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Amnisties et prescriptions penales en droit international des droits de l'homme


par Seth Jireh OUMBA BAZOLA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master 2021
  

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B- Les prescriptions pénales en but à la règle du droit imprescriptible à la réparation

La prescription pénale en DIDH fait obstacle au droit de réparation des victimes, d'où l'affirmation d'une violation de plus des droits de ses victimes qui ne peuvent malheureusement entrer dans leurs droits. Pour éviter ces violations, le DIDH a mis en place le droit imprescriptible à la réparation qui, a des composantes (1), et est le corollaire de l'imprescriptibilité des poursuites (2).

1- Les composantes du droit imprescriptible à réparation

Affirmé par les travaux de la sous commissions des droits de l'homme et les organes régionaux de protection des droits de l'homme, les composantes du droit imprescriptible à la réparation sont : le droit à la vérité et le recours effectif de la réparation.

Le concept « droit de savoir des victimes » est inscrit dans le rapport final de M. Louis Joinet de 199791. Il est affirmé que « Indépendamment de toute action en justice, les victimes, ainsi que leurs familles et leurs proches, ont le droit imprescriptible de connaître la vérité sur les circonstances dans lesquelles ont été commises les violations et, en cas de décès ou de disparition, sur le sort qui a été réservé à la victime ». Sous cet angle, ce droit est une partie du droit à la réparation notamment le droit à la réhabilitation. En 2005, la commission des droits de l'homme met en place une résolution pour une réaffirmation de ce droit. Il est ainsi écrit que « Dans les cas de violations flagrantes des droits de l'homme et de violations graves du droit international humanitaire, il importe d'étudier la relation entre le droit à la vérité et le droit à l'accès à la justice, le droit à un recours utile et à réparation et d'autres droits de l'homme pertinents92 ».

91 L'administration de la justice et les droits de l'homme des détenus », « Question de l'impunité des auteurs des violations des droits de l'homme (civils et politiques) », Rapport final de M. Louis JOINET, Commission des Droits de l'Homme, Sous-Commission de la lutte contre les mesures discriminatoires et de la protection des minorités, E/CN.4/Sub.2/1997/20/Rev.1, 2 octobre 1997, rapport final en application de la décision 1996/119, § 31 : Annexe 2 : Ensemble de principes pour la protection et la promotion des droits de l'homme par la lutte contre l'impunité : Principe 3.

92 « Le droit à la vérité », Résolution de la Commission des droits de l'homme 2005/66, 20.04.2005, qui demande, au point 6, au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme « de préparer une étude sur le droit à la vérité, comprenant notamment des informations sur les fondements, la portée et le contenu de ce droit en vertu du droit international, ainsi que des renseignements sur les meilleures pratiques et des recommandations en vue de l'application effective de ce droit (...) ».

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Dans les systèmes régionaux des droits de l'homme, le droit à la vérité s'est également vu reconnaitre, notamment par le système interaméricain des droits de l'homme qui, à travers les décisions de la CADH qui à considérer en 1997 dans l'affaire Castillo Páez que le concept du droit à la vérité venait de la doctrine et de la jurisprudence, influençant ainsi les DH et qu'il impose aux autorités étatique d'enquêter sur les faits ayant produit des violations de la CADH93.

Le droit à la vérité est très important pour les victimes, mais pas que. En effet, il est aussi utile pour une éducation de la société. Ainsi, les nouvelles générations en connaissance des causes, des violations et des conséquences qui ont découlées de ces violations, une prévention pour la lutte contre ces actions sera imminente. Enfin, pour pouvoir prendre une autre envole et oublier les traumatismes et les différentes violations, il faut avoir lu ou connu l'histoire, comme nous l'affirme Louis Joinet94.

2- Le droit imprescriptible à la réparation, un corollaire de l'imprescriptibilité des poursuites

Theo Van Boven écrit dans un rapport: « (...) l'application de la prescription prive souvent les victimes de violations graves des droits de l'homme de la réparation qui leur est due. Il faudrait que, par principe, les demandes de réparation de ces victimes ne soient soumises à aucune prescription. A cet égard, on devrait tenir compte du lien qui existe entre les violations flagrantes des Droits de l'Homme et les crimes les plus graves pour lesquels, selon un avis juridique autorisé, la prescription ne peut s'appliquer »95. Ce rapport montre que la réparation des victimes ne doit être soumise à aucune prescription puisque étant un doit pour les victimes. La prescription des réparations est encore envisageable pour les infractions qui ne relèvent pas de crimes internationaux. Toutefois, lorsque nous sommes en face des violations de DIH ou de DIDH, l'application de la prescription des réparations n'est plus envisageable, suivant le principe de l'imprescriptibilité des poursuites.

Si en droit interne il est difficile de concilier les prescriptions aux obligations des Etats de punir les auteurs de graves crimes internationaux, il est cependant possible en droit international que l'engagement de la responsabilité pénale individuelle de l'auteur de l'acte est considéré comme un élément essentiel du droit à réparation des victimes ; on pourrait même arguer du caractère

93 V. l'affaire Castillo Páez, du 3 novembre 1997, Série C n° 34, §§ 86 et 90.

94 In « Rapport sur la question de l'impunité des auteurs des violations des droits de l'homme (civils et politiques) », Doc.E/CN.4/Sub.2/1997/20/Rev.1), §50

95 Rapport final de T. VAN BOVEN, E/CN.4/Sub.2/1993/8, 2 juillet 1993.

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coutumier de cette obligation96. L'Etat engage sa responsabilité internationale, spécialement devant les Cours régionales de droits de l'homme, pour non-respect de cette obligation. Il convient donc de conclure que, pour certaines violations, le droit imprescriptible des victimes à réparation a pour corollaire l'imprescriptibilité des poursuites et des peines contre les auteurs de telles infractions97

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault