WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les enjeux d'une évaluation préalable d'un projet culturel. Cas de l'appel à  propositions du programme ACP cultures+ (Afrique, CaraàŻbes, Pacifique).

( Télécharger le fichier original )
par Eric LOEMBET
Université Lille 3 - Charles de Gaule - Master 2 - Recherche 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION GÉNÉRALE

143

L'évaluation n'est plus seulement dans l'amélioration de l'existant, que ce soit le produit, en termes de correction, les stratégies de fabrication du produit en termes de remédiation externe ou d'auto-régulation interne au sujet et guidée de l'extérieur comme dans la cybernétique, mais une démarche contribuant à l'auto-évaluation d'une action. On n'est plus dans le "faire mieux" mais aussi dans le "faire autrement", la réorientation, la régulation de divergence, du projet initial et pas seulement du programme (Vial, 2002). L'évaluation n'est pas seulement une démarche de sanction ou une amélioration d'une situation, mais aussi un moyen de mieux réorienter une politique, un programme voire une décision.

Dans cette étude que nous avions menée, nous nous sommes intéressés à l'évaluation préalable avec pour thématique les enjeux de l'évaluation préalable dans un projet culturel, le cas de l'appel à propositions du programme ACP Cultures+ (Afrique, Caraïbes, Pacifique).

Certaines questions et préoccupations annoncées en introduction générale, puis développées tout au long de la partie théorique, ont pu trouver des réponses. D'autres par contre, resteront en réflexion dans la poursuite d'une nouvelle recherche. Ce mémoire de fin d'études a eu pour objectif d'analyser les enjeux d'une évaluation préalable d'un projet culturel répondant aux normes et exigences d'un programme de subvention, le cas d'appel à propositions de l'Union européenne en partenariat avec le Secrétariat des Etats ACP.

Concevoir et soumettre une action ou un projet culturel pour une subvention, qu'elle soit nationale ou internationale, exige de la compétence, de la technique, une méthodologie pragmatique et la maîtrise de l'environnement. Un savoir en plus pour mieux conduire une action et une démarche utile pour déterminer le bien-fondé de la structure théorique d'un projet ou d'une action en évaluant les objectifs fixés, en mesurant les résultats et en justifiant la finalité de l'action. Comme signifié et démontré dans la partie théorique de ce mémoire, un projet viable et fiable nécessite une évaluation préalable, respectant les mécanismes de la conception en amont de toute enquête. Le

144

sociologue Martucceli (2010) explique que l'évaluation augmente l'efficacité des bonnes pratiques parce qu'elle permet de faire émerger par comparaison des idées pragmatiques et pratiques dans une conception respectant les normes fiables. L'efficacité d'un projet se détermine par le processus d'évaluation que le porteur de projet s'en approprier pour procéder à l'émergence de ces résultats, ainsi, l'évaluation préalable reste le centre de la réussite de l'action.

L'évaluation préalable représente pour les porteurs de projet le fondement de la conception d'une action quel que soit le domaine d'exercice. Savoir évaluer et mesurer une action ou un projet, c'est déterminer les enjeux d'une éventuelle modification ou d'une amélioration d'une situation précise. Comme nous l'avions signifié dans la partie théorique de ce mémoire, l'évaluation préalable d'un projet ou d'une action permet d'éviter les erreurs avant qu'elles ne soient commises, selon Le Marec (1996).

Dans cette recherche, j'ai axé mon travail de mémoire sur la description et l'analyse du dispositif principal de l'objet de l'étude : le programme ACP Cultures+ en s'appropriant du PRAG (Pratical guide), le document descriptif du programme.

Au coeur du programme analysé, la description de manière détaillée du dispositif en mettant l'accent sur les normes et règles d'une proposition des porteurs de projet, pour accéder à une subvention destinée à soutenir le développement des industries culturelles dans les pays ACP. Les mesures et les indicateurs présentés dans le document permettaient aux porteurs de projet de se projeter techniquement et professionnellement dans la conception d'un projet ou d'une action en suivant les conditions établies. Le respect d'un cadre logique préétabli avec la définition des objectifs, des résultats et des activités à développer contenu dans le PRAG, définit le parcours constructif dont devrait suivre les porteurs de projet dans la conception de leurs propositions.

Le porteur de projet dans la conception de son action ou de son projet, est sensé décrire et déterminer la logique d'intervention à réaliser, définir les indicateurs objectivement vérifiables, présenter les sources et moyens de vérification et enfin les

145

hypothèses dans une évaluation dite préalable pour répondre de manière fiable à l'appel à propositions et en avoir accès.

Dans le même d'ordre d'idée, nous avons également analysé les enjeux d'une évaluation préalable d'un projet culturel en amont de la conception en le décryptant, question de comprendre les mécanismes emprunter ou utiliser par des acteurs culturels de terrain avant de pouvoir soumissionner son action ou sa proposition. Nous avons résolu de mener des enquêtes afin de vérifier nos hypothèses de départ et de répondre à la problématique que nous nous sommes posées en amont. Il faut signaler que c'est à partir de la mise en évidence des appréhensions, des doutes ou des interrogations des porteurs de projet et de l'analyse du dispositif accordant une subvention à des propositions de soumissionnaires que nous aller à la rencontre acteurs de terrain.

L'objectif de notre recherche était de pouvoir étudier les acquis, les expériences, les connaissances et les compétences des porteurs de projet dans la conception et la soumission d'une proposition d'action ou de projet en partant d'une évaluation préalable. Examiner la manière dont les acteurs de terrain appréhendent la notion d'évaluation préalable ainsi que les règles concernant l'octroi de la subvention, et de comprendre comment l'évaluation est menée au sein de l'organisme d'octroi de subvention. D'autre part, il était nécessaire de vérifier les compétences techniques des évaluateurs des propositions de porteurs de projet, de connaître leurs compétences, leurs bagages culturels ou artistiques, leurs décisions à l'issue de l'évaluation des propositions. Une description et une analyse technique ont été faites dans la partie théorique de ce mémoire, en réponse à nos questionnements et préoccupations de recherche.

La question en amont de cette recherche était : « Pourquoi les porteurs de projet doutent-ils du système d'évaluation des projets soumissionnés dans le cadre du programme ACP Cultures+, craignant que leur projet soit rejeté ? ». Sa finalité était de comprendre par la comparaison des discours professionnels et techniques, et par l'analyse des données, sur les attentes des porteurs de projet et des évaluateurs. Cette démarche a suscité des réflexions poussées et des raisonnements critiques pour des approches

146

constructives, voire normatives. Aucune hypothèse n'a été négligée dans la mise en forme des données et des théories, suivant l'écriture de ce mémoire.

Au cours de cette étude, nous avons exploré de multiples pistes de recherche, utilisé des méthodes standards d'enquêtes pour accéder aux données afin de constituer notre corpus puis d'analyser les résultats recueillis. À cet effet, l'accès au terrain été favorable du côté Bruxelles, sachant qu'avant de recueillir et collecter les données de l'étude, nous avons réalisé des pré-enquêtes qui nous ont permis de mieux nous orienter dans ce travail.

A cet effet, je suis passé par la phase questionnaire et des entretiens semi-directifs afin de recueillir des informations, des données en sus de la documentation obtenue par internet ainsi qu'en bibliothèque. Si la méthode du questionnaire a permis de pénétrer efficacement les dimensions cognitives et réflexives des porteurs de projet ou acteurs de terrain et de définir leurs visions face au dispositif ACP Cultures+, peu importe le nombre de réponses obtenues, l'option entretiens physiques et téléphoniques en revanche, dite coûteuse en temps, en énergie et en disponibilité, s'est révélée insatisfaisante et pas assez conséquente pour valider nos hypothèses. Le manque de temps des acteurs de terrain et des techniciens du programme pour répondre à nos demandent tient lieu au timing. Certes, nous avons pu rencontrer quelques acteurs et techniciens, mais insuffisant pour évaluer nos objectifs et nos attentes fixés en amont.

La force de cette étude dans l'accès aux données, c'est la pré-enquête qui nous a permis de définie notre thématique de recherche et de bien cibler les acteurs de terrain pour une meilleure collaboration.

L'échec des entretiens physiques et téléphoniques, en particulier auprès des techniciens du programme, excepté un entretien était dû à une question de timing, sachant que nous nous y étions pris un peu tard. Mais pour le public d'enquêtés, comme décrit dans l'interprétation des résultats, à savoir les porteurs de projet et les techniciens du programme, le fond de la réflexion reste le même ; ce qui change, ce sont des pratiques

147

techniques et des méthodes pragmatiques. Du coté des techniciens du programme, dits évaluateurs, leurs apports devraient permettre de pénétrer le milieu pour mieux comprendre leurs positionnements et leurs déterminations dans le choix des projets. Mais hélas, nous avons dû juste avoir recours au document principal des directives de subvention, faute de disponibilité. Ceci nous aurait aidés en effet à répondre à d'autres questions de recherche et surtout à bien cibler les résultats pour une éventuelle recherche future.

Par ailleurs, concernant notre démarche méthodologique sur l'enquête, l'insuffisance des réponses obtenues au questionnaire pourrait s'expliquer par la formulation des questions qui étaient parfois longues et complexes. Nous avons bien conscience que ces possibles longueurs ont dû décourager certains porteurs de projet ou des techniciens du programme. Qu'à cela ne tienne, les résultats obtenus ont pu nous aider à décrypter, à analyser les situations et à répondre à la question de départ. Au travers des résultats analysés des acteurs de terrain et des techniciens du programme, se ressentent le doute dans des réflexions, des incertitudes de la part des porteurs de projet, de l'encouragement et de la levée des doutes de la part des techniciens du programme. Mais ce qui les rassemble, c'est l'idée de bien évaluer son projet ou son action dans l'espoir que ce projet ou cette action soit subventionné.

L'objectif fixé en début de recherche était de parvenir à préciser les inquiétudes des porteurs de projet dans la soumission des propositions pour subvention, d'évaluer les mécanismes d'octroi de subvention du programme, de vérifier et d'évaluer les compétences des porteurs de projet dans la conception des projets ou des actions culturels. Suite à notre question de départ et à nos hypothèses posées en amont de la recherche, des échecs ont anéanti nos efforts durant la phase d'enquête, d'où l'impossibilité de valider à 100 % les résultats. Mais quelques résultats obtenus durant les enquêtes nous ont aidés à analyser le dispositif et à apporter des approches de raisonnement dans la construction théorique de ce mémoire.

148

Les porteurs de projet, dans la conception de leurs propositions ou de leurs actions, sont soumis au respect des conditions préétablies, aux normes définies par les institutions octroyant des financements, en passant par une évaluation préalable répondant aux attentes de ces institutions. En dépit du manque de compétences professionnelles, de l'absence de maîtrise de la conception du cycle d'un projet selon les attentes des institutions, les porteurs de projet sont des acteurs de terrain qui contribuent de manière déterminée et volontaire au développement culturel de leur environnement, en luttant contre la pauvreté. Peu importe le projet proposé, les institutions octroyant du financement devraient aussi tenir compte de l'action ou des actions à mener, tout en mesurant les garanties présentées et les objectifs de ces actions.

En analysant les questionnaires et les interviews réalisés durant la phase d'enquête se lit entre les lignes la volonté des porteurs de projet de proposer de bonnes actions et de bons projets, mais au final, persiste la même réponse ou le même reproche, « inadéquation du cadre logique, insuffisances dans le bilan, impertinence dans l'impact du projet »24 . Il n'en demeure pas moins que les porteurs de projet ont du mal à s'approprier le cadre logique ou le dispositif de manière générale. En revanche, ils ont des qualités et de l'expérience qui leur permettent de construire des projets susceptibles de répondre aux attentes de la population ou de l'environnement à exercer, tout en créant de l'emploi durable.

Le chemin de l'évaluation préalable dans la conception des projets culturels est loin de révéler toutes ses vérités, sachant qu'un seul projet subventionné a pu être étudié, hors l'analyse d'un projet rejeté ou des notes d'explications de la part de l'administration contractante devrait peut-être révéler d'autres éléments essentiels pour notre étude.

À défaut de conclure par une réflexion définie pour ce mémoire, notre recherche n'en garde pas moins sa portée heuristique et pourra dans l'avenir servir de base à une nouvelle recherche ou de réflexion pour de futures études.

24 Cf. Questionnaire du porteur de projet, AHOUNOU Moustapha Patrice du Bénin, n° 5. Annexe.

149

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault