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Analyse de la performance de la chaàŽne de valeur manioc dans le groupement de Buzi à  Kalehe.

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par Anelka Angélus MANENO
Université Catholique de Bukavu - Licence 2015
  

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6.2 Performance financière des chaînes de valeurs

Le tableau 3.17 montre que toutes les chaînes de valeurs sont rentables sur le plan financier. En d'autres termes, la production de manioc est profitable pour le producteur, le transformateur et le commerçant selon la chaîne dans laquelle ces acteurs se trouvent. En effet, les valeurs ajoutées et les profits sont positifs pour tous les acteurs dans toutes les chaînes de valeurs sauf la chaîne de valeur farine de manioc où la valeur ajoutée (- 10 097 217 FC) et le profit (- 1 410 443 FC) du producteur sont négatifs. Ce dernier résultat peut s'expliquer au mode d'accès à la terre, aux conditions d'accès du produit aux marchés - désenclavement du milieu et tracasseries- mais aussi le moyen de transport utilisé - personnes - pour transformer et commercialiser le manioc. La comparaison entre les chaînes de valeurs indique que celle produisant le manioc séché est la plus rentable au plan financier. Les producteurs y obtiennent un gain de 14 097 217 FC en valeur ajouté et 12 417 684 FC en profit, 801 840 FC et 546 890 FC pour les commerçants. Les producteurs et les commerçants y obtiennent des valeurs ajoutées et profits les plus élevés. Vient en seconde position la chaîne de valeur de farine de manioc. Dans cette chaîne de valeur, ce sont les transformateurs ainsi que les commerçants y obtiennent les valeurs ajoutées et les profits les plus

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élevés. On retrouve en troisième position la chaîne de valeurs relative au manioc frais. La chaîne de valeurs les moins rentables au plan financier sont celles de foufou puis de chikwangue en valeur ajoutée comme en profit.

Lorsqu'on s'intéresse aux ratios de rentabilité (le tableau 3.17) les conclusions changent. En effet, on peut remarquer qu'avec l'analyse des ratios, la chaîne de valeur farine devient rentable pour tous les acteurs. Les commerçants y investissent d'avantages que les deux autres acteurs car elle leurs procure plus d'avantages financiers. En effet, un (1) franc congolais investi dans cette chaîne génère trois 15,928 FC de valeur ajoutée pour les commerçants, 7,52 FC pour les transformateurs et 4,61 FC pour les producteurs.

Par contre, les producteurs investissent plus dans les chaînes de valeur manioc séché et manioc frais. En effet, il est plus profitable aux producteurs d'investir dans ces deux (2) chaînes car 1 franc investis dans l'une de deux chaînes procure respectivement aux producteurs un gain de 85,32868 FC ou 8,479 FC en valeurs ajoutées et 65,549 FC ou 4,289 FC de profit. Les transformateurs trouvent plus de gain dans la chaîne de valeur produisant le foufou. En effet, en investissant un franc congolais dans cette chaîne, les transformateurs trouvent une valeur ajoutée de 14,491 FC en valeur ajoutée et 10,558 FC de profit.

De manière globale, le maillon de « commercialisation » semble être le moins rentable lorsqu'on considère les ratios valeur ajoutée sur consommation intermédiaire et profit sur coûts totaux. Autrement dit, ce maillon se présente comme celui générant le moins de valeur ajoutée dans les chaînes de valeurs de manioc. Cela peut s'expliquer par le fait que le manioc est un produit périssable -manioc frais- et ne permet donc pas aux commerçants de spéculer et/ou de différer les périodes de ventes par le biais de conservation/stockage par exemple. Ce maillon mérite donc un appui si l'on souhaite développer la filière manioc. L'appui à la transformation de manioc pourrait constituer une option complémentaire compte tenu surtout du fait qu'elle contribue à rendre disponible la farine de manioc et le foufou tout au long de l'année.

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Tableau 3.17 Indicateurs de performances financières des chaînes de valeur manioc dans le
groupement de Buzi.

Rubriques chaînes de
valeur/Valeurs
ajoutées, profits et
Ratios

Manioc frais pour le marché local et la ville de Goma

Manioc séché pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu

Farine de manioc pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu

Chikwangue pour le marché

local

Le foufou de manioc pour le marché local

Valeurs ajoutées

Producteurs

2073620

14097217

-1044760

96200

46300

Transformateurs

0

0

801840

1199371

219600

Commerçants

49500

801840

579399

53400

0

Total

2123120

14899057

336479

1348971

265900

Profits

Producteurs

1493420

12417684

-1410443

54689

45640

Transformateurs

0

0

9771018

1049474

189250

Commerçants

31867

546890

365316

51300

0

Total

1525287

12964574

8725891

1155463

234890

Ratio V.A/C .I

Producteurs

8,47906

85,32868

4,46136

0,94409

3,58896

Transformateurs

0

0

7,5233

24,55036

14,49114

Commerçants

1,88899

9,15705

15,92868

2,47222

0

Total

10,36805

94,48573

27,91334

27,96667

18,0801

Ratio Profit/C.T

Producteurs

4,28927

65,54978

2,56481

3,25386

2,85386

Transformateurs

0

0

4,77873

18,71832

10,5589

Commerçants

1,06152

6,05478

9,42944

2,01176

0

Total

5,35079

71,60456

16,77298

23,98394

13,41276

Source : traitement de nos données d'enquêtes dans les logiciel SPSS et Excel, 2007

L'analyse de la répartition des valeurs ajoutées entre les différentes catégories d'acteurs intervenant dans les différentes chaînes de valeurs (figure 3.19) indique que dans les chaînes de valeurs manioc frais et manioc séché, les producteurs y obtiennent la plus grande partie des gains générés par ces chaînes de valeur. La répartition des gains générés dans ces chaînes de valeur semble être plus ou moins égale entre les transformateurs et les commerçants.

Par ailleurs, dans les chaînes de valeur chikwangue et foufou, ce sont les transformateurs qui obtiennent des gains les plus élevés que d'autres acteurs (producteurs et commerçants).

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Figure 3.19. Répartition des valeurs ajoutées entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc.

Sources : Graphique Excel de nos données de recherche.

Figure 3.20. Répartition des profits entre les différentes catégories d'acteurs des chaînes de valeurs manioc

Sources : Graphique Excel de nos données de recherche.

D'une manière générale, les résultats obtenus au plan financier sont compatible avec ceux obtenus par plusieurs auteurs. C'est le cas par exemple, de Ouedrago (2010) montre que le manioc vendu sur les marchés ruraux et urbains régionaux est déjà une culture rentable au Burkina Faso. L'exportation (essentiellement vers l'Europe) permet d'augmenter la valeur ajoutée d'au moins 40

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%, en dépit des commissions prélevées par les intermédiaires de la chaîne. En revanche, les risques sont nettement plus élevés, ainsi que les coûts -de transport, conditionnement, etc.- et le savoir-faire exigé pour pénétrer le marché mondial et satisfaire aux exigences de la qualité des consommateurs européens.

Par ailleurs, Soule, Aboudou, et al. (2013) dans leur étude appliquée au Bénin montrent que les systèmes de production de manioc sont financièrement rentables. Cependant, ils mentionnent cependant que la plus grande contrainte à la rentabilité de la chaîne de valeur manioc est qu'elle mobilise une main d'oeuvre relativement peu qualifiée. En effet, la main-d'oeuvre familiale est dominante dans les exploitations et est utilisée pour toutes les opérations culturales et de transformation post-récolte. Elle est suivie de la main-d'oeuvre salariée. Les femmes sont les principaux acteurs au niveau des maillons transformation et commercialisation. Elles représentent plus de 70 % de l'ensemble des chaines de valeur, avec une pointe de plus de 85 % aux niveaux des segments de transformation et de distribution du produit.

Il en est de même d'Amoussouhoui (2009) qui a également montré que les systèmes de culture et la superficie emblavée de manioc peut dans une large mesure déterminer la rentabilité financièrement de la filière. Cette dernière étude a également permis de conclure que la manière dans laquelle les acteurs s'organisent pour produire, transformer et commercialiser les produits de manioc peut avoir des effets sur la rentabilité de la filière manioc.

En ce qui concerne le manioc vendu dans les villes, Floquet et Mongbo (1998) ont montré que la détermination du prix est influencée par certains facteurs que sont : la distance entre le lieu de la transaction et la route principale, la disponibilité physique du produit dans le milieu, le besoin de liquidité du producteur. Cette forme de commercialisation met le producteur dans une position de faiblesse qui ne permet pas toujours de négocier à juste titre dans les transactions. Cette forme de commercialisation met le producteur dans une position de faiblesse qui ne l'arrange pas toujours dans les transactions. Pour pallier cette faiblesse, les paysans de certaines localités se regroupent en créant un marché temporel sur un site du village. Cette pratique permet dans certains cas d'obtenir un prix un peu plus élevé par rapport au prix bord champ. Mais comme le manioc est un produit très périssable, il arrive que les acheteurs (essentiellement les transformatrices) jouent sur le temps pour faire baisser les prix. Ce qui fait que vente bord du champ prédomine parce que le producteur a encore la possibilité de ne pas déterrer toute sa production.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus