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Amnisties et prescriptions penales en droit international des droits de l'homme


par Seth Jireh OUMBA BAZOLA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master 2021
  

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E- REVUE DE LITTERATURE

Elaborer la problématique des amnisties et des prescriptions pénales en droit international des droits de l'homme nécessite de faire un état des lieux. En effet, ces questions ont suscité la réaction de plusieurs chercheurs. Ainsi, afin de cerner les contours du thème abordé dans ce travail, nous avons consulté certains auteurs dont les points de vue nous ont été d'un grand apport, parlant des amnisties d'une part, et des prescriptions pénales en droit international des droits de l'homme de l'autre.

Entre la seconde guerre mondiale et 2008, il a été enregistré environ 420 processus d'amnistie dans le monde, selon Mallinder L. Toutefois, cette question fait toujours débat entre les défenseurs des droits de l'homme, les spécialistes de résolution des conflits, de la justice transitionnelle. Le fondement du débat résulte du fait de la finalité des amnisties pour les crimes internationaux et de leur impact.

Partant, il est important de souligner que de nombreux auteurs se sont penché sur la reconnaissance par le droit international des droits de l'homme des biens faits, de la bonne pratique des amnisties (objet de notre analyse), au vu de ses conséquences. C'est le cas de Yasmin NAQVI18 qui justifie l'amnistie et pense qu'il est bien vrai que les auteurs des crimes ne doivent pas restés impunis. Cependant, il n'en demeure pas moins que certains qu'il qualifie

18 Amnistie des crimes de guerre : définir les limites de la reconnaissance internationale, Revue internationale de la Croix-Rouge, 30-09-2003.

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de « moins responsables » pourraient bénéficier de l'amnistie. En effet il estime que l'amnistie trouve tout son sens lorsque celle-ci vise à faciliter l'instauration d'une paix durable, stimule le processus de réconciliation et évite de nouvelles violences. La particularité de cet article par rapport à notre travail est qu'il montre de manière concrète l'importance pour le droit international, d'accepter la pratique des amnisties. Ainsi, cet article nous permettra de bien comprendre les biens faits qui résultent de la mise en place des amnisties après un conflit occasionnant des crimes.

Au-delà de cet article, il est important de se référer à l'ouvrage de William BOLE : intitulé « pardon en politique internationale : un autre chemin vers la paix »19. Dans cet ouvrage, l'auteur propose à travers un exemple concret qui est celui de l'Afrique du Sud, une conception du pardon qui permette d'en faire un puissant instrument au service de la résolution des conflits et de la paix. L'apport de cet ouvrage dans notre thématique est l'appréhension des impacts que peuvent apporter l'amnistie sur la société, au sortir d'une crise, notamment les sociétés africaines qui font l'objet de notre étude. Cependant, plusieurs auteurs dénoncent le fait que l'amnistie soit un instrument de recherche de paix reconnu par le droit international car comme le pense Warren BUFORD et Hugo VAN DER MERWE, « si nous ne parvenons pas à affronter ce qui est arrivé, c'est un peu comme si nous affirmions que ces gens-là ne comptent pas »20. A travers cette pensée, ces auteurs nous font comprendre qu'aborder la question de l'amnistie et le droit international revient également à réparer les injustices causés lors des conflits. Or, la pratique d'amnistie ne prend pas en considération les droits des victimes et permet l'impunité. Cette posture contradictoire est bénéfique dans notre thématique dans la mesure où la pensée des auteurs met un accent sur la réparation au plan internationale, et donc une reconnaissance des droits des victimes, mais aussi la responsabilité pénale internationale de chaque individu.

En ce qui concerne les prescriptions pénales, elles sont vues par certains auteurs comme une mesure de justice sociale. Ainsi comme le pense M. B. Bouloc, dans le manuel de

M. Stefani, Levasseur et Bouloc « du point de vu de la justice pure, la prescription de l'action publique se justifie parfaitement »21. La prescription est pour ces auteurs une mesure sociale introduite pour les intérêts de la société. Cette pensée est importante pour notre thématique car,

19 W. BOLE, « pardon en politique internationale : un autre chemin vers la paix », Paris : Nouveaux Horizons, 2007.

20 W. BUFORD et H. VAN DER MERWE, « Les réparations en Afrique australe », Cahiers d'études africaines 2004/1 (n° 173-174), p. 263-322.

21 Les auteurs citent : Garraud, Vidal et Magnol, Donnedieu de Vabres, Bouzat et Pinatel, Stefani, Levasseur et Bouloc, Pradel, Varinard, et notent qu'elle est approuvée par Mme Rassat.

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elle nous permet de mieux comprendre l'acceptation de la prescription pénale au niveau national, avant de se projeter au niveau international ou il est proscrit par des conventions internationales.

Au regard de ce qui précède, il sied de dire que les pensées des différents auteurs vont nous guider dans la rédaction de ce travail. Elles nous permettront de montrer que l'amnistie est une mesure acceptée par le droit internationale des droits de l'homme, avec un certain nombre de conditions. Aussi, nous comprenons à travers ces auteurs, l'importance des amnisties au vue de l'impact qu'elles ont dans des sociétés sorties de crises. Enfin, les prescriptions pénales, quoi qu'étant des mesures prohibé par le droit international, trouvent leur place en droit interne vue leur intérêt.

Toutefois, il sied de reconnaitre que nos recherches se démarquent des précédents travaux dans la mesure où elles nous ont permis de faire une synthèse de conséquences relatives à l'application des amnisties et des prescriptions pénales sur le continent africain.

F- PROBLEMATIQUE

Une problématique est une perspective théorique que l'on décide d'adopter pour traiter le problème posé par la question de départ. Les amnisties et les prescriptions pénales qui sont deux mesures interdites d'application par certains textes internationaux du fait que ce sont des mesures d'impunité qui violent les droits des victimes et, par la même occasion violent les principes du droit international pénal mais aussi du droit international humanitaire, mais aussi le droit international pénal à travers le principe de responsabilité des individus en cas d'infraction. Toutefois, il est important d'affirmer que les amnisties et les prescriptions pénales n'ont pas seulement un côté négatif car ils ont aussi une influence positive dans la mesure où ce sont deux institutions qui favorisent la mise en place d'une paix durable, d'une réconciliation nationale. Ainsi, nous pouvons nous poser la question de savoir : la pratique des amnisties et de prescriptions pénales met-elle en péril les droits des victimes ? Quel est l'impact des amnisties et des prescriptions pénales sur l'ensemble de la societé?

G- HYPOTHESE

Relativement à la problématique sus évoquée, nous émettons l'hypothèse selon laquelle l'application des amnisties et des prescriptions pénales est à l'encontre des règles mises en place par le droit international puisque, violant les droits des victimes et le principe de la responsabilité des individus.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus