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Analyse de la performance de la chaàŽne de valeur manioc dans le groupement de Buzi à  Kalehe.

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par Anelka Angélus MANENO
Université Catholique de Bukavu - Licence 2015
  

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RESUME

Le secteur agricole, notamment vivrier, constitue une activité génératrice de revenu pour la plupart des paysans congolais en général et du groupement de Buzi en particulier.

Le manioc fait partie des principales spéculations cultivées dans le groupement. Sa production s'étale pratiquement sur toute l'année afin de répondre à la demande locale mais également pour l'exportation vers les milieux urbains (ville de Goma et de Bukavu en l'occurrence). Cependant, la chaîne de valeur manioc est confrontée à des problèmes liés à l'organisation, la production et la commercialisation.

L'étude a montré que la chaîne de valeur manioc est constituée principalement de trois maillons pour lequel il était possible de calculer la rentabilité. Il s'agit notamment du maillon de production, de transformation, et de la commercialisation.

En tenant compte de destination des produits et produits dérivés de manioc et des marchés existants, nous avons défini cinq (5) grandes chaînes de valeurs (CV) : la CV « manioc frais pour le marché local et la ville de Goma », la CV « manioc séché -cossette de manioc- pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu », la CV « farine de manioc pour le marché local, la ville de Goma et de Bukavu », la CV « chikwangue pour le marché local » et la CV « foufou de manioc pour les marchés local.»

Au cours de cette étude, deux (2) types de coûts ont été analysés. Il s'agit des coûts de production et les coûts totaux des différentes chaînes de valeurs. En ce qui concerne les coûts de production, le tableau 3.14 indique que la CV manioc séché vendu sur les trois marchés - marché local, de Goma et Bukavu- est celle dont le coût de production est relativement plus cher, soit 14 441 133 FC. Cela s'expliquait par le fait que les maniocs séchés et vendu sur les trois marchés sont produits dans des exploitations de type moins intensif (généralement moins de 1ha) sur lesquelles on surutilise la main-d'oeuvre familiale pour le sarclage. On retrouve en seconde position la C.V farine de manioc avec 10 839 860 FC dont 53,38% des charges globales est dit à la transformation du produit.

Pour ce qui concerne les coûts totaux, l'analyse des coûts engendrés par les différentes chaînes de valeurs, le tableau 3.15 indique que la chaîne produisant la farine de manioc est la plus coûteuse aussi bien en consommations intermédiaires (25 337 336 FC) qu'en coûts totaux (26 058 714 FC). Cela est dû essentiellement aux dépenses relatives à la transformation. Les chaînes de manioc frais et de manioc séché pour le marché local se suivent, avec respectivement 1 651 380 FC et 2 246 213 FC et de 14 766 548 FC et 15 357 341 FC en

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consommations intermédiaires et coûts totaux par quantité de manioc produite. Vient en seconde position la chaîne de valeurs de vente de manioc vers milieu urbain (ville de Goma et de Bukavu) est celle qui nécessite moins de dépenses de la quantité de manioc produit, soit 801 385 FC et 1 874 695 FC en consommations intermédiaires et en coûts totaux. Ce résultat peut s'expliquer par le fait que les dépenses effectuées pour la production de manioc pour les marchés urbains sont compensées par les rendements que l'on n'y obtenus.

Pour ce qui est de l'analyse de la performance des différentes chaînes de valeurs, le tableau 3.17 montre que toutes les chaînes de valeurs manioc sont rentables sur le plan financier. En d'autres termes, la production de manioc est profitable pour le producteur, le transformateur et le commerçant. En effet, les valeurs ajoutées et les profits sont positifs pour tous les acteurs dans toutes les chaînes de valeurs sauf pour la chaîne de valeur de farine de manioc où la valeur ajoutée et le profit du producteur sont négatifs. C'est pourquoi, cette rentabilité varie pour chaque acteur en fonction de la chaîne dans laquelle se situe. Ce dernier résultat peut s'expliquer au mode d'accès à la terre, aux conditions d'accès du produit aux marchés - désenclavement du milieu et tracasseries- mais aussi le moyen de transport utilisé - personnes - de transformation et commercialisation.

Par ailleurs, la comparaison des différentes chaînes de valeurs montre que la chaîne de valeur produisant le manioc séché était la plus rentable au plan financier. Les producteurs et les commerçants y obtenaient des valeurs ajoutées et profits les plus élevés. En seconde position la chaîne de valeur de farine de manioc. Dans cette chaîne de valeur, ce sont les transformateurs ainsi que les commerçants qui y obtiennent les valeurs ajoutées et les profits les plus élevés. On retrouve en troisième position la chaîne de valeurs relative au manioc frais. La chaîne de valeurs les moins rentables au plan financier sont celles de foufou puis de chikwangue en valeur ajoutée tout comme en profit.

Lorsqu'on s'intéresse aux ratios de rentabilité (le tableau 3.17) les conclusions changent. En effet, on remarque qu'avec l'analyse des ratios, la chaîne de valeur farine devient rentable pour tous les acteurs. Les commerçants y investissent d'avantages que les deux autres acteurs car elle leurs procure plus d'avantages financiers. En effet, un (1) franc congolais investi dans cette chaîne génère trois 15,928 FC de valeur ajoutée pour les commerçants, 7,52 FC pour les transformateurs et 4,61 FC pour les producteurs. Par contre, les producteurs investissent plus dans les chaînes de valeur manioc séché et manioc frais. En effet, il est plus profitable aux producteurs d'investir dans ces deux (2) chaînes car 1 franc

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investis dans procure respectivement aux producteurs un gain de 85,32868 FC ou 8,478 FC en valeurs ajoutées. Les transformateurs trouvent plus de gain dans la chaîne de valeurs produisant le foufou. En effet, en investissant un franc congolais dans cette chaîne, les transformateurs obtiennent un gain de 14,491 FC en valeur ajoutée.

L'analyse de la matrice SWOT souligne diverses contraintes qui entravent le développement de toutes les chaînes de valeur analysée dans la présente étude. La première contrainte majeure (commune à toutes les chaînes de valeur) est relative aux difficultés d'approvisionnement en semences améliorées des boutures de manioc. La solution la moins coûteuse, propose Le Meur (2000) est a priori de produire les maniocs sur l'exploitation et d'étendre progressivement la surface cultivée, ce qui nous renvoie à la question sensible de l'accès à la terre. En effet, comme nous l'avons signalé dans ce travail, certaines personnes de la population se sont déjà accaparées des grandes exploitations des terres au détriment des autres et en font le démembrement où les conditions d'accès au lopin de terre sont faites au désavantages des producteurs. Selon le rapport de W.V (2015), la marchandisation de la terre y a été parfois très précoce, précoloniale et les transactions foncières sont marquées par une forte insécurité, des fluctuations de prix brutales non corrélées à un ajustement de l'offre à la demande ou au niveau de fertilité.

Bien que les résultats financier et économique soient globalement satisfaisants pour toutes les catégories d'acteurs intervenant dans les différentes chaînes de valeurs, de nombreuses contraintes ont été relevées par l'étude, particulièrement le manque d'organisation de la chaîne de valeur, la quasi-inexistence d'infrastructures de stockage et le mauvais état des voies d'évacuation des produits de zones productrices vers les grands centre de consommation, l'accès difficile au crédit (suppression du crédit agricole par la Mecrego/Minova) pour la majorité d'acteurs pour toutes les chaînes, la fluctuation des prix notée durant l'année, entre autres. Cependant, la chaine de valeur manioc a beaucoup d'atouts et d'opportunités favorables à son développement dans le groupement de Buzi.

Mots clés : -Chaîne de valeur -Rentabilité- Acteurs- Manioc -Groupement de Buzi-

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon