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La coopération policière dans la zone CEMAC.

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par Platon Papin DONGMO TIODON
Université de Dschang- CAMEROUN - Master 2 en Droit 2013
  

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B. La commission mixte ad hoc de sécurité entre le Cameroun et la République Centrafricaine

Comme précédemment avec le Tchad, c'est le développement exponentiel d'une criminalité transfrontalière à la violence inouïe qui a poussé la République Centrafricaine et le Cameroun à franchir à leur tour le Cap de la coopération bilatérale en matière de sécurité depuis 2005. C'est l'occasion de mentionner ici que le Cameroun est le seul Etat membre de la CEMAC limitrophe avec les cinq autres : les parties Nord, Est et Sud du Cameroun sont frontalières respectivement avec le Tchad, la République Centrafricaine et les trois que sont la Guinée Equatoriale, le Gabon et le Congo. Les facteurs d'insécurité et les phénomènes criminels présents à la frontière Cameroun-Tchad se retrouvent aussi à la frontière Cameroun-RCA, la RCA et le Tchad étant tous les deux limitrophes. C'est ce qui a conduit, cette région de la CEMAC (Cameroun, Tchad, RCA) à être qualifiée de « triangle de la mort », par opposition au « triangle de l'opulence » (Cameroun, Guinée Equatoriale, Gabon)78(*).

L'élément ou l'évènement susceptible d'être considéré comme déclencheur de cette coopération est bel et bien l'opération du Mercredi 5 Juillet 2005, menée conjointement par les forces armées camerounaises, centrafricaines et françaises (militaires français de l'opération Epervier basés à N'djamena) à Sagani, un village centrafricain situé à 30Km de la frontière avec le Cameroun, pour libérer une cinquantaine d'otages camerounais et centrafricains que séquestraient des rebelles tchadiens dans l'attente de paiement d'une rançon79(*). Le succès de l'opération symbolisé par la mort de trente six (36) rebelles a donné lieu quelques jours plus tard, le 8 Juillet 2005 à une parade militaire conjointe entre éléments des forces armées camerounaises et centrafricaines dans les rues de Tokyoto, une ville camerounaise située à la frontière commune des deux pays. La vingtaine d'otages camerounais libérés avait aussi été présentée au cours de ce défilé, ainsi que les armes de guerres et les munitions saisies aux mains des rebelles, de quoi rassurer les populations80(*).

La première commission mixte de sécurité entre le Cameroun et la RCA s'est tenue à Bertoua au Cameroun en Décembre 2005. Plus de quarante ans après leur accession à l'indépendance, c'était pour la première fois que ces deux Etats formalisaient une coopération bilatérale en matière de sécurité transfrontalière entre eux81(*). Il ressort du communiqué final conjoint ayant sanctionné les travaux de cette 1ère commission que « Face à tous ces phénomènes, les deux délégations ont souligné la nécessité d'une coordination et d'une mobilisation accrue des moyens en vu de la lutte efficace contre ces fléaux (criminalité transfrontalière dans toutes ses formes). Elles ont à cet égard préconisé la sensibilisation des populations en vue de leur implication effective dans la lutte contre l'insécurité transfrontalière ; le renforcement et la promotion de la coopération militaire82(*) et judiciaire, ainsi que le resserrement des bornes transfrontalières [...  »83(*).

Notons toutefois qu'avant la création de cette commission mixte ad hoc de sécurité Cameroun-RCA, le Tchad s'était joint à eux quelques mois avant dans le cadre d'une coopération multilatérale en matière de sécurité, que l'on avait appelé alors « l'initiative tripartite ».

* 78 NTUDA EBODE (J.V.), L'insécurité transfrontalière dans la zone RCA-Tchad-Cameroun, in FES/CREPS : Terrorisme et piraterie, de nouveaux défis sécuritaires en Afrique centrale, Yaoundé, PUA, 2010, p. 150.

* 79 SAÏBOU (I.), La prise d'otages aux confins du Cameroun, de la Centrafrique et du Tchad : une nouvelle modalité du banditisme transfrontalier, in Polis/RCSP, volume 13, numéro 1-2, 2006, p. 140.

-FOGUE TEDOM (A.), Approche géopolitique des coupeurs de routes au Cameroun, in Enjeux n°33, Octobre- Décembre 2007,p. 35.

* 80 SAÏBOU (I.), idem. ; J.V. NTUDA EBODE, op. cit., p. 157.

* 81 SAÏBOU (I.),Ibid, p. 140.

* 82 Non pas que la coopération militaire soit inutile, mais sa présence à ce niveau parait un peu curieuse, puisque par essence les militaires sont chargés de la défense du territoire et n'ont par conséquent pas comme vocation de base la recherche et l'arrestation des délinquants. Est-ce une erreur ou un oubli? A notre sens l'on devrait parler de coopération policière et judiciaire ce qui n'exclue pas une coopération militaire à part entière.

* 83 Extrait de la communauté final conjoint de la commission, mixte ad hoc de sécurité entre le Cameroun et la République Centrafricaine, Bertoua, le 15 Décembre 2005, cité par SAIBOU (I.), op cit, p. 141.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand