WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'accord de Paris dans l'enjeu climatique


par Assiri A. Ephraïm OBROU
Université Catholique de l'Afrique de l'ouest- Unité Universitaire à Abidjan (UCAO-UUA) - Master en droit public 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- Le rehaussement imprécis des ambitions avant le bilan

Le dépôt des contributions déterminées au niveau national est essentiel à la préparation du bilan mondial. Cela peut se justifier car elles sont réputées présenter des politiques et mesures climatiques des pays pour réduire aux mieux leurs émissions de gaz à effet de serre et s'adapter au changement climatique.

L'Accord ne prémunit pas contre l'éventualité dans laquelle une Partie pourrait avancer sa contribution. Au contraire, il adopte une posture aux premiers abords intéressante. Dans cet élan, une Partie, qu'elle soit développée ou en développement, peut amener ses contributions nationales à tout moment165. Toutefois, après analyse, on s'aperçoit du danger que cette attitude représente. En effet, déjà engagée sur une lancée une Partie peut, sur la base de l'Accord, rehausser ses engagements au titre des contributions. La difficulté est que ce rehaussement n'est pas clairement déterminé. Or, le bilan mondial se tient chaque cinq ans et les contributions doivent être amenées une seule fois au cours de ce laps de temps. Si une Partie peut accroître ses ambitions à quelques semaines du bilan mondial, pourra-t-elle véritablement les mettre en oeuvre ? N'y aurait-il pas une discordance entre l'accroissement de ses engagements et la réalité ? Le fait qu'aucune limite ne soit expressément donnée par l'Accord jette dans le plus grand flou. En plus, l'Accord en disant « une Partie peut modifier »166 laisse entendre que les Parties ont la possibilité et non l'obligation d'augmenter leurs contributions déterminées au

164 HELLIO (H.), « Les contributions déterminées au niveau national, instruments au statut juridique en devenir », Revue juridique de l'environnement, 2017, pp. 33-48

165 Art. 4 § 11 Accord de Paris

166 Art. 4 § 9 Accord de Paris

54

niveau national avant le bilan. Il y va de leur bon vouloir. Cette permission de relever leurs contributions déterminées au niveau national n'est pas strictement encadrée par l'Accord de Paris. Pourtant, la lutte contre le réchauffement climatique nécessite des mesures urgentes. Ainsi, le fait que l'Accord n'impose pas aux Parties de rehausser leurs obligations avant le bilan mondial prévu en son article 14 pose un véritable problème.

Sur un autre palier de l'Accord, on repère des incohérences. En effet, les Parties après avoir enregistrées leurs contributions au secrétariat de l'Accord peuvent en quelque sorte se reposer sur leurs lauriers et attendre patiemment le bilan quinquennal. Rien ne les engage à enrichir leurs contributions déterminées au niveau national. L'Accord promeut une démarche globale des Parties contre le réchauffement climatique. Ainsi, le fait que l'Accord demande des Parties qu'elles communiquent une seule fois leurs contributions déterminées au niveau national avant le bilan mondial est un problème épineux. Ce jeu peut fausser la comptabilisation des données et les efforts des Parties. Le suivi peut perdre en efficacité car les informations transmises sur les contributions nationales courent le risque d'être caduques par rapport aux difficultés du terrain.

Si l'on jette un oeil furtif aux dispositions du Protocole de Kyoto, on constate immédiatement que la démarche est différente voire opposée à celle de l'Accord. Suivant le Protocole de Kyoto, chacune des Parties visées à l'Annexe I communique les informations sur les programmes qu'elle a pu établir et mettre en application. C'est dans ce sens que chacune des Parties fait figurer dans sa communication nationale les informations nécessaires pour faire la preuve qu'elle s'acquitte de ses engagements167. Au nombre de ces communications nationales se comptent les programmes nationaux pour l'adaptation. Cette communication est requise chaque année168 des Parties. Il est aisé de déduire qu'au sein de ces communications l'on doit retrouver les contributions déterminées au niveau national. Contrairement à l'Accord de Paris, le Protocole de Kyoto impose un délai maximum d'une année aux Parties afin que celles-ci puissent remplir leurs obligations. Cette périodicité plus courte suppose de la part des Etats Parties des actions promptes et efficaces pour atteindre les obligations auxquelles ils sont astreints. Les Parties n'ont d'autre option que de s'activer pour concrétiser leurs projets et en faire part le plus rapidement possible au secrétariat.

167 Art. 7 § 2 Protocole de Kyoto

168 Art. 7 § 3 Protocole de Kyoto

55

Le manquement de l'Accord de Paris est troublant. Il semble avoir nettement régressé sur ce point pourtant essentiel à la réalisation des objectifs qu'il s'est fixé.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"