans le groupement de buzi / minova

Tableau 2.6 : portant répartition des ménages échantillonnés des producteurs de manioc

selon les axes

Tableau 2.7 : Distribution de l'échantillon en fonction du type d'acteurs à enquêté

Tableau 3.1. Répartition des producteurs par sexe

Tableau 3.4 de répartition des producteurs selon les variétés cultivés e au 3.2 Répartition des

producteurs par classe d'âge

Tableau 3.5 Répartition des transformateurs selon les sexes

Tableau 3.6 Répartition des transformateurs selon le groupe d'âge

Tableau 3. 7 Répartition des transformateurs enquêtés selon les axes

Tableau 3.8 Répartition des transformateurs enquêtés selon les types de produits réalisés

(produits finis)

Tableau 3.9 Répartition des commerçants selon sexe

Tableau 3.9 Répartition des commerçants selon sexe

Tableau 3.11 Répartition des commerçants enquêtés selon les axes

Tableau 3.12: Répartitions des commerçants selon les types des produits approvisionnés

Tableau 3.13 Répartition des commerçants enquêtés selon le type de produits commercialisés

vi

Tableau 3.14 Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces dans les chaînes de valeurs manioc dans le groupement de Buzi.

Tableau 3.15. Coût de production des différents produits commercialisés dans les différentes chaines de valeur de manioc

Tableau 3.16 Consommations intermédiaires et coûts totaux dans les différentes chaînes de valeurs

Tableau 3.17 Indicateurs de performances financières des chaînes de valeur manioc dans le groupement de Buzi.

VII

LISTE DES FIGURES

Figure 1.1. Principales composantes dans une analyse de chaîne de valeurs.

Figure 1.2 : Quelques fonctions de la chaine de valeur.

Figure 3.1 Relations et Cartographie de la filière manioc dans le groupement de Buzi Figure 3.2 portant la cartographie de la filière manioc ainsi que ses chaînes de valeur.

Figure 3.3 répartition des producteurs par sexe

Figure 3.4 Répartition des producteurs enquêtés par groupe d'âge

Figure 3.4 Répartition des producteurs enquêtés par axe enquêté

Figure 3.5 répartition des producteurs par variétés cultivés

Figure 3.7 Sexe transformateurs

Figure 3.8 Transformateurs par groupe d'âge

Figure 3.9 Transformateurs enquêtés selon l'axe

Figure 3.10 Types des produits transformés

Figure 3.11 Répartition des commerçants selon le sexe

Figure 3.12 Répartition des commerçants selon le groupe d'âge

Figure 3.13 Répartition de l'échantillon selon les axes

Figure 3. 14 Répartition des commerçants enquêtés selon les types des produits

approvisionnés

Figure 3.15 Répartition des commerçants selon letype de produits commercialisés

Figure 3.16. Structure des coûts de production des différents produits commercialisés dans

les différentes chaînes de valeurs manioc.

Figure 3.17. Répartition des consommations intermédiaires entre les différentes catégories

d'acteurs des chaînes de valeurs manioc

Figure 3.18. Répartition des coûts totaux de production entre les différentes catégories

d'acteurs des chaînes de valeurs maniocs

VIII

Figure 3.19. Répartition des valeurs ajoutées entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc.

Figure 3.20. Répartition des profits entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc.

Figure 3.21. Répartition des ratios de la V.A et C.I entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc.

Figure 3.22. Répartition des ratios de profit et Coût total entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc.

ix

ACrONYMES

ACF : Action contre la faim

AFDEM : Appui aux Femmes

Am : Amortissement.

BCZS : Bureau Centrale de la Zone de Santé

C.V : coûts variables

CARG : Conseil Agricole Rural de Gestion

CEMUBAC : Centre d'Etudes Médicales de l'Université de Bruxelles en Afrique Centrale

CF : coûts fixes

CI : Consommation Intermédiaire

CR : coefficient de rentabilité

CT : Coûts Totaux

CV : chaîne de valeur

CVA : chaîne de valeur agricole

DEA : Diplôme d'étude Approfondie

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

FBA : Famer Bussiness Assaciation

FC : Franc Congolais

FF : Frais Financier

FIDA : Fonds international de développement agricole

GIE : Groupements d'Intérêt Economique

IITA: International Institute of Tropical Agriculture

IMF : Institution de Micro finance

INRA : Institut National pour l'Etude et la Recherche Agronomique

IT : Impôt et Taxes

ISP : Institut Supérieur Pédagogique

U.O : Université Ouverte

ISTC : Institut Supérieur Technique et de Commerce

LARES : Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise Sociale

MAPE : Ministère de l'Agriculture Pêche et élevage

MO : la main-d'oeuvre.

ONG : Organisation non gouvernementale

X

P : Profit

PAM : Programme Alimentaire Mondiale

PDFM : Développement de la Filière Manioc

PDRT : Programme de Développement des plantes à Racines et Tubercules

PIB : Produit Intérieur Brut

PNSAR : Programme National de Relance du Secteur Agricole et Rural

PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement

PRAAL : Programme d'Autosuffisance Alimentaire

R : Revenu

RDC : République Démocratique du Congo

SPSS: Statistical Package for the Social Science

SWOT : Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats

TIC : Technologies de l'information et de la communication

UCB: Université Catholique de Bukavu

USAID: United State of American Aid

VA : Valeur Ajoutée

WVI : World Vision International

ZSR : Zone de Santé Rurale

Angélus MANENO Anelka

xi

DEDICACES

Je dédie ce travail particulièrement à mon père MANENO Munazi, ces mots ne suffiraient pas pour te remercier autant que Dieu te paye pour l'amour que tu portes pour ta famille. Merci PAPA !

A ma maman chérie M'Rubenga BUCAKUZI Pétronille qui n'a ménagé d'aucun effort pour me lancer sur le chemin du savoir être. JE T'AIME TANT MAMAN !

Au feu cousin Munganga MUDENDE qui m'a quitté voici cinq ans déjà. Que la terre de nos ancêtres te soit légère et le Tout-Puissant t'accueille dans son Paradis.

A mes adorables soeurs Faïda MUNAZI, Riziki MUNAZI, Alice MUNAZI, Plaisir MUSEGURA MANENO, Mapendo MANENO Amoureuse ainsi qu'à mes beaux-frères MANEGABE et Ajuwamungu MUVUNGA et à ma famille adorée MUNAZI.

A mes frères adorés Apollinaire SAFARI M, Lebon HURUMA, Alfred RAFIKI, Maisha MANENO La vie, FREDERICK Maneno, Félix, Justin, Rufin, SHAMAMBA Adolphe, Espoir Maneno et Dieu-aime Maneno.

A Polepole BYAMUNGU Jean-Mari pour son soutien et ses conseils durant ces années, sincèrement fais tien ce travail.

A toutes mes tantes et oncles, merci pour vos prières et vos encouragements.

A mes amis et connaissances BASEME Shamavu, AMANI Sammy, SHABANI Mujinya, MUSSA Bujiriri, Grace Kanega, BYAMUNGU Ruchinga Bienfait, Cikuru ISHARA Faustin, et ceux dont le nom semble nous échappé par ignorance et/ou par oublie.

A toutes mes amies notamment Judith IGEGA, Nelly, Anny ILUNGA, Nadège, Wivine KABUGOYI, Nadine KABUGOYI, Fille MINANE, Justine BALUME, Tegemea, Musaada, Rosette BICHICHI, Furaha RUCHINGA, Ange RWESI, Nadège ZAGABE, ...

Ce travail est également dédié au corps académique de la faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'UCB et plus particulièrement « Kamala KAGHOMA Christian, Lwanzo LUSAMBO Josué, Mumbere LUBULA ». Que le Tout-Puissant agrée toutes les activités menées et que ces dernières perdurent aussi longtemps que possible.

A tous les étudiants économistes de l'Université Catholique de Bukavu pour ces bons moments passés ensemble à l'Université dans une parfaite atmosphère familiale.

A tous ceux qui pourront nous lire à travers ce travail !

XII

REMERCIEMENTS

Au terme de cette étude, il me revient de remercier vivement tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réussite de ce travail. J'adresse ces remerciements à :

Mes parents : MANENO Munazi et BUCAKUZI M'Rubenga pour le soutien tant moral, que financier qu'ils ne cessent d'apporter à ma personne sans lequel je n'aurais pas produire un tel travail de recherche.

A Polepole BYAMUNGU Jean-Marie, coordonnateur de World Vision/base de Minova qui nous a fourni ce thème de recherche et contribué significativement à la documentation et à la compréhension du sujet ;

Aux ONGs FAO et World Vision International qui nous ont accompagnés financièrement dans les recherches; sans lesquelles les enquêtes nous seraient difficilement réalisables.

A MUBAGWA Muko, Directeur de ce mémoire et professeur permanent de l'Université Catholique de Bukavu, pour ses conseils qu'il n'a jamais cessé de me procurer, la qualité de ses enseignements et sa disponibilité à pouvoir diriger ce travail de recherche.

A Mumbere LUBULA Eugène, Administrateur Général de l'Université Catholique de Bukavu et codirecteur de ce mémoire ;

A Kamala KAGHOMA Christian, Doyen de la faculté des Sciences Economiques et de Gestion pour la qualité de ses enseignements, ses remarques pertinentes et la bonne conduite de la faculté.

A Alice MUFUNGIZI, Avec qui nous avions commencé ce travail de recherche et qui m'a beaucoup aidé à comprendre ce thème de recherche. Il a su me suivre de très près et me donner constamment son appréciation bien que nos routes se sont séparées avant que ce travail ne s'achève. Je vous remercie sincèrement Madame le chef des travaux !

A Célestin BUCEKUDERHWA Bashige, Deogratias BUGANDWA, Jean Baptiste NTAGOMA Kushinganine, Frederic NIMUBONA et Lucien ZIHINDULA Biguru pour la qualité de leurs cours, les encouragements, les conseils et leur soutien. À travers vous, je remercie tous les professeurs qui interviennent à la faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'UCB ; vos enseignements m'ont marqués. Je ne regretterai jamais de vous avoir eu comme professeurs !

XIII

A Baseme SHAMAVU, Mussa BUJIRIRI, Amani SAMMY et Mapenzi N'TAMWENGE pour leur hospitalité et leur disponibilité de m'avoir aidé à faire passer les questionnaires d'enquêtes.

A la famille BENEKIRE pour leur soutient le long de mon parcours académique.

A Tous les enquêtés pour leur disponibilité à nous avoir fournie l'information dont nous avions besoins pour la réalisation de ce travail.

Aux familles Mwendo et Kayani à travers David qui savaient prendre en relève des petites charges pour ma scolarité primaire et quelque fois secondaire.

Mes frères, soeurs et amis(es) avec qui nous avions eu à lutter ensemble durant notre parcours académique et qui m'ont apporté un soutien sans faille : Sadiki MUGOROZI, Alain N'TSIRIRE, Monsengwo PATIENT, Eli LUSHULI, Olame KATSIHI, Byamungu RUCHINGA, Amitié RUCHINGA, Kambale MUKATA, Libaku RUCHINGA, Taylor MAGAMBO, Sadiki NYARWANGU, Héritié CHANGUI, Marc KASEREKA Bitaha, Aimé LUANDA, Valery PURUZI, Jovial LUANDA, etc.

A la famille LUFUNGULO qui a su nous loger nos cinq durant et cohabiter avec nous avec passion.

Un grand merci à vous tous pour vos soutien que vous ne cessez d'aménager à ma faveur !

xiv

RESUME

Le secteur agricole, notamment vivrier, constitue une activité génératrice de revenu pour la plupart des paysans congolais en général et du groupement de Buzi en particulier.

Le manioc fait partie des principales spéculations cultivées dans le groupement. Sa production s'étale pratiquement sur toute l'année afin de répondre à la demande locale mais également pour l'exportation vers les milieux urbains (ville de Goma et de Bukavu en l'occurrence). Cependant, la chaîne de valeur manioc est confrontée à des problèmes liés à l'organisation, la production et la commercialisation.

L'étude a montré que la chaîne de valeur manioc est constituée principalement de trois maillons pour lequel il était possible de calculer la rentabilité. Il s'agit notamment du maillon de production, de transformation, et de la commercialisation.

En tenant compte de destination des produits et produits dérivés de manioc et des marchés existants, nous avons défini cinq (5) grandes chaînes de valeurs (CV) : la CV « manioc frais pour le marché local et la ville de Goma », la CV « manioc séché -cossette de manioc- pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu », la CV « farine de manioc pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu », la CV « chikwangue pour le marché local » et la CV « foufou de manioc pour les marchés local.»

Au cours de cette étude, deux (2) types de coûts ont été analysés. Il s'agit des coûts de production et les coûts totaux des différentes chaînes de valeurs. En ce qui concerne les coûts de production, le tableau 3.14 indique que la CV manioc séché vendu sur les trois marchés - marché local, de Goma et Bukavu- est celle dont le coût de production est relativement plus cher, soit 14 441 133 FC. Cela s'expliquait par le fait que les maniocs séchés et vendu sur les trois marchés sont produits dans des exploitations de type moins intensif (généralement moins de 1ha) sur lesquelles on surutilise la main-d'oeuvre familiale pour le sarclage. On retrouve en seconde position la C.V farine de manioc avec 10 839 860 FC dont 53,38% des charges globales est dit à la transformation du produit.

Pour ce qui concerne les coûts totaux, l'analyse des coûts engendrés par les différentes chaînes de valeurs, le tableau 3.15 indique que la chaîne produisant la farine de manioc est la plus coûteuse aussi bien en consommations intermédiaires (25 337 336 FC) qu'en coûts totaux (26 058 714 FC). Cela est dû essentiellement aux dépenses relatives à la transformation. Les chaînes de manioc frais et de manioc séché pour le marché local se suivent, avec respectivement 1 651 380 FC et 2 246 213 FC et de 14 766 548 FC et 15 357 341 FC en

xv

consommations intermédiaires et coûts totaux par quantité de manioc produite. Vient en seconde position la chaîne de valeurs de vente de manioc vers milieu urbain (ville de Goma et de Bukavu) est celle qui nécessite moins de dépenses de la quantité de manioc produit, soit 801 385 FC et 1 874 695 FC en consommations intermédiaires et en coûts totaux. Ce résultat peut s'expliquer par le fait que les dépenses effectuées pour la production de manioc pour les marchés urbains sont compensées par les rendements que l'on n'y obtenus.

Pour ce qui est de l'analyse de la performance des différentes chaînes de valeurs, le tableau 3.17 montre que toutes les chaînes de valeurs manioc sont rentables sur le plan financier. En d'autres termes, la production de manioc est profitable pour le producteur, le transformateur et le commerçant. En effet, les valeurs ajoutées et les profits sont positifs pour tous les acteurs dans toutes les chaînes de valeurs sauf pour la chaîne de valeur de farine de manioc où la valeur ajoutée et le profit du producteur sont négatifs. C'est pourquoi, cette rentabilité varie pour chaque acteur en fonction de la chaîne dans laquelle se situe. Ce dernier résultat peut s'expliquer au mode d'accès à la terre, aux conditions d'accès du produit aux marchés - désenclavement du milieu et tracasseries- mais aussi le moyen de transport utilisé - personnes - de transformation et commercialisation.

Par ailleurs, la comparaison des différentes chaînes de valeurs montre que la chaîne de valeur produisant le manioc séché était la plus rentable au plan financier. Les producteurs et les commerçants y obtenaient des valeurs ajoutées et profits les plus élevés. En seconde position la chaîne de valeur de farine de manioc. Dans cette chaîne de valeur, ce sont les transformateurs ainsi que les commerçants qui y obtiennent les valeurs ajoutées et les profits les plus élevés. On retrouve en troisième position la chaîne de valeurs relative au manioc frais. La chaîne de valeurs les moins rentables au plan financier sont celles de foufou puis de chikwangue en valeur ajoutée tout comme en profit.

Lorsqu'on s'intéresse aux ratios de rentabilité (le tableau 3.17) les conclusions changent. En effet, on remarque qu'avec l'analyse des ratios, la chaîne de valeur farine devient rentable pour tous les acteurs. Les commerçants y investissent d'avantages que les deux autres acteurs car elle leurs procure plus d'avantages financiers. En effet, un (1) franc congolais investi dans cette chaîne génère trois 15,928 FC de valeur ajoutée pour les commerçants, 7,52 FC pour les transformateurs et 4,61 FC pour les producteurs. Par contre, les producteurs investissent plus dans les chaînes de valeur manioc séché et manioc frais. En effet, il est plus profitable aux producteurs d'investir dans ces deux (2) chaînes car 1 franc

xvi

investis dans procure respectivement aux producteurs un gain de 85,32868 FC ou 8,478 FC en valeurs ajoutées. Les transformateurs trouvent plus de gain dans la chaîne de valeurs produisant le foufou. En effet, en investissant un franc congolais dans cette chaîne, les transformateurs obtiennent un gain de 14,491 FC en valeur ajoutée.

L'analyse de la matrice SWOT souligne diverses contraintes qui entravent le développement de toutes les chaînes de valeur analysée dans la présente étude. La première contrainte majeure (commune à toutes les chaînes de valeur) est relative aux difficultés d'approvisionnement en semences améliorées des boutures de manioc. La solution la moins coûteuse, propose Le Meur (2000) est a priori de produire les maniocs sur l'exploitation et d'étendre progressivement la surface cultivée, ce qui nous renvoie à la question sensible de l'accès à la terre. En effet, comme nous l'avons signalé dans ce travail, certaines personnes de la population se sont déjà accaparées des grandes exploitations des terres au détriment des autres et en font le démembrement où les conditions d'accès au lopin de terre sont faites au désavantages des producteurs. Selon le rapport de W.V (2015), la marchandisation de la terre y a été parfois très précoce, précoloniale et les transactions foncières sont marquées par une forte insécurité, des fluctuations de prix brutales non corrélées à un ajustement de l'offre à la demande ou au niveau de fertilité.

Bien que les résultats financier et économique soient globalement satisfaisants pour toutes les catégories d'acteurs intervenant dans les différentes chaînes de valeurs, de nombreuses contraintes ont été relevées par l'étude, particulièrement le manque d'organisation de la chaîne de valeur, la quasi-inexistence d'infrastructures de stockage et le mauvais état des voies d'évacuation des produits de zones productrices vers les grands centre de consommation, l'accès difficile au crédit (suppression du crédit agricole par la Mecrego/Minova) pour la majorité d'acteurs pour toutes les chaînes, la fluctuation des prix notée durant l'année, entre autres. Cependant, la chaine de valeur manioc a beaucoup d'atouts et d'opportunités favorables à son développement dans le groupement de Buzi.

Mots clés : -Chaîne de valeur -Rentabilité- Acteurs- Manioc -Groupement de Buzi-

xvii

ABSTRACT

The agricultural sector, notably vivrier, constitute a generating activity of income in general for most the Congolese peasants and of the grouping of Buzi in particular.

Cassava makes main cultivated speculation part in the grouping. His/her/its production spreads practically on all year round in order to answer to the local demand but also for the export in the urban surroundings (city of Goma and Bukavu in the occurrence). However, the chain of value cassava is confronted to problems bound to the organization, the production and the merchandising.

The survey showed that the chain of value cassava is constituted mainly of links of production, transformation, and the merchandising.

While holding account of product destination and derivative products of cassava and the existing markets, one can define five (5) big chains of values (CV): the CV " cool cassava for the local market and the city of Goma ", CV " cassava dried -cossette of cassava - for the local market, the city of Goma and Bukavu, the CV " flours cassava for the local market, the city of Goma and Bukavu ", CV " chikwangue for the local " market and CV " foufou of cassava for the local " markets.

During this survey, two (2) types of costs have been analyzed. It is about costs of production and the total costs of the different chains of values. With regard to costs of production, the picture 3.14 indicates that the CV of cassava dried sold on the three markets - local market, of Goma and Bukavu - is the one of which the cost of production is relatively dearer, either 14 441 133 FCS. It explained himself by the fact that the dried cassavas and sold on the three markets are produced in exploitations of less intensive type (generally less 1ha) on which one surutilise the hand-d'oeuvre domestic for the sarclage. One recovers in second position the C.V flours cassava with 10 839 860 FCS of which 53,38% of the global loads are told the transformation of the product.

For what concerns the total costs, the analysis of costs generated by the different chains of values, the picture 3.15 indicates that the chain producing the flour of cassava is as well most expensive in intermediate consumptions (25 337 336 FCS) that in total costs (26 058 714 FCS). It is essentially owed to the relative expenses to the transformation. Chains of cool cassava and cassava dried for the local market follow themselves, with respectively 1

xviii

651 380 FCS and 2 246 213 FCS and of 14 766 548 FCS and 15 357 341 FCS in intermediate consumptions and total costs by quantity of cassava produced. Comes in second position the chain of values of cassava sale toward urban middle (city of Goma and Bukavu) is the one that requires less expenses of the quantity of cassava produces, either 801 385 FCS and 1 874 695 FCS in intermediate consumptions and in total costs. This result can explain himself by the fact that expenses done for the production of cassava for the urban markets are compensated by outputs that one gotten there.

For what is the analysis of the performance of the different chains of values, the picture 3.17 watch that all values chains cassava is profitable on the financial plan. In of other terms, the production of cassava is profitable for the producer, the transformer and the tradesman. Indeed, the added values and profits are positive for all actors in all chains of values except for the chain of value of cassava flour where the added value and the producer's profit is negative. It is why; this profitability varies for every actor according to the chain in the what is located. This last result can explain himself to the fashion of access to the earth, to conditions of access of the product to markets - désenclavements of the middle and harassments - but as the means of transport used - people - of transformation and merchandising.

Otherwise, the comparison of the different values chains watches that the chain of value producing the dried cassava was most profitable to the financial plan. Producers and tradesmen got the added values there and the most elevated profits. In second position the chain of value of cassava flour. In this chain of value, it is transformers as well as tradesmen that get the added values there and the most elevated profits. One recovers in third position the relative value chain to the cool cassava. The least profitable value chain to the financial plan is then those of foufou of chikwangue in value added all as in profit.

When one interests itself to ratios of profitability (the picture 3.17) findings change. Indeed, one notices that with the analysis of ratios, the chain of value flours becomes profitable for all actors. Tradesmen invest advantages there that the two other actors because her procures more advantages financiers. Indeed, a (1) enclosed Congolese franc in this chain generates three 15,928 FCS of value added for tradesmen, 7,52 FCS for transformers and 4,61 FCS for producers. On the other hand, producers invest more in chains of value cassava dried and cool cassava. Indeed, he/it is more profitable producers' to invest in these two (2) chains because 1 funded franc in procures to producers a gain of 85,32868 FCS or 8,478 FCS

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respectively in added values. Transformers find more gain in the chain of values producing the foufou. Indeed, while investing a Congolese franc in this chain, transformers get a gain of 14,491 FCS in added value.

The analysis of the SWOT matrix underlines various constraints that hinder the development of all value chains analyzed in the present survey. The first major constraint (township to all chains of value) is relative to difficulties of provision in seeds improven of cassava boutureses. The least expensive solution, propose The Meur (2000) is has to produce cassavas on the exploitation priori and to spread the cultivated surface, what sends back us to the appreciable question of the access to the earth, progressively. Indeed, as we signalled him in this work, some people of the population already monopolized themselves of the big exploitations of earths to the detriment of others and made dismemberment where conditions of access to the patch of earth are made to disadvantages of producers of it. According to the report of W.V (2015), the marchandisation of the earth was there sometimes very precocious, précoloniales and the fundamental transactions are marked by a strong insecurity, of the brutal price fluctuations no corrélées to an adjustment of the offer to the demand or at the level of fertility.

Although the results financier and economic are globally satisfactory for all categories of actors intervening in the different chains of values, for numerous constraints have been a matter by the survey, particularly the lack of organization of the value chain, the almost-inexistence of infrastructures of storage and the bad state of ways of evacuation of zones productrices products toward the big center of consumption, the difficult access to the credit (suppression of the agricultural credit by the Mecrego/Minova) for the majority of actors for all chains, the fluctuation of prices noted during the year, among others. However, the chain of value cassava has a lot of assets and of favorable opportunities to his/her/its development in the grouping of Buzi.

Key words: -Value chain -profitability - Actors - Cassava -grouping of Buzi -

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0. INTRODUCTION GENERALE

0.1 ETAT DE LA QUESTION

Les chaînes de valeur agricole (CVA) sont devenues très importantes pour la détermination de la compétitivité commerciale des pays à l'heure de la mondialisation (Tomen, 2014). En Afrique, où l'agriculture est l'épine dorsale de nombreuses économies, elles sont importantes non seulement pour renforcer la compétitivité des exportations, mais aussi pour développer des systèmes agricoles durables, lutter contre la pauvreté, promouvoir l'inclusion financière, en particulier des personnes pauvres vivant en milieu rural (Tomen, 2014).

D'après la FAO, trois quart des pauvres sur la planète vivent actuellement en milieu rural et l'agriculture constitue un moyen de subsistance pour 86% des populations rurales mondiales (Kingsbury, 2010, p 13).

L'agriculture est généralement considérée, dans le pays en développement, comme l'un des moteurs de croissance les plus important. Il a été empiriquement prouvé qu'en Afrique comme ailleurs dans les pays en développement, la croissance agricole: (a) contribue plus que tout autre secteur à la croissance globale de revenu en milieu rural où vit et travaille la majeure partie des plus vulnérables, (b) stimule la croissance dans les autres secteurs de l'économie en amplifiant la demande de biens et services produits en dehors du secteur, et (c) réduit globalement le niveau de pauvreté, de la famine et de la malnutrition en accroissant l'offre alimentaire et en améliorant l'accès à une meilleure alimentation grâce à des revenus plus élevés en milieu rural et dans les autres secteurs de l'économie (Baba Dioum, Ousmane Badiane, et al., 2008).

La RDC est un pays à vocation agricole en ce que près de 70 % de sa population vit en milieu rural et dépend essentiellement de l'activité agricole (Chausse, Kembola et Ngonde, 2012, p. 3). Cependant, ce potentiel colossal de ce pays le place au septième rang des plus importants pays agricoles au monde ; mais pour l'instant largement sous-utilisé (Mpanzu-Balomba, 2013, P.2). Le pays possède 80 millions d'hectares (ha) de terres arables, dont moins 10 % sont actuellement cultivées, une grande diversité agro-climatique, l'abondance et la régularité des pluies, et la présence d'eaux de surface en grande quantité permettent une production très diversifiée (RD Congo, Note de politique agricole, avril 2009, p. 2). Ce

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potentiel dont dispose le pays permettrait au secteur agricole de jouer un rôle important dans le développement socioéconomique du pays.

Paradoxalement, la RDC enregistre, depuis l'indépendance, une forte régression de ses performances agricoles au point de ne plus être en mesure de répondre ou satisfaire la demande alimentaire intérieure. Selon la FAO, le nombre de personnes sous alimentées en RDC est passé de 11,4 millions d'habitants (29% de la population) pour la période 1990-1992 à 43,9 millions d'habitants (74% de la population) pour la période 2004-2006 (Lebailly, 2010). De manière générale, depuis le début des années 1990, le taux de croissance annuelle moyenne de la production vivrière (2 %) est resté inférieur à celui de la croissance démographique (3,3 %) (Chausse, Kembola et Ngonde, 2012, p.5).

Alors que la part du secteur agricole dans le revenu national atteignait 50% jusqu'en 1990, les ressources budgétaires allouées au secteur agricole et rural sont restées généralement inférieur à 2 % ; ce qui est resté loin de l'objectif de la déclaration de Maputo (Mozambique) demandant aux pays signataires de consacrer au moins 10 % de leurs ressources budgétaires à ce secteur. Il n'est pas surprenant que ce contraste ait conduit à une régression constante et spectaculaire de la productivité agricole des cultures pérennes.

Par ailleurs, l'effondrement de l'agriculture congolaise peut être aussi associé à des conflits armés répétitifs et l'insécurité dans les zones productrices. L'extrême violence de ceux-ci ont entraîné aux déplacements massifs des populations, et ainsi dépouiller les milieux ruraux de sa main d'oeuvre. Cependant, la chute de la production agricole en RDC est largement antérieure au conflit. Comme nous l'avions noté, elle a débuté peu après l'indépendance, s'est accélérée avec la politique de « zaïrianisation » lancée en 1973, dont l'effet a été une désorganisation de l'agriculture commerciale, et s'est poursuivie dans les décennies suivantes au rythme de la dégradation des infrastructures de transports et de la disparition des services d'appui à la production qui ont coupé les producteurs des marchés et des services dont ils avaient besoin.

Ainsi, dès le milieu des années 1990, il ne restait déjà plus, dans la plus grande partie du pays, qu'une agriculture vivrière tournée vers l'autosubsistance et/ou de l'approvisionnement des marchés de proximité, sans débouchés ni accès aux intrants agricoles. La production et la productivité de l'agriculture familiale restaient limitées par l'accès aux facteurs de production; intrants, capital productif, information et transfert de

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technologies. Toutefois, il est certain que les technique de production sont restées traditionnelles sans utilisation de variétés sélectionnées - sauf dans de rares cas pour le manioc - ou d'intrants (engrais, produits phytosanitaires) et donc les rendements ont régressés davantage.

Jusqu'en 1990, les statistiques officielles indiquent que la production vivrière a connu au mieux une stagnation et probablement un déclin. Les raisons de ce déclin sont largement les mêmes dans tous les cas : impossibilité de produire pour les grands centres de consommation, absence de variétés améliorées et d'intrants, méthodes culturales inadéquates, forte incidence des maladies et prédateurs et pertes après récolte très élevées (RDC, MINADR, 2010).

Cette situation ne laissa pas indifférent à l'action aux interventions du gouvernement congolais. Celui-ci a sollicité l'appui du Royaume de Belgique, de la FAO et d'autres partenaires humanitaires. Ce qui aboutit à plusieurs initiatives visant à accroître la production. Parmi ces initiatives, nous pouvons citer entre autre1: le Plan intérimaire de relance agricole (1966-1972), Programme Agricole Minimum (1980-1981), Plan de relance agricole 19821984, Programme d'Autosuffisance Alimentaire (PRAAL 1987-1990), Plan directeur du Développement Agricole et Rural (1991-2000), Programme National de Relance du Secteur Agricole et Rural « PNSAR » (1997-2001), Programme triennal d'appui aux producteurs du secteur agricole 2000-2003, Programme multi- donateur manioc financé principalement par la Commission européenne, la Belgique et le USAID, exécuté par la FAO, Projet horticulture urbaine et périurbaine financé par la Belgique et exécuté par la FAO, Projet d'appui au développement communautaire financé par le PNUD, etc. La multiplicité de ces initiatives, témoigne non seulement de l'effort fourni par le gouvernement congolais et ses partenaires pour accroître et maintenir la production agricole.

Malgré ces grands efforts fournis par le gouvernement et ses partenaires pour promouvoir le secteur agricole, ces plans et programmes agricoles aboutirent à un échec par ce qu'elles ne s'étaient focalisées sur l'accroissement de la production agricole que sur les conditions de vente de ces produits, mais aussi elles n'étaient majoritairement orientées que dans certains coins du pays que dans d'autres (Chausse, Kembola et Ngonde, 2012, p.5). En effet, pour tous ces programmes, l'accent était mis dans la plupart de cas sur les recherches

1 Le résumé de ces programmes et projet sera proposé en annexe de ce travail.

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agronomiques visant la mise au point des nouvelles variétés plus productives et résistantes aux différents ravageurs afin d'accroitre la production, sans beaucoup se préoccuper aux conditions de mise sur le marché des productions obtenues et donc globalement du fonctionnement du système de transformation et de commercialisation avec comme corollaire la tendance à minimiser l'ampleur des tâches fastidieuses et souvent délicates que nécessitent l'acheminement des produits vivriers de la campagne vers la ville.

De par ses fonctions de production, de transformation et de vente de denrées alimentaires, le secteur de l'agriculture et de la chaîne de valeur agricole en particulier constitue un enjeu socio-économique vital et une source de revenu capitale pour de nombreux ménages. En outre, il contribue significativement à la croissance économique locale (Soule, Aboudou et al. 2013). La chaîne de valeur agricole identifie l'ensemble d'acteurs (privés et publics y compris les prestataires des services) et d'activités qui font passer un produit agricole de base dès sa production dans le champ jusqu'au consommateur final, chaque étape ajoutant une valeur au produit (Kaplinsky et Morris, 2000). Le processus peut inclure la production, la transformation, l'emballage, le stockage, le transport et la distribution.

Dans le cadre d'une approche neutre ne tenant pas en compte de l'équité des profits entre acteurs, et si le processus de valeur ajoutée allant de la production à la consommation finale est plus efficient, les chaînes de valeur permettent de réaliser des résultats positifs ; les revenus et les bénéfices tout au long de la chaîne augmentent, avec des consommateurs réalisant potentiellement des économies (Sakho, 2013 p. 11).

C'est dans ce cadre que vers les années 2000 le gouvernement congolais a adopté des nouvelles politiques et stratégies dont les objectifs majeurs assignés au secteur agricole ont été la modernisation et l'intensification de l'agriculture, la diversification des cultures, la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté, l'accès aux marchés des produits agricoles et l'augmentation des revenus (RD Congo, Note de politique agricole, Avril 2009, p. 16). Cependant, l'acheminement des produits agricoles des zones de production vers les marchés urbains et leur distribution entre les marchés primaires et les marchés de gros posent jusque-là des sérieux problèmes.

La croissance de la demande en produits vivrier, induite par la croissance démographique, l'explosion urbaine et la hausse du pouvoir d'achat, a contribué à renforcer la part de la production destinée aux marchés locaux, régionaux, nationaux, voire internationaux

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(Ba Mbow et ali., 2013 p. 2). L'implication croissante dans le fonctionnement des marchés a considérablement renforcé le rôle des petits producteurs agricoles dans les chaînes de valeurs. Ce qui permit aux petites exploitations familiales à se développer et jouent actuellement un rôle considérable dans les systèmes de production agricole du pays (Idem, p. 12). Présentes et très actives dans des activités aussi variés de l'agriculture, ces petites exploitations familiales reposent généralement sur des systèmes économiques combinant une production destinée à l'autoconsommation et une production orientée vers les marchés.

Il est important de noter, cependant que, la part des avantages que ces acteurs tirent de leur participation aux chaînes de valeur dépend largement de leur compréhension du fonctionnement général de la chaîne de valeur, de leur pouvoir de négociation, de la transparence de l'information et de la communication le long de la chaîne.

Malheureusement, au Sud-Kivu et dans le territoire de Kalehe en particulier, l'isolement dans lequel sont confinés les petits producteurs milite rarement en faveur d'une bonne compréhension de la structure et du fonctionnement des marchés (ADRA et World Vision/Minova, 2014, p. 4). Le déficit organisationnel et le manque d'information sur les prix constituent de lourds handicaps pouvant compromettre leurs chances de tirer un meilleur parti de leur participation aux marchés. Ils sont confrontés à des handicaps majeurs qui limitent, à des niveaux très bas, la valeur ajoutée tirée des chaînes de valeur. Parmi ces handicaps, figure, au premier rang, le déficit organisationnel qui oblige certains acteurs à agir seul dans un marché où les lois sont dictées par les plus forts.

Sachant que la chaîne de valeur agricole permet de définir les différents rôles et fonctions des acteurs mais aussi d'intégrer les différents acteurs intervenant dans le processus de production, de transformation et de commercialisation agricole, l'approche « chaîne de valeur Manioc » sera poursuivie dans le cadre de cette étude afin de comprendre plus en détails les performances des différentes chaînes de valeur, les relations qu'entretiennent les acteurs le long de la chaîne, mais aussi les facteurs qui bloquent la croissance des revenus des certains acteurs intervenant dans la chaîne.

0.2 DEFINITION DU PROBLEME DE RECHERCHE

Au Sud-Kivu, la majorité de la population s'occupe de l'agriculture ; et, le manioc y constitue l'une des principales cultures vivrières. (Ahadi, 2013).

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Le manioc est un produit essentiel sur la majeure partie du pays, particulièrement à l'Est du pays2. La production totale actuelle est estimée à 15 millions de tonnes, en nette régression par rapport à celle réalisée en 1991 (20 millions). Le rendement moyen est de 7 à 8 tonnes/ha ; il est manifestement faible pour ces principales raisons : l'utilisation des variétés traditionnelles à faible productivité et sensibles aux maladies3 et aux insectes et l'utilisation de techniques culturales inadéquates (Chausse, Kembola et Ngonde, 2012, p.17). Il convient de noter à cet effet que, la faiblesse des rendements du manioc est aussi liée à la baisse tendancielle des prix agricoles, des mauvais états des infrastructures d'évacuation des produits vers les débouchés, entrainant des coûts des transactions énormes provoquant ainsi une baisse de la production. (Lusenge, 2006 ; cité par Ahadi, 2013). La FAO, le SECID (USAID) et l'IITA appuient la relance de la production par le biais d'un programme visant à la multiplication et à la distribution accélérée de boutures saines de variétés sélectionnées pour leur tolérance ou leur résistance à la mosaïque.

Comme sur toute l'étendue du pays, la transformation agroindustrielle du manioc (pour la fabrication de l'amidon et comme un substitut du blé dans la fabrication du pain, des biscuits et des gâteaux) reste encore non effective au niveau des ménages dans la province du Sud-Kivu dit au non accès à la technologie. La transformation du manioc est artisanale et manuelle. Le manioc frais, cossettes de manioc, le chikwangue, le foufou de manioc et farines de manioc constituent dans la plupart des cas les produits finis les plus commercialisés.

Dans la province du Sud-Kivu, et dans le territoire de Kalehe en particulier, la culture du manioc mobilise une main d'oeuvre relativement peu qualifiée et est pratiquée par les ménages ruraux. La main d'oeuvre familiale, suivie de la main d'oeuvre salariée sont dominantes dans les exploitations et sont utilisées pour toutes les opérations culturales et de transformation post-récolte.

Les femmes sont les principaux acteurs au niveau des maillons de transformation et de commercialisation. Les petits exploitants qui cultivent 1-2 ha environs, font encore recours aux anciennes variétés et à des technologies de production traditionnelles, ils ne possèdent pas des outils mécanisés, utilisent peu d'engrais, et d'autres intrants, ne sont pas organisés et vendent leurs produits principalement aux commerçants informels ou sur le marché local. A

2 Sud-Kivu, Nord-Kivu, Maniema.

3 La mosaïque, l'anthracnose et la cochenille

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cela s'ajoute l'enclavement des zones productrices et le quasi inexistence de financement des activités du monde rural ; l'agriculture en particulier. Les IMF encore implantées dans le milieu ont dévié leur mission ; celle de financement des pauvres. Ces raisons expliquent aussi les faibles rendements qu'on enregistre dans ce sous-secteur (N'SIMIRE Balika, Mai, 1012).

L'enclavement des zones de production prive les populations de l'accès aux services des marchés et les distances séparant les zones rurales de centres urbains de consommation deviennent le cadre d'activités d'une multitude d'intermédiaires dont la structure, le comportement et les performances en termes de gestion de l'information et de pouvoir de marchés, accès aux services des marchés, coûts de transactions réduisent les marges de profitabilité des producteurs (Mastaki, 2006 cité par Mpanzu Balomba, 2013).

Quand c'est l'acheteur qui fait le déplacement dans les zones les moins enclavées, les prix sont dictés par celui-ci et d'un niveau de rémunération généralement bas décourageant ainsi les producteurs à produire pour le marché. En plus de ces contraintes physiques, ils font face à une série de tracasseries portant sur des prélèvements fiscaux de diverses natures.

Cela étant, la présente étude s'inscrit dans la perspective de chaîne valeur plutôt que celle de la filière en ce sens que l'approche chaîne de valeur permet de diagnostiquer les problèmes et de trouver des voies d'amélioration de la situation au niveau des maillons à faibles marge.

La chaîne de valeur agricole, et particulièrement de la filière manioc est un sujet bien documenté en ce sens qu'elle a déjà fait l'objet de plusieurs recherches scientifiques à travers le monde en vue de sa promotion. Cependant cette analyse semble ne pas être abordée pour le cas de la République Démocratique du Congo, d'où l'importance de cette étude.

L'étude sur « le diagnostic actualisé de la filière manioc pour une analyse de la chaîne des valeurs ajoutée » menée par Diancoumba en 2008, a montré comment la filière est organisée au Burkina Faso. Elle a permis aussi de connaître la valeur ajoutée des activités de chaque maillon, de dégager les forces et les faiblesses de la filière. Tougma et al (2008) ont cherché à comprendre l'organisation du maillon de transformation d'attiéké au Burkina. Cette étude a abordé la rentabilité financière de transformation de l'attiéké uniquement en occultant les autres produits dérivés comme le tapioca et le gari etc.

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Les études de CALVOSA (2008) sur les potentialités de commercialisation dans les marchés CEMAC4, ont permis de déterminer les produits dérivés soumis à l'exportation, d'identifier les contraintes d'entrées des produits sur les marchés existants ou potentiels, de mesurer le degré de concurrence entre les pays concernés et de décrire la chaîne d'approvisionnement des produits entre les pays CEMAC. Une telle étude permet de renforcer les capacités de commercialisation et permet de profiter des avantages comparatifs des acteurs impliqués dans la commercialisation du produit.

Tidjani-Serpos (2004) a montré que la production de manioc permet au producteur d'accumuler de la richesse. Arouna et Afomassè (2005) ont analysé la compétitivité de la filière manioc au Bénin et sont arrivés à la conclusion que la production de manioc est rentable sur le plan financier (c'est-à- dire pour le producteur) et sur le plan économique (c'est-à-dire pour la nation). Agoundoté (2007) a travaillé sur la stratégie des acteurs et la répartition des valeurs ajoutées produites dans la filière manioc au Bénin principalement dans la commune d'Abomey-Calavi. L'un des résultats auxquels cette étude est parvenue après une analyse de l'ensemble des valeurs ajoutées sur la filière et en considérant le temps nécessaire pour acquérir ces valeurs ajoutées par les acteurs, est que la richesse produite dans la filière est répartie de façon inéquitable.

Cependant, toutes ces études se placent beaucoup plus dans une perspective filière. Cette manière de procéder ne permet pas d'orienter les intervenants en fonction des besoins et des spécificités de chaque catégorie d'acteurs. Par exemple, Sissinto (2005) puis Arouna et Afomassè (2005) ont effectué des études dans une perspective filière c'est-à-dire sans une prise en compte des différentes chaînes de valeurs. L'analyse de la rentabilité de manioc dans une perspective filière donne une rentabilité moyenne de la filière sans mettre en exergue les maillons les plus rentables et ceux les moins rentables. Ce qui a pour conséquence la non spécification des interventions en fonction des besoins spécifiques de chaque catégorie d'acteurs selon la chaîne de valeurs considérée.

Vue les limites de la littérature existante sur la filière manioc, l'objectif poursuivi dans étude est alors d'essayer d'analyser, les aspects économiques et financiers que revêt la culture du manioc dans le groupement de Buzi par l'approche de chaînes de valeur. Plus concrètement, il s'agit dans ce travail :

4 Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

La reproductibilité des activités de la filière étant fortement liée à sa rentabilité que profitent le plus aux transformateurs et aux commerçants (FAQ, 2008), la présente étude se

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D'évaluer la rentabilité financière et économique des différentes chaînes de valeurs ainsi que celui des acteurs intervenants dans ces différentes chaînes de valeur manioc;

Identifier les facteurs qui bloquent la croissance du profit au niveau des maillons à rentabilité faibles.

Abondant dans cette optique, Epiphane, Bankolé et al. (2011), par leur étude sur

« l'Analyse de la performance des chaînes de valeurs de l'ananas au Bénin » ont su proposer une démarche pour analyser les CVA. En effet, pour trois types des produits de l'ananas: ananas frais, les jus & sirop d'ananas et l'ananas séchés, ils ont ressorti une cartographie de cinq types d'acteurs classifiés en deux groupes en fonction d'activités exercées dans la chaîne:

Les acteurs qui exercent les activités primaires: le producteurs, les commerçants - parmi lesquels ils distinguent les grossistes, les semi grossistes et les détaillants- et les transformateurs et ;

Les acteurs qui exercent les activités de support: les fournisseurs d'intrant, les collecteurs (transporteurs), les consommateurs.

En fonction de la destination des produits et des produits dérivés de l'ananas et des marchés existants, ils ont définis six (6) grandes chaînes de valeurs (CV). Il s'agit de : la CV « ananas frais pour le marché européen », la CV « ananas frais pour le marché local », la CV « ananas frais pour le marché sous régional », la CV «le jus d'ananas pour le marché local et régional», la CV « ananas séchés pour les marchés local, régional et européen. Les résultats de leur recherche ont montré que toutes les chaînes de valeurs étaient rentables sur le plan financier. Leurs valeurs ajoutées et profits sont aussi positifs pour tous les acteurs. En d'autres termes, la production d'ananas était profitable pour le producteur, le transformateur et le commerçant/exportateur quelle que soit la chaîne dans laquelle ils exercent leurs activités. La comparaison entre les différentes chaînes de valeurs a indiqué que celle produisant le jus d'ananas est la plus rentable au plan financier. Les transformateurs ainsi que les commerçants y obtenaient les valeurs ajoutées et les profits les plus élevés.

Cependant, cette démarche d'analyser les chaîne de valeur paraît être intelligible et par conséquent, elle sera retenue dans le cadre de cette étude à quelques différences d'adaptations près par ce qu'en fait notre étude ne prendra pas en compte des analyses au niveau international, mais seulement au niveau local et urbain et s'intéresse au produit « manioc » que de l'ananas.

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veut alors être une réponse à question de recherche suivante : « dans quelles mesures les chaînes de valeur manioc sont rentables dans le groupement de Buzi ? »

? Pertinence de la recherche : cette étude en adoptant une perspective longitudinale et en prenant en compte des acteurs qui exercent les activités primaires (producteurs, transformateurs et les commerçants) va permettre de :

? Relever l'intérêt d'une démarche qui privilégie l'approche chaîne de valeur en lieu et place de l'approche filière.

? Une meilleure compréhension de l'analyse SWOT dans la chaîne valeur ;

? Utilisation des résultats : les résultats de cette étude seront utiles aux acteurs étatiques et non étatiques intervenants dans le secteur agricole qui disposeront d'informations valides leur permettant de réorienter les politiques agricole dans le territoire de Kalehe. Ils pourront aider également les acteurs de première ligne à améliorer la performance de la chaîne de valeur manioc par la prise en compte des insuffisances relevées et dont la résolution serait à leur portée.

Le choix porté à ce sujet de recherche est influencé par l'instabilité économique que traversent les milieux ruraux de la R.D Congo, plus particulièrement le territoire de Kalehe, la médiocrité des conditions de vie, la pauvreté qui y prévalent en dépit de toutes les potentialités humaines et naturelles qu'elle renferme. Du point de vue scientifique, ce travail va contribuer à renseigner sur la chaîne de valeur manioc dans le territoire de Kalehe avec une particularité d'axer l'analyse sur les aspects économiques et financiers de chaque maillon. Ce travail constitue aussi un support scientifique et une source d'informations qui peut être intéressante pour les scientifiques et chercheurs futurs qui voudront approfondir leurs analyses dans la composition des coûts dans les analyses de la chaîne de valeur agricole.

Mis à part de l'introduction et la conclusion, ce travail s'articule autour de trois grands chapitres à savoir : chapitre premier parle de la généralité sur la chaîne de valeur agricole, le deuxième chapitre explique la méthodologie suivie pour rédiger ce travail et la présentation du milieu d'étude et en fin, le troisième chapitre présente et discute les résultats d'analyse.

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Chapitre premier : GENERALITE SUR LA CHAINE DE VALEUR AGriCOLe

2.1. Cadre théorique :

2.1.1. Approche chaîne de valeur

Historiquement, la notion de «chaîne de valeurs» tire son origine de la notion de «filière» (Raikes et al. 2000). Dans une analyse de filière, on se préoccupe de l'analyse de la succession d'actions menées par les acteurs pour produire, pour transformer, pour vendre et pour consommer un produit. Ces acteurs ne se connaissent pas nécessairement. Dans une chaîne de valeurs, par contre, les acteurs se supportent mutuellement et chacun travaille dans le souci d'améliorer la compétitivité de l'autre et surtout en visant la satisfaction du consommateur (KIT, Faida MaLi et IIRR, 2006). A l'intérieur d'une filière donnée, on peut rencontrer plusieurs chaînes de valeurs.

De ce point de vue, une chaîne de valeurs peut être définie comme l'ensemble des activités qui sont nécessaires pour amener un produit ou un service du lieu de conception aux consommateurs finaux, en passant par les différentes phases de production (impliquant une combinaison de la transformation physique et l'apport de services aux différents producteurs) et de livraison aux clients finaux (Kaplinsky 1999 et Morris, 2003).

Il convient de mentionner que le concept « chaîne de valeur » fut introduit dans la littérature économique pour la première fois par Michael Porter dès 1985. Pour cet auteur, le concept s'appliquait au secteur industriel et décrivait l'ensemble des activités devant concourir harmonieusement à produire et à vendre un produit en permettant aux intervenants à tous les niveaux d'engranger les meilleurs bénéfices possibles. Dans cette perspective, l'auteur identifie deux types d'activités dans une organisation, les activités primaires (ou principales) de l'organisation et les activités de support. Les activités primaires sont celles qui ajoutent de la valeur au produit de l'organisation tandis que les activités de support sont celles qui contribuent aux réalisations des activités principales, telles que les fonctions d'administration, les finances ou les TIC.

Dans l'industrie, la chaîne de valeur comprend plutôt l'ensemble des firmes fournissant les intrants y compris les matières premières en amont, l'entreprise qui fabrique le produit lui-même et les firmes qui interviennent dans diverses activités en aval du produit

Les chaînes de valeur gouvernée(s) par le(s) producteur(s), qui sont celles dans lesquelles le(s) producteur(s) impulse(nt) et contrôle(nt) les activités de la chaîne ; C'est le cas

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pour sa commercialisation et/ou sa distribution jusqu'au consommateur final national ou international.

La chaîne de valeur s'installe alors entre ces acteurs lorsqu'ils collaborent pour améliorer la qualité du produit, accroître l'efficacité de leurs actions ou diversifier leurs productions pour engranger plus de bénéfices à chaque niveau de la chaîne et accroître leur performance sur le marché.

Cependant l'application du concept a atteint au fil des années d'autres domaines que l'industrie. Les partenaires au développement se servent de ce concept pour concevoir leur stratégie d'appui aux secteurs pouvant contribuer à la lutte contre la pauvreté dans des pays en développement, surtout dans le domaine agricole au sens large. Ceux-ci mettent un accent particulier sur la structuration de la chaîne basée sur la capacité du produit agricole final à accéder aux marchés local et global. Ils essayent d'organiser les petits producteurs pour qu'ils tirent les meilleurs bénéfices de leur labeur et vivent plus décemment avec leurs familles ; la finalité étant d'aider les pays à réduire l'extrême pauvreté et de la faim.

Lorsque ce terme est orienté vers le secteur agricole, on parle de la chaîne de valeur agricole. A ce titre, elle identifie l'ensemble d'acteurs (privés et publics y compris les prestataires des services) et d'activités qui font passer un produit agricole de base dès sa production dans le champ jusqu'au consommateur final, chaque étape ajoutant une valeur au produit (USAID, 2007). Le processus peut inclure la production, la transformation, l'emballage, le stockage, le transport et la distribution. La chaîne de valeur agricole permet donc d'intégrer les différents acteurs intervenant dans le processus de production, de transformation et de la commercialisation des produits agricoles chaque maillon de la chaîne ayant au moins une liaison en amont et/ou en aval.

Tous les théoriciens de la chaîne de valeur mettent un accent particulier sur le rôle de la gouvernance de la chaîne de valeur ; il s'agit de déterminer qui gouverne l'interdépendance des acteurs de la chaîne. Les spécialistes en la matière (Kaplinsky et Morris, 2001) retiennent deux types des chaînes de valeur : notamment les chaînes de valeur gouvernées par le(s) producteur(s) et les chaînes de valeur gouvernées par le(s) acheteur(s).

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des chaînes contrôlées par des firmes nationales et des multinationales ou des producteurs organisés en coopératives hiérarchisées ; par contre les chaînes de valeur gouvernée(s) par le(s) acheteur(s) ou par le marché, qui sont celles contrôlée(s) par les grands groupes chargés de la commercialisation du produit ou même par le marché boursier. Ces dernières sont parfois appelées chaînes de valeur globales parce qu'elles s'étendent sur plusieurs continents. Les deux types de gouvernance s'appliquent aux produits agricoles selon le cas.

La chaîne de valeur vue sous l'angle du développement du secteur agricole s'apparente à une filière agricole structurée autour d'une organisation. Son avantage comparatif par rapport à une agriculture traditionnelle réside dans le fait qu'elle vise à la fois l'élévation du niveau de vie des petits producteurs, le développement de l'entreprenariat et des PME, une productivité élevée et des produits de qualité contrôlée.

Les acteurs qu'on retrouve généralement dans une chaîne de valeurs inclus les fournisseurs d'intrants, les producteurs, les transformateurs, les transporteurs, les collecteurs, les grossistes, les détaillants et les consommateurs finaux. Il y a un ensemble d'activités de transformation, de conditionnement, de stockage, de transport, de labellisation du produit fini et autres dans la chaîne, qui sont toutes liées les unes aux autres. A chaque étape, le produit se voit ajouter de la valeur grâce au processus de cette étape. Dans cette étude, nous allons nous limité à quatre types d'acteurs : les producteurs, les transformateurs, les commerçants et les transporteurs. On y retrouve également différents types de relations ou de «liens»: les relations entre les activités, les relations entre les entreprises/acteurs, les relations entre l'entreprise et ses acheteurs et les fournisseurs. Les relations entre acteurs peuvent être horizontale (c'est-à-dire entre acteurs se trouvant dans la même branche ou activité) ou verticale (relation avec agent se trouvant dans d'autres secteurs).

Selon Shank et Govindarajan (1992 et 1993), une analyse de chaîne de valeurs prend explicitement en compte l'interdépendance entre les activités des acheteurs et des fournisseurs. Dans cette analyse, la chaîne de valeurs est décomposée en activités stratégiquement pertinentes.

Ensuite les coûts, les revenus et les actifs sont affectés à ces «activités à valeur ajoutée». En réalité, il n'existe pas de méthode unique pour l'analyse de chaîne de valeurs. Mais, il y a de bonnes raisons de recommander l'utilisation d'une combinaison de méthodes qualitatives et quantitatives aussi bien dans la collecte que dans l'analyse des données. Selon

14

Rich et al. (2011) l'utilisation de l'approche qualitative seule ne permet pas de répondre aux questions telles que :

(i) quand (et comment) investir et (ii) quel sera l'impact économique d'interventions spécifiques sur les différents acteurs de la chaîne?

Au plan pratique, il existe quatre (4) principales composantes dans une analyse de la chaîne de valeurs (Kaplinsky et Morris, 2001) comme présenter sur la figure 1.1 ci-dessous :

Figure 1.1. Principales composantes dans une analyse de chaîne de valeurs

Cartographie des chaînes et caractérisation des acteurs

Analyse de la gouvernance dans chaque chaîne

Analyse des possibilités de perfectionnement

Calcul et analyse de la répartition des bénéfices

la cartographie et la caractérisation des acteurs participant à la production, la distribution, le marketing et les ventes d'un produit particulier;

une évaluation des mécanismes de gouvernance de la chaîne de valeurs, en termes de structure des relations et des mécanismes de coordination qui existent entre les acteurs de la chaîne de valeurs, de manière à identifier les arrangements institutionnels qu'il serait indispensable de cibler pour améliorer les capacités, remédier aux distorsions distributionnelles et pour accroître la valeur ajoutée. L'analyse de la gouvernance permet d'identifier les gouverneurs-clés de chaque chaîne de valeurs. Vu l'objectif assigné à ce travail, nous allons essayer de faire un aperçu sur cette étape de gouvernance de la chaîne de valeur.

une analyse des possibilités de perfectionnement au sein de la chaîne par les différents acteurs de la chaîne,

le calcul et l'analyse de la répartition des bénéfices dans et entre les acteurs de la chaîne pour déterminer celui à qui profite la chaîne de valeurs, quels acteurs pourraient

15

bénéficier d'un soutien accru ou une organisation particulière. Ces opérations passent par la détermination des indicateurs retenues dans le tableau 1.1 ci-dessous :

Tableau 1.1. Eléments d'identification des gouverneurs-clés d'une chaîne de valeurs

Indicateurs

Part des ventes dans la chaîne

Forces et faiblesses

Pas un indicateur fort étant donné qu'on peut vendre de grandes quantités sans avoir d'influence

Source de données Les bilans

Part de la valeur

ajoutée de la chaîne

Un meilleur indicateur pour mesurer la taille car il reflète la part des activités de la chaîne

Interviews au niveau des

entreprises

Part de profit de la chaîne (maillon)

Peut être un bon reflet de la puissance de la chaîne, mais peut également découler d'un contrôle monopolistique sur les matières

premières rares et, Peut avoir peu
d'influence sur le traitement en aval

Les bilans, mais il est probable

que ces données ne seront

disponibles que pour les
entreprises publiques

Taux de profit

Un mauvais indicateur puisque les petits

acteurs de la chaîne peuvent être

relativement rentables, mais ont peu
d'influence

Les bilans, mais il est probable

que ces données ne soient

disponibles que pour les
entreprises publiques

Part du pouvoir

d'achat dans la chaîne

Un bon indicateur de la puissance, en

particulier s'il existe des asymétries, c'est- à dire que leur dépendance à l'égard de ses fournisseurs est inférieure à leur dépendance vis-à-vis de l'entreprise leader

Interviews au niveau des

entreprises

Détenteur de l'identité

du marché de la
chaîne

Peut-être critique dans les marchés où

l'image de marque est très importante

Interviews au niveau des

entreprises, étude de marchés

Source : Adapté de Kaplinsky et Morris (2001)

16

1.3. Aperçu sur la filière Manioc en RD Congo

1.3.1 Production :

Le manioc occupe une place centrale dans la production agricole de la RDC (il représente en effet environ 75% en poids du volume total des produits vivriers). Il est cultivé et consommé à travers toutes les provinces du pays, à des degrés divers, particulièrement à l'Est du pays du pays (Sud-Kivu, Nord-Kivu et Maniema). Il n'y a aucune statistique fiable sur les superficies plantées en manioc ou sur la production (les dernières statistiques fiables datent de 1995). On estime que la production est d'environ 15,0 millions de tonne (sur une superficie d'environ 2,2 millions d'ha) ce qui place la RDC à la cinquième place dans le monde parmi les pays producteurs manioc et la deuxième place en Afrique (loin) derrière le Nigéria. Les rendements moyens - entre 7 et 8 t/ha - sont très faibles très loin de ceux atteints au Brésil (30 t) ou au Nigéria (22 t).

1.3.2 Commercialisation :

Le manioc subit des transformations conduisant à divers types de produits. Le commerce du manioc et de ses dérivés est totalement aux mains du secteur informel. Les marchés du manioc et ses sous-produits se concentrent dans les grands centres urbains et semi-urbains, notamment Kinshasa, Lubumbashi, Mbuji-Mayi, Kananga et Kisangani. Les circuits de commercialisation sont multiples et dépendent à la fois de la taille des producteurs, de leur accès aux marchés et des produits commercialisés. Les producteurs peuvent soit vendre les tubercules soit en assurer la première transformation avant commercialisation. Des filières intermédiaires existent aussi où des produits connaissent une première transformation en zone rurale et sont ensuite transformés en produits finis en ville (les cossettes et le kimpuka sont transformés en Chikwangue à Kinshasa).

La collecte du manioc se fait par le biais d'acheteurs se déplaçant de village en village à pied et agissant souvent pour des grossistes. L'évacuation du manioc se fait par camion de marque Fusso ou Dayatshu et par voie lacustre (bote). Les grossistes vendent généralement sur les parkings ou les « beach » qui sont des terminus des camions ou des boat. Le manioc est alors vendu directement « aux mamans détaillantes » qui l'écoulent en petites quantités aux consommateurs soit sous forme de cossettes, soit en farine obtenue grâce aux moulins installés aux alentours des marchés.

17

La plupart des producteurs situés dans des zones approvisionnant les principaux marchés ont une assez bonne connaissance du prix des produits, grâce notamment au téléphone portable est en train de devenir un outil d'une grande importance dans les échanges des produits vivriers au niveau des producteurs. Les facteurs déterminants dans la négociation du prix sont la qualité et la quantité du produit. Le prix aux producteurs varie aussi en fonction de leur éloignement des centres de consommation et du degré d'enclavement du lieu, ainsi que la période de l'année. Le producteur ne reçoit en général qu'environ un quart de la valeur du manioc rendu Kinshasa, ce qui illustre bien les contraintes fortes imposées par l'état des pistes et les tracasseries ralentissent et grèvent le commerce de manière excessive.

Il existe d'importantes variations temporelles des prix au cours de l'année, liées à plusieurs facteurs. Dans les milieux où le séchage des cossettes se fait au soleil, les prix augmentent pendant la saison pluvieuse en raison des difficultés de séchage. Ainsi à Kinshasa, le prix de la farine de manioc sont bas en saison sèche. Par contre, l'offre en feuilles de manioc étant très liée à la pluviométrie, les prix de la feuille de manioc sont bas en saison pluvieuse et amorcent une forte ascension jusqu'au mois de septembre.

1.3.3 Transformation :

Environ 20 à 40% de la production de racines tubéreuses de manioc sont directement transformées par les ménages agricoles. La Chikwangue est le principal produit fini issu de la transformation du manioc frais. Parmi les produits semi-finis, les cossettes de manioc et la farine fermentée sont les produits les plus offerts. Le manioc est transformé suivant des techniques traditionnelles passant par le rouissage des tubercules pour en éliminer l'acide cyanhydrique et le séchage. Après séchage, le manioc est transformé en cossettes ou en farine. Dans les exploitations modernes ou semi - modernes, après les opérations consistant à éliminer l'acide cyanhydrique, le manioc est mis à sécher puis transformé en cossettes et moulues par des moulins installés sur l'exploitation. La transformation du manioc, l'épluchage, le râpage, le pétrissage et le pilage, pour la plupart réalisés par les femmes, sont très durs. Au vu de la contrainte forte que représente la main d'oeuvre, l'amélioration de la compétitivité de la filière demandera non seulement des progrès importants au niveau de la productivité agricole mais aussi à tous les niveaux de la chaîne de transformation. De plus, les pertes post-récoltent, dues à un mauvais stockage ou à l'inefficacité des activités de transformation, sont pour l'instant très importantes et devront être réduites.

18

De manière générale, la chaîne de valeur manioc en RD Congo passe par les étapes suivantes :

Figure 1.2 : Quelques fonctions de la chaîne de valeur

1) APPROVISIONNEMENT

Recherche des semences de

qualité

Recherche de l'engrais o rganique

 

2) PRODUCTION

Analyse de la qualité et de la quantité par rapport à la production attendue

3) TRAITEMENT

Rouissage

 
 
 
 
 
 

Séchage

 
 
 

4) TRANSPORTATION

- Recherche de débouchés

- Choix de points de vente connus

5) TRANSFORMATION

 

 
 

Conditionnement, choix qualité emballage

Moulin et/ou râpeuse etc.

 
 
 
 

6) STO CKAGE

Bonne condition de stockage

7) DISTRIBUTION

Quantité à disponibiliser sur

le marché

Analyse de prix de vente en

fonction du cout de revient

8) FINAN CEMENT DE LA CHAINE

Les Institution des Micro Finances financent toute la

chaine

Source : Rapport world Vision International (2013) les chaines de valeur agricole dans le territoire de Kalehe.

19

1.4. Revue des études sur la chaîne de valeur manioc

Plusieurs études ont été réalisées sur la filière manioc en vue de sa promotion. Par exemple, H. NANA TOMEN (2014) met en relation les chaînes de valeur agricole et la promotion de la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest. Il montre que la réalisation du potentiel agricole et agro-alimentaire dépend d'un ensemble de facteurs économiques, institutionnels, et politiques. Pour lui, la valorisation de chaîne de valeur agricole particulièrement vivrière et horticole pour les marchés locaux et régionaux, compte tenu des perspectives de la demande permettrait non seulement une meilleure situation de la souveraineté alimentaire mais aussi de générer des revenus grâce auxquels le développement économique est évident; ce qui irait de pair avec la réduction des vulnérabilités et l'amélioration de la sécurité alimentaire par une diversification des régimes alimentaires et une meilleure qualité nutritionnelle de la production par la transformation et le conditionnement.

Il continu en disant que les possibilités concrètes d'intensification durable et de création de valeur ajoutée le long de la chaîne de valeur dépendent des conditions locales de climat, d'infrastructures et de potentiel commercial et productif. Ainsi, les acteurs locaux sont souvent les mieux outillés pour identifier les opportunités si le cadre leur est favorable. Toutefois, il montre ensuite que l'efficacité du secteur agricole ne devrait pas seulement être axé sur des mesures visant à accroître la production agricole primaire, les marchés d'intrants et les services d'encadrement qui y sont associés, mais également sur de mesures complémentaires permettant de surmonter les contraintes en aval des filières et de garantir une compétitivité dans un marché répondant à une demande effective.

G. SOULE, F. ABOUDOU, et al, (2013) tente d'analyser la structure et la dynamique de la chaîne de valeur du manioc au Bénin. Trois grands résultats ressortent de leurs études. A cet égard, les auteurs montrent que :

? La chaîne de valeur de manioc constitue une des filières les plus pourvoyeuses d'emplois en milieu rural. Bien qu'elle soit peu qualifiée, le personnel des unités de production est constitué pour l'essentiel de femmes. Elle offre une opportunité singulière d'occuper une frange importante de la population marginalisée dans milieu rural.

? L'évolution du marché national est marquée par une forte diversification de la demande. Cette forte demande est à la base de la mise en marché d'un grand nombre de

20

produits, tant pour l'alimentation humaine : gari, tapioca, cossettes, lafun, agbélima, atièké, etc. que pour l'usage industrielle, amidon et alcool. Le marché national et régional de ces produits est en pleine expansion, situation qui augure d'heureuses perspectives de développement pour cette chaine de valeur.

? En dépit des performances enregistrées par la production du manioc, (augmentation de la production, expansion des aires de culture), les rendements demeurent encore faibles. Cette situation montre qu'il existe encore d'importantes marges de progrès à conquérir au niveau de la production.

Une autre étude est celle de World Vision et ADRA (Août, 2014) réalisée dans le cadre d'un rapport sur le projet « JENGA JAMAA II » portant sur la stratégie d'appui à la chaine de valeur manioc dans le territoire de Kalehe. Cette étude est partie de l'analyse SWOT et montre que les principales opportunités et contrainte de la chaîne de valeur manioc dans le territoire de Kalehe peuvent se résumer en ce qui suit :

V' La contrainte de l'accès au crédit et aux services financiers est la contrainte la plus sévère à court terme qui décourage les velléités d'entreprise et d'investissement ;

V' Le manque d'infrastructures physiques : vétusté des routes, coût du transport, et électrification rurale (et coûts liés aux infrastructures et à l'énergie) ;

V' Environnement politique défavorable au commerce (fiscalité et procédures, corruption, incohérence de politiques de sécurité alimentaire avec les politiques de promotion des exportations) ;

V' Manque d'investissement et de productivité du capital humain malgré les récentes évolutions positives (formation, encadrement, éducation, et santé).

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Chapitre deuxième : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET CADRE
METHODOLOGIQUE

Ce chapitre va présenter le milieu d'étude et la méthodologie envisagée pour déterminer la rentabilité de la chaîne de valeur manioc dans le groupement de Buzi. Nous commençons d'abord par la présentation du milieu d'étude (groupement de Buzi), suivra ensuite le cadre méthodologique.

II.1. Présentation du milieu d'étude :

La présente étude a été réalisée en RD Congo, province du Sud-Kivu, territoire de Kalehe, dans le groupement de Buzi.

II.2.1 Présentation du milieu d'étude : Approche monographique

II.2.1.1 MONOGRAPHIE DU GROUPEMENT DE BUZI

a) Situation géographique

Le Groupement de Buzi est une entité politico-administrative du territoire de Kalehe, en Province du Sud-Kivu, République Démocratique du Congo. Actuellement, le Buzi est placé sous l'autorité coutumière du Mwami Raymond SANGARA BERA III, après avoir connu plusieurs mutations politico-administratives consécutives aux différentes mutineries en R.D.Congo. Ainsi, sous l'administration du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), le groupement de Buzi a changé son statut antérieur et est devenu la collectivité/chefferie de Buzi-Buhavu. Elle comptait ainsi à elle seule quatre groupements, à savoir : Bulenga, Kalungu, Minova, Numbi.

Après la restauration de l'ordre constitutionnel au début de 2007 au pays, la chefferie est redevenue un groupement comptant ainsi treize (13) localités : Burambi, Bulenga, Chondo, Kalungu, Kitembo, Kishinji, Bwisha, Minova, Muhanga, Murambi, Mutshibwe, Mulala et Numbi.

Le Buzi se situe à l'extrémité Nord du territoire de Kalehe. Sa superficie est de 9200 km2. Ses limites sont:

? Au Nord : la rivière Tshungiri et le Lac Kivu qui le sépare de la collectivité chefferie des Bahunde, Groupement Mufunyi Shanga en territoire de Masisi au Nord-Kivu ;

? Au Sud : la rivière Gokwe (Makelele) qui fait sa limite naturelle avec le

Groupement Mbinga-Nord en territoire de Kalehe.

22

? A l'Est : le lac Kivu, et

? A l'Ouest : la rivière Nyabarongo, limite naturelle avec le groupement de Ziralo en groupement de Bunyakiri, au Sud-Kivu dans la chefferie de Buloho.

Le Buzi se situe à 50 km de la ville de Goma au Nord-Kivu, et à 155 km de la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu. Actuellement, la population de Buzi est estimée à 106 265 habitants. (Etat civil du groupement de Buzi, Rapport du 1er trimestre, 2015).

Une population intense habite sur une presqu'île dont les extrémités se séparent de 7 à 8 km à une superficie totale estimée à 3000 km2.

b) Relief et végétation

Le Groupement Buzi a un relief particulièrement montagneux. La présence de petites vallées et de plaines marécageuses favorise des cultures adaptées. Certaines collines et plusieurs plateaux surplombent les hautes et les basses altitudes.

Le sol du Groupement Buzi est essentiellement volcanique, de type ferralitique et sablo-limoneux surtout dans les plaines marécageuses. Au-dessus de cette altitude, on rencontre un sol argilo-sablonneux. Les cultures tant vivrières qu'industrielles sont favorisées par ce type de sols dans ce Groupement.

Le paysage naturel de ce milieu est celui d'arbres nouvellement reboisés et d'arbustes d'essences forestières, de petites rivières et des ruisseaux dans les vallées et sur les collines. Mais étant donné le déboisement quotidien qui s'observe il importe de penser rapidement au reboisement.

b) Climat

Situé en altitude subéquatoriale, le Buzi a un climat tropical à tendance tempérée. Néanmoins, il s'y observe une alternance disproportionnelle entre la saison sèche qui est courte (de juin à août) et la saison pluvieuse qui est longue de 9 mois environ allant de septembre à mai. A cela s'ajoutent les perturbations climatiques intercalaires qui altèrent le calendrier agricole. La température varie entre 15°c et 26°c en moyenne.

c) Hydrographie

Au BUZI le réseau hydrographique est très important. Le Lac KIVU baigne la partie Nord du Groupement (presqu'île du Buzi Lega). A l'est, le grand lac est nourri par plusieurs

23

rivières. Les principales rivières de Buzi font les limites naturelles entre les localités. Ce sont

à titre exemplatif ;

4. la rivière Kinyamuheke pour la localité Mulala entre Bulenga et Minova ;

4. la rivière Kibirwa pour la localité Bulenga ;

4. La rivière Tchungiri pour la localité Minova entre le Nord Kivu et le Sud Kivu ;

4. La rivière Mubimbi pour la localité de Minova ;

4. La rivière Nyabarongo pour la localité de Loa Numbi ;

4. La rivière Gokwe pour la localité de M'binga-Nord, entre ce dernier et le Buzi par le

pont Makelele.

L'importance de ce réseau hydrographique sur le plan agricole est indéniable.

d) Organisation administrative

Les entités administratives du Groupement Buzi sont les localités. Elles sont au nombre de 13 et abritent les populations suivantes :

Tableau 2.1 Population (Statistiques, Organisation, Culture, Mouvement) :

N° LOCALITES

1 MINOVA

OBSERVATION

TOTAUX

18354

HOMMES

FEMMES

GARÇONS

FILLES

3157

3286

6043

5877

2 MULALA

1151

1251

1930

1966

6298

3 KISHINJI

2219

2274

2274

1959

8469

4 BUTUMBA

495

726

742

540

2503

5 TCHONDO

1540

2158

2518

2053

8269

6 MUHANGA

690

865

1043

794

3392

7 KITEMBO

797

1191

1625

1267

4880

8 MUTSHIBWE

674

953

1344

1083

4054

9 BWISHA

655

845

1991

1032

3723

10 KALUNGU

3651

3685

3555

3608

14499

11 MURAMBI

1784

2013

3480

3145

10422

12 BURAMBI

872

990

1862

1802

5526

13 NUMBI

2058

2265

5795

5758

15876

TOTAUX

19743

22502

33078

30942

106265

Source : Etat civil de Buzi (rapport du premier trimestre, 2015)

24

La population au Buzi est constituée des groupes ethniques ci- après :

y' Les pygmées (Batwa) : communément dits les premiers occupants ; ils sont aujourd'hui minoritairement représentés.

y' Les Havu : Ils forment le groupe éthique majoritaire de souche bantu. Ils sont traditionnellement agriculteurs, éleveurs et pécheurs. Mais, le petit commerce occupe une place de choix actuellement dans le groupement.

y' Les Hunde : ils sont rassemblés dans certaines localités. Ils s'adaptent aux habitudes des Havu mais ils conservent leur propre identité culturelle.

y' Les Hutu et les Tutsi : Ils sont tous d'expression rwandaise. Leurs migrations datent de l'époque Belge (vers 1957 à 59). Ces deux ethnies vivent essentiellement des activités agro-pastorales dans les hauts plateaux.

A ces groupes ethniques, s'ajoutent les groupes minoritaires suivants dans l'ordre d'importance les Bashi, les Tembo qui, historiquement, appartiennent au Buzi-Ziralo, les Nyanga, les Bembe et tant d'autres ayant fui les hostilités.

e) Langues et croyances

Au Buzi, le Kiswahili et le Français sont parlés à côté des dialectes Kihavu, Kihunde et le Kinyarwanda fréquemment utilisés. Les mouvements des populations disséminent le Mashi, le lingala, le Kinande, le Kitembo, etc.

Les habitants de Buzi sont majoritairement chrétiens; catholiques ou protestants et les musulmans. Une minorité négligeable pratique encore l'animisme.

f) Accessibilité, Commerce, Communication

Le transport est assuré à travers les infrastructures routières en mauvais état. La voie lacustre qui ne cesse de faire des victimes par noyade entre Buzi et Goma et Buzi-Bukavu, ou Buzi-Rwanda. Les quelques habitants de Buzi disposent de véhicules (des porteurs marque FUSSO et DAIHATSU), de taxis bus et de motos. Les vélos sont ordinairement utilisés pour le transport des fardons. Les paysans les plus démunis recourent courageusement aux trottinettes (Chukudu). Sur la voie lacustre, les navettes se font par des boat (embarcations en bois) motorisées ayant remplacé les pirogues localement appelées « Enkola ou Mwalegerere».

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Tableau 2.2 Moyen de transport des biens et des personnes dans groupement de buzi

Moyen de transport utilisé Tronçons

Tous les Villages vers le centre de Minova

Bus

-

Boat

-

Camion

-

Moto

X

Camionnette

X

Chukudu

X

Vélo

X

Minova-Goma, Minova-

Bukavu

X

-

X

-

X

-

-

Presqu'île-Goma, Presqu'île-Bukavu

-

X

-

-

-

-

-

Source : Association des chauffeurs du Congo/groupement de Buzi.

N.B : En plus des vélos, trottinettes (Chukudu), motos et Daihatsu, il existe aussi le transport à dos et/ou à têtes des personnes pour amener les produits champêtres des zones de production vers le lieu d'embarcation et/ou de commercialisation.

Les échanges commerciaux vont bon train au Buzi compte tenu de l'éclosion démographique, des richesses du milieu, de la situation naturelle facilitant l'accessibilité tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Les boutiques, les kiosques s'étalent le long des routes et sont répandus dans les quartiers. Ces maisons de vente exposent divers produits de première nécessité.

Les habitants exportent du café, la banane et d'autres produits vivriers vers le Rwanda. A leur retour, ils importent les chèvres, moutons et porcs. D'autres transactions se font à l'intérieur du groupement, vers les villes de Bukavu et Goma par diverses voies. La cité de Minova est devenue distributrice des produits de la BRALIMA/ Bukavu. Tous les échanges commerciaux sont facilités par différentes monnaies, principalement le Franc congolais, le franc rwandais et surtout le dollar américain.

Sur le plan communicationnel au Buzi, la majorité de l population utilise des téléphone mobile. Cela est favorisé par la couverture des réseaux des maisons Airtel, Orange et Vodacom qui arrosent le milieu. La Radio communautaire Bubandano5 émettant sur 104.5 MHZ FM joue un rôle important dans la diffusion des nouvelles locales et nationales, et surtout des communiqués divers et sketches dans le cadre de la cohabitation pacifique entre les communautés et la lutte contre le désenclavement du milieu où les radios de la ville ne sont pas captées.

5 Qui veut dire « Rencontre »

26

II.2.1.2. POTENTIALITES ECONOMIQUES

Le groupement de BUZI regorge de diverses potentialités dans les domaines suivants : agriculture, élevage, pêche.

a) Agriculture.

Les facteurs favorisant cette activité au Buzi sont de divers ordres :

y' la fertilité des sols malgré l'utilisation de mauvaises techniques culturales ;

y' les multiples plantations abandonnées ;

y' la position géostratégique du milieu ;...

Les cultures principales sont : le manioc, le haricot, pomme de terre, la patate douce, la banane, le fruit, le maïs et plusieurs cultures maraîchères (choux, tomates et diverses solanacées de bon marché), la canne à sucre, le café et le quinquina dans sa partie Sud-est. Ci-dessous, nous présentons le tableau de production réalisée en 2012 pour certains produits.

Tableau 2.3: Production 2012

Spéculations

Quantité en Kg ou en tonne

Mais

37635

Haricot

18453

Arachide

21674

Manioc

1345711,5

Banane

70357,9

 

Source : G. MUNGAMBA, (2013) Rapport de l'étude complémentaire des chaînes des valeurs p. 5

Toutefois, signalons la présence des maladies des plantes comme Wilt bactérien pour le bananier et la mosaïque du manioc dans le groupement qui réduisent fortement le rendement des agriculteurs.

b) Elevage

La conduite de l'élevage au Buzi est centrée sur le cheptel bovin, caprin, et ovin. L'élevage de la volaille prolifère à travers tout le groupement.

Sur le plan socioculturel, la chèvre et la vache sont deux bêtes d'intérêt capital. Elles interviennent dans le règlement des affaires coutumières (dot, règlement des conflits fonciers, cérémonies et autres rites).

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Depuis plus d'une décennie, l'élevage a été beaucoup affecté par la situation de guerre avec le pillage systématique du bétail. Maintenant que la sécurité a commencé à s'implanter, quelques fermiers ont commencé déjà à relancer cette activité, surtout vers les moyens et hauts plateaux.

c) Pêche

La pêche est pratiquée d'une manière artisanale et coutumière. Les techniques

suivantes les plus courantes :

y' Pêche à la ligne

y' Pêche à la scène

y' Pêche aux trimarans et au Filets maillants,

d) Exploitation minière :

L'exploitation des minerais et du bois et très pratiquée dans le groupement de BUZI. En effet, le groupement regorge de plusieurs ressources minières exploitées de manière artisanale à savoir le coltan, la cassitérite, le wolflamite, la tourmaline, etc.

Le Tableau 2.4 suivant présente le cadastre minier de Buzi :

Tableau 2.4 : Localités (villages) et leurs ressources minières du groupement de

Buzi

LOCALITE OU VILLAGE

MINERAIS

OBSERVATION

NYANGOMA

Tourmaline

 

RWAMIKO 1er

Wolframite

 

RWAMIKO 2

Or et Wolframite

Non exploité

KAKENGE

Coltan et Cassitérite

 

LOWA/NUMBI (MUNGWE)

Manganèse, Cassitérite, Coltan

 

LOWA/NUMBI (FUNGAMWAKA)

Tourmaline, Coltan, Cassitérite

Exploitée par la société TGL

BIRIKI

Coltan et Cassitérite

Concession minière de

l'honorable Dunia BAKARANYI

NUMBI CENTRE

Quartz

 

NUMBI CENTRE

Cassitérite

Chez les prêtres

LUMBISHI

Cassitérite, Or, Wolflamite,

Tourmaline

 

SHANJE

Or

 

Source : Rapport APED (2013) diagnostic participatif villageois, territoire de Kalehe. Page 39

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II.2.1.3. INFRASTRUCTURES ET HABITAT

a) Eau et assainissement :

En majorité, la population de BUZI est très peu approvisionnée en eau potable : les localités suivantes s'approvisionnent en eau principalement à la rivière, au lac et aux sources non aménagées : Kishinji, Kitembo, Mulala, Bulenga, Murambi et Muhanga.

Pour les sources plus ou moins aménagées ; il faut deux heures en moyenne pour puiser de l'eau. 44 sources existent dans le groupement de Buzi. Certaines d'entre elles sont captées mais sont en état de délabrement. D'autres ne peuvent pas être captées car elles sont situées dans les niveaux bas. De même, des adductions existantes sont en mauvais état.

b) Santé

Sur le plan sanitaire, le groupement Buzi est desservi par l'hôpital général de la ZSR/Minova. Auparavant, la ZSR/Kirotshe supervisait les établissements sanitaires en collaboration avec le service de CEMUBAC. Pour une restitution dans le temps, le décret-loi de 2003 a reconnu la création de la ZSR/Minova qui ne jouait, désormais, que le rôle d'accompagnateur technique jusqu'en 2005. A partir de cette année, cette zone sanitaire est devenue autonome. En avril 2006, l'Inspection provinciale de la santé du Sud-Kivu a créé l'hôpital général de référence de Minova.

Cette structure santé organise plusieurs centres de santé, des postes de santé et les dispensaires privés sur toute l'étendue du groupement. Au total, 19 Structures de santé sont enregistrées par le BCZS de Minova qui compte d'autres structures dans groupement de M'binga-Nord. Quelques centres de santé organisent des salles de maternité.

Ce sont à titre exemplatif les centres de Kalungu, de Minova, de Bulenga et de Bobandana. Un bureau de coordination de la CICR/CRRDC et de nombreux secouristes reconnus opère dans le groupement. La médecine traditionnelle y est aussi active.

c) Education

On dénombre actuellement 24 écoles primaires et 19 écoles secondaires dans le groupement non compris d'autres écoles privées.

Les E.P. KITALAGA et SHANGA à Bobandana sont des écoles publiques pilotes. Le collège LWANGA de Minova sert de centre pour l'organisation des examens d'Etat.

29

D'une manière générale, les options organisées sont à équiper en mobilier et en fournitures, et à doter d'un personnel qualifié. Des institutions supérieures sont opérationnelles au Buzi comme l'ISDP, l'ISP, l'U.O, ISTC etc.

d) Habitat

L'habitat de BUZI est dominé par des constructions des maisons en matériaux semi durables mais quelques sont construites en matériaux durables et d'autres en terre, en planches. La toiture est faite en tôles, tuiles et bâches en plastiques ou en paille.

e) Les marchés

Les petits marchés fonctionnent partout le long des routes. Le marché central se situe à Minova et joue un rôle socio-économique prépondérant. Il devient de plus en plus une plaque tournante du groupement de Buzi. Il opère chaque mardi et vendredi.

Les habitants se ressourcent aussi dans les marchés de Kalungu, Numbi, Bulenga au Sud-Kivu et Sake, Kituku (à Goma) au Nord-Kivu. La fréquentation du marché de Sake (pour le lait) et les collines du territoire de Masisi (pour l'achat des vivres et non vivres) est remarquable. Toutefois, l'accès à ces vivres devient difficile car la guerre a chassé les agriculteurs qui se sont installés dans des camps à Minova, etc.

f) Routes et Lac

Les routes sont en délabrement total. Le groupement est traversé par la Route Nationale « Bukavu-Goma-Kisangani » jadis entretenue par l'ONG Internationale Action Agro Allemande. Aujourd'hui le tronçon Minova-Bulenga est en pleine réhabilitation sous l'initiative de la FAO et l'association des jeunes volontaires de la place. Le tronçon Kalungu-Numbi est aussi en pleine réhabilitation par l'ONG AFDEM. Le lac Kivu demeure la principale voie de communication.

30

Tableau 2.5 Situation des routes de desserte agricole dans le groupement de buzi / minova

N° Axe routier Trajet/km Population utilisatrice Entretenu Par : Etat actuel

1

Kalungu-Numbi-Shanje-Lumbishi.

60 Km

Population de kalungu, chebumba, bulagiza, kakenge, numbi, lutu, shanje, Chamilonge, Lumbishi

AFDEM

En voie

d?entretien

2

Nyamukanga-bishange

2 Km

Population de Nyamukanga, Bishannge

Population Locale

Utilisation Difficile

3

Minova-Bwisha via Kishinji

12 Km

Population de Minova, Mubimbi, Kanyamitero, Kishinji, Mbasha, Kironge, Nyamuhundu, Kiguli, Bwisha

La Plantation Mubimbi et

population locale

Praticable a

moitié

4

Minova-Bugalihya-

Bushishi-Chagwa-Kitalaga

6 Km

Population de Kitalaga, Bugalihya, Chagwa;

Bushishi

La paroisse et Population de la paroisse de Bobandana

Praticable à 1/3

5

Minova-Nyangoma

14 Km

Population de Minova, Mubimbi, Nyangoma

La plantation

Et population locale

Peu Praticable

6

Minova-Mutugirwa via

kasunyu

16 Km

Av. Bigilimani, Ludahuba, Kasunyu, Nyabyuka

La Plantation et Population locale

Peu Praticable

7

Minova-Buhumba

15 km

Kalere, Katyazo,

Buhumba, Nyangoma Et Buhati

La Plantation Mushoko et Population locale

Peu Praticable

8

Minova-Muchibwe-Bulenga

15 km

Population de Budondo, Kirwa, Kikunda, Kabuye, Chadoto, Muchibwe, Kagarama et Bulenga

La Plantation et Population locale

Difficilement utilisable

9

Bulenga-Ishubi-Kibirwa

8 km

Butumba, Tchondo,nConcession vibirwa et

Tchaboa

La plantation et population locale

Impraticable

10

Bulenga-Kitembo

5 km

Utilisée par la population Tchea, Buhamboji, Katole et Djanga

Population locale

Difficilement utilisable

11

Bulenga-buhamba-miramba Et Kagarama

8 km

Tchigoma, Miramba, Kajeje, Kasirula, Kagarama

Population locale

Difficilement praticable

12

Bulenga-Muhanga

4 km

Bulenga, Muhanga, Bushenga

Population locale

Praticable

Source : Rapport APED (2013) diagnostic participatif villageois, territoire de Kalehe. Page 42

31

II.2 CADRE METHODOLOGIQUE

Il est présenté dans cette section certaines méthodes utilisées dans l'analyse et traitement des données.

Dans cette section, nous présentons d'abord la collecte des données, la population cible, échantillonnage et enfin les outils d'analyse.

II.2.1 la population cible d'étude

La population cible inclut l'ensemble d'acteurs intervenant dans la chaîne de valeur manioc (maillon des producteurs, des transformateurs et des commerçants des produits de manioc) dans le groupement de Buzi à qui nous souhaitons relever la rentabilité financière et économique de leurs activités.

II.2.2 Collecte des données

Les données utilisées dans cette étude ont été collectées en deux (2) étapes complémentaires : une étape préparatoire, une étape de collecte de données primaires. L'étape préparatoire a consisté en l'état des lieux des études/travaux sur le manioc réalisés en RD Congo en particulier et dans le monde en général. Elle a permis de collecter l'ensemble des informations qui nous ont aidés à mieux cerner le contexte du sujet. Elle s'est déroulée, durant toute l'étude, au niveau de la bibliothèque centrale de l'UCB, d'autres sources d'informations (dépliants et revue sur la chaine de valeur nous attribués par le coordonnateur de l'ONG World Vision base de Minova), sur internet, etc. Cette synthèse bibliographique a porté sur :

L'analyse de la documentation concernant la zone d'étude (monographie du groupement de

Buzi) ;

Les données statistiques sur la production du manioc en RD Congo ; les études qui se rapprochent de la thématique ont également été consultées.

Elle s'est appesantie également sur la collecte de statistiques secondaires sur la filière manioc en RD Congo. Les informations collectées au cours de cette étape ont permis la confection de questionnaires pour les enquêtes quantitatives.

La collecte de données primaires a constitué la seconde étape de cette étude. Elle a été faite à l'aide de questionnaires structurés. Ces derniers ont permis la collecte de données aussi bien qualitatives que quantitatives. Des enquêteurs, 4 amis qui ont au moins un niveau de gradué ont été

32

utilisés pour l'administration des questionnaires. Ils ont reçu à cet effet un briefing d'une demi-journée sur la structure du questionnaire et du genre d'enquête à mener. Cette formation a permis de passer au peigne fin tous les questionnaires et toutes les questions: chaque question a été lue et l'intention dernière celle-ci a été expliquée de long en large par le chercheur. L'administration des questionnaires a été faite en langue française et traduite en langues locales en cas de besoin par l'enquêteur. Il est à noter qu'au cours de la formation, certaines questions clés ont été traduites en langues locales, ce qui a permis la levée d'éventuelles ambiguïtés.

Au total, plusieurs types de données ont été collectés en fonction des catégories d'acteurs :

Ainsi, au niveau des producteurs, les données collectées portent sur : la superficie emblavée, le mode de faire valoir, les objectifs de production, les inputs (types des semences, engrais, intrants, insecticides, etc.) quantité produite, les systèmes de cultures, la main-d'oeuvre, les prix, la source de financement des activités, les différentes opérations de production, les variétés, les équipements de production (quantité, prix et durée de vie), les relations avec les autres acteurs, la période et le lieu de vente, etc.

Au niveau des commerçants, nous distinguons deux types de commerçant. Il s'agit entre autre du commerçant du manioc non transformé c'est-à-dire des cossettes de manioc, manioc transformé en farine, en manioc transformé en chikwangue. A la différence des commerçants qui transforment d'abord le manioc (en farine ou en chikwangue) avant de le vendre et pour qui nous avons collecté les informations relatives au coût de transformation, les données collectées sont relatives à leurs caractéristiques sociodémographiques (sexe, âge, situation matrimoniale, etc.), aux produits commercialisés (quantité achetée, quantité vendue, prix d'achat et de vente, frais de transport), les moyens de transport, les commissions, les sources d'approvisionnement, les lieux de vente, le coût de stockage/conservation, les pertes, leurs relations avec les autres acteurs, etc.

Chez les transformateurs, nous en distinguons deux : pour la farine et pour le Shikwangue. Pour le transformateur du manioc en farine (meunier), les données suivantes ont été collectées: le coût d'acquisition et d'installation de l'équipement, la durée de vie de l'équipement, l'amortissement de l'équipement, les charges de la main-d'oeuvre utilisé, types et caractéristiques des produits finals, quantité transformée, prix unitaire de transformation, etc. ; pour le transformateur de manioc en Shikwangue, les données suivantes ont été collectées : sources d'approvisionnement, le coût de transport des manioc avant transformation et autres coût liés à la transformation, les lieux de vente, les prix de vente, coût de stockage et conservation, caractéristiques socio-économiques des transformateurs et leurs relations avec les autres acteurs, aux taxes, etc.

33

Des données ont été collectées également sur les transporteurs (collecteurs) des maniocs des marchés d'approvisionnement vers les grands centres de consommation (Goma et Bukavu). Les données collectées sont relatives aux coûts d'acquisition et d'installation de l'équipement de transport, à la durée de vie de l'équipement, l'amortissement de l'équipement, la charge du personnel, aux quantités et caractéristiques des produits exportés (cossettes, farine, Shikwangue, etc.), aux prix unitaires par caractéristiques, aux destinations des produits, aux taxes, aux relations avec les autres acteurs, aux volumes des transactions, etc.

Pour les consommateurs, les données concernent les dépenses allouées à la consommation des produits, les dépenses alimentaires des ménages, les revenus du ménage et le prix d'achat des produits ont été collectées.

II.2.3 Echantillonnage

La population cible de cette étude est constitué de cinq (5) groupe acteurs regroupé en deux selon le type d'activités exercées par chaque catégorie dans la chaîne de valeur manioc dans le groupement de Buzi. Il s'agit des acteurs exerçant les activités primaire -les producteurs, les commerçants et les transformateurs- et les acteurs exerçant les activités de support -les transporteurs et les consommateurs. Pour chaque groupe d'acteurs, la taille de l'échantillon serait obtenue par la formule suivante (Bugandwa, 2014, p. 50) :

( ) (1)

Où : n : la taille de l'échantillon ;

( )? : Intervalle de confiance ou seuil de risque (fixé à 5%) pour notre cas.

? : Niveau de précision voulu par le chercheur (10%)

Vx : le coefficient de variation au carré. Ce dernier à son tour est donné par la formule (Bugandwa, Cours de sondage, 2014, p. 50) :

( )

(2)

Avec N : la taille de la population cible,

: La moyenne de la population cible, et S2 : la variance de la population cible.

34

a. les producteurs des maniocs :

Partant des informations recueillies auprès du bureau d'état civil du groupement de Buzi, le nombre total de la population du groupement de Buzi s'élève à 106 265 habitants (Idem, Page 50).

Etant donné que les informations relatives au nombre des ménages dans ce groupement sont indisponible dans ce groupement, nous nous servirons alors de l'information selon laquelle chaque ménage a en moyenne 6 personnes (Gouvernorat Sud-Kivu, cité par A. Sincère, 2013).

Nous savons déjà avec la FAO que 7O% de la population rurale congolaise vit de l'agriculture ; c'est-à-dire que l'agriculture constitue leur activité principale. Ainsi, le nombre des ménages qui s'occupe de l'agriculture à Buzi est de 12398 ménages.

L'univers idéal serait bien évidemment de pouvoir interroger tous les ménages du groupement de Buzi qui s'intéresse à la production des maniocs. Toutefois, cette démarche est rendu impossible en raison du temps et des moyens. C'est pourquoi nous avions extrait un échantillon plus ou moins représentatif sur cette population cible.

Cependant, nous remarquons l'application de la formule précédente pose problème dans la détermination de la taille de l'échantillon vu qu'elle dépend du coefficient de variation qui à son tour détient un terme inconnu (la variance de la population cible).

Comme le coefficient de variation est fonction de la variance de la population qui est inconnue, trois solutions sont envisageables pour résoudre ce problème (D. Anderson et al. 2001). Ces auteurs préconisent trois solutions suivantes :

? Possibilité d'organiser une pré-enquête ou une étude pilote sur une trentaine d'individus de la population cible et estimer l'écart-type sur cette base ;

? Si on dispose les résultats d'une étude similaire effectuée dans le passé récent, on utilise l'écart-type observé à cette époque ;

? Enfin, si les valeurs extrêmes de la variable étudiée (maximum et minimum) sont connues dans la population, et si la règle de l'approximation normale est acceptable, l'écart-type peut-être estimé à partir de la différence entre les deux valeurs extrêmes divisée par quatre.

Dans le cadre de cette étude, nous avions opté pour la première option ; celle d'organiser une pré-enquête auprès de 30 ménages choisis aléatoirement dans les 13 localités du groupement de Buzi.

La population cible de cette étude est constituée des tous les ménages du groupement de Buzi qui produisent les maniocs. L'objectif assigné à cette pré-enquête était de nous permettre à

35

déterminer la taille de l'échantillon des ménages qui produisent les maniocs et de tester la validité du questionnaire à utiliser pour l'enquête proprement dite. Pour cette étude, la moyenne et l'écart-type utilisés proviennent de la pré-enquête. La question de recherche consistait à savoir la quantité de manioc produite la saison dernière.

Après calcul, la moyenne obtenue était de 201,5 kg avec un écart-type de 109,24857 kg. En appliquant cet écart-type et moyenne dans la formule (2) et en remplaçant chaque paramètre par sa valeur, la taille de l'échantillon pour les producteurs de manioc sera de :

( 12398-1)

. En ramenant cette valeur dans la formule

générale (1), nous aurons ce qui suit :

Ainsi permettre une collection plus aisée des données, nous avions regroupé les treize localités dans quatre axes de recherche selon qu'elles se situent dans une même contrée et pourraient présenter les mêmes caractéristiques (contraintes physiques). Il s'agit notamment :

- L'axe Minova centre : localité de Minova ;

- L'axe Kalungu : localités de Numbi, Murambi, Burambi et de Kalungu ;

- L'axe Bulenga : localités de Butumba, Mutshibxe, Mulala, Muhanga, Kitembo et de

Chondo ;

- L'axe Bwisha : localités de Kishinji et de Bwisha.

La taille de l'échantillon des producteurs s'élèvera donc à 112 ménages répartis dans les treize localités chacune pondérée de son poids dans la population totale.

Tableau 2.7 : portant répartition des ménages échantillonnés des producteurs de

manioc selon les axes

N° Axes

Echantillon

1 MINOVA

19

 

2 KALUNGU

49

 

3 BULENGA

32

 

4 BWISHA

12

 

TOTAL

112

Source : Notre confection.

b. les transformateurs des maniocs

Vu que la pratique de transformation de manioc en gâteau et en paix comme vulgarisé actuellement par l'IITA n'est pas encore effective par les ménages de Buzi, trois sortes de

36

transformateurs vont attirer notre attention dans le cadre de cette étude. Il s'agit entre autre des transformateurs des maniocs séchés en farine de manioc (les meuniers), les transformateurs de manioc en chikwangue et les transformateurs de farine de manioc en foufou (les restaurants et les gargotes).

Les transformateurs meuniers :

L'information qui nous a été fournie par le service de l'environnement de Buzi est que le nombre de moulin oeuvra dans le groupement de Buzi et qui paient régulièrement leurs taxes s'élève à 108 moulins.

Pour ce groupe d'acteurs, la moyenne et l'écart-type utilisés proviennent de la pré-enquête. La question de recherche consistait à savoir la quantité de manioc transformée le mois passé.

Après calcul, la moyenne obtenue était de 1515,53333 kg avec un écart-type de 622,9719 kg. Par l'équation (2) nous obtenons un coefficient de variation au carré est de 0,167404783. En ramenant cette valeur dans la formule (1) nous obtenons une taille de 40,54342967 41 meuniers.

Les transformateurs des chikwangue et de foufou de manioc.

Vu l'indisponibilité de la base des données pour les ménages qui transforment les maniocs en chikwangue et en foufou pour tout le groupement, nous avions opté pour un échantillonnage aléatoire de 30 ménages transformateurs de manioc en chikwangue et 10 ménages (restaurant et/ou gargote) qui transforment le manioc en foufou de manioc.

c. Les transporteurs :

Ici, la population cible est constitué des automobilistes et propriétaire des boat chargés de transporter les produits des maniocs vers les grands centres de consommation (Goma et Bukavu) ; le transport des zones de productions vers les marchés locaux étant assuré par les personnes et les trottinettes (dû au mauvais état des infrastructures des transport des villages) qui n'ont pas en termes relatif des frais de fonctionnement et des frais financiers. Selon ACCO/Buzi, le nombre d'auto qui transporte les produits vivriers sont à quatre autos de marque FUSO dont deux sur la route Minova-Goma et deux autres sur la route Minova Bukavu et pour le comité des armateurs de Buzi (ASALAKI/Buzi), quinze boat sont chargés de transportés les produits vivriers de la presqu'île vers les villes de Goma et de Bukavu. Dans cette étude, nous nous fixons l'objectif de nous entretenir avec au moins deux automobilistes et quatre propriétaires de boat.

37

d. Commerçants et consommateurs des produits de manioc

Pour des raisons qui ont été évoqué précédemment, c'est-à-dire l'absence d'une base de donnée pouvant servir à estimer l'échantillon pour le commerçants et consommateurs de manioc et des produits dérivés de manioc, nous conduit à choisir un l'échantillon aléatoire au niveau de 38 ménages commerçants et 20 consommateurs de manioc et de ses produits dérivés.

Tableau 2.8 : Distribution de l'échantillon en fonction du type d'acteurs à enquêtés

Acteurs

Taille de l'échantillon

Producteurs

112

Commerçants

38

Transformateurs

81

Transporteurs

6

Consommateurs

20

Total

257

II.3 Analyse des données

La méthodologie utilisée dans cette étude pour analyser les données s'inspire de celle proposé par Epiphane, Bankolé, et al., (2011) dans leur étude portant sur l'Analyse de la performance des chaînes de valeurs de l'ananas au Bénin. En effet, à la différence de ces auteurs qui ont mené une analyse sur les chaînes de valeurs de l'ananas et qui ont pu étendre leurs analyses jusqu'au niveau international, nous, nous avions adapté la même analyse sur le produits manioc en ne considérant que le milieu rural et urbain.

L'analyse des données s'est déroulée en plusieurs étapes : cartographie et sélection des différentes chaînes de valeurs, la détermination des coûts -de production et coûts totaux- pour chaque chaîne de valeur, analyse de la rentabilité financière et économique de chaque chaîne de valeur, la gouvernance dans chaque chaîne de valeur et analyse de la compétitivité par la matrice SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats).

II.3.1 Cartographie de la filière manioc et des différentes chaînes de valeurs.

La cartographie de la filière manioc et des différentes chaînes de valeurs a constitué la première étape de l'analyse. Cette cartographie consiste à dessiner tous les circuits d'approvisionnement en intrants et de distribution des produits finis (cossettes, farines et

38

chikwangue). Cela a permis de faire ressortir tous les acteurs intervenant dans la filière manioc et dans ses différentes chaînes de valeurs. La phase de cartographie a pris fin par la sélection des maillons à étudier.

2.3.2. Analyse de la gouvernance :

La deuxième étape de l'analyse a concerné l'analyse de la gouvernance dans chaque chaîne de valeurs. Cette analyse a été d'abord qualitative et fondée sur les indicateurs comme la réglementation (les variétés des boutures de manioc et standard de qualité des produits), les sanctions, la taxation et subvention, le mode de paiement (par l'acheteur et par le vendeur), la fixation des prix et la relation de confiance entre les acteurs. Cette phase qualitative a été complétée par une phase quantitative utilisant les indicateurs spécifiés dans le tableau 1.1, notamment la distribution des ventes dans la chaîne, la répartition de la valeur ajoutée dans la chaîne, la répartition du profit dans la chaîne et le taux de profit. Ces indicateurs ont permis l'identification des gouverneurs-clés de chaque chaîne de valeurs et surtout les maillons faibles qui méritent d'être renforcés.

II.3. 3 L'outils d'analyse SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats)

L'analyse SWOT est en général un point de départ qualitatif pout toute analyse de compétitivité ou pour toute autre analyse facilitant la prise de décision. C'est un outil simple et peut-être utilisé à différents niveaux (examiner une seule firme, un maillon de la chaîne ou toute la chaîne). Elle est aussi un bon moyen d'identifier les zones à étudier avec plus de détails.

Même si l'analyse SWOT n'est pas un outil très précis, elle constitue néanmoins un moyen efficace pour fournir une caractérisation de l'état actuel de la chaîne de valeur, identifier des problèmes et générer des discussions. Elle est particulièrement utile comme outil de facilitation neutre pour mettre l'accent sur une discussion initiale de l'état perçue de la chaîne de valeur ou d'effectuer un brainstorming initial sur les risques et opportunités potentiels.

Par contre, l'outil d'analyse SWOT présente quelques limites. En effet, elle ne permet pas de prioriser les différentes questions posées et n'explique pas ce qui a causé les faiblesses. Aussi, ne constitue-t-elle pas un outil efficace pour identifier des stratégies alternatives. Elle représente cependant un outil très pertinent lorsque soutenu par d'autres types d'analyses quantitatives.

L'outil SWOT est utilisé dans la présente étude, dans le but de faire ressortir : les acquis et aspects positifs de la chaîne de valeur ;

les potentialités ou ressources exploitables ;

Négative

Positif

- Limite du savoir-faire

- Insuffisances dans les compétences

techniques et dans les techniques

- Pauvre source d'informations par

rapport aux opportunités

- Expériences limitées

- Différences managériales et culturelles

- Savoir-faire - Motivation - Compétence technique - Relations d'affaire

Revue Passé

Faiblesses

Forces

Aujourd'hui

- Circonstance externe défavorable

- Obstacles à laquelle on fait face

- Mauvais endettement ou problème de liquidité/cashflow

- Changements/contraintes dans les standards de qualité.

Opportunités

- Circonstance externe favorable

- Changement dans la politique gouvernementale relative au manioc, au marché, aux partenaires sociaux, aux profils de la population, au changement de style de vie, etc.

Anticipation Future

Menaces

Source: Adapté de Schall and Becker (2001); cité par Epiphane Sodjinou et al. juin, 2011

39

les aspects négatifs et les difficultés rencontrées et,

les risques, obstacles pouvant influencer négativement l'évolution positive de la chaîne de valeur.

En pratique, l'analyse SWOT est souvent représentée comme une matrice 2x2 (figure 3). Les points forts peuvent être définis comme des ressources internes ou des ressources dépendant de la capacité de l'entreprise/activité et qui sont utiles à la réalisation de son objectif, alors que les faiblesses font référence à la limitation ou à un défaut de l'entreprise/activité et qui sont nocifs pour la réalisation de ses objectifs. Les opportunités sont les conditions externes ou toute autre situation favorable dans l'environnement de l'entreprise/activité et qui sont utiles à la réalisation de ses objectifs. Les menaces sont toute situation défavorable dans l'environnement de l'entreprise/activité qui va l'empêcher de réaliser ses objectifs. Dans cette étude, étant donné que la plus des éléments trouvés chevauchent sur différentes maillons, les forces, faiblesses, opportunités et les menaces ont plutôt été regroupées ensemble, sauf spécification contraire.

Figure 2.1 : Matrice d'analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces des chaînes de valeur

40

II.3.4 Analyse des coûts et de la rentabilité

Avant d'analyser les coûts, nous donnons d'abord une précision sur la définition de certains concepts.

? Définition des concepts utilisés

Notre approche est celle de chaîne de valeur, sont définis ici, quelques concepts clés utilisés dans le document. Notre étude touchera particulièrement les maillons suivants de la filière manioc :

> Le Maillon de la production qui a à la tête les producteurs de manioc et tous les autres acteurs intervenant dans le processus de production dont les fournisseurs d'intrants spécifiques, la main d'oeuvre, etc. Les constituent les premiers acteurs directs de la chaîne de valeur du manioc. Ils assurent la fonction de production en combinant divers facteurs de production et vendent leur production soit au marché, soit au bord champ.

> Le Maillon de la transformation constitué des transformatrices des racines en cossettes, chikwangue, en farine, gari, tapioca. Ces transformations sont soit manuelles soit mécanisées. La présente étude prend en compte la transformation des racines, en farine et en chikwangue ;

> Le Maillon de la commercialisation où on rencontre les grossistes, des détaillants simples et des importateurs des produits et produits dérivés du manioc. On en distingue deux types de commerçant :

V' les commerçant de type 1 : qui se déplacent au niveau des exploitations pour acheter directement les produits chez les paysans.

V' les commerçants de type 2 qui s'approvisionnent au niveau des marchés locaux pour acheminer les produits vers les grands centre de consommation (Goma et Bukavu).

> La Compétitivité est définie comme la capacité (des nations, des secteurs, des entreprises) de pouvoir répondre à la demande sur les marchés (locale, nationale et internationaux) pour accroître des niveaux de revenu dans l'économie locale et globale. Elle n'est pas déterminée par la seule capacité à vendre plus, mais plutôt par le niveau de productivité (valeur de la production par unité d'intrants) dans une économie qui utilise de manière efficace ses hommes, son capital et ses ressources naturelles.

> Charges fixes : Elles se limitent à la valeur de l'amortissement des matériels agricoles; les autres charges fixes n'existent pratiquement pas. Le coût d'entretien et de réparation des matériels et équipements n'est pas pris en compte parce que l'entretien n'est pas fait uniquement pour la culture du manioc.

CT = CV + CF + MO (1)

41

> Charges variables : Ce sont les dépenses effectuées pour l'acquisition des intrants (semences, engrais organiques et minéraux, produits phytosanitaires), le coût de main-d'oeuvre, transport des semences et les frais de commercialisation.

> L'amortissement est la détermination comptable de la perte de valeur irréversible d'un bien durable au cours d'une période de temps donnée. Il peut être aussi analysé comme l'épargne d'une entreprise pour un éventuel achat de biens d'équipement en remplacement du capital déprécié. Dans le cas de cette présente étude, l'amortissement a concerné les autos de transport, des moulins de transformations, ainsi que le petit matériel (houes, râteaux, fourches, machettes, arrosoirs, et.). Nous avons choisi un mode d'amortissement linéaire qui conduit au calcul suivant :

Annuité d'amortissement = Coût d'achat du matériel / durée de vie probable

> Le coût de commercialisation prend en compte tous les frais liés à la commercialisation de ce produit après la récolte. Il s'agit du coût du transport, du coût des emballages (sacs vides, paniers et autres emballages), frais de transformation, de la taxe payée au marché, du « mandat » du commissionnaire. Pour la vente bord champ, le producteur n'a pas de charges commerciales.

> Le coût de production est la somme des deux charges (fixe et variable)

> Le coût total est calculé en ajoutant au coût de production le coût de commercialisation ;

> Le Chiffre d'affaires (ou recettes) = Quantité vendue x Prix unitaire de vente

II.3.4.1 Analyse des coûts

L'analyse des coûts a été le troisième élément abordé lors de l'analyse des données. Cette analyse a été faite au sein de chaque chaîne de valeurs. Elle a consisté à calculer les coûts de production, de transformation, de commercialisation, etc. pour chaque catégorie d'acteurs participant à la chaîne. Ensuite, la structure des coûts c'est-à-dire l'analyse de la part que représente chacun des postes de dépenses dans les coûts totaux a été faite. Cela a permis l'identification des postes de dépenses sur lesquels on peut intervenir pour améliorer la performance de l'acteur concerné. La structure des coûts consolidés au niveau de chaque chaîne de valeurs a été faite, d'abord pour une comparaison des différentes chaînes de valeurs, puis pour l'identification des postes de dépenses les plus onéreux. Enfin, l'analyse de la répartition des coûts entre les principaux agents économiques participant à la chaîne a été effectuée, ce qui a permis une comparaison de ces agents.

Pour une catégorie d'acteurs donnée, les coûts totaux (CT) sont définis par la formule (Epiphane, Bankolé, et al., 2011) :

42

Avec :

? CV : représente les coûts variables et sont composés des dépenses effectuées pour l'acquisition des intrants (approvisionnement des semences, engrais organiques et minéraux, produits phytosanitaires), les frais de commercialisation ;

? CF : représente les coûts fixes et sont composés des amortissements de l'équipement et le coût de location de la terre et du métayage et ;

? MO : la main-d'oeuvre. Elle est constituée de la main-d'oeuvre familiale et de la main-d'oeuvre salariée. Le coût de la main-d'oeuvre salariée correspond à l'argent effectivement dépensé par le producteur. Quant à la main-d'oeuvre familiale, son coût est obtenu en multipliant la quantité de main-d'oeuvre (en homme-jour) par le prix unitaire moyen de vente de la main-d'oeuvre salariée dans le milieu d'enquête.

II.3.4.2 Analyse de la rentabilité financière

L'analyse de la rentabilité financière a consisté à calculer la valeur ajoutée et le profit générés par chaque catégorie d'acteurs au sein de chacune des chaînes de valeurs. Pour un acteur donné, la valeur ajoutée (VA) est définie comme la différence entre le revenu (R) et les consommations intermédiaires (CI) (Epiphane, Bankolé, et al., 2011) :

VA = R - CI (2)

Les consommations intermédiaires se composent des semences, des engrais, des produits phytosanitaires, de la location de moyens de production, des frais d'entretien et de réparation du matériel, etc. Selon la FAO (2005), la valeur ajoutée mesure la création de richesse et donc l'apport du processus de production considéré à la croissance de l'économie. A ce titre, elle est au coeur de toute étude économique s'intéressant au développement et pas seulement à l'analyse filière. Le profit, pour un acteur donné, est obtenu en faisant la différence entre le revenu (R) et les coûts totaux (CT) (Epiphane, Bankolé, et al., 2011) :

P = R - CT = VA - (MO - FF - IT - Am) (3)

Avec MO la rémunération du travail, FF les frais financiers, IT les impôts et taxes et Am l'amortissement. Selon Fabre (1994), le profit exprime le gain (ou la perte) économique de l'agent une fois acquittées toutes les charges d'exploitation courantes. En d'autres termes, il représente le bénéfice d'exploitation une fois déduits de la valeur de la production tous les coûts d'exploitation de l'exercice : consommations intermédiaires (CI), travail (MO), frais financiers (FF) et taxes (IT).

Après le calcul des valeurs ajoutées et des profits pour chaque type d'acteurs de chaque chaîne de valeur, le profit et la valeur ajoutée consolidés ont été calculés pour tous les ménages enquêtés. Il s'agit simplement de la somme des profits et de la somme des valeurs ajoutées des

43

différents acteurs constituant la chaîne. L'analyse financière a pris fin par le calcul de la répartition des profits et des valeurs ajoutées entre les différents acteurs constituant chaque chaîne de valeurs.

D'autres indicateurs ont été aussi calculés notamment :

Le ratio des profits-coûts totaux ou coefficient de rentabilité (CR) mesure l'incitation globale que les producteurs ont à participer à la filière. Il est obtenu par la formule suivante (Epiphane, Bankolé, et al., 2011) :

(4)

? Le ratio valeurs ajoutées-consommations intermédiaires qui mesure la motivation des producteurs à produire le manioc. Cet indicateur mesure le rapport de la valeur entre les produits et les intrants au prix du marché et au prix de référence (Fabre, cité par Epiphane Sodjinou, 2011).

(5)

Ce tableau montre que la plupart des producteurs de manioc enquêtés sont des jeunes et représentent 70,5% de l'échantillon et ont l'âge compris entre 18 - 45 ans.

44

Chapitre troisième : PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION DES

RESULTATS

L'objectif de ce chapitre est d'identifier les chaînes de valeur manioc du groupement de Buzi, d'en caractériser les différentes catégories d'acteurs, de spécifier, pour chacune d'elles les coûts de production et totaux, la valeur ajoutée ainsi que le profit.

III.1 Identification des différents maillons de la chaîne de valeur manioc dans le groupement de Buzi.

III.1.1 La production :

a) Caractéristiques sociodémographique des producteurs

a)

le sexe des producteurs :

Tableau 3.1. Répartition des producteurs par sexe

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage cumulé

FEMMES

60

53,6

53,6

HOMMES

52

46,4

100

Total

112

100

 
 

Source : traitement de nos données d'enquête.

Ce tableau montre que la majorité de nos enquêtés producteurs de manioc sont des femmes. Elles représentent 53,6 % de leur effectif.

b) l'âge des producteurs

Tableau 3.2 Répartition des producteurs par classe d'âge

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage cumulé

18-24

7

6,3

6,3

23-31

35

31,3

37,5

32-38

21

18,8

56,3

39-45

16

14,3

70,5

46-52

16

14,3

84,8

53-59

3

2,7

87,5

60-66

13

11,6

99,1

66 et plus

1

0,9

100

Total

112

100

 

Source : traitement de nos données d'enquête.

45

c) l'axe ou la zone enquêtée pur les producteurs Tableau 3.3 Répartition des enquêtés selon les axes de recherche

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage
cumulé

Axe Minova

20

17,9

17,9

Axe Kalungu

48

42,9

60,7

Axe Bulenga

32

28,6

89,3

Axe Bwisha

12

10,7

100,0

Total

112

100,0

 

Source : traitement de nos données d'enquête.

Ce tableau montre que la majorité de nos enquêtés sont de l'axe Kalungu (localités de Kalungu, Murambi, Burambi et Numbi) et représente 42,9 % de l'effectif total des producteurs échantillonnés. En seconde position, les producteurs de l'axe Bulenga avec 28,6 % de la proportion totale.

d) les variétés des boutures de manioc cultivé par les producteurs du groupement de Buzi. Tableau 3.4 de répartition des producteurs selon les variétés cultivés

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage
cumulé

Anciennes variétés

90

80,4

80,4

Nouvelles variétés de manioc

22

19,6

100,0

Total

112

100,0

 

Source : traitement de nos données d'enquête.

Ce tableau et ce graphique montrent l'ancienne variété de manioc et représente 80,4 % de l'effectif échantillonné. Cette situation peut s'expliquer par l'insuffisance des boutures améliorées de manioc sur terrain, des préférences des producteurs et des consommateurs, etc.

e) Superficie des champs des producteurs

La superficie des champs des différents producteurs fait en moyenne 0,46 ha de surface emblavée de manioc avec un minimum de 0,0275 ha et un maximum de 3 ha. La faiblesse de ces superficies s'explique d'une part, par le fait que les paysans ne disposent pas assez de moyens financiers pour pouvoir se procurer des terres nécessaires afin d'emblaver de grandes surfaces de culture et d'autre part, par le fait que certaines personne de la population se sont déjà accaparés des

46

grandes superficies de terre arable qu'ils laissent une portion aux paysans à des conditions difficiles.

III.1.2. La transformation :

? Caractéristiques sociodémographique des transformateurs

a) Sexe des enquêtés.

Tableau 3.5 Répartition des transformateurs selon les sexes

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage cumulé

FEMMES

30

37,04

37,04

HOMMES

51

62,96

100,0

Total

81

100,0

 

Source : traitement de nos données d'enquête.

Ce tableau montre que les transformateurs majoritairement enquêtés sont des hommes. Ils représentent 62,4% de la proportion totale.

b) Répartition des enquêtés selon l'âge.

Tableau 3.6 Répartition des transformateurs selon le groupe d'âge

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage cumulé

18-24 ans

10

11,3

11,3

23-31 ans

9

11,1

22,4

32-38 ans

20

24,7

47,1

39-45 ans

19

23,5

71,6

46-52 ans

16

19,8

90,8

53-59 ans

3

3,7

94,5

60 ans et plus

4

4,9

100,0

Total

81

100,0

 

Source : traitement de nos données d'enquête.

Ce tableau montre que la majorité des transformateurs enquêtés sont des jeunes compris entre l'âge de 18-45 ans. Ils représentent 70,6% de proportion de tous les transformateurs enquêtés.

c) Répartition des transformateurs enquêtés selon les axes de recherche

Ici nous regroupons dans un tableau les transformateurs enquêtés selon les axes ou encore la zone de recherche.

47

Tableau 3. 7 Répartition des transformateurs enquêtés selon les axes

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage
cumulé

Axe Minova

13

16,05

16,05

Axe Kalungu

26

32,1

48,1

Axe Bulenga

27

33,3

82,4

Axe Bwisha

14

17,3

100,0

Total

80

99,1

 

Système manquant

1

,9

 
 

81

100,0

 

Source : traitement de nos données d'enquête.

Ce tableau montre que la majorité des nos transformateurs enquêtées se situent dans l'axe Kalungu (localités de Kalungu, Murambi, Burambi et Numbi) et de Bulenga (localité de Butumba, Mutshibwe, Mulala, Muhanga, Tchondo et de Kitembo). Ils représentent 49,4 % la proportion totale des transformateurs.

Tableau 3.8 Répartition des transformateurs enquêtés selon les types de produits réalisés (produits finis)

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Farine de manioc

41

50,62

50,62

Chikwangue

30

37,04

87,65

Foufou de manioc

10

12,35

100,0

Total

81

100,0

 

Source : traitement de nos données d'enquête.

Ce tableau ainsi que ce graphique montre que la majorité des transformateurs enquêtés sont ceux qui transforment le manioc en farine ; c'est-à-dire des meuniers. Ils représentent 50623% des transformateurs enquêtés.

III.1.3. La commercialisation : Les commerçants

? Caractéristique démographiques des commerçants enquêtés.

a) Le sexe de commerçants enquêtés : ici, nous groupons dans un tableau les commerçants enquêtés selon leur sexe.

48

Tableau 3.9 Répartition des commerçants selon sexe

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage
cumulé

Femme

32

84,2

84,2

Homme

6

15,8

100,0

Total

38

100,0

 

Source : traitement de nos données d'enquête.

Ce tableau montre que la majorité des commerçants enquêtés sont des femmes. Elles

représentent 84,2% de leur proportion totale.

b) Répartition des commerçants enquêtés selon le groupe d'age

Tableau 3.6 Répartition des transformateurs selon le groupe d'âge

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage cumulé

18-24 ans

9

23,7

23,7

23-31 ans

15

39,5

63,2

32-38 ans

7

18,4

81,6

39-45 ans

6

15,8

97,4

46-52 ans

1

2,6

100,0

Total

38

100,0

 

Source : traitement de nos données d'enquête.

Ce tableau montre que la majorité des commerçants enquêtés sont jeunes compris entre l'âge de 18 à 45 ans. Ils représentent 97% de leur proportion totale.

c) Répartition des enquêtés selon les axes de recherches. Tableau 3.11 Répartition des commerçants enquêtés selon les axes

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage
cumulé

Axe Minova

10

26,3

26,3

Axe Kalungu

7

18,4

44,7

Axe Bulenga

17

44,7

89,5

Axe Bwisha

4

10,5

100,0

Total

38

100,0

 

Source : traitement de nos données d'enquête par

Ce tableau montre que la majorité de nos enquêtés commerçants sont de l'axe Bulenga et Kalungu. Ils représentent 63,1% de leur proportion totale.

49

d) Répartition des commerçants enquêtés selon les types de produits approvisionnés. Tableau 3.12: Répartitions des commerçants selon les types des produits approvisionnés

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Manioc frais

4

10,5

10,5

Cossettes de manioc

34

89,5

100,0

Total

38

100,0

 

Source : traitement de nos données d'enquête.

Ces tableau et graphiques montrent la majorité de commerçants enquêtés s'approvisionnent

les cossettes de manioc. Ils représentent 89,5% de leur proportion totale.

e) Répartition des commerçants enquêtés selon le type de produits commercialisés.

Tableau 3.13 Répartition des commerçants enquêtés selon le type de produits commercialisés

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Farine de manioc

30

78,9

97,4

Cossette de manioc

7

18,4

18,4

Manioc Frais

1

2,6

100,0

Total

38

100,0

 

Source : traitement de nos données d'enquête.

III.2 Acteurs et rôles.

Cette section traite des acteurs (de même que leur rôle) intervenant dans la filière manioc dans le groupement de Buzi. Comme signalé dans le chapitre précèdent, il existe plusieurs catégories d'acteurs dans la filière manioc. Selon Sodjinou, et al. (2011) ces acteurs peuvent être regroupés en deux (2) groupes selon leurs fonctions :

y' Les acteurs intervenant dans les fonctions de production et d'échange. Ce sont les producteurs (individuels et groupements socioprofessionnels), les transformateurs, les commerçants locaux (collecteurs, grossistes et semi-grossistes) et les distributeurs (restaurants, gargote, etc.) de produits dérivés de manioc.

y' Les acteurs assurant des fonctions de facilitation, de soutien et d'appui à la filière. Ce sont les structures de l'Etat assurant les fonctions d'encadrement technique (recherche, vulgarisation, projets). Il y a également les privés (fournisseurs d'intrants, ONG et associations), les associations socioprofessionnelles.

50

1°) Acteurs intervenant dans les fonctions de production et d'échange

a) Producteurs et organisations de producteurs

Les producteurs de manioc se situent sur toute l'étendue du groupement de Buzi et sont constitués essentiellement d'homme. Les exploitations sont souvent de petites tailles : souvent moins de 1ha. Il existe aussi des individus qui peuvent être considérés comme des leaders car ils emblavent des superficies comprises entre 1 et 3 hectares, respectent plus ou moins les itinéraires techniques et sont parfois producteurs, transformateur et commerçants en même temps.

En plus des producteurs individuels, on retrouve aussi quelques groupements de producteurs. En particulier, sur émanation des actions d'intervation de World Vision (WV), des petits producteurs se sont regroupés en Groupements d'Intérêt Economique (GIE) ayant des structures fédératrices. Selon le rapport de WV sur le compte rendu des intervenants des chaines de valeur organisée à Minova du 25 au 26 mars 2015, les groupements de producteurs sont souvent peu viables à cause des conflits en internes.

Les deux (2) principales contraintes auxquelles les producteurs sont confrontés sont relatives à l'accès au foncier et aux semences. Il importe de souligner cependant que le problème d'accès à la terre arable soit le plus majeur et généralisé. Cela est d'autant plus justifié par le fait que certaines personnes se sont accaparées au détriment des autres, des vastes étendues des terres (plantation) et en ont fait des petits domaines. C'est pourquoi l'accès à cette terre est axé à des conditions plus contraignantes et d'exploitation. On note par ailleurs, un manque d'encadrement technique et de plaidoirie de la part des producteurs

b) Commerçants

Les commerçants du manioc sont constitués essentiellement des femmes. Ces femmes achètent du manioc frais et/ou des cossettes de manioc dans les plantations ou les marchés de proximité des zones de production pour les revendre (spéculation) avec ou sans transformation sur les marchés locaux (marché de Minova, Kalungu, Bulenga) ou urbain (Goma ou Bukavu). Les prix sont déterminés surtout par les commerçants à cause du caractère périssable et/ou de la décomposition physique des tubercules de manioc et de l'impossibilité pour le producteur à le stocker. Le transport des zones de production vers les centres commerciaux locaux se fait

51

essentiellement par portage6; ce qui occasionne un coût de transaction énorme dans le chef des contractants.

Le manioc est une denrée périssable et il n'existe pas au niveau des producteurs ou de ces commerçants, des dispositifs pouvant assurer le transport rapide de manioc frais depuis les champs de production jusqu'aux marchés primaires pour certaines zones lointaines des marchés. Aux grossistes et aux semi grossistes, s'ajoutent d'autres acteurs tels que les transporteurs, les manutentionnaires et les détaillants dont les rôles ne sont pas négligeables dans la régularité des flux.

c) Transformateurs

Deux (2) sous-produits sont obtenus à base du manioc séché (cossette de manioc), il s'agit de la farine puis de foufou. La chikwangue est obtenue après la décomposition physique de manioc frais. Au Buzi, on note l'apparition au cours de ces dernières années d'un grand nombre d'unités de transformation de manioc à caractère artisanal ou semi-industriel produisant une gamme de produits tels que la chikwangue, le foufou et la farine. Les transformateurs artisanaux mettent sur le marché des chikwangues et autres dérivés tels que le foufou. Ces produits sont généralement distribués dans les restaurants (foufou) et le long des routes vers les grands centres (chikwangue). Les producteurs de chikwangue sont très nombreux et se concentrent au bord du lac et des rivières dans les localités (Minova, Kalungu, kasunyu, etc.).

On dénombre plusieurs unités individuelles de production de foufou. Les principales contraintes liées à la transformation en foufou sont essentiellement : la contrainte de tout vendre au même jour pour éviter des pertes, le coût élevé d'autres aliments complémentaires, les difficultés d'approvisionnement en matières premières dans certaine période de l'année rendant des coûts de transactions énormes.

De plus il existe plusieurs unités de production semi-industrielle (moulin) de farine. Malheureusement pour eux, l'ONG WV a distribué des moulins pour leurs groupes des contacts et qui concurrence les meuniers qui existaient sur le marché.

d) Distributeurs de produits dérivés de manioc

Plus de produits dérivés de manioc sont commercialisé sur le marché local et urbain (Goma et Bukavu). On peut citer les maniocs frais, le manioc séché (cossette de manioc), la farine de

6 Au dos ou sur la tête de la personne.

52

manioc, et le chikwangue. Le manioc séché est la principale forme de vente de manioc, suivi de farine, de manioc frais, de chikwangue et de foufou.

Les distributeurs des produits dérivés de manioc comprennent les restaurants, les gargotes et les vendeuses ambulantes etc. La farine de manioc est souvent vendue dans des sacs pour la vente en gros et des sachets pour la vente en détail. Les chikwangues sont vendue le long de routes pour attirer la clientèle.

e) Consommateurs

La consommation de manioc concerne beaucoup plus le foufou et le chikwangue. Par ailleurs, les maniocs frais et la farine de manioc font l'objet d'une importante commercialisation le long des voies et dans les marchés. Il existe aussi des vendeurs ambulants de manioc frais. Une grande partie des maniocs frais et séché est exportée vers les villes voisines (Goma et bukavu) par des mamans qui viennent dans la plus part de cas dans ces villes.

L'offre de manioc est étalée tout au long de l'année bien que la grande période d'activité de production de manioc soit située entre août et novembre. Mais, la demande des produits de manioc est surtout forte pendant les périodes des festivités de fin d'année.

J) Transporteurs

Pour l'évacuation des produits vers les lieux de vente, les producteurs et/ou les commerçants sollicitent les mamans pour acheminer leur marchandise vers les centres de vente aux consommateurs locaux. Les commerçants des produits dérivés de manioc doivent transporter la marchandise du champ jusqu'au lieu de transformation ou de revente (les marchés) au dos et/ou par tête car actuellement, les routes des dessertes agricole sont en état de délabrement total ne permettant aucun moyen de transport de joindre les zones de production. Cette situation engendre des coûts de transactions énormes et réduisent la marge bénéficiaire du vendeur. Quant à la population riveraine du lac, utilise le boat pour amener leurs marchandises vers les marchés urbains (Goma et Bukavu).

2°) Les acteurs assurant des fonctions de facilitation, de soutien et d'appui à la filière

Différents acteurs interviennent au niveau de la filière à travers les fonctions de facilitation, de soutien et d'appui à la filière manioc. Parmi ces acteurs, on distingue les projets de développement et structures de vulgarisation de l'Etat (MAPE, etc.), les institutions de crédit, les organisations socioprofessionnelles et privées, les ONG etc.

53

b) Organisations professionnelles Agricoles et associations

Le mouvement associatif est caractérisé par une multitude d'organisations aux niveaux d'arrondissement ou village. Il y a par exemple, GALA, le Groupement des Producteurs de la Commune Rurale de Buhamba, etc.

Au niveau de chaque localité, il existe un groupement représentant les producteurs des produits vivriers. Avec les sensibilisations des ONGs en 2007, il y a eu une nouvelle dynamique autour de l'organisation des producteurs. En effet, les premiers mois de cette année ont été marqués par la création du Réseau des Producteurs des Produits agricoles. Les objectifs du réseau sont la promotion de la production quantitative et qualitative, la défense des intérêts matériels et moraux des producteurs adhérés, l'apport de services comme l'organisation de la commercialisation, l'approvisionnement des semences et la distribution d'intrants spécifiques, la recherche de sources de financement et l'aide des indigents à travers une mutuelle.

c) Projets

Plusieurs projets et programmes, sociétés et offices ont inscrit dans leurs plans d'action le manioc comme une filière à développer prioritairement (MAEP, 2006). Pour le développement des filières, le gouvernement a instauré en 2004, la Direction de la Promotion des Filières Agricoles et de la Sécurité Alimentaire (DPFSA). Sa mission est de :

A assurer la promotion et le développement des filières végétales (cultures annuelles et pérennes), animales et halieutiques en tenant compte des spécialités régionales et d'engager de concert avec les autres directions techniques et les acteurs des autres secteurs, des actions appropriées pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;

A contribuer à la mise en oeuvre en concertation avec tous les acteurs, des stratégies nécessaires au développement des filières prioritaires ;

A veiller à l'élaboration et la mise en oeuvre des paquets techniques en matière de production et de conservation ;

A assurer le suivi-évaluation des projets et programmes (actions) liés au développement des filières dans le ressort territorial de sa compétence.

d) Institutions de crédit

Les institutions de micro crédit sont presque inexistantes et de plus inadaptées aux conditions des acteurs surtout pour les producteurs. Seule la Mecrego/Minova continue à fonctionner dans le milieu et n'offre pas de crédit agricole à cause des risques que sont exposés les activités agricoles, son revenu aléatoire et de sa période de récolte qui s'étend sur une durée qui soit longue ne respectant pas de ce fait la condition selon laquelle les rembourrements de crédit se font mensuellement. C'est avec la caution solidaire des tontines et d'autres créditeurs privés que les paysans arrivent eux-mêmes à répondent à leurs besoins de financement.

54

Les relations entre ces différents acteurs ainsi que leurs différents rôles qui animent la filière manioc sont résumés dans le graphique ci-après :

Figure 3.1 Relations et Cartographie de la filière manioc dans le groupement de Buzi

Transformateurs

Transporteurs

Fournisseurs

d?intrants

Producteurs

Approvisionneme

Production

Transformation

Distribution

Distributeurs Grossistes Détaillants Conditionnement Râpeuse, Moulin Transportation TRAITEMENT -rouissage

Cette figure fait remarquer les différents acteurs qui animent la filière manioc dans le groupement de Buzi, leurs rôles ainsi que la manière dont ils opèrent pour créer une valeur au manioc. Dans cette étude, nous allons nous concentrer sur les acteurs qui exercent les activités primaires c'est-à-dire qui interviennent dans les fonctions de production et d'échange pour qui, le calcul de la rentabilité est possible.

snI

Ins m c

g

Consommateurs locaux et Urbain

Source : notre confection.

III.3 Cartographie de la filière et identification des chaînes de valeurs

Comme signalé dans le chapitre précédant, la cartographie de la filière manioc a constitué la première étape dans l'analyse des chaînes de valeurs. Cette étape est importante en ce sens qu'elle permet l'identification des chaînes de valeurs à étudier en détail. Cette cartographie (figure 3.1) montre que plusieurs catégories animent la filière manioc au Buzi. On y retrouve les producteurs, les commerçants, les transformateurs, les transporteurs, les consommateurs et autres. Divers circuits sont identifiés dont le plus long est celui qui mène des producteurs aux consommateurs en passant par le transporteur les collecteurs, les grossistes, les semi-grossistes et les détaillants.

osim nanf

o f

n

c1)

55

Figure 3.2 portant la cartographie de la filière manioc ainsi que ses chaînes de valeur.

Détaillants

Grossistes

Manioc

Frais

Cossettes

de manioc

Semi-grossistes

Farine de

Manioc

Transformateurs (producteurs

de Chikwangue

Producteurs

Collecteurs

Foufou de

Manioc

Transformateurs de foufou

(Restaurant e/ou gargotte)

Chikwangue

Transformateurs

(meuniers)

Consommateurs Locaux et Urbains

Source : Notre confection.

Cette figure 3.2 débouche sur les chaînes de valeurs identifiées ainsi que les flux physiques

des produits et sous-produits commercialisés. Globalement, en fonction de la destination des

produits et produits dérivés de manioc et des marchés existants, on peut définir cinq (5) grandes

chaînes de valeurs (CV). Il s?agit de :

1 la CV « manioc frais pour le marché local et la ville de Goma »,

1 la CV « manioc séché -cossette de manioc- pour le marché local, la ville de Goma et de

Bukavu,

1 La CV « farine de manioc pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu »,

1 La CV « chikwangue pour le marché local » et enfin ;

1 La CV « foufou de manioc pour les marchés local »

56

III.3 Analyse des différentes chaines de valeurs

3.1. Description des chaînes de valeurs

Comme indiqué dans la section précédente, cinq (5) chaines de valeurs ajoutées ont été identifiées: le manioc frais pour le marché local et la ville de Goma, manioc séché (cossette de manioc) pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu, la farine de manioc pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu, le chikwangue pour le marché local, le foufou de manioc pour les marchés local.

3.1.1 La chaîne de valeur manioc frais pour le marché local et la ville de Goma.

La chaîne de valeurs « manioc frais pour le marché local et la ville de Goma » est animée par divers acteurs que sont : les producteurs, les collecteurs, les commerçants (grossistes, exportateurs) et enfin les consommateurs locaux et urbain de la ville de Goma (figure 3.2). Les producteurs sont au début du maillon de la chaîne.

En effet, la production de manioc destinée au marché urbain de Goma est livrée aux grossistes ou par le producteur lui-même en passant soit par le marché local en le concédant aux détaillants qui achemine le produit jusqu'à Goma ou moyen de camion, ou soit mis directement sur le marché de Goma par le producteurs et/ou grossistes par voie lacustre où la marchandise passe directement par le boat jusqu'à Goma. Lorsque la marchandise passe par le marché local pour être revendue sur marché de Goma, cela se fait par l'intermédiaire des automobilistes, les semi-grossistes et ces derniers s'occupent exclusivement de l'exportation et de la vente de la marchandise dans la ville de Goma. Il est à noter que c'est surtout la variété « améliorée de manioc communément appelée FAO » qui transite dans cette chaîne de valeurs. La « variété FAO » est la variété la plus cultivée dans les plaines de la localité de Mulala, de Minova, Bwisha, Kishinji et une partie de Butumba alors que l'ancienne variété plus capricieuse et victime des nombreuses maladies est cultivée sur les collines du groupement de Buzi. La chaîne de valeurs « manioc frais pour le marché de Goma » bénéficie de l'appui de divers services agents que sont les camionneurs et les ouvriers de chargement dans l'optique de faciliter le circuit de commercialisation.

La chaîne de valeurs « manioc frais pour le marché local » est animée respectivement par : les producteurs, les grossistes, les semi-grossistes, les détaillants et les consommateurs locaux de manioc frais. Comme le montre la figure 3.2, le transport des produits vers le marché local est effectué par les producteurs et/ou les grossistes qui reçoivent directement -selon qu'on est producteur ou grossistes- les produits des producteurs et/ou par l'intermédiaire des transporteurs

57

(les personnes sont considérées dans ce cas comme moyen de transport) dont leur fonction dans cette chaîne n'est pas à négliger.

3.1.2 La chaîne de valeur Chikwangue pour le marché local.

La chaîne de valeurs « chikwangue pour les marchés local» est l'une des chaînes de valeurs où intervient la transformation du manioc cru. La transformation du manioc en chikwangue est très développée car on y retrouve de nos jours un grand nombre des paysans qui se livrent à cette activité de caractère artisanal. Dans cette chaîne, on retrouve les producteurs, les collecteurs7, les grossistes et/ou transformateurs, enfin les consommateurs locaux de chikwangue. Les producteurs livrent les produits aux grossistes. Ces derniers se chargent du transport vers le lieu de décomposition physique8 du produit et les transforment en chikwangue et à leur tour approvisionnent les marchés locaux en chikwangue où s'approvisionnent enfin les consommateurs locaux de chikwangue. Signalons qu'au niveau de cette chaîne intervient une structure chargée de la garde du produit en décomposition.

3.1.3 La chaîne de valeur manioc séché pour les marchés local et urbain (ville de Goma et Bukavu.

La chaîne de valeurs « manioc séchés pour les marchés local et urbain (Goma et Bukavu» est animé par divers acteurs. On y retrouve : les producteurs, les collecteurs, les commerçants et les consommateurs locaux, de Goma et de Bukavu. Les producteurs transforment le manioc frais en manioc séché qui est d'une part, livré sur les marchés de Goma et de Bukavu par l'intermédiaire des exportateurs et/ou même par les producteurs eux-mêmes et d'autre part, acheminé directement sur le marché local pour les consommateurs par l'intermédiaire des grossistes.

3.1.3 La chaîne de valeur farine de manioc pour les marchés local et urbain (ville de Goma et Bukavu.

La chaîne de valeur « farine de manioc pour le marché local et urbain (Goma et Bukavu) » est animée par les producteurs, les transformateurs (meuniers), les grossistes, les semi-grossistes, les détaillants et les consommateurs locaux et urbains. Les producteurs livrent les produits aux grossistes et ces derniers les font transformés. Le produit ainsi obtenu est d'une part, livré directement sur le marché local par l'intermédiaire ou non des détaillants et d'autre part, livré sur le

7 Les personnes qui transportent des paniers au dos ou sur la tête.

8 Généralement dans le lac ou une rivière.

58

marché urbain par les grossistes et/ou les semi-grossistes par l'intermédiaire des collecteurs pour les consommateurs de Goma et de Bukavu.

3.1.3 La chaîne de valeur foufou de manioc pour les marchés local.

La chaîne de valeur « foufou pour le marché local » est alimenté des producteurs, des transformateurs, des grossistes, des détaillants (transformateurs au second degré) et des consommateurs locaux. La farine obtenue après transformation des cossettes est mis sur le marché local par les producteurs ou les grossistes ou les transformateurs au second degré. Ces derniers s'approvisionnent ou non sur le marché local par l'intermédiaire des détaillants des farine et en transforme le foufou pour les consommateurs locaux dans les restaurants et des gargotes.

III.4. Aperçu sur la gouvernance dans les chaînes de valeurs

Le système de gouvernance varie d'une chaîne de valeur à une autre. En prenant d'abord la chaîne de valeurs de manioc frais vers le milieu urbain (Goma), cette chaîne est relativement courte comparée aux autres chaînes. Les gouverneurs-clés de cette chaîne sont les producteurs. Ils y dépensent moins (lorsqu'on rapporte les coûts à la surface emblavée de manioc) et obtiennent la plus grande valeur ajoutée. Ce sont principalement sur ces acteurs que doivent se baser les stratégies d'amélioration de cette chaîne de valeur. Le travail à leur niveau doit concerner le moyen de transport et des conditionnements du produit pour vendre le manioc vers milieu urbain.

Au niveau des commerçants, les stratégies à mettre en oeuvre doivent s'orienter vers des politiques favorisant la vente (réduction des taxes et tracasseries le long de la route, mise en place des structures de contrôle et de traçabilité les taxes et services publiques légalement autorisés à prélever sur les commerçants des produits vivriers, etc.). Dans cette chaîne, le producteur peut jouer deux rôle à la fois; celui de la production et la commercialisation de manioc frais.

Pour rentabiliser leurs ventes, les petits producteurs préfèrent la variété améliorée de manioc offert par des ONG en place (ACF, World Vision, Action d'espoir, etc.) et qu'ils se distribuent gratuitement -dans la plupart des cas- entre producteurs selon les affinités et les besoins ressentis par le producteurs en besoins.

Dans les chaînes de valeur de manioc frais produit pour le marché local, les producteurs constituent également les gouverneurs-clés. En effet, ils obtiennent non seulement les faibles coûts de production mais aussi les fortes valeurs ajoutés comparativement aux autres catégories d'acteurs. La commercialisation constitue le maillon le plus faible des chaînes de valeur. La fixation des prix se fait généralement par marchandage des chaînes de valeur. Il y existe également un système de crédit informel correspondant souvent au préfinancement effectué par certains gros

La deuxième contrainte (également commune à toutes les chaînes de valeur) est relative aux difficultés d'accès au foncier. En effet, certaines personnes de la population se sont déjà accaparées

59

commerçants. Le développement de ces chaînes de valeur passe par le renforcement de l'aspect post récolte notamment les conditions de transport et la réduction des faux frais (liés aux forces de l'ordre notamment). La mise en place de technique de transport de manioc (par exemple des caisses frigorifiées de transport, etc.) pourrait contribuer à l'amélioration significative de ces chaînes de valeur, et ainsi participer à la création de valeurs ajoutées additionnelles.

En ce qui concerne les chaînes de valeur chikwangue et foufou manioc, les transformateurs constituent les gouverneurs-clés. En effet, ce sont ces acteurs qui obtiennent la plus forte valeur ajoutée dans ces chaînes de valeur. Ils y investissent cependant plus de capitaux que les autres catégories d'acteurs. Le développement de ces chaînes de valeur pourrait passer donc par les transformateurs. C'est autour d'eux que pourra donc s'organiser l'amélioration de la valeur économique de ces chaînes de valeur. Le producteur constitue le maillon le plus à valeur économique faible de ces chaînes de valeur. Ceci peut s'expliquer par le manque de connaissance des producteurs des chikwangues et de foufou à estimer la quantité à produire pour éviter les invendues en cas de non vente. Cet aspect pourrait être pris en compte par la recherche. En effet, aucune information n'existe réellement quant aux variétés et/ou les caractéristiques de manioc destiné à la production de chikwangue et moins encore de foufou de manioc. Les itinéraires techniques pour l'obtention de ces produits - chikwangue - sont peu maitrisés par les paysans.

III.5 stratégies de développement des différentes chaînes de valeurs manioc dans le groupement de Buzi.

5.1. Opportunités et contraintes au développement des différentes chaînes de valeurs

5.1.1. Contraintes au développement des chaînes de valeurs ananas au Bénin

Diverses contraintes (nous y regroupons les faiblesses et obstacles) entravent le développement de toutes les chaînes de valeur analysée dans la présente étude. La première contrainte majeure (commune à toutes les chaînes de valeur) est relative aux difficultés d'approvisionnement en semences améliorées de manioc. La solution la moins coûteuse, selon Le Meur (2000), est a priori de produire les maniocs sur l'exploitation et d'étendre progressivement la surface cultivée, ce qui nous renvoie à la question sensible de l'accès à la terre. Les liens entre producteurs (pour l'obtention des boutures) sont souvent symétriques (relation verticales entre acteurs), une fois la récolte, les producteurs se distribuent entre eux les boutures (gratuitement ou moyennant un service dans l'exploitation).

60

des grandes exploitations des terres au détriment des autres et en font le démembrement où les conditions d'accès sont faites au désavantages des producteurs ; (pour un champs de 50 mètres sur 25, deux jours de travail par semaines dans la plantation au compte du propriétaire, une boite de pile, une chèvre à la récolte, etc. Ceci peut aussi s'expliquer par le taux de croissance démographique alors que la terre est un facteur fixe ; quelques soient le niveau de la population, elle reste inchangée et sa production presque constante dans les mêmes conjonctures et aléas climatiques. Selon le rapport de W.V (2015), la marchandisation de la terre y a été parfois très précoce, précoloniale et les transactions foncières sont marquées par une forte insécurité, des fluctuations de prix brutales non corrélées à un ajustement de l'offre à la demande ou au niveau de fertilité.

Les autres types de contraintes identifiées concernent :

Au niveau de la production :

> Le manque ou l'insuffisance d'encadrement technique,

> Le faible ou le non maîtrise des variétés en fonction du marché,

> le manque de mécanisme d'approvisionnement en intrants appropriés,

> le manque de structure de financement approprié pour chaque chaîne de valeur,

> la faiblesse des superficies emblavée de manioc et par conséquent de la production

réalisée ;

> l'analphabétisme des paysans, qui touche environ 80 % des producteurs, rend difficile la

gestion financière des exploitations et ralentit le fonctionnement des organisations de producteurs ce qui engendre la non maîtrise des itinéraires techniques, ce qui pose également problème pour le respect des différentes assimilations des certaines sensibilisations sur les pratiques culturale -volet projet de W.V sur l'accompagnement champs paysans- faits par les ONGs.

> la faible maîtrise des techniques culturales par nombreux producteurs, notamment les petits

producteurs ;

> outillage rudimentaire, inadapté et fatiguant ;

> le manque d'emballage adapté sur place,

> l'insuffisance des nouvelles variétés de manioc, ces boutures constituent un facteur limitant

pour tous nouveaux producteurs qui désirent produire de manioc issu des nouvelles variétés.

Au niveau de la transformation :

> la faible capacité de transformation ;

> l'insuffisance voire manque d'équipements appropriés ;

> faible performance des unités de transformation (transformation artisanale) ;

Au niveau de la commercialisation :

61

> les acteurs qui ne sont pas suffisamment organisés pour favoriser la commercialisation vers le marché urbain ;

> le manque d'emballage adapté sur place, ce qui entraîne parfois le bradage de manioc destiné à la vente urbaine sur le marché local ;

> difficulté de conditionnement des maniocs -farine de manioc et cossettes de maniocs-pendant la période pluvieuse ;

> Tracasseries et multiplicités des taxes.

Pour l'ensemble de la filière et autres :

> la mauvaise organisation des principaux opérateurs. Ces organisations sont très peu fonctionnelles voire non fonctionnelles car elles sont pour la plupart minées par des conflits internes (Rapport world vision). Les transformateurs et commerçants évoluent aussi de leur côté en rangs dispersés, ce qui ne favorise pas le règlement de certains problèmes cruciaux (crédit intrants, centre de conditionnement, conquête de gros marchés...) ;

> les difficultés d'accès au crédit, notamment pour toute activité agricole car elle présente un risque de non remboursement le plus élevé et ne s'adapte aux conditions de remboursement du crédit dans une institution de micro finance ;

> la faible organisation des acteurs réduisant du coup la synergie souhaitée,

> Faiblesse du financement de la filière manioc. La culture de manioc étant exigeante en investissement, l'absence d'un mécanisme de financement constitue un frein important à son développement.

5.1.2. Atouts pour le développement des chaînes de valeurs manioc dans le groupement de Buzi.

Les atouts (nous y mettons les forces et opportunités) des différentes chaînes de valeur de manioc sont non négligeables. Il s'agit de :

> l'existence de potentialités agricoles peu exploitées et favorable à la culture du manioc. Disponibilité de terres appartenant aux grands concessionnaires ;

> la demande de manioc est croissante et se réclame à un prix incitatif pour certaine période - période de soudure- de l'année ;

> existence de grands marchés potentiels urbains pour vendre les produits de manioc;

> existence d'une volonté politique du Gouvernement pour la promotion de la filière manioc; > existence de structures d'appui aux filières (DPF, FAO, PAM, IMF, ACF ? etc.) ;

> existence des ports maritime pour faciliter la vente des produits issus de la filière manioc. Le tableau 3.14 résume les forces, faiblesses, opportunités et menaces identifiées lors de cette étude ainsi que dans la littérature.

62

Tableau 3.14 Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces dans les chaînes de valeurs manioc dans le
groupement de Buzi.

Forces Faiblesses

V' L'existence de potentialités agricoles peu exploitées et favorable à la culture de manioc ;

V' Demande des produits de manioc croissante et à un prix incitatif ;

V' Expériences des producteurs dans la production de manioc ;

V' Expériences des transformateur/trices dans la production de farine et de chikwangue ;

V' Les maniocs produits sont naturels sans produits chimiques ;

V' Emergence des organisations
professionnelles telles l'association Gala pour la Filière vivrier dont le manioc, capable de contribuer au développement des différentes chaînes de valeur ;

V' Existence des voies (maritimes et routières) d'évacuations des produits de la filière manioc vers les centres urbains ;

V' Cohésion sociale pour certains membres du même maillon ;

V' Existence de l'abondance de la main d'oeuvre -familiale- et salariale peu coûteuse ;

V' Existence des zones plus productives près des voies d'extradition (automobilistes et navales) des produits vers le marché ;

V' Connaissances de quelques paysans des techniques pour transformer le manioc en chikwangue.

V' Manque ou l'insuffisance d'encadrement technique ;

V' Faible ou non maîtrise des variétés à cultiver en fonction du marché ;

V' Manque de mécanisme d'approvisionnement en intrants appropriés ;

V' Faiblesse des superficies emblavées de manioc et par conséquent de la production réalisée ;

V' L'analphabétisme de la plupart des acteurs ;

V' Faible maîtrise des techniques culturales pour nombreux producteurs ;

V' Outillage rudimentaire et inadapté ;

V' Insuffisance des boutures des nouvelles variétés dans le milieu, cette insuffisance des boutures des nouvelles variétés constituent un facteur limitant pour tous nouveaux producteurs qui désirent produire le manioc à nouvelles variétés ;

V' Faible accès aux équipements appropriés de transformation ;

V' Le chikwangue n'a pas encore un marché sur le plan national ;

V' manque d'emballage adapté sur place pour la commercialisation de farine de manioc ;

V' Manque de structure de financement approprié pour chaque chaîne de valeur ;

V' Inadéquation d'infrastructures de
conditionnement et de stockage et d'évacuations des produits de manioc ;

V' accès difficile à des espaces culturales ;

V' Non maitrise des paramètres de fixation de prix (prix imposé par les acheteurs) ;

V' Insuffisance de communications entre petits exploitants agricoles ;

V' Faible rendement ;

V' Faible fonctionnalité de l'organisation
paysanne ;

V' Manque des moyens de transport aux petits exploitants ;

V' Insuffisance des unités des transformations (Moulin et Râpeuse) ;

 
 

63

Opportunités Menaces

> Existence d'un plan stratégique pour la relance du secteur agricole en RD Congo ;

> Existence de grands marchés potentiels urbains pour la vente des produits de manioc ;

> Forte consommation du manioc dans l'alimentation humaine ;

> Existence d'une volonté politique du Gouvernement pour la promotion de la filière manioc ;

> Terre fertile dans certains coins du territoire,

> Présence des ressources humaines ;

> Existence des certains acteurs formés et informés sur les techniques culturales ;

> Présence des intrants agricoles dans certains coins du territoire ;

> Appuis des ONGs dans la relance du secteur agricole, etc.

> Pluviométrie aléatoire (Alea climatique) ;

> Tracasseries et multiplicité des taxes

administratives (taxes sur les produits agricoles) lors

du transport vers les marchés locaux et urbains ;

> Tracasseries sur les produits vivriers ;

> Déficit hydrique non compensé par

l'irrigation dans certains coins du territoire ;

> Les commerçants imposent leurs lois dans le

secteur ou sont malhonnêtes ;

> Non maîtrise de la prévision de la demande du

marché ;

> Divagation des bêtes ;

> Fluctuation des prix sur les marchés ;

> Aides alimentaires des ONGs conduisant à la

baisse du prix ;

> Pauvreté accrue en milieu rural ;

> Existence de farine de maïs importée qui

concurrence la farine de manioc.

Source : Notre confection.

III.6 Analyse des coûts et de la structure des coûts dans les chaînes de valeurs

Deux (2) types de coûts sont analysés dans ce paragraphe à savoir : les coûts de production et les coûts totaux des différentes chaînes de valeurs.

6.1 Les coûts de production

Il s'agit ici d'analyser les coûts de production des différents produits commercialisés que supportent les acteurs qui animent les différentes chaînes de valeurs. Dans le tableau ci-dessous, 3.14 sont présentés les coûts de production dans les différentes chaînes de valeurs.

64

Tableau 3.15. Coût de production des différents produits commercialisés dans les différentes chaines de valeur de manioc

Rubriques chaînes de valeur/coût de production

Manioc frais pour le marché local et de Goma

Manioc séché pour le marché local, de Goma et de Bukavu

Farine de manioc pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu

Chikwangue pour le

marché local

Le foufou de manioc pour le marché local

Coût de location du terrain ou Métayage

79300

1713400

590000

0

0

Préparation du terrain (labour et défrichage)

442400

3230570

887400

0

0

Achat et transport des boutures

47560

146350

36300

0

0

Plantation des boutures

64770

568060

146200

0

0

Achat et épandage d'engrais

0

1000

0

0

0

Sarclages (1er, 2ème et 3ème sarclage)

600000

5651880

1307410

0

0

Déterrage

283400

2386540

544700

0

0

Garde

15000

491500

139800

0

0

Amortissement

18450

169333

49567

314899

25300

Coût d'acquisition M.P (manioc

frais, farine de manioc) pour le

transformateur de Chikw. et
Foufou.

86000

0

1290100

699000

93000

Coût de transformation du produit (prodtr., Transftr et commerç.)

0

11000

852150

112560

25400

Autres charges lié directement à la transformation du produit

0

3500

5021000

109600

3200

TOTAL

1636880

14373133

10864627

1236059

146900

Source : Traitement de nos données de recherche sous le logiciel SPSS.

65

En ce qui concerne les coûts de production, le tableau 3.14 indique que la CV manioc séché vendu sur le marché local, de Goma et Bukavu est celle dont le coût de production est relativement plus élevé avec 14 373 133 FC. Cela peut s'expliquer par le fait que le manioc séché est le plus vendus et est produit dans des exploitations de type moins intensif (généralement moins de 1ha) sur lesquelles les producteurs sur utilise la main-d'oeuvre familiale dans le sarclage (figure 3.16). On retrouve en seconde position la C.V farine de manioc avec 10 864 627 FC dont 53,38% des charges globales sont dues à la transformation du produit par les acteurs intervenant dans cette chaîne ; le producteur et le commerçant en l'occurrence.

Par ailleurs la chaîne de valeur de manioc frais pour le marché local et urbain engendre des coûts s'élevant à 1 636 880 FC. Ces coûts sont manifestement faibles comparativement aux deux chaînes de valeur précédentes. Cela peut s'expliquer par le fait que la production de manioc frais pour le marché local et urbain se pratique sur des exploitations plus ou moins extensifs (plus de 1 ha) avec des nouvelles variétés.

La chaîne de valeur chikwangue pour le marché local présente des coûts de production plus élevés, soit 1 236 059 FC alors que celle de foufou 146 900 FC. Cette différence des coûts s'explique par le fait que la production de chikwangue demande plus des charges supplémentaires que n'implique pas la production du foufou.

La figure 3.16 ci-dessous présente la structure des coûts en pourcentage.

62

Figure 3.16 : Structure des coûts de production des différents produits commercialisés dans les différentes chaînes de valeurs manioc.

 

Manioc frais pour le marché local et de Goma

Manioc séché pour le marché local, de Goma et de Bukavu

Farine de
manioc
pour le
marché
local, la
ville de
Goma et
de
Bukavu

Chikwang ue pour le marché local

Le foufou
de
manioc
pour le
marché
local

Autres charges lié directement à la transformation du produit

0

0,00024351

0,462141958

0,088668907

0,021783526

Coût de transformation du produit
(prodtr., Transftr et commerç.)

0

0,000765317

0,078433434

0,091063614

0,172906739

Coût d'acquisition M.P (manioc frais,
farine de manioc) pour le
transformateur de Chikw. et Foufou.

0,052538977

0

0,118743147

0,565506986

0,63308373

Amortissement

0,011271443

0,011781217

0,004562237

0,254760493

0,172226004

Garde

0,009163775

0,034195746

0,012867446

0

0

Déterrage

0,173134255

0,166041739

0,050135177

0

0

Sarclages (1er, 2ème et 3ème
sarclage)

0,366550999

0,393225332

0,120336391

0

0

Achat et épandage d'engrais

0

6,95743E-05

0

0

0

Plantation des boutures

0,03956918

0,03952235

0,013456514

0

0

Achat et transport des boutures

0,029055276

0,010182192

0,003341118

0

0

Préparation du terrain (labour et
défrichage)

0,27027027

0,224764496

0,081677908

0

0

Coût de location du terrain ou
Métayage

0,048445824

0,119208526

0,054304671

0

0

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%

Sources : Traitement de nos données de recherche pour les chaînes de valeurs obtenues.

63

L'analyse de la structure des coûts de production (figure 3.16) montre que les chaînes de valeur de manioc frais et manioc séché - cossettes de manioc -, le coût de sarclage (le 1er, le 2ème et le 3ème sarclage) constitue le poste de dépenses occupant la part la plus élevée dans les coûts totaux de production de manioc frais et de cossettes. En effet, le sarclage représente 36,65 % des dépenses totales dans la chaîne de valeur manioc frais et 39,32 % pour la chaîne de valeurs des maniocs séchés. On retrouve en seconde position les coûts de préparation du terrain - défrichage et de labour- (27,02 %) et (22,47%) puis des déterrages (17,13) et (16,6%) selon le cas. Le tableau 3.15 Ci-dessous présente la répartition des coûts entre les différents acteurs qui animent les différentes chaînes de valeur.

Tableau 3.16 Consommations intermédiaires et coûts totaux dans les différentes chaînes de valeurs

Rubriques chaînes de
valeur/consommations
intermédiaires et coûts
totaux

Manioc frais pour le marché local et la ville de Goma

Manioc séché pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu

Farine de manioc pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu

Chikwangue pour le

marché local

Le foufou de manioc pour le marché local

Consommations
intermédiaires

Producteurs

1550880

14441133

9369760

126800

0

Transformateurs

0

0

14497476

1281779

121600

Commerçants

100500

1651380

2131080

1126800

15567933

16128026

1470100

25337336

9735443

21600

1430179

532150

0

121600

44260

Total

Coûts totaux

Producteurs

Transformateurs

0

0

14737488

1498996

153200

Commerçants

115133

1216350

1585783

25500

0

Total

2246213

17344376

26058714

2056646

197460

Source : traitement de nos données d'enquêtes.

L'analyse de la répartition des consommations intermédiaires et des coûts totaux en fonction des catégories d'acteurs participants à chaque type de chaîne de valeurs indique que les producteurs investissent plus comparativement aux autres catégories d'acteurs. C'est seulement dans la chaîne de chikwangue pour le marché local que les dépenses effectuées par les producteurs semblent être relativement moins importantes. Cela surtout à cause des exigences qu'impose la production de chikwangue mais aussi de l'insuffisance des connaissances des paysans à pouvoir à

64

en fabriquer. Les producteurs de la chikwangue sont dans la plupart de cas des commerçants de leurs propres produits. Par contre, nous pouvons constater globalement que les producteurs, comparés aux autres catégories d'acteurs, investissent dans les différentes chaînes de valeurs.

L'analyse des coûts engendrés par les différentes chaînes de valeurs (tableau 3.15) indique que la chaîne de valeur produisant la farine de manioc est la plus coûteuse aussi bien en consommations intermédiaires qu'en coûts totaux. Ses coûts s'élèvent à 25 337 336 FC et 26 058 714 FC respectivement en consommations intermédiaires et en coûts totaux pour l'ensemble d'acteurs enquêtés. Cela est dû essentiellement aux dépenses relatives à la transformation. Vient en seconde position la chaîne de valeurs manioc séché pour le marché local et urbain (ville de Goma et de Bukavu) avec des coûts respectifs de 15 567 933 FC et 17 344 376 FC en consommations intermédiaires et en coûts totaux pour l'ensemble d'acteurs échantillonné. Ce résultat peut s'expliquer par le fait que les dépenses effectuées pour la production de manioc séché pour les marchés urbains sont compensées par les rendements que l'on n'y obtenus. En d'autres termes, bien que les dépenses de production soient élevées (voir tableau 3.14), les rendements obtenus sont également élevés, ce qui implique une réduction des coûts à la quantité de manioc.

Les chaînes valeur de manioc frais pour le marché local et la ville de Goma ont des coûts respectivement de 1 651 380 FC et 2 246 213 FC en consommations intermédiaires et coûts totaux par quantité de manioc produite.

Figure 3.17. Répartition des consommations intermédiaires entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc

Sources : Graphique Excel de nos données de recherche traité par le logiciel SPSS

65

Figure 3.18. Répartition des coûts totaux de production entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs maniocs

Sources : Graphique Excel de nos données de recherche traité par le logiciel SPSS.

Il est à noter que. Balomba (2013) dans son étude sur la filière vivrière paysanne du Bas-Congo : acteurs, fonctionnement et performance s'est intéressé à l'analyse des coûts de production de certaines spéculations dont le manioc. Cette étude a révélé que le principal obstacle au développement de la filière manioc ne se situe pas au niveau des coûts de production mais plutôt au niveau de l'organisation de la production, de la commercialisation et surtout de la transformation.

6.2 Performance financière des chaînes de valeurs

Le tableau 3.17 montre que toutes les chaînes de valeurs sont rentables sur le plan financier. En d'autres termes, la production de manioc est profitable pour le producteur, le transformateur et le commerçant selon la chaîne dans laquelle ces acteurs se trouvent. En effet, les valeurs ajoutées et les profits sont positifs pour tous les acteurs dans toutes les chaînes de valeurs sauf la chaîne de valeur farine de manioc où la valeur ajoutée (- 10 097 217 FC) et le profit (- 1 410 443 FC) du producteur sont négatifs. Ce dernier résultat peut s'expliquer au mode d'accès à la terre, aux conditions d'accès du produit aux marchés - désenclavement du milieu et tracasseries- mais aussi le moyen de transport utilisé - personnes - pour transformer et commercialiser le manioc. La comparaison entre les chaînes de valeurs indique que celle produisant le manioc séché est la plus rentable au plan financier. Les producteurs y obtiennent un gain de 14 097 217 FC en valeur ajouté et 12 417 684 FC en profit, 801 840 FC et 546 890 FC pour les commerçants. Les producteurs et les commerçants y obtiennent des valeurs ajoutées et profits les plus élevés. Vient en seconde position la chaîne de valeur de farine de manioc. Dans cette chaîne de valeur, ce sont les transformateurs ainsi que les commerçants y obtiennent les valeurs ajoutées et les profits les plus

66

élevés. On retrouve en troisième position la chaîne de valeurs relative au manioc frais. La chaîne de valeurs les moins rentables au plan financier sont celles de foufou puis de chikwangue en valeur ajoutée comme en profit.

Lorsqu'on s'intéresse aux ratios de rentabilité (le tableau 3.17) les conclusions changent. En effet, on peut remarquer qu'avec l'analyse des ratios, la chaîne de valeur farine devient rentable pour tous les acteurs. Les commerçants y investissent d'avantages que les deux autres acteurs car elle leurs procure plus d'avantages financiers. En effet, un (1) franc congolais investi dans cette chaîne génère trois 15,928 FC de valeur ajoutée pour les commerçants, 7,52 FC pour les transformateurs et 4,61 FC pour les producteurs.

Par contre, les producteurs investissent plus dans les chaînes de valeur manioc séché et manioc frais. En effet, il est plus profitable aux producteurs d'investir dans ces deux (2) chaînes car 1 franc investis dans l'une de deux chaînes procure respectivement aux producteurs un gain de 85,32868 FC ou 8,479 FC en valeurs ajoutées et 65,549 FC ou 4,289 FC de profit. Les transformateurs trouvent plus de gain dans la chaîne de valeur produisant le foufou. En effet, en investissant un franc congolais dans cette chaîne, les transformateurs trouvent une valeur ajoutée de 14,491 FC en valeur ajoutée et 10,558 FC de profit.

De manière globale, le maillon de « commercialisation » semble être le moins rentable lorsqu'on considère les ratios valeur ajoutée sur consommation intermédiaire et profit sur coûts totaux. Autrement dit, ce maillon se présente comme celui générant le moins de valeur ajoutée dans les chaînes de valeurs de manioc. Cela peut s'expliquer par le fait que le manioc est un produit périssable -manioc frais- et ne permet donc pas aux commerçants de spéculer et/ou de différer les périodes de ventes par le biais de conservation/stockage par exemple. Ce maillon mérite donc un appui si l'on souhaite développer la filière manioc. L'appui à la transformation de manioc pourrait constituer une option complémentaire compte tenu surtout du fait qu'elle contribue à rendre disponible la farine de manioc et le foufou tout au long de l'année.

67

Tableau 3.17 Indicateurs de performances financières des chaînes de valeur manioc dans le
groupement de Buzi.

Rubriques chaînes de
valeur/Valeurs
ajoutées, profits et
Ratios

Manioc frais pour le marché local et la ville de Goma

Manioc séché pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu

Farine de manioc pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu

Chikwangue pour le marché

local

Le foufou de manioc pour le marché local

Valeurs ajoutées

Producteurs

2073620

14097217

-1044760

96200

46300

Transformateurs

0

0

801840

1199371

219600

Commerçants

49500

801840

579399

53400

0

Total

2123120

14899057

336479

1348971

265900

Profits

Producteurs

1493420

12417684

-1410443

54689

45640

Transformateurs

0

0

9771018

1049474

189250

Commerçants

31867

546890

365316

51300

0

Total

1525287

12964574

8725891

1155463

234890

Ratio V.A/C .I

Producteurs

8,47906

85,32868

4,46136

0,94409

3,58896

Transformateurs

0

0

7,5233

24,55036

14,49114

Commerçants

1,88899

9,15705

15,92868

2,47222

0

Total

10,36805

94,48573

27,91334

27,96667

18,0801

Ratio Profit/C.T

Producteurs

4,28927

65,54978

2,56481

3,25386

2,85386

Transformateurs

0

0

4,77873

18,71832

10,5589

Commerçants

1,06152

6,05478

9,42944

2,01176

0

Total

5,35079

71,60456

16,77298

23,98394

13,41276

Source : traitement de nos données d'enquêtes dans les logiciel SPSS et Excel, 2007

L'analyse de la répartition des valeurs ajoutées entre les différentes catégories d'acteurs intervenant dans les différentes chaînes de valeurs (figure 3.19) indique que dans les chaînes de valeurs manioc frais et manioc séché, les producteurs y obtiennent la plus grande partie des gains générés par ces chaînes de valeur. La répartition des gains générés dans ces chaînes de valeur semble être plus ou moins égale entre les transformateurs et les commerçants.

Par ailleurs, dans les chaînes de valeur chikwangue et foufou, ce sont les transformateurs qui obtiennent des gains les plus élevés que d'autres acteurs (producteurs et commerçants).

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Figure 3.19. Répartition des valeurs ajoutées entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc.

Sources : Graphique Excel de nos données de recherche.

Figure 3.20. Répartition des profits entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc

Sources : Graphique Excel de nos données de recherche.

D'une manière générale, les résultats obtenus au plan financier sont compatible avec ceux obtenus par plusieurs auteurs. C'est le cas par exemple, de Ouedrago (2010) montre que le manioc vendu sur les marchés ruraux et urbains régionaux est déjà une culture rentable au Burkina Faso. L'exportation (essentiellement vers l'Europe) permet d'augmenter la valeur ajoutée d'au moins 40

69

%, en dépit des commissions prélevées par les intermédiaires de la chaîne. En revanche, les risques sont nettement plus élevés, ainsi que les coûts -de transport, conditionnement, etc.- et le savoir-faire exigé pour pénétrer le marché mondial et satisfaire aux exigences de la qualité des consommateurs européens.

Par ailleurs, Soule, Aboudou, et al. (2013) dans leur étude appliquée au Bénin montrent que les systèmes de production de manioc sont financièrement rentables. Cependant, ils mentionnent cependant que la plus grande contrainte à la rentabilité de la chaîne de valeur manioc est qu'elle mobilise une main d'oeuvre relativement peu qualifiée. En effet, la main-d'oeuvre familiale est dominante dans les exploitations et est utilisée pour toutes les opérations culturales et de transformation post-récolte. Elle est suivie de la main-d'oeuvre salariée. Les femmes sont les principaux acteurs au niveau des maillons transformation et commercialisation. Elles représentent plus de 70 % de l'ensemble des chaines de valeur, avec une pointe de plus de 85 % aux niveaux des segments de transformation et de distribution du produit.

Il en est de même d'Amoussouhoui (2009) qui a également montré que les systèmes de culture et la superficie emblavée de manioc peut dans une large mesure déterminer la rentabilité financièrement de la filière. Cette dernière étude a également permis de conclure que la manière dans laquelle les acteurs s'organisent pour produire, transformer et commercialiser les produits de manioc peut avoir des effets sur la rentabilité de la filière manioc.

En ce qui concerne le manioc vendu dans les villes, Floquet et Mongbo (1998) ont montré que la détermination du prix est influencée par certains facteurs que sont : la distance entre le lieu de la transaction et la route principale, la disponibilité physique du produit dans le milieu, le besoin de liquidité du producteur. Cette forme de commercialisation met le producteur dans une position de faiblesse qui ne permet pas toujours de négocier à juste titre dans les transactions. Cette forme de commercialisation met le producteur dans une position de faiblesse qui ne l'arrange pas toujours dans les transactions. Pour pallier cette faiblesse, les paysans de certaines localités se regroupent en créant un marché temporel sur un site du village. Cette pratique permet dans certains cas d'obtenir un prix un peu plus élevé par rapport au prix bord champ. Mais comme le manioc est un produit très périssable, il arrive que les acheteurs (essentiellement les transformatrices) jouent sur le temps pour faire baisser les prix. Ce qui fait que vente bord du champ prédomine parce que le producteur a encore la possibilité de ne pas déterrer toute sa production.

70

6.3 Stratégies pour le développement des différentes chaînes de valeurs

Les stratégies de développement des différentes chaînes de valeur proposées dans cette section découlent globalement des analyses faites dans les sections précédentes. Ces stratégies sont définies en fonction des différentes catégories d'acteurs. Ainsi, au niveau des producteurs, il paraît déterminant de maintenir leur motivation en oeuvrant pour l'augmentation de la valeur ajoutée dans les différentes chaînes de valeur. Ceci passera par la réduction des coûts de production au champ et l'amélioration de la qualité des produits de manioc transformés à savoir la farine de manioc, le chikwangue et le foufou de manioc pour que le groupement de Buzi soit plus compétitif par rapport aux groupements producteurs de la sous-région.

Toujours au niveau de la production, il s'agira de :

? Mettre en place des stratégies de production et de distribution équitable des semences améliorées des boutures de manioc. L'épuration des anciennes variétés et l'introduction de variétés plus performantes est indispensables. A cet effet, il revient à la Recherche agricole (notamment le Système National de Recherches Agricoles) de mettre l'accent sur les travaux d'amélioration variétale. La création d'un laboratoire de multiplication rapide des boutures améliorées de manioc serait une solution recommandable. Il serait aussi important d'appuyer les multiplicateurs de boutures améliorées, notamment en matière de formation et autres facilitations (accès au crédit) afin de leur permettre de mettre à la disposition des producteurs des boutures en qualité et en quantité suffisante ;

? Promouvoir des structures de fourniture d'intrants spécifiques ; les ONGs et Associations. Les défis à relever à ce niveau et qui paraissent déterminants pour l'accès des producteurs de manioc à l'engrais porteront en premier lieu sur la mise au point par la Recherche de formules spécifiques d'engrais et de machine agricole (tracteurs) suivant les zones favorables à la culture de manioc (MAEP, 2011). En outre, un mécanisme souple devra être mis en place afin de faciliter l'approvisionnement et la distribution des engrais et autres types d'intrants.

? Renforcer le niveau technique et de gestion des producteurs. Il s'agira ici de renforcer l'appui conseil aux producteurs afin qu'ils produisent des maniocs à variétés préférées des consommateurs. L'accent devra aussi être mis sur le renforcement des capacités des producteurs et des agents d'encadrement. A cet effet, l'élaboration de référentiel technico-économique sur le manioc s'impose.

? Renforcer la gestion des organisations de producteurs de manioc (Association GALA et Association des producteurs de manioc de Buhamba);

71

> Mettre en place des automobiles pour faciliter le transport des produits vivriers des zones de production vers le marché. Cela permettra de réduire le coût de commercialisation et améliorer les profits des acteurs intervenant dans les chaînes de valeurs.

Au niveau de la transformation, il convient de :

V' Renforcer les capacités techniques des acteurs de la transformation. Les actions à mener portent sur l'accès des transformateurs à des formations sur (i) les techniques de transformation, (ii) le respect des normes de qualité, et (iii) la formation des promoteurs à l'utilisation et à la gestion des équipements de transformation.

V' Faciliter l'accès aux équipements performants ;

V' Appuyer l'installation des infrastructures de conservation des produits.

Ces actions appellent une collaboration étroite avec le Ministère de l'Industrie et du Commerce du Sud-Kivu et le réseau des transformateurs des produits agricoles.

Au niveau de la commercialisation, on devra :

V' Renforcer les capacités techniques des commerçants ;

V' Renforcer la promotion des produits dérivés, chikwangue en particulier ;

V' Faciliter l'accès au transport par bateau pour les zones productrices proche du lac. Cela permettra de réduire les noyades et d'exporter des grandes quantités ;

V' Prévoir des camions frigorifiés pour la vente de manioc frais dans les parkings, ce qui permettra le transport des marchandises dans de bonnes conditions.

V' Acquérir des équipements et emballages appropriés pour le conditionnement, cela pourra se faire grâce à l'appui de l'IITA, INERA, World Vision et ACF par leurs différents projets et programmes intervenant sur les filières agricoles, etc. ;

V' mettre en place une politique d'unicité ou d'uniformisation du prix d'achat au producteur sur toute l'étendue du territoire national ;

V' Instauration de système de vente groupée ou de création d'une structure de commercialisation des produits dérivés de manioc. L'objectif visé ici est de rendre le produit disponible à une période donnée ce qui faciliterait les achats de groupes ou consensuels c'est-à-dire des producteurs qui mènent les opérations culturales presqu'au même moment pour faciliter la commercialisation (Rapport World Vision sur le compte rendu des intervenants dans les chaînes de valeurs dans le territoire de Kalehe, 2009).

Au niveau de la filière en général, il faut :

V' Faciliter l'accès au crédit en créant dans le milieu rural les institutions de micro crédit aux exigences adaptés des pauvres;

72

V' Renforcer les capacités des acteurs sur la notion de pratiques culturales et des semences performantes pour des milieux donnés ;

V' Renforcer la recherche action dans le secteur pour mettre à leur disposition des producteurs des paquets technologiques sur lesquels les appuis conseil devront se fonder ;

V' Définir et mettre en oeuvre une politique de promotion et d'accompagnement de la filière.

V' Asseoir une bonne gouvernance dans les différentes chaînes de valeur. Cette exigence demande que les acteurs à qui sont dévolues les fonctions à quel que niveau que se soit le fassent avec efficacité et diligence. En effet, la notion de chaîne de valeur exige une certaine solidarité entre les divers acteurs qui interviennent dans la chaîne de valeur. Il en découle qu'au sein de la chaîne de valeur le principe de partage des gains et pertes par tous les acteurs et ce au prorata des moyens mis en oeuvre par chacun soit accepté de tous.

73

CONCLUSION GENERALE

Au terme de la présente étude on peut retenir que toutes les chaînes de valeurs de manioc dans le groupement de Buzi sont rentable aussi bien au plan financier que économique. Cependant, la rentabilité de chaque acteur dépend de la chaîne dans laquelle il se situe. La comparaison des différentes chaînes de valeur nous a conduit à constater que la chaîne de valeur manioc séché pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu était la plus rentable où les producteurs étaient recevaient plus des gains 14 899 057 FC et 12 96 4574 FC respectivement en valeurs ajoutées et en profit que les deux autres acteurs. Le calcul des ratios valeurs ajoutées-consommations intermédiaires et Profit-coûts totaux de la chaîne de valeur manioc nous a permis d'en extraire les conclusions selon lesquelles la rentabilité économique des producteurs dans la chaîne de valeur farine de manioc pour le marché local et urbain (Goma et Bukavu) devenait encore positif ; 1 FC investis dans cette chaîne rapportait aux producteurs un gain de 4,46136 FC et 2,56481 FC en valeur ajoutée et en profit mais moins que pour d'autres acteurs. La chaîne de valeur manioc séché semble être rentable économiquement et financièrement mais dans cette chaîne de valeur, le gain que procure cette chaîne de valeur aux producteurs est de zéro (0). Les chaînes de valeurs dans lesquelles on peut consentir les investissements afin de générer des revenus aussi bien pour les parties prenantes que pour les acteurs de la chaîne de valeur sont celles relatives à la vente de manioc séché sur les trois marchés et de chikwangue pour le marché local.

74

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1) APED (2013) Rapport sur le diagnostic participatif villageois, territoire de Kalehe. Page 39

2) Awa Faly Ba Mbow et al. (Juin 2013). Chaînes de valeur et nouveaux marchés agricoles émergents, volume 29 n°2, p. 2

3) Balika, (1012). De l'exploitation agricole individuelle vers une agriculture entrepreneuriale en milieux ruraux du Sud-Kivu.

4) Balomba, (Août, 2013). Filière vivrière paysanne du Bas-Congo : acteurs, fonctionnement et performance P.2-6

5) Bugandwa (2014), cours des théories et pratique de sondage

6) Calvosa, (2008). Les potentialités de commercialisation du manioc dans les marchés CEMAC Kaplinsky,R., Morris, M., (2001). A Handbook for Value Chain Research. Working Paper Prepared for the IDRC. Institute for Development Studies, Brighton, UK. 113p.

7) Chausse, Kembola et Ngonde, (2012) L'Agriculture : Pierre Angulaire de l'Economie de la RDC, p. 3

8) Diancoumba, (2008). Le diagnostic actualisé de la filière manioc pour une analyse de la chaîne des valeurs ajoutée

9) FAO, (2008). Challenges of Agribusiness and Agro Industries Development. Background paper prepared for the 20th session of the FAO Committee on Agriculture, Rome, 25 -28 April 2007.

10) FAO, (2009). Deuxième rapport national sur l'état des Ressources Phylogénétiques pour l'Alimentation et l'Agriculture en République Démocratique du Congo (RDC).

11) Ibrahima Sow (Avril 2006), Etat des lieux de La filière fruits et légumes au Sénégal.

12) Kingsbury (2010), Questions de fond relatives aux chaines de valeur, aux opportunités et à la croissance: rôles des projets financés conjointement par le FIDA, p 13.

13) Kingsbury, (2010) Questions de fonds relatives aux chaines de valeur, aux opportunités et à la croissance: rôles des projets finances conjointement par le FIDA

14) Kit, MaLi et IIRR (2006). Chain empowerment: supporting African farmers to develop markets. Royal Tropical Institute, Amsterdam, Faida Market Link, and International Institute of Rural Reconstruction, Nairobi, 201p.

15) Miller et Linda (2013), Financement des chaînes de valeur agricoles : outils et leçons

16) Mungamba (2013), Rapport de l'étude complémentaire des chaines des valeurs et revue institutionnelle des FBAS dans territoire de Kalehe réalisée par CARG KALEHE/partenaire projet JENGA JAMAA II.

75

17) Rapport ADRA, World Vision/Minova, (Août, 2014). Stratégie d'appui à la promotion de la chaine de valeur Maïs en territoire de Kalehe, Uvire et Fizi, p. 4

18) Rapport World Vision, compte rendu de l'atelier des intervenants des chaines de valeur organise à Minova du 25 AU 26 MARS 2015

19) RD Congo, Note de politique agricole, Avril 2009.

20) RDC, Ministère de l'Agriculture et du Développement rural (2011). Intensification de l'agriculture vivrière en RDC dans le contexte du programme REDD.

21) RDC, Ministère de l'agriculture et du développement rural, Stratégie sectorielle de l'agriculture et du développement rural, Mars, 2010.

22) RDC, Ministère de l'agriculture pêche et élevage, (2010). Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA). Version Finale, 108p.

23) Schall N. and Becker M., (2001) Method Finder, Practitioner's guide: Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats (SWOT). 7p. GTZ-BMZ, op-cit: http://www.methodfinder.net

24) Sincère, (2013). Filière manioc dans la plaine de la Ruzizi : cas des localités et cités de Luberizi, Kamanyola, Songa et Luvungi.

25) Sissinto, E. (2005). Analyse de la rentabilité financière et économique des systèmes de production de l'ananas au Bénin. Mémoire du Diplôme d'Etude Approfondie (DEA), Université d'Abomey-Calavi, Bénin. 85p.

26) Soda, S. (Mars 2013). Analyse de la chaîne de valeur du chou pommé (brassica oleracea) dans la zone des Niayes du Sénégal, p. 11

27) Sohinto, D. (2008). Analyse de la rentabilité économique des chaînes de valeur ajoutée de l'ananas au Bénin. Rapport de consultation.

28) Soule, Aboudou, Gansari, et al, (2013). Analyse de la structure et la dynamique de la chaine de valeur manioc au Bénin.

29) Tidjani-Serpos, A. (2004). Contribution de la production de manioc à l'amélioration des conditions de vie des producteurs: cas des Communes d'Abomey-Calavi et d'Allada dans le département de l'Atlantique (Sud-Bénin). Thèse d'Ingénieur Agronome 116 p.

30) Tomen, Chaînes de valeur agricole et opportunités de développement pour la promotion de la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest, 2014, p. 5

31) Tougma et al. (2008). Organisation du maillon de transformation d'attiéké au Burkina.

32) USAID, « value chain program design: promoting market-based solutions for MSME and industry competitiveness.» October, 2007

33) Wade, I. (2009). Systèmes d'information de marché, coordination et gestion des risques dans les filières agricoles : cas des produits maraîchers au Sénégal.

76

A

ANNEXES I : QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE

a) Producteurs

I. Identité du producteur enquêté

Nom, Post-nom et prénom :

Sexe :

Age : ans

Activité professionnelle: Agriculteur: Commerçant: Enseignant :

Fonction publique : autres à préciser :

Localité :

Type d'acteurs :
II. Connaissance sur la situation économique de l'enquêté 1. Avez-vous votre propre champ ? Oui :

Non :

V' Si oui, comment l'utilisez-vous ?

? Vous le mettez en valeur seul :

? Vous le donner en location :

V' Si non, comment accédez-vous à la terre et sous quelles conditions ?

1) Location : Montant de location :

2) Métayage : Condition de métayage :

3)

Non :

Superficie :

Héritage :

2. Pratiquez-vous la culture des maniocs ? Oui :

V' Si oui, pouvez-vous en estimer la superficie emblavée ? V' Si non, pourquoi ?

3. Source de financement de l'activité :

a) Financement propre

b) Crédit agricole

c) Fonds propre plus crédit

d) Aide humanitaire :

e) Autres à préciser :

4. Comment s'organise votre système de production ?

a) Je produis individuellement.

b) Organisé en coopératives agricole

5. Pourquoi produisez-vous le manioc ? a) Pour la consommation du ménage ;

B

b) Pour le marché

c) Pour la consommation et le marché

d) les maniocs ont un rendement meilleur

e) Autres à préciser

6. Main d'oeuvre utilisée :

a) M.O familiale

b) M.O salariale

c) combinaison de la M.O familiale et salariale

d) Groupe d'individus ou communauté

e) Combinaison de la M.O familiale et groupe de laboureurs ou communauté

f) Combinaison du groupe de laboureurs ou communauté et M.O salariale

g) Tracteurs : prix d'usage équipement

y' Nombre de familier utilisé dans l'exploitation :

1) Nombre d'enfants : 2) Nombre des femmes : 3) Hommes :

y' Mains d'oeuvre salariale : et prix unitaire de la M.O journalier :

7. Les différentes opérations de productions

A Préparation du terrain

? défrichement :

? labour :

A Achat et transport bouture :

A plantation des boutures :

A Achat et épandage d'engrais :

A Sarclages :

? Premier sarclage (montant) :

? Deuxième sarclage (montant) :

? Troisième sarclage (montant) :

A déterrage (montant):

A Ramassage (montant) :

A garde (montant) :

A nettoyage (montant) :

8. Quelle est la quantité réalisée après production : A Quantité :

9. Où vendez-vous votre production ? a) Au champ

C

b) Sur le au marché local

c) A Goma

d) Bukavu

10. Comment tu gère ta production ?

a) Tu la consomme

b) tu le vends

c) tu vends une partie et tu consomme une autre partie V' Quantité consommée :

V' Quantité vendue

11) Dans quel état vendez-vous votre production ?

a) A l?état frais

b) Après séchage

c) Après transformation

V' Si tu le transforme :

+ Quantité transformée :

+ En quoi le transformes-tu ?

En farine de manioc

En chikwangue

En foufou de manioc pour la vendre

V' Prix unitaire de transformation

V' Quantité réalisée après transformation

V' Prix unitaire de transport lié à la transformation du produit

V' Autres charges liées à la transformation

12) Autres charges poste récolte

A Transport des produits vers le marché (montant):

A Emballage (sacs, paniers, etc.) :

A Taxes payée

13) Quelle est la production réalisée (pour celui qui a transformé le manioc) et vendue ainsi que le prix unitaire de vente ?

D

Désignation produit

Quantité vendue

Prix unitaire de vente

Lieu de vente

a) Manioc frais :

 
 
 

b) Cosette

 
 
 

c) farine de manioc

 
 
 

d) Chikwangue

 
 
 

e) Foufou de manioc

 
 
 
 

14) Quelles sont les variétés utilisées pour produire ? V' Semences améliorées des boutures ?

V' Anciennes semences ?

15) Quel moyen de transport utilisez-vous pour amener les produits vers le lieu de vente?

1) Sur le marché local : V' Autos

V' Boat

V' trottinette V' Personne

2) Sur le marché urbain :

a) A Goma : V' Autos V' Boat

V' Autres à préciser .

b) Bukavu :

V' Autos V' Boat

V' Autres à préciser .

16) Equipement de production

V' Houe (quantité : ) (prix unitaire : )

V' Aratoire :

V' Tracteurs :

V' Autres matériels :

? Autres charges: - Durée de vie de l?équipement :

- Intérêt payé en cas de financement par le crédit :

- Impôt payé

E

17) Quelles sont les difficultés auxquelles vous vous heurter dans l'exercice de vos activités ?

1) Manque de moyen de transport

2) Manque de financement

3) Manque des intrants

4) Autres à préciser

18) Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres acteurs ?

1) De la même branche

2) Avec les autres acteurs n'intervenant pas directement dans le secteur production de manioc: IMF, l'Etat, ONG, etc. (A répondre au verso de la page)

b) Transformateurs

I. Identité du transformateur enquêté

Nom, Post-nom et prénom :

Sexe : Localité :

Age : ans

 
 

II. Connaissance sur la situation économique de l'enquêté

11. Transformez-vous le manioc ? Oui :

 

Non :

V' Si oui, en quel produit?

a) En farine:

b) En shikwangue

c) Foufou de manioc

12. Combien vous ont couté l'acquisition et l'installation de l'équipement utilisé ? V' Coût d'acquisitions machine : V' Coût d'installation machine :

13. Quelle est la durée de vie probable de votre équipement de transformation ? Durée de vie (en nombre dannée) :

14. Quelle est la source de financement de votre activité ?

? Financement personnel

? Recours à une banque ou IMF

? Partenaire divers

? Financement partagé (Fond propre plus crédit)

? Pour les transformateurs de manioc en farine (meunier) :

F

15. Quels sont les matières et fournitures que vous utilisez pour la transformation ?

? Matières et fournitures utilisés ainsi que leurs prix d'acquisitions

:

16. Combien supportez-vous en termes des frais de fonctionnement de votre équipement :

? Nombre de personne : Salaire unitaire :

? Carburant : Nombre de litre utilisé mensuellement: Prix unitaire :
? Autres charges de fonctionnement :

17.

Prix unitaire :

/kg

 
 

Pouvez-vous estimez la quantité transformer mensuellement ainsi que le prix unitaire de transformation ?

? Quantité transformée en kg:

18. Autres charges :

- Frais d'amortissement du capital investis (épargne pour sur les fonds investis) :

- Charges de la dette (Montant d'intérêt payé) :

- impôts et taxes payés :

- Intérêt payé en cas de financement de l'activité par crédit :

? Pour les transformateurs de Shikwangue

19. Où vous approvisionnez-vous et quelle quantité vous aviez-vous approvisionnée et à quel prix?

? Dans le champ des producteurs :

? Quantité : Prix unitaire :
? Dans les marchés locaux

? Quantité : Prix unitaire :

20. Combien avez-vous payé en termes de frais de transport ?

? Du lieu d'approvisionnement vers le lieu de transformation : ? Du lieu de transformation vers les lieux de vente : ? Autres coût liés à la transformation :

Coût de stockage et de conservation (dans l'eau) :

Main-d'oeuvre de transformation (en foufou) :

21. quelle quantité avez-vous réalisée et à quel prix l'aviez-vous vendue ? ? Quantité transformée :

? Prix unitaire :

G

A Autres charges :

- Pertes après transformation : Nombre de Kg :

- Taxe :

- Frais de commissions :

- Coût de stockage des produits finis :

22. Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres acteurs ?

A De la même branche :

A Avec les autres acteurs n'intervenant pas directement dans le secteur transformation

de manioc en Shikwangue : IMF, l'Etat, ONG, etc.

c) Commerçants

I. Identité du commerçant enquêté

Nom, Post-nom et prénom :

Sexe : Localité :

 

Age : ans

 
 
 

II. Connaissance sur la situation économique de l'enquêté

23. Vendez-vous le manioc ? Oui :

 

Non :

V' Si oui, où vous approvisionnez-vous et sur quel marché le vendez vous ? A Sur le marché local:

A Au champ des producteurs :

24.

Source de financement de l'activité : V' Financement propre : V' Crédit agricole : V' Aide humanitaire : V' Fond propre plus crédit :

V' Autres à préciser :

25. Dans quel lieu vendez-vous vos produits : A Marché local

A En ville : Goma Bukavu :

26. Quelle quantité vous approvisionnez- vous et à combien l'aviez-vous acquise ? A Quantité achetée (en Kg ou en nombre des paniers) : A Prix unitaire :

27. Quels types des produits de manioc vendez-vous ? A Manioc Frais

H

A Cossettes de manioc (manioc séché et non transformé)

A Farine de manioc A Shikwange

A Autres à préciser

28. Combien avez-vous payé en termes de frais de transport ?

V' Du lieu d'approvisionnement vers le lieu de ventre (marche) :

V' Du lieu d'approvisionnement vers le lieu de transformation : FC, et du lieu

de transformation vers le lieu le marché : FC

29. Combien ça vous a coûté de transformer le manioc ? V' En farine :

2) Quantité transformée :

3) Prix unitaire :

4) Pertes après transformation :

5) Coût de stockage des produits finis V' En Shikwange :

· Conditionnement (emballage)

· Main-d'oeuvre :

· Stockage dans l'eau des maniocs frais

· Autres frais

30. Quantité réalisée et vendue après transformation ainsi que le prix unitaire de vente du produit.

A Quantité réalisée et vendue :

A Prix unitaire :

31. Autres charges :

· Frais de commissions :

· Coût de stockage des produits fins :

· Pertes après transformation :

· Charge de la dette (intérêt payé) :

· Taxe :

· Intérêt payé (en cas de financement par crédit) :

· Emballages des produits

· Autres charges (citez-les et donner respectivement le montant déboursé)

32. Quelles sont les problèmes que vous avez dans l'exercice de vos activités ?

33. Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres acteurs ? A De la même branche :

A Avec les autres acteurs n'intervenant pas directement dans le secteur commercialisation de manioc: IMF, l'Etat, ONG, etc.

d) Consommateurs

I. Identité du consommateur enquêté

Nom, Post-nom et prénom :

Sexe :

Age : ans

 

Niveau d'étude : primaire : secondaire : Universitaire :

Etat civil : célibataire : Marié : veuf (Ve) : Divorcé :
Localité :

II. Connaissance sur la situation économique de l'enquêté

34. Consommez-vous le manioc ? Oui :

 

Non :

36. En plus des ces produits, serez-vous prêt à vous procurer ces autres produits de manioc, si une fois ils étaient apportés à votre disposition ?

? Si oui, quelles dépenses allouez-vous à la consommation de ces produits ?

Produits Manioc frais

Quantités

Dépenses allouées à

l'acquisition du produit

Cossettes de manioc

 
 

Farines de manioc

 
 

Shikwangue

 
 

Foufou de manioc (dans les restaurants ou gargotes)

 
 

? Si non, pourquoi ?

- Tu ne le préfère pas comme produit :

- Les produits de manioc coûtent chers :

- les produits de manioc vous provoquent des maladies

- Autres à préciser :

35. Combien dépensez-vous en moyenne par jour dans l'allocation de ces produits pour l'alimentation de la famille ?

J

A Pain fait à base de manioc : - Oui :

- Non :

A Biscuits fait à base de manioc : - Oui :

- Non :

A Gâteau fait à base de manioc : - Oui :

- Non :

A Autres à préciser :

37. Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres acteurs ?

A Avec les autres consommateurs :

A Avec les autres acteurs : IMF, l'Etat, ONG, etc. e) Transporteurs

I. Identité du transporteur enquêté

Nom, Post-nom et prénom :

Sexe :

Age : ans

Localité : II. Connaissance sur la situation économique de l'enquêté 38. Transportez-vous le manioc ? Oui :

Non :

V' Si oui, en quelle destination les amenez-vous?

A Goma: A Bukavu :

39. Quelle est la source de financement de votre activité ?

? Financement personnel

? Recours à une banque ou IMF

? Partenaire divers

? Financement partagé (Fond propre plus crédit)

40. Quels sont les autres produits que vous transportez en plus des produits de manioc ?

41. Combien vous ont couté l'acquisition et l'installation de l'équipement utilisé ? V' Coût d'acquisitions de l'équipement de transport :

V' Autres coûts supportés dans l'acquisition de l'équipement :

A Frais de commission :

K

A Frais de dédouanement :

A Frais d'enregistrement à l'association (ACCO ou ASALAKI) : A Frais des documents :

A Autres frais :

42. Quelle est la durée de vie votre équipement de transports ? Durée de vie en année :

43. Combien supportez-vous en termes des frais de fonctionnement de votre équipement :

? Main d'oeuvre : nombre des personnes employées : Salaire unitaire :

? Carburant : Nombre de litre utilisé : Prix unitaire :
? Autres charges de fonctionnement :

44. Autres charges :

- Frais d'amortissement du capital investis (épargne pour sur les fonds investis) :

- Charges de la dette (Montant d'intérêt payé) :

- impôts et taxes payés :

- Intérêt payé en cas de financement par crédit :

- Autres charges :

45. Pouvez-vous estimer la quantité de manioc transportée et ceux des autres produits ainsi que le prix unitaire de transformation ?

4 Quantité de manioc transportée par caractéristiques et prix y afférents:

En dollar

En franc

congolais

Prix unitaire payé

Produits de manioc transportés

Quantité de manioc transportée

Manioc frais

Cossettes de manioc

Farine de manioc

Shikwangue

A Avec les autres acteurs n'intervenant pas directement dans le secteur transport des produits vivrier (manioc) : IMF, l'Etat, ONG, agriculteurs etc.

4 Autres produits vivriers transportés (les citer et donner leurs prix unitaire de transport) :

Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez dans l'exercice de votre activité ?

Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres acteurs ? A De la même branche :

L

ANNEXE II : Graphiques des ratios de la valeur V.A-CI et de Profit-CT

Figure 3.21. Répartition des ratios de la V.A et C.I entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc.

Sources : Graphique Excel de nos données de recherche.

Figure 3.22. Répartition des ratios de profit et Coût total entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc.

Sources : Graphique Excel de nos données de recherche.

M

ANNEXES III : LES DIFFERENTS PROJETS ET PROGRAMMES POUR DEVELOPPER L'AGRICULTURE CONGOLAISE.

3.1. Plan intérimaire de relance agricole (1966-1972)

Six ans après l'accession à la souveraineté nationale et un an après le coup d'Etat militaire de 1965, il fut créé un Haut Commissariat chargé de la planification nationale. Celui-ci mit au point une "étude d'orientation pour la relance agricole" et convoqua une « Commission consultative » pour l'Agriculture au niveau national, qui fut chargée de réaliser le plan de développement agricole du pays.

Cette Commission constituée des délégués de l'Administration, de la Fédération des Entreprises du Congo et de la FAO, lança un plan qui ne dépassa pas le stade des tiroirs. On y relève des insuffisances majeures de conception ci-après :

y' absence de participation régionale (pas des représentants)

y' absence de cohésion nationale

y' moyens très indirects de dialogue avec les producteurs agricoles

y' faiblesse de l'administration

y' absence de volonté politique

3.2. Programme Agricole Minimum (1980-1981)

Après la politique désastreuse de "nationalisation" appelée "Zaïrianisation" qui a consisté à céder à quelques nationaux ayant une entrée dans les allées du pouvoir, l'activité des secteurs primaire (agriculture) et tertiaire (commerce et services), jusque là aux mains des opérateurs économiques étrangers, le pays se trouva confronté à une crise alimentaire profonde et à la flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité.

Le programme agricole minimum se borna à quantifier la production de certaines spéculations retenues dans le cadre des cultures vivrières comme priorités, par entités provinciales.

3.3. Plan de relance agricole 1982-1984

Le Plan de Relance Agricole (1982-1984), tout en s?appuyant sur le diagnostic des problèmes propres au secteur agricole détermina des objectifs quantifiés de production agricole par provinces, mais négligea la vision de référence du métier de l'agriculteur se caractérisant notamment par :

N

y' non prise en compte de l'avenir des projets, après l'arrêt du financement extérieur ; y' non association des communautés rurales au processus de prise de décisions dans y' l'élaboration, et l'exécution des projets ;

y' non association des cadres nationaux à la gestion des projets ; y' suivi insuffisant des ressources budgétaires.

y' multiplicité des projets ayant parfois les mêmes objectifs.

Les objectifs du Plan de Relance Agricole 1982-1984 n'ont pas été atteints. Les grandes orientations du Plan se retrouveront en 1986 dans le programme « d'Autosuffisance alimentaire ».

3.4. Programme d'Autosuffisance Alimentaire (PRAAL 1987-1990)

Le Programme d'Autosuffisance Alimentaire visait à atteindre, dans le temps, l'objectif d'autosuffisance alimentaire en encadrant les provinces à haute productivité vivrière, surtout en maïs et en riz.

Les territoires PRAAL sont retenus en fonction de leur haute productivité, des habitudes alimentaires et de la proximité des centres de consommation.

Le Programme d'Autosuffisance Alimentaire disposera pour sa réalisation de 3 types d'instruments :

a) les structures d'encadrement agricole ;

b) les Petites et Moyennes Entreprises Agricoles (PMEA) ayant une capacité technique et organisationnelle requise ;

c) les services de vulgarisation agricole de l'Etat.

Ce programme n'a pu atteindre les objectifs fixés, en raison de :

+ insuffisance de l'encadrement ;

+ absence de suivi du programme par l'autorité centrale ;

+ absence d'une structure mise en place pour recouvrer les crédits en nature accordés aux

paysans sous forme de matériels agricoles ;

+ le fait de subventions accordées d'une manière sélective et en fonction de la stature de

politiciens ;

+ insuffisance du financement effectif du programme ;

+ absence d'un programme de réhabilitation et d'entretien régulier des routes d'intérêt

national et de desserte agricole ;

+ absence de la recherche agronomique

La désarticulation du couple Bailleurs - Etat Congolais, est donc la cause de l'échec de ce programme. De plus, le Programme PNSAR a été conçu et mis en oeuvre dans un environnement

O

? faiblesse de la vulgarisation.

3.5. Plan directeur du Développement Agricole et Rural (1991-2000)

Aucune action prévue dans ce plan n'a été réalisée car son lancement a coïncidé avec le vent de la libéralisation politique et le désordre institutionnel qui va s'installer à partir de 1991.

3.6. Programme National de Relance du Secteur Agricole et Rural « PNSAR » (1997-2001)

Ce programme a été conçu sur base de l'approche-programme adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies en début de la décennie 1990.

L'objectif général poursuivi visait à :

? assurer à toutes les couches sociales la sécurité alimentaire, ce qui implique de permettre à la population d'accéder à une alimentation équilibrée en quantité et en qualité et de produire et exporter les produits compétitifs en tenant compte de leurs avantages comparatifs ;

? alléger la pauvreté des populations par l'amélioration de leurs revenus en assurant une augmentation de la productivité du secteur, ce qui permettra l'accès aux services sociaux de base (éducation, santé, eau potable, énergie, habitat adéquat) ;

? dégager un surplus de production à mettre à la disposition de l'agro-industrie pour ainsi créer des emplois rémunérateurs en milieu rural et arrêter l'exode rural.

L'exécution de ce programme est nationale ; outre le PNUD comme partenaire principal, l'on avait prévu d'autres partenaires extérieurs et Bailleurs de fonds devant s'associer dans le cadre de l'aide bilatérale ou multilatérale intégrant le programme.

Dans la réalité, on constata que si plusieurs Ministères du Gouvernement Central, furent impliqués dans l'exécution du Programme PNSAR, aucun n'a eu un rôle défini de manière précise.

D'ailleurs, au moment où ce programme fut mis en chantier, le Gouvernement lança pour la même période son programme triennal avec des objectifs pour le secteur agricole ne cadrant pas avec le PNSAR qui a été pourtant conçu comme un Plan cadre national.

P

sociopolitique défavorable en 1997 avec la guerre qui a aggravé la crise économique et financière de l'Etat.

3.7. Programme triennal d'appui aux producteurs du secteur agricole 2000-2003

Le Gouvernement, en accord avec le PNUD, a mis en oeuvre une série d'actions à court terme, dans le but d'améliorer la sécurité alimentaire des populations.

Cependant à la fin du programme, l'évaluation ex post des stratégies appliquées révèle l'absence d'impact sur le développement de différents sites d'intervention. Les actions conduites n'ont pas eu d'effets durables sur l'accroissement et la valorisation de la production agricole et alimentaire.

Sur le plan de renforcement des capacités, rien n'indique l'acquisition notamment de la maîtrise des techniques de production, de conservation et de transformation, ni l'accès facile aux intrants et outillages et à l'organisation des circuits de commercialisation.

Tous ces efforts n'ont pas conduit à la relance du secteur agricole. Les résultats enregistrés n'ont pas pu assurer la sécurité alimentaire, ni contribuer à l'éradication de la pauvreté.

3.8. Programmes et projets appuyés par la FAO

Programmes et projets réguliers

Les programmes et projets de la FAO sous cette rubrique visent essentiellement à aider la DRC à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement, notamment la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté, de même qu'une gestion durable et équitable des ressources naturelles, en particulier l'amélioration de la gouvernance dans le secteur forestier.

1.1. Programmes récents, en cours ou envisagés :

Programme multi- donateur manioc financé principalement par la Commission européenne, la Belgique et l'USAID, exécuté par la FAO et d'autres partenaires dont l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA) qui a été interrompu, pour l'essentiel en 2004. Il avait pour objectif l'éradication de la mosaïque du manioc, qui est en grande partie à l'origine de la baisse de plus de 20 pour cent de la production de cette culture dans le pays. Les acquis du programme -3 532 ha de champs de multiplication pour une production de 83 millions de mètres linéaires de boutures saines

1.2. Le secteur forestier

Q

de manioc- ont été maintenus en 2OO5 grâce à l'appui financier de l'USAID et de la Suède. Le programme agricole d'urgence, traité plus bas, comporte également des composantes pour poursuivre la réhabilitation de cette culture de base.

· Projet horticulture urbaine et périurbaine financé par la Belgique et exécuté par la FAO, commencé à Kinshasa en 2000 et qui s'est étendu depuis à Mbanza-Ngungu, Kisangani, Lubumbashi et Likasi, avec un total de 14 000 bénéficiaires.

Ses activités comportent de petits aménagements d'hydraulique rurale et le micro crédit.

· Projet d'appui au développement communautaire financé par le PNUD et exécuté par la FAO. Lancé au Katanga et au Maniema dans sa phase pilote en 2005, ce projet devra s'étendre à l'Equateur, aux deux Kasaï et à la Province de Kinshasa pour une durée de cinq ans, si le financement requis est garanti. Utilisant l'approche champ école paysanne' pour la vulgarisation, ce projet a pour objectifs le renforcement des capacités des associations rurales, la sécurité alimentaire et la création d'activités génératrices de revenus.

· Radio rurale à Mbanza-Ngungu dans le Congo Central, financé à même les ressources propres de la FAO, fonctionne depuis 2002. Des initiatives semblables sont en cours de préparation pour d'autres provinces. Avec l'aide de la Banque africaine de développement, la FAO est en train de réhabiliter deux autres radios, l'une au Congo Central et l'autre au Bandundu.

· Le programme TéléFood aide les bénéficiaires à améliorer leur sécurité alimentaire en appuyant les activités telle que l'élevage familial des porcs, les micro jardins à Kinshasa, le conditionnement du manioc, et l'apiculture.

· Appui à la restructuration du Ministère de l'Agriculture, pêche et élevage, et appui à la définition des politiques agricoles sur financement de la Belgique avec notamment des contributions à la préparation du DSCRP, de l'Examen du secteur agricole piloté par la Banque mondiale, du CAF et de la Note d'orientation de politique agricole, entre autres. Ces contributions couvrent également le Ministère du développement rural

· Le projet de relance de la recherche agricole et forestière sur financement de la Commission européenne, qui vient de démarrer pour une durée de trois ans.

Les principaux programmes et projets de développement agricole appuyés par la FAO (dont certains sont à leur phase pilote ou de démarrage) ont encore un impact peu perceptible sur l'ensemble du monde rural et doivent être renforcés pour atteindre leurs objectifs.

R

Pour assurer une gestion durable et équitable de ses vastes ressources forestières, la FAO, grâce à un financement PNUD, a aidé la RDC à élaborer un nouveau Code forestier promulgué par le Chef de l'Etat en août 2002. Sous l'égide de la FAO et sur financement de la Banque mondiale, des textes d'application de ce code forestier sont en cours de préparation. La FAO dirige également un groupe thématique sur les forêts qui se réunit périodiquement pour passer en revue les interventions des différents partenaires dans le secteur. Par le biais de ce groupe thématique, le dialogue avec le Ministère de l'environnement à été renforcé, s'agissant notamment de la révision des anciennes concessions forestières et la nécessité de respecter les normes internationales en matière de transparence et de bonne gouvernance.

De même, le code ayant institué la catégorie des forêts pouvant être détenues par les communautés locales en vertu de la coutume, la FAO, sur financement de la Belgique ainsi que dans e cadre du Partenariat FAO/Pays-Bas et du Mécanisme pour les Programmes Forestiers Nationaux, assiste la RDC dans l'institutionnalisation de la foresterie communautaire.

Opérations d'urgence

Les projets d'urgence, dont l'unité de coordination a été mise en place en 1998, visent non seulement à relancer la production agricole, mais aussi à améliorer les connaissances des agriculteurs sur la sauvegarde des écosystèmes.

Les principaux bénéficiaires de l'appui d'urgence agricole sont répartis dans toutes les provinces, avec une concentration dans les provinces Orientale (Ituri), les deux Kivu et le Nord Katanga. Ce sont : les foyers sous la responsabilité de femmes ou d'enfants, et/ou affectés par le SIDA/VIH, les victimes de violence sexuelle, les agriculteurs pratiquant une agriculture de subsistance, les pêcheurs artisanaux, les réfugiés/rapatriés et populations déplacées/retournées, les enfants mal-nourris admis dans les centres nutritionnels, les ex combattants.

Ainsi en 2007, environ 571 000 familles vulnérables pourront bénéficier des opérations agricoles d'urgence. Ces dernières ont été financées à hauteur de 27 millions de dollars US de 2003 à avril 2007, pour des appels de fonds totalisant 112,7 millions de dollars US.

Les principaux bailleurs de fonds sont la Belgique, la Suisse, le Pays Bas, les Etats-Unis, la France, la Suède, le PNUD, l'Italie, l'Union Européenne. Depuis 2006, la plupart des financements proviennent du Pooled Fund (fonds communs) et/ou du CERF (central emergency response fund).

S

Dans le cadre du PNDDR, la FAO à travers le financement de la Banque Mondiale/Conader qui s'élève à un montant de 5 400 000 $E.-U., a lancé depuis novembre 2006, le programme d'assistance à la réinsertion économique dans le secteur agricole de 21 000 ex combattants répartis sur le territoire national.

Sur financement de la Belgique, un projet régional d'urgence couvrant la RDC, le Burundi et le Rwanda a été lancé en février 2007 pour la prévention et le contrôle de la grippe aviaire et le renforcement des services vétérinaires

La stratégie d'intervention des opérations d'urgence se développe sur trois axes à savoir :

- la réponse à l'urgence par la fourniture d'intrants de production aux ménages affectés par la crise dont 45-60 % de familles d'enfants mal nourris en vue de promouvoir leur autonomie alimentaire. Les résultats à atteindre sont :

o l'accès aux produits d'origine animale par la promotion du petit élevage (cobayes, volailles) et la distribution d'intrants de pêche ;

o l'augmentation de la production agricole du ménage en mettant à sa disposition des outils nécessaires et des semences vivrières de qualité pour augmenter les rendements ;

o le changement des habitudes alimentaires à travers la diversification des régimes pour améliorer l'état nutritionnel des ménages vulnérables ;

o la formation des familles vulnérables et des ONG partenaires en techniques de productions agricoles.

- une réhabilitation transitoire des infrastructures indispensables à l'auto-prise en charge des moyens de production du matériel végétal :

o la lutte contre le virus de la mosaïque du manioc: en dépit de la première place qu'occupe le manioc dans le régime alimentaire du congolais, la quantité de boutures produite et distribuée jusqu'à ce jour ne représente que 2,19% des besoins évalués à 3 milliards de mètres linéaires au niveau national. De 2000 à 2006, seulement 2,5% des quelques 7 millions des ménages agricoles que compte le pays avaient reçu des boutures saines de manioc à haut rendement.

o Multiplication et distribution de matériel végétal adapté aux conditions agro écologiques des zones cibles (variétés résistantes à la sécheresse, variétés adaptés aux bas-fonds, variétés résistantes aux maladies) : céréales/grains, patate douce ;

o La diversification des productions du ménage par l'introduction de nouvelles spéculations vivrières et maraîchères dont les spéculations qui ont un intérêt particulier au regard de leurs apports en micronutriments ;

T

o l'amélioration des dessertes agricoles terrestres et fluviales, amélioration du système de transport et de commercialisation des productions agricoles, la petite transformation des produits agricoles,

- la coordination des acteurs humanitaires intervenant dans le domaine de la sécurité alimentaire et des opérations agricoles d'urgence pour le développement des synergies ; l'ancrage institutionnel ; la collecte/diffusion de l'information sur la sécurité alimentaire.

Les interventions sont réalisées en partenariat avec le PAM, l'UNICEF, et d'autres agences des Nations Unies intervenant dans la sécurité alimentaire, les ONG nationales et internationales ainsi que les institutions de l'Etat (Ministère de l'agriculture et INERA).

Si les projets agricoles d'urgence sont par nature de courte durée -généralement de 6 mois à un an- leurs acquis (accès des ménages vulnérables aux intrants de qualité et leur formation en techniques agricoles) devraient être consolidés par un processus qui faciliterait le passage des urgences caractérisées essentiellement par une assistance gratuite et ponctuelle, à une auto-prise en charge graduelle mais durable des populations concernées. Ceci requiert un renforcement soutenu des capacités à plusieurs niveaux : au niveau individuel ou des ménages, des associations locales, des infrastructures sociales, de l'accès aux services financiers et à d'autres ressources productives.

3.9. Autres interventions dans le secteur agricole et rural

Après une décennie d'interruption de la coopération internationale, des projets agricoles de développement rural d'envergure sont en cours démarrage ou ont été initiés par d'autres agences multilatérales (BAD, FIDA, Banque mondiale) et bilatérales (USAID, DFID notamment), ainsi que des ONG et du secteur privé qu'il convient de mentionner.

La Banque Mondiale (BM) a repris la coopération avec la RDC en 2001 en appuyant le Programme Intérimaire renforcé du Gouvernement. En 2002, elle a mis en oeuvre le Programme Multisectoriel d'Urgence de Réhabilitation et de Reconstruction (PMURR) dont le volet agricole avait pour objectifs d'améliorer la situation de sécurité alimentaire des populations rurales et de développer une stratégie en vue d'une croissance soutenue de la production et des revenus agricoles.

Au 31 décembre 2005, le volet agricole du PMURR a permis la production et la distribution de 29.140 tonnes de semences améliorées et 144.000 km de boutures saines de manioc auprès des paysans. C'est dans ce cadre que l'examen du secteur agricole de la RDC a été conduit et finalisé. Sur base de cet examen, La B.M. à lancer la mise en oeuvre un projet d'appui à la relance et de

U

réhabilitation du secteur agricole qui couvre les districts du Nord et de Sud Ubangi, le District de la Mongala et le Pool Malebo.

La Banque Africaine de Développement (BAD) a repris sa coopération avec la RDC en 2002 en focalisant sur l'aide d'urgence, la réhabilitation post conflit et le renforcement des capacités institutionnels. Trois grands projets ont pu être mis en oeuvre à travers des financements de la BAD. Il s'agit de : le projet d'appui à la réhabilitation du secteur agricole et rural (PARSAR) dans les provinces du Bandundu et du Bas-Congo (41,47 millions de US $), le projet de réhabilitation du secteur agricole et rural dans les provinces du Katanga, du Kasaï Oriental et du Kasaï Occidental (PRESAR, 59,04 millions de US $) et le programme régional d'aménagement intégré du lac Tanganyika (PRAIT, 81 millions de US $). En plus de ces projets, la BAD a lancé une étude du secteur agricole (2,05 millions de US $) en vue d'élaborer les orientations stratégiques du secteur agricole, les plans directeurs de développement agricole des provinces et de formuler un programme prioritaire de développement du secteur agricole.

Le Fonds International du Développement Agricole (FIDA) a également repris la coopération avec la RDC en 2002 avec la signature de l'accord de règlement des arriérés dus au FIDA. En 2003 le FIDA a préparé une stratégie d'intervention en RDC en vue d'améliorer la sécurité alimentaire et l'accès aux services sociaux des populations rurales démunies, en s'appuyant sur la transition entre l'urgence et le développement. Avec le concours des experts nationaux, le FIDA a préparé deux projets dont l'un est actuellement mis en oeuvre et l'autre sur le point de démarrer. Il s'agit du programme de relance du secteur agricole dans la province de l'Equateur (PRAPE, 22,6 millions de US $) et du programme de réhabilitation agricole dans la province Orientale (PRAPO, 26 millions de US $). Le financement d'un troisième projet est finalisé depuis la fin de l'année 2008. Il s'agit du Programme Intégré de Réhabilitation de l'Agriculture dans la Province de Maniema (PIRAM).

Après une suspension de dix ans de coopération avec la RDC, l'Union Européenne a renoué officiellement son programme de coopération avec la RDC en janvier 2002. Le secteur agricole et rural a bénéficié de cette coopération indirectement à travers le programme d'appui à la réhabilitation des infrastructures de base et directement à travers le financement de plusieurs projets exécutés par la FAO ou d'autres agences d'exécution. Il s'agit du projet « Réhabilitation et Réintégration socioéconomique après la guerre dans les régions de l'Est de la RDC, du projet GCP/DRC/029/EC « Appui à la sécurité alimentaire et la génération de revenus par l'assistance aux petits producteurs et par une appui à l'INERA pour une augmentation durable de la production de manioc » dans les provinces de Kinshasa, du Bas-Congo, du Kasaï occidental, du Kasaï oriental,

V

du Nord Kivu et du Sud Kivu, du programme de « Contribution à la relance de la production agricole » dans les province de Kinshasa, de l'Equateur, du Bandundu et du Kivu et enfin du projet de relance de la recherche agricole et forestière en cours de démarrage.

La Coopération Technique Belge a également repris après une décennie de suspension par une stratégie de retour ver la paix qui consistait en un appui structurel pour le redémarrage de l'environnement sociopolitique de la RDC. Le secteur agricole a été appuyé à travers d'une part les projets exécutés par la FAO et d'autre part le fonds d'études et d'expertise.

Les projets exécutés par la FAO sont de deux types, à savoir les projets de développement (« Appui au développement de l'horticulture urbaine et périurbaine », « Appui à la définition des politiques de développement agricole en RDC » et « Développement et mise en oeuvre de la foresterie communautaire en RDC ») et les projets d'urgence (« Renforcement de la sécurité alimentaire de 116.300 ménages des zones sensibles » et « Prévention et contrôle de la grippe aviaire dans la régions des grands lacs en Afrique et renforcement des capacité des services vétérinaires »).

Comme la grande majorité des partenaires au développement de la RDC, l'Agence Américaine pour le Développement International (USAID) reprend sa coopération au début des années 2000. Ses axes prioritaires d'interventions visent le développement rural par les communautés de base, la réhabilitation des grandes infrastructures prioritaires, la stabilité macroéconomique, l'accès au crédit pour le secteur agricole, la recherche agronomique et la décentralisation. Les domaines d'interventions actuelles de l'USAID sont la culture du manioc, la micro-finance, l'amélioration des conditions de vie et la sécurité alimentaire. Ces interventions se font à travers des projets de développement et des projets d'urgence exécutés par des ONG ou des organisations des Nations unies.

Le Département Britannique pour le Développement International (DFID) n'est pas resté inactif. Il a repris sa coopération au début de cette décennie en focalisant sur le rétablissement de la sécurité et la réforme de la justice, l'appui au processus de transition, y compris la tenue des élections démocratique, l'accès aux services de transport, de santé et d'éducation ; l'aide humanitaire et la gestion des ressources naturelles au bénéfice des populations congolaises.

Ses interventions en RDC ont plus que décuplé en six ans étant donné que les dépenses du DFID en RDC sont passées de 5,56 Million de livres en 2001-2002 à 62 millions de £ en 20062007. Cependant ses interventions dans le secteur agricole sont très réduites ou limitées à l'urgence.

W

L'ensemble de ces interventions porte sur des sommes importantes qui, gérées harmonieusement, peuvent se conformer à la déclaration de Paris (voir annexe ...) et permettre à la RDC et ses partenaires au développement de mener des actions ambitieuses afin d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement.

En vue de palier aux lacunes du passé, de mieux canaliser et coordonner les diverses interventions dans le secteur agricole et rural pour maximiser les impacts escomptés, il est impérieux d'élaborer et de mettre en oeuvre une politique publique appuyée par une volonté clairement exprimée, assortie de mesures concrètes dont l'application soit bien suivie sur le terrain en partenariat avec les bailleurs des fonds et les bénéficiaires. Toutes ces considérations justifient l'élaboration de la note de politique, document d'orientation, de cadrage des actions du Gouvernement et d'expression de sa vision pour le développement du secteur agricole.

Vu l'ampleur du défi à relever, et son importance pour l'avenir du pays, il est fondamental que tous ceux qui sont, ou se sentent concernés par le développement agricole du pays puissent allier leurs forces, organiser et faire interagir harmonieusement tous les programmes en cours, dans une politique claire et cohérente dans laquelle chacun trouve sa place.






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille