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Les enjeux d'une évaluation préalable d'un projet culturel. Cas de l'appel à  propositions du programme ACP cultures+ (Afrique, CaraàŻbes, Pacifique).

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par Eric LOEMBET
Université Lille 3 - Charles de Gaule - Master 2 - Recherche 2015
  

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3.3.6. L'évaluation dans les sciences de l'information et de la communication 3.3.6.1. Le processus de légitimation des SIC en tant qu'interdiscipline

Les sciences de l'information et de la communication en tant qu'interdiscipline nous permettent de comprendre les mutations sociales en cours. La légitimité des sciences de l'information et de la communication s'explique par rapport à sa fonctionnalité de faire appel à plusieurs sciences humaines et sociales le rendant ainsi interdiscipline. En s'imposant comme toutes autres sciences dans le monde de la production des connaissances, elles à devoir comme le soulignent Yves Jeanneret et Bruno Ollivier (2004), de construire une légitimité, emprunter aux autres outils et méthodes tout en montrant son originalité, élaborer des connaissances tout en formant à des métiers. Une légitimé ne s'explique pas uniquement par son identité, mais aussi par sa force de présenter un nouveau visage au sens propre dans la recherche, du fait qu'elle (la légitimité) s'acquière quand une science ou une matière produit de la connaissance ou des données évaluables et mesurables, contribuant ainsi au développement de la société, plus précisément pour les universités et l'enseignement supérieur.

En tant qu'interdiscipline, elle doit nouer des relations avec les milieux professionnels dans lesquels (Jeanneret, Ollivier, 2004) les étudiants, les chercheurs et les enseignants vont se retrouver suivant les métiers de la discipline. Une légitimité se construit et doit cherché à s'imposer comme support particulier voir, comme un instrument au service de la production de la diversité des discours et des connaissances. En se positionnant comme science traitant de la question l`information et de la communication, les sciences de l'information et de la communication ne s'est pas démarquée d'autres sciences vieilles de plusieurs années ayant déjà traité du sujet, de la philosophie à l'économie, de la sociologie à la rhétorique, de la littérature à la didactique comme les mathématiques, la philosophie et autres (Idem, 2004). En s'imposant dans le milieu de la recherche et en légitimant sa capacité de produire des connaissances, les Sic ne s'est pas seulement contentées à analyser les activités concrètes de la communication (Perret, 2004) mais s'est permis également de se construire dans un univers scientifiques pluridisciplinaires en s'associant avec d'autres métiers qui font de lui l'interdiscipline.

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Les SIC se sont constituées depuis les années 70 d'abord en tant que savoirs multiples et dispersés dans plusieurs disciplines mères, et ensuite en tant qu'interdiscipline fonctionnant de plus en plus en discipline académique au fur et à mesure de leur maturation (Boure, 2002, p. 35). En effet, les sciences de l'information et de la communication sont un domaine par excellence de production des discours et des raisonnements dans le domaine de la recherche. Bien que ce domaine soit interdisciplinaire, à la croisée de différents champs professionnels, il ne déroge pas à la règle de l'évaluation qui s'impose dans son fonctionnement cognitif.

La reconnaissance scientifique des sciences de l'information et de la communication est l'une des forces de cette interdiscipline qui est justement un lieu d'échanges éclairés entre enseignants-chercheurs, dans une problématisation de leurs pratiques (Boure, 2002, p. 35). Ces échanges visent à faire connaître les résultats de leurs recherches, tout en soumettant leurs travaux au comité scientifique habilité à évaluer un travail de recherche scientifique, à juger les capacités de la recherche produite et réalisée, à mesurer dans le temps les retombées du travail dans les discours. On mesure ainsi la place de l'évaluation et son internet dans la production des données dans la recherche.

3.3.6.2. Comment les chercheurs en SIC sont soumis à l'évaluation

La bibliométrie étant un moyen qui permet de calculer un chiffre quantifiant, en partie, l'impact d'une publication, permet de s'affranchir des jugements humains qui peuvent parfois être subjectifs et biaisés. Cet outil de mesure des publications scientifiques soumet les chercheurs dans une exigence de travail de production de connaissances et de savoirs, parce qu'il permet de « juger de l'impact d'une publication scientifique ou des activités d'un individu »6.

Les travaux des chercheurs en sciences de l'information et de la communication soumise à l'évaluation s'explique par cette volonté des évaluateurs dans le domaine, à susciter des productions scientifiques de qualité répondant aux attentes de l'enseignement supérieur et de la recherche. Les productions scientifiques ont toujours été l'objet d'un regard critique et technique, du fait de la démarche scientifique entreprise par les chercheurs et de la méthodologie appliquée dans l'obtention des résultats. Des stratégies qui nécessitent un regard particulier de la part des organismes d'évaluations à évaluer le travail, la démarche, la

6 Les indicateurs de l'évaluation de la recherche : de l'impact factor à l'h-index. Limites et alternatives d'outils d'évaluation de la recherche scientifique. Par Laurence Bianchini (7/05/2012). Consulté le 08/09/2015 sur https://www.mysciencework.com/news/6290/les-indicateurs-de-l-evaluation-de-la-recherche-de-l-impact-factor-a-l-h-index

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méthodologie ainsi que les résultats. L'évaluation qui selon le dictionnaire de la langue française renvoie à l'estimation de la valeur d'un objet au sens soit de mesure (d'un prix, d'une quantité, d'une distance), soit de jugement de valeur (Robert Boure, 2010), est devenue dans les sciences de l'information et de la communication suivant les sciences humaines et sociales comme le souligne Robert Boure (2010), le fondement important de la prise de décision et plus généralement de l'action. Il est important de souligner que l'action est interrogée par elle à partir de critères quantitatifs et qualitatifs se voulant « objectifs » et sous plusieurs angles complémentaires : pertinence (par exemple, par rapport aux attentes des acteurs), effectivité, efficacité (les objectifs sont-ils atteints ? quels sont les effets positifs et négatifs directs ou induits ?), efficience (au regard des moyens, et en particulier des moyens financiers), cohérence (adéquation des objectifs et des moyens), viabilité et continuation (Idem, 2010). Ces critères quantitatifs et qualitatifs dont nous parle Robert Boure est une représentation d'indicateurs pour pouvoir mesurer la production dans la recherche scientifique, tout en respectant la qualité et non la quantité.

Le développement des sciences de l'information et de la communication, c'est aussi la mise en place d'institutions pour conduire les travaux et évaluer les résultats des recherches. Il s'agit de créer puis de développer les laboratoires et centres de recherche qui seront les indispensables observatoires analytiques et prospectifs, et les foyers de recherche fondamentale placés en amont des industries culturelles (Boure, 2002, p. 61), pour mieux évaluer la recherche dans sa globalité et donner une place importante à cette interdiscipline vieille de quarante ans.

Les organismes ou les structures d'évaluation à l'image de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES) et l'Agence nationale de la recherche (ANR), ont constitués des pôles d'évaluation plus précisément dans l'enseignement supérieur et universitaire, dénommés « communauté scientifique » selon Robert Boure (2010). Ces communautés scientifiques ont pour rôles et missions d'évaluer les travaux des chercheurs. La question d'évaluation des travaux des chercheurs en milieu universitaire ou enseignement supérieur avec l'instauration des communautés scientifiques, rencontre la méfiance (Idem, 2010) des enseignants-chercheurs au regard de cette nouvelle manière d'évaluer leurs travaux. Pire encore, le doute s'installe sur la question des comités sélections, dont les chercheurs se posent la question de la capacité de ces derniers à évaluer une recherche. Face à ces organismes ou communautés scientifiques, les chercheurs se retrouvent face à tendance de

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rejet ne doutant point des capacités des structures, mais des méthodes utilisés dans l'évaluation des travaux. Ils se voient imposer un régime d'évaluation inédit (...) qui tend aujourd'hui à s'imposer (Dodier, 2009, 2) dans la production des travaux de recherches scientifiques et universitaires. En dehors de la bibliométrie qui consiste à recenser les occurrences de citation des travaux des chercheurs et à les rapporter à la qualité scientifique des revues dans lesquelles ils sont publiés et/ou cités, l'activité des chercheurs est déjà largement évaluée dès qu'ils soumettent un article à une revue (comité de lecture), dès qu'ils candidatent à un poste (jury de sélection) ou sollicitent des crédits de recherche (Damon, 2009), d'où la présence permanente de l'évaluation dans les SIC. Cette omniprésence d'une institution de vérification est considéré utile et au coeur de la recherche. Aucune démarche ne peut être approuvée ni validée par les pairs-experts (Boure, 2002, p. 46) sans mesurer le degré scientifique du travail d'un chercheur dans sa production qui vise la qualité, la rhétorique, la vérification et le raisonnement.

A cette évaluation s'ajoute celle réalisée par les revues scientifiques comme le souligne Vivianne Couzinet (2008) la revue, objet médiateur qui porte des connaissances scientifiques » est pourtant « un moyen d'évaluer des recherches et d'évaluer des chercheurs ». Une revue scientifique à toujours été le moyen par excellence de faire connaitre ces travaux et de faire découvrir au plus large public les travaux des chercheurs. Une aubaine pour les chercheurs à communiquer à travers les supports et revues scientifiques, les résultats de leurs recherches et de justifier l'intérêt de la recherche scientifique dans le milieu de l'enseignement supérieur. Evalués par les pairs, les chercheurs sont soumit à des exigences techniques et méthodologiques dans la production des savoirs dont, la finalité est l'augmentation de la circulation des savoirs, selon Vivianne Couzinet (2006) offrant ainsi des voies de recherche innombrables pour les sciences de l'information et de la communication. D'après Duplessis (2007), l'évaluation dans la recherche scientifique est une démarche qui à pour finalité d'attribuer une valeur, une signification à l'information au moyen d'un jugement. La question de l'évaluation dans le monde de la recherche scientifique reste le socle de la productibilité des connaissances et des savoirs empiriques, domaine idéal pour favoriser un nouveau mode de management des savoirs, des savoir-faire et des connaissances dans la construction des discours. Des méthodologies et des techniques sont mises en place pour évaluer les résultats de la recherche, qui devront à leur tour aider d'autres chercheurs à mieux argumenter leurs discours en s'appuyant sur des travaux déjà réalisés et évalués par les experts.

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La communication scientifique est un débat scientifique Viviane Couzinet (1999) qui doit respecter les normes et les règles d'une écriture qualitative. Autrement dit, les positions concurrentes défendues par les chercheurs dans le cadre d'une valorisation de leurs travaux font intervenir la question de l'évaluation. Les chercheurs en sciences de l'information et de la communication se retrouvent face à cette démarche ou cette obligation dans la production des travaux scientifiques, c'est-à-dire à défendre leurs productions et recherches scientifiques au service de l'enseignement supérieur et du monde de la recherche.

A la question de la méfiance ainsi que d'un régime d'évaluation inédit dont parlent Dodier et Boure, de l'autre côté des revues scientifiques, selon Annie Le Saux (2009), les textes sont, constat fréquent, écrits pour des pairs et non pour le grand public académique, dans une écriture conforme à l'esprit d'une thèse, mais qui apparaît jargonneuse et inappropriée lorsqu'elle est lue par un public moins averti. Les chercheurs dans le domaine des sciences humaines et sociales contribuent avec intérêt à l'avancée de la discipline qui continue à trouver ses marques et à s'imposer dans le monde de la recherche, avec l'évaluation au centre des travaux, des publications, des recherches universitaires et des discours cognitifs communicationnels. Évaluer, c'est toujours juger le travail qui se fait afin de mieux adapter les résultats aux attentes selon les objectifs fixés en amont, car l'évaluation est un processus (Campanale, 1999, p. 2) par lequel nous définissons la démarche à emprunter pour orienter une réflexion. Les meilleures pratiques ne sont-elles pas des exemples dont les autres doivent s'inspirer pour s'améliorer (Boure, 2002, p. 60) ? Les réactions sont partagées et le débat n'est pas loin d'être clôturer entre les chercheurs et les organismes d'évaluation.

3.3.7. L'évaluation dans l'éducation : de l'évaluation institutionnelle à l'évaluation des performances des apprenants

Évaluer est une démarche qui nécessite des moyens d'action pour mieux formuler les référentiels, les discours et les effets d'une réussite ; c'est à la fois mesurer avec précision et estimer approximativement (Tardieu, 2005). Cette action, qui se veut utile pour des attentes évaluables et quantifiables, s'expliquerait par les outils à mobiliser pour organiser systématiquement une théorie fondée sur l'efficacité, l'efficience, le résultat et l'amélioration de situations. Quand une évaluation est réfléchie en amont de sa conception théorique ? l'évaluation préalable ? plusieurs mécanismes doivent être de la partie pour encadrer le dispositif qui accompagnerait l'action ou l'étude des données, dans la perspective de mieux

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diligenter le travail de recherche de terrain. Pour ce faire, l'environnement évaluatif doit être encadré juridiquement par la mise en place d'instruments assurant la police ou l'encadrement du secteur. De l'évaluation de la recherche scientifique à l'évaluation des organismes professionnels, la distance est réduite, il n'y a pas de grand écart. Ce sont bien deux processus qui se rattachent par leurs méthodes et leur fonctionnement dans l'exercice des résultats, à savoir mesurés en amont. Ce sont deux processus qui s'entrecroisent et se complètent dans la production des résultats.

En France par exemple, l'évaluation prend son envol dans les années 1970, et c'est en 1980 que tout se met en place avec la création d'instances d'évaluation ayant pour mission d'évaluer les politiques publiques, les établissements de formation afin de mesurer leur performance et leur compétitivité. En effet, on attend de l'évaluation qu'elle devienne un puissant levier pour une amplification de la réussite (Hadj, 1997, p. 8) afin de booster les objectifs fixés et de capitaliser les résultats et pour éviter les échecs dans les processus de fabrication d'outils à évaluer. Dans cette marche de la « fièvre de l'évaluation », plusieurs auteurs ont produit des discours autour de l'évaluation dans l'éducation, domaine et fondement de la notion d'évaluation. Dans l'Éducation nationale, la notion d'évaluation est le maître mot justifiant les acquis et les connaissances des apprenants ainsi que la mesure des objectifs fixés par l'enseignant, qui a pour mission de partager et de communiquer des données.

Valérie Pécresse alors ministre de l'Éducation nationale de mai 2007 à juin 2011, érigera l'évaluation en impératif absolu (Boure, 2010), question de mieux évaluer le travail des apprenants, de mesurer le niveau des acquis et des enseignements donnés. Rendre impératif, c'est obliger une chose à se réaliser en comptant sur les objectifs et les attentes. Au niveau de l'éducation, c'est une réalité pour prouver l'atteinte des objectifs fixés par la hiérarchie dans une démarche de production de valeurs et de résultats : l'efficacité, l'effectivité, l'efficience, la cohérence et la vitalité. En effet, cette évaluation se fonde sur la philosophie du résultat. La notion d'évaluation a été rapidement construite comme un enjeu scientifique et pratique, l'un de ses emblèmes étant les sciences de l'éducation où son usage se répand depuis leur reconnaissance officielle dans les années 1970 (Boure, 2010), donnant ainsi une légitimité pour évaluer absolument un travail qui se veut producteur de contenus et de valeurs. L'obligation d'être évalué dans l'Éducation nationale passe par cette détermination de mettre à niveau les compétences et la qualité des apprenants. Nous allons

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assister ainsi à la création de plusieurs structures avec pour mission de capitaliser la notion d'évaluation dans l'Éducation nationale.

En 2006 sera créée par la loi du 18 avril de programme de la recherche l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES), opérationnelle depuis le 21 mars 2007. François Goulard, ministre délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche déclare alors dans un communiqué : « par ses évaluations, elle participera au pilotage de la recherche et de l'enseignement supérieur, en incitant tous les acteurs à s'inscrire dans un cercle vertueux d'amélioration de leur efficacité ». Elle est une autorité administrative indépendante qui agit au nom et pour le compte de l'État sans disposer de la personnalité juridique et sans être rattachée à un département ministériel. « Si le terme "agence" rappelle le modèle américain, il porte aussi en lui un certain nombre d'éléments liés à la modernisation "à la française" de l'Administration et aux formes particulières que revêt en France la crise de l'État-providence (Idem, 2010)».

La démarche empruntée par l'Éducation nationale dans la création des structures d'évaluation comme le souligne Isabelle Bruno (2008), l'évaluation à dominante gestionnaire est fondée sur le contrôle de performance par l'appréciation du résultat à travers une démarche se voulant objective dans ses conditions d'exercice (transparence, neutralité, technicité, professionnalisme). Elle révèle cette opiniâtreté de viser la réussite, la performance et la compétitivité dans l'organisation des connaissances (Roy, 2003). En mettant en place des structures d'évaluation dans le secteur de l'éducation, l'objectif est de remettre l'efficacité dans le travail et dans la production des résultats, sachant que l'évaluation est faite dans tous les domaines de l'éducation nationale : les universités, les divers établissements de formation, les écoles doctorales, les unités de recherche, dans une vision de performance de productibilité des résultats. Cette évaluation serait en premier lieu utile pour les structures leur permettant de se connaître à partir de critères «objectifs», de détecter leurs dysfonctionnements, d'améliorer la qualité de façon à se conformer aux standards européens, d'adapter leur stratégie et de donner des arguments aux instances pour entreprendre les réformes indispensables (Boure, 2010, p. 49) qui profiteraient à l'évaluation et aux acteurs de terrain.

Du point de vue de la notation des élèves et des enseignants dans l'Éducation nationale, une étude réalisée par le ministère en charge de l'Éducation a évalué les objectifs,

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les résultats, les attentes et les finalités de la nécessité de l'évaluation en milieu scolaire. Cette étude (Rapport IGEN n° 2013-072, juillet 2013) avait pour objet de faire un état des lieux des pratiques de notation et d'évaluation des acquis des élèves de l'école primaire ou de collège, d'en mesurer les évolutions, d'identifier les résistances « au changement » et d'en comprendre les fondements. L'évaluation par la note chiffrée se fait à l'école primaire et au collège et permet de juger le niveau des élèves. À l'école maternelle, la note chiffrée n'existe pas, mais les enseignants pratiquent une autre manière d'évaluer pour juger et contrôler le travail des enfants.

Comme le souligne Hadji, l'idée de l'évaluation est une mesure des performances (Hadji, 1997) dans l'optique d'accompagner les apprenants dans leur cursus tout en capitalisant leurs connaissances. Sans évaluer le travail des élèves, il serait impossible de mesure la performance et l'efficacité. Évaluer la performance par compétences prendrait le pas sur l'évaluation par la notation, car l'enseignant accompagnerait l'apprenant selon ses compétences et selon les notes à obtenir. La différence apparemment spectaculaire entre notation chiffrée et évaluation par compétences ne doit cependant pas cacher le véritable enjeu d'une évaluation performante, qui est celui de l'explication devant accompagner tout système d'évaluation. Ce qui permet aux élèves de se mobiliser, d'apprendre de leurs erreurs et de progresser, ce ne sont pas les différents types de codages, qu'il s'agisse de notes, de lettres ou de couleurs, mais les appréciations et observations ciblées dont ces codages sont assortis. De leur côté également, les enseignants subissent une évaluation sur les objectifs de transmission des connaissances et leur capacité à évaluer le travail des élèves. Dans le cadre de cette évaluation qui se veut performante, l'enseignant reçoit lors de son affectation une note allant de 0 à 100 accompagnée d'une appréciation pédagogique, sur proposition de l'inspecteur chargé de l'enseignement spécialisé, une manière d'évaluer en amont le travail de l'enseignant qui a obligation de produire des résultats.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery